L’intégrité de leurs jugements fut admirée ; la vénalité des charges, qui donnent à un homme le pouvoir de disposer de la vie et des biens de son prochain, fut détestée ; on y maudit le juge qui achetait en gros le droit de vendre à son choix l’injustice en détail ; le babil inutile des avocats, qui ne fait qu’obscurcir la vérité ; cette multiplication infinie de procédures et de chicanes, qui donne le tort dans les formes à un homme à qui le fond donne gain de cause ; tout cela fut blâmé ; on condamna les ambitieux ecclésiastiques qui recherchent et briguent les dignités de l’Eglise ; on se moqua de l’hypocrisie de ceux qui ne disent que des lèvres, Nolo episcopari l’avidité de ceux qui ont plusieurs bénéfices, dont un seul pourrait suffire aux besoins de la vie, et à faire leur salut, parut exécrable, aussi bien que le faste outré de ceux qui dissipent dans de vains plaisirs un bien qui n’a été destiné qu’aux pauvres, et dont ils ne sont que les économes et les dispensateurs, et non pas les propriétaires. […] Les seuls chevaliers errants restaient armés, et allaient par le monde défaisant les torts, et réparant les dommages.
Je n’appris plus rien de Sainville ni je ne le vis plus : son indifférence apparente m’anima encore contre lui ; j’avais néanmoins tort, Madame, parce que j’ai appris depuis qu’il était malade ; mais dans la situation où j’étais à son égard, j’aurais tourné contre lui tout ce qu’il aurait pu faire. […] Je lui appris que mon mari n’était point à Paris, et lui dis en même temps qu’il me l’avait recommandée. — Il a eu tort, dit-elle, de craindre ma langue, mais il a eu raison de me recommander à vous, puisqu’en effet mes intérêts sont les siens. […] J’allai le trouver, et sans lui dire que Deshayes eût rien de commun avec la baronne, je la lui recommandai comme la meilleure de mes amies, et comme une dame de qualité digne de pitié et accusée à tort, et le suppliai d’employer en sa faveur tout ce qu’il avait d’amis. […] Elle écrivit aussi à Silvie que Deshayes avait obtenu une lettre de cachet, qui lui donnant pouvoir de la suivre ou de la faire suivre partout, il pourrait arriver par quelque contretemps que toute la prudence humaine ne peut pas prévoir, qu’il découvrirait sa retraite, et qu’étant muni des ordres du Prince, le tort lui serait toujours donné à elle seule, à quelque violence que cet homme se portât contre elle ; et qu’ainsi elle n’avait qu’un seul conseil à lui donner, qui était de sortir du royaume, et que si elle voulait passer en Espagne avec elle, elle lui offrait une retraite certaine, auquel cas elle pouvait la venir joindre à Toulouse dans une hôtellerie qu’elle lui marqua.
Elle, le voyant dans un esprit tranquille & rassis, lui remontra qu’il avait tort d’avoir tué un Dieu comme lui. […] Tant de Français l’assurent que je leur ferais tort d’en douter, & ceux qui y ont été ne sont pas rares. […] Cela ne fait aucun tort à M. […] ai-je tort de dire que le diable aurait pris le change ? […] Ils s’y tiendront malgré ciel & terre : en effet, ils auraient tort d’en sortir, puisqu’ils s’y trouvent bien.
Il était méfiant, craintif, dur, peu reconnaissant, et poussait quelquefois sa dureté jusques à un point qu’elle faisait tort à ses intérêts. […] Il n’y eut pas même jusques à ceux auxquels il n’avait fait aucun tort qui s’en mêlèrent. […] Ce procès perdu lui faisait un très grand tort ; son conseil jugea pour lors à propos qu’il en parlât au Roi. […] A l’égard des Jésuites, on aurait bien tort d’y en mener puisqu’il y en pleut. […] Il ne savait point le tort qu’il m’avait fait.
Oui, lui répondis-je, Mademoiselle, et vous me feriez tort d’en douter. […] On lui donna tout le tort de l’aventure, et ses parents lui en voulurent tant de mal, que pour se délivrer de leur persécution, elle fut obligée environ un an après d’épouser un nommé Monsieur de Mongey, homme de qualité, campagnard et très riche, qui commença par la voir, l’aimer, et la demander. […] Du Val reprit ce paquet qui était pour mon frère ; il alla retrouver ce marchand qui le lui avait apporté, et le pria de le donner à son adresse, parce que, dit-il, c’est un paquet qui lui est de conséquence, et que je ne veux point lui faire de tort, quoique nous ne soyons pas assez bons amis pour le lui donner moi-même. […] Lui voyant, poursuivit Des Frans, des sentiments si honnêtes, je lui dis que de ma part je pardonnais à Mademoiselle Fenouil le tort qu’elle était cause qu’il avait fait à Mademoiselle Grandet, parce qu’elle lui rendait justice, et faisait connaître qu’elle n’avait point mérité un traitement si indigne.
Vous auriez eu tort de l’être, reprit Dupuis, il avait pour vous une véritable estime, et une sincère amitié ; l’injure qu’il vous a faite a été cause de sa retraite. […] Je sais mon devoir, et vous me faites tort de croire qu’il faille m’en avertir, j’irai dès demain.
Cela faisait beaucoup de tort au parent de Mademoiselle de Vougy, dont la terre était d’autant diminuée, et qui, à toutes choses près, n’était qu’un pauvre gentilhomme de campagne, en comparaison de Madame de Contamine. […] Je ne sais point répondre à un pareil compliment, dit-elle, les gens d’ici qui pourraient souhaiter de me voir, n’ont assurément point assez de crédit pour décider de l’affaire qui nous y amène, et ne sont point assez considérables dans le monde pour croire faire tort à leur dignité en venant jusqu’à l’hôtel. […] Ainsi vous ne devez rien espérer de moi qui puisse faire tort à mon honneur, et je ne prétends rien de vous qui puisse vous rendre méprisable devant le monde, par une démarche qui serait blâmée de toute la terre. […] Je ne vous demande aucune faveur qui puisse faire tort à votre vertu. […] J’en sais le contraire, et je serais fâchée de lui faire tort par un soupçon mal fondé.
Qu’elle ne demandait pas qu’il fît tort à ses droits en lui donnant mainlevée ; que cela ne lui ferait aucun préjudice, n’étant qu’une chicane de sa partie, qui avait été mendier cette saisie pour s’empêcher de payer. […] Oui, me dit-elle ; ma langue ne m’a jamais fait de tort. […] Je le lui promis, et voilà, ajoutai-je, en lui mettant dix louis dans la main, le paiement du secret que vous m’avez promis ; cela ne fera pas de tort au reste, pour le service que j’attends de vous. […] Pour les démarches que vous me demandez, assurez-vous que pourvu que je les puisse faire sans nous faire tort, je les ferai de tout mon cœur ; qui sont-elles ? […] Cette femme qui l’aimait jusques à la folie, s’offrit à la servir, et comme elle ne faisait pas de tort à sa dignité, je la pris au mot, lui disant que je lui aurais obligation de ses services qui seraient récompensés, et qu’elle nous éviterait la nécessité de nous confier à une femme qui pourrait nous trahir.
Je fis plus, je le comblai de civilités ; j’avouai que j’avais tort. […] Je ne voulus point entrer dans aucune explication, je dis toujours que j’avais tort, bien résolu de me venger. […] interrompis-je, vous me donnez des soupçons qui font tort à la vertu de Madame de Cranves. Vous auriez tort si vous les écoutiez, reprit-il. […] Vous avez raison, Madame, dit-il, j’ai eu tort de vous nommer Mademoiselle.
Nous avons été cinq heures en chemin ; ajoutez à cela la chaleur qu’il faisait qui nous mettait tout en eau, et le mauvais chemin, et vous avouerez que nous n’avions pas tout le tort de le trouver long et ennuyeux. […] Peut-être aussi que notre hôte n’avait pas tout le tort de l’être, il y en avait parmi nous à qui l’hôtesse ne déplaisait pas, et qui lui plaisait assez. […] On m’a dit qu’ils ne se font point de tort les uns aux autres, et qu’ils ne prennent rien sur les terres qui ne leur appartiennent pas ; si cela est, ils ont tort de ne point observer cette loi de nature envers les étrangers comme ils l’observent entre eux car il est très certain que leurs mains ne sont pas sûres. […] Elle, le voyant d’un esprit tranquille et rassis, lui représenta qu’il avait tort d’avoir tué un dieu comme lui. […] Cela ne fait aucun tort à Mr.
— Madame, répondit Don Quichotte avec un air froid à glacer, et d’un ton tout magistral, si Altisidore avait été bien sage dans son cœur, les enchanteurs qui l’ont maltraitée auraient été ses défenseurs, et non pas ses bourreaux ; elle n’a que ce qu’elle mérite, et elle a tort de me demander vengeance d’eux, puisque j’aurais fait moi-même ce qu’ils ont fait ; Dieu bénit les bonnes intentions et punit toujours les mauvaises ; permettez-moi de ne vous en pas dire davantage ; elle peut s’expliquer elle-même. […] Ceci fut encore une nouvelle matière de sermon, que le triste et fustigé Sancho écoutait avec plus de docilité qu’il n’avait fait de sa vie ; mais enfin son maître ayant cessé de parler, parce qu’il n’en pouvait plus de la gorge, Sancho reprit la parole et avoua qu’il avait tort d’avoir tenté Altisidore, qu’il savait bien qu’il suffisait pour perdre une fille de lui dire une fois qu’on l’aime, parce qu’après cela le diable le lui répète sans cesse ; et ma foi, Monsieur, poursuivit-il, toutes les filles et les femmes en sont là logées ; elles font toutes là-dessus les saintes mitouches ; mais les brebis du bon Dieu ont beau être gardées et comptées, le diable trouve toujours le secret d’en tondre quelqu’une s’il ne l’emporte pas tout à fait ; en un mot une étincelle fait un grand brasier, et fille qui jase avec un amant enfile la mère Gaudichon, comme un aveugle son oraison ; mais le jeu n’en vaut pas la chandelle, et s’il ne faut qu’un petit caillou pour faire verser une charrette, un fromage n’est pas longtemps entier quand on le laisse guigner au chat, et de nuit tous chats sont gris. — Tu seras toujours farci de proverbes, lui dit son maître. — Oh bien, reprit Sancho, je consens d’aller rôtir des châtaignes en enfer si j’ai jamais rien de commun avec aucune fille ni femme que la mienne, et je recevrai Altisidore en fille de bonne maison, si elle me vient davantage rompre la tête.
reprit aussitôt la fille, me voilà comtesse ; n’allez rien dire du moins qui me fasse tort. — Tais-toi, sotte, encore une fois, lui dit sa mère ; ne sais-je pas bien qu’il ne faut parler de rien ? […] Oui, Madame, lui répondit-il, vous avez raison ; mais vous savez pourquoi je l’ai fait, et avec tous vos beaux discours les hommes seraient heureux s’ils ressemblaient aux linottes, dont il n’y a que le mâle qui chante : car franchement vous me faites enrager en me traitant avec vos raisons comme si j’avais tort.
. — Tu te trompes, ami Sancho, lui dit Don Quichotte, un chevalier et un sergent, ou un homme de justice, sont en tout différents ; l’un n’y va qu’attiré et poussé par la vue d’un gain sordide ; mais un chevalier errant n’y va qu’en vue de l’honneur, et pour délivrer les bons et les innocents des torts que ces bandits leur font. — Eh bon, bon, reprit Sancho, dis-moi qui tu hantes, et je te dirai qui tu es.
Il aurait eu tort d’avoir cette pensée, car sa femme était un véritable remède d’amour, dont la laideur et l’âge pouvaient cautionner la sagesse ; mais comme il s’y était accoutumé, il pouvait croire que d’autres s’y accoutumeraient aussi.
Celle de Terny fait connaître le tort qu’ont les pères et mères en violentant leurs enfants ; et leur fait voir, qu’ils peuvent bien les empêcher de se choisir un parti à leur fantaisie, mais qu’ils ne doivent point les contraindre à en embrasser un malgré eux, surtout lorsqu’ils connaissent leurs enfants d’un génie hardi et entreprenant.
Oui : je ferais tort à ma sincérité si je me déguisais. […] Voilà le fruit de la concorde ; et on n’a pas tout le tort de dire que nous sommes trois têtes dans un bonnet. […] Ils auraient tort d’en convenir. […] Il est tort civil, et est assez bien fait de sa personne ; et le paraîtrait encore plus s’il ne se remuait pas. […] Mais on aurait tort de leur en faire un crime ; car, certainement, ils n’y entendent aucun mal.
Il s’en aperçut, et prétendit qu’elle avait tort, et que bien loin de se chagriner des persécutions qu’il lui faisait, elle devait l’en aimer davantage, puisque ce n’était que des marques de l’amour qu’il avait pour elle. […] Ceux-ci qui l’avaient dit à d’autres avaient donné lieu à mille railleries ; tout le monde lui donnait le tort et plaignait sa femme dont l’évasion faisait un bruit terrible.
Il le lui promit ; et afin qu’elle n’eût plus aucun soupçon sur Silvie, il la lui sacrifia en présence de tout le monde ; mais il le fit d’une manière que cette belle veuve aurait eu tort de s’en scandaliser, puisqu’en même temps qu’il la sacrifiait, et lui disait qu’il ne l’aimait plus, il lui faisait réparation des sentiments injurieux qu’il avait eu de sa vertu.
Cette femme se piquait de beauté et de jeunesse, elle n’avait pas tout le tort ; mais cela lui a fait faire quelques démarches qui ont un peu nui à sa réputation. […] Il avait tort cependant, la plus déchaînée médisance s’est bornée à dire, qu’elle aimait à être parée, et à être vue ; mais n’a jamais attaqué sa vertu. […] Concertons tout, reprit Des Frans, la lettre qu’il ouvrit vous était adressée ; elle cadrait à vos aventures ; elle était d’un amant favorisé ; et je ne vois pas que Monsieur Des Ronais ait beaucoup tort d’avoir pris feu.
. — Il a raison, interrompit Minos, nous avons eu tort d’imposer au seul Sancho une punition qui doit être commune à sa femme et à lui, puisqu’il n’a eu sa mauvaise intention que pour enrichir sa mauricaude : ainsi il faut réformer notre arrêt et trouver deux différentes pénitences qui conviennent à l’un et à l’autre.
Qu’elle était obligée d’en user comme elle en usait, parce que le mariage de la cadette ferait tort à celui de l’aînée dans le monde, s’il se faisait le premier. […] Je voulus sortir du logis dans le moment, elle ne voulut pas le permettre ; et mon oncle, à qui je me rapportais de tout, n’y voulut pas consentir ; il me fit voir que j’aurais tort d’en user à ma tête. […] Si elle s’y perd de son bon gré, dit-elle, vous auriez tort de la regretter ; et vous ne devez point être fâché d’être venu. […] Je me jetai à ses pieds et lui demandai pardon, comme si j’avais eu tort moi seul. […] Je viens mon révérend Père, lui dit-elle, vous supplier de faire ma paix avec Madame, elle vient de me donner mon congé fort en colère contre moi : je vous avoue que j’ai tort, mais je lui en demande pardon ; faites-moi la grâce de l’apaiser.
Vous n’avez fait que me prévenir, Monsieur, lui dit-il, car j’allais parler à Madame avec la même sincérité que vous avez fait, et j’aurais ajouté que ce qui me surprend le plus, c’est que les maris espagnols veulent que toute la raison soit de leur côté, et tout le tort de celui des femmes ; cependant s’ils s’examinaient bien, ils verraient que ce n’est que leur amour propre qui les joue en leur persuadant une chose si fausse : je m’explique.
Je le priai de n’en rien déclarer, il me le promit, et de me rendre tous les services qui dépendraient de lui, pourvu que cela ne lui fît point de tort auprès de son père, qui ne le lui pardonnerait jamais. […] Je ne veux pas, répondis-je, rien exiger d’elle qui puisse lui faire tort, ni devant Dieu, ni devant les hommes ; mais très assurément, j’empêcherai qu’elle soit religieuse.