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2. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre LI. Le jaloux trompé »

Elle, dont la maladie n’était causée que par la peur d’avoir perdu le cœur de son mari, étant pour lors certaine du contraire, revint la première en santé, et eut de lui tous les soins qu’une honnête femme, et prévenue d’amour, peut avoir d’un mari qu’elle idolâtre. […] Une manière si honnête parut remettre un peu l’esprit démonté de son mari, qui ne lui prescrivit point d’autre manière de vie que celle qu’elle avait jusque-là pratiquée ; mais elle se le tint pour dit, et sur des défaites honnêtes elle se dispensa peu à peu de rendre des visites et se retira des compagnies qui venaient chez elle, en sorte qu’elle se retrancha dans son seul domestique, et ne sortait plus du tout de chez elle que pour aller à l’église, encore était-ce avec lui, et outre cela elle eut l’honnêteté de ne dire à qui que ce fût les chimériques visions de son époux, et rejeta sur elle-même la cause de la vie retirée qu’elle menait, sans faire connaître que c’était le fruit des chimères de Sotain. […] Celui-ci qui était un des plus honnêtes hommes du monde tomba de son haut, et en bon père, pour éviter le bruit tourna tout ce qu’elle lui dit en plaisanterie, si bien que cette pauvre femme malgré sa répugnance fut obligée de redoubler ses duretés, et terminer ce qu’elle lui dit de choquant par le supplier de ne plus revenir chez elle. […] Comme je vous ai déjà dit que c’était une parfaitement honnête femme, vous pouvez juger de là quelle horreur elle eut des sentiments d’un tel gendre, qui soupçonnait le père et la fille d’un crime si exécrable.

3. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Dupuis, et de Madame de Londé. »

Je commençai donc à lier des connaissances plus honnêtes et à rechercher celle de mes voisines. […] Cela n’est pas fort honnête ; mais nous étions l’un et l’autre trop emportés pour y prendre garde. […] Non, ma sœur, il faut toujours être honnête femme, quelque chose qui arrive. […] Une honnête femme retire toujours à la fin son mari de ses égarements et de son libertinage. […] Elle me reçut comme une honnête femme peut et doit recevoir son mari.

4. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre L. Dissertation sur la différente manière d’aimer des Espagnols et des Français. »

Les Français ne purent s’empêcher de rire d’un si faible argument que les Espagnols croyaient persuasif et convaincant ; ils le réfutèrent en Français honnêtes, et qui entendaient raillerie. Ils dirent qu’il était vrai qu’on ne voyait point de Français s’empoisonner, se poignarder, ou se pendre, pour avoir eu le malheur de n’avoir pas épousé une vestale, et que sauf le respect de tous les Espagnols en général, et des Portugais en particulier, ils regardaient comme des fous ceux qui étaient assez sots et assez malheureux pour en venir à ces extrémités ; que la manière de France sur un pareil sujet était sans doute plus raisonnable, puisque c’est être en effet extravagant, que de se punir des péchés d’autrui, et qu’à le bien prendre la mauvaise conduite d’une femme ne devait être imputée au mari qu’autant qu’il la souffrait sans y mettre ordre lorsqu’il le devait et autant qu’il le pouvait ; que du reste un homme n’en devait pas être regardé comme moins honnête, quoiqu’il eût une femme libertine, pourvu qu’il eût fait en homme d’honneur ce qu’il devait pour la ranger à la raison, pour sauver les apparences, et pour éviter l’éclat et le scandale, dont tout ce contrecoup et la honte retombait sur lui, lorsqu’il faisait le moindre faux pas.

5. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Ronais, et de Mademoiselle Dupuis. »

Elle était honnête femme cependant ; et quoique son amour-propre ne fût pas un modèle de vertu parfaite, il n’y a jamais eu que son mari qui en a douté ; et si elle s’est mal gouvernée ; il est certain que Dupuis a eu les yeux plus fins que le reste du monde. […] Elle se jeta à genoux devant son père sans regarder les Du Pont, et je lui entendis dire en ma faveur, tout ce qu’une fille sage, honnête, spirituelle, et passionnée peut dire de plus fort ; elle finit par assurer son père qu’elle ne ferait jamais rien de contraire à la vertu, qui pût lui déplaire ; mais qu’elle le priait de vouloir bien ne la point forcer en disposant d’elle malgré elle-même. […] Un discours si honnête attira mes excuses, et votre commère fit quelque chose de plus fort ; car après s’être excusée d’avoir parlé si librement sur la nécessité où elle avait été de s’expliquer, elle ajouta, en adressant la parole au fils : vous savez bien, Monsieur, qu’on ne dispose pas de son cœur comme on veut. […] Il a été assurément un des plus honnêtes hommes du monde, d’une conscience nette et droite ; et si il l’avait moins été, outre qu’une partie de ses malheurs ne lui seraient point arrivés, il aurait acquis des biens immenses qu’il a mieux aimé mépriser, que de faire plier sa bonne foi, et son bon cœur. […] Et comme sa tante lui dit encore, qu’il n’était pas honnête qu’une fille seule tînt sa maison avec tant de domestiques, je lui conseillai d’aller passer ce temps-là chez elle parce que j’espérais que la compagnie qu’elle y verrait, et surtout l’esprit jovial de son cousin, la retireraient insensiblement du fond de sa tristesse.

6. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Prez, et de Mademoiselle de l’Épine. »

L’éclat est inutile, Mademoiselle, lui dit-il, il ne faut pas chasser les gens à coups de bâton ; le bruit que vous feriez donnerait sujet de parler : on dirait que vous n’auriez agi que par dépit ; une manière douce est plus honnête. […] À l’égard de l’Officialité, il ne s’est rien passé entre nous qui puisse être de sa juridiction : outre cela, cette voie ne me paraît pas honnête. […] Vous savez à quoi une honnête femme est obligée, mais outre la fidélité et l’obéissance, vous êtes en votre particulier obligée à mille autres devoirs qui n’engagent point les autres. […] Je le priai de venir manger un morceau avec nous, il y vint, et ma femme lui fit aussi un présent fort honnête. […] Apprenez de moi, et de l’expérience, poursuivit-il, si vous ne le savez pas, qu’il est bien plus avantageux pour un honnête homme d’épouser une honnête femme qu’il n’aime pas, mais dont il est aimé, que d’en épouser une qu’il aime, sans en être aimé.

7. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « ChapitreLII. Le mari prudent »

Il la destina à un des plus honnêtes hommes du monde, parfaitement bien fait et d’un vrai mérite, en un mot à un homme capable de se faire aimer de tout autre que d’un cœur prévenu. […] Elle est une des plus honnêtes et des plus vertueuses femmes qu’il y ait en France ; du moins elle est la plus retirée dans son domestique.

8. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur de Jussy, et de Mademoiselle Fenouil. »

Une réponse si honnête et si soumise me déconcerta, mais ne me rebuta pas. […] J’étais convaincu qu’elle avait toutes les qualités qu’une honnête femme peut avoir pour rendre un homme heureux ; cependant ayant dessein de rompre, je n’en laissai pas échapper l’occasion que sa réponse m’offrait. […] Lui voyant, poursuivit Des Frans, des sentiments si honnêtes, je lui dis que de ma part je pardonnais à Mademoiselle Fenouil le tort qu’elle était cause qu’il avait fait à Mademoiselle Grandet, parce qu’elle lui rendait justice, et faisait connaître qu’elle n’avait point mérité un traitement si indigne.

9. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLIV. Ce qui se passa dans le château après cette expédition. »

Pour ne plus parler d’objets si affreux, justice fut faite d’eux tous, et ils furent envoyés border les grands chemins, excepté celui à qui le duc de Médoc avait promis la vie, et à qui non seulement il donna la liberté, mais encore une somme d’argent suffisante pour le conduire hors d’Espagne, et mener ailleurs un train de vie plus honnête ; on l’avait mis exprès dans un endroit d’où il lui fut facile de se sauver, et on dressa un procès-verbal de son évasion pour la décharge du geôlier et des autres qui pouvaient en être inquiétés.

10. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXVI. Suite de l’histoire de Silvie et de Sainville. »

J’avoue, Madame, que les termes sont forts, et qu’ils ne s’accordent pas avec le respect qu’une honnête femme doit à son époux tel qu’il soit ; mais, Madame, suspendez votre jugement, et ne me condamnez pas d’outrer les choses que vous n’ayez entendu ce qui me reste à vous dire. […] La tristesse dans laquelle j’étais abîmée ne me permettait pas de voir d’autre compagnie ; je la regardais comme une parfaitement honnête femme, et sur ce pied-là je fus extrêmement surprise d’apprendre qu’elle venait d’être arrêtée à ma porte et conduite à la Conciergerie, sans qu’on en sût le sujet.

11. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXV. Du tour ridicule et malin que fit Parafaragaramus au chevalier Sancho, et des événements tristes qui le suivirent. »

Valerio lui répondit qu’il lui avait fait plaisir, et qu’étant une fois prisonnier des Français il en avait reçu un traitement si généreux et si honnête, qu’il ne souhaitait rien plus ardemment que de pouvoir s’en ressentir avec honneur.

12. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLV. Pourquoi la maîtresse d’une hôtellerie voisine du château venait souvent demander des nouvelles de Sainville et de Silvie. »

Le comte Valerio fut prié de dire par quelle aventure il connaissait ces deux Français, et il le fit en disant qu’en passant une fois de Barcelone à Naples sur une galère d’Espagne, il avait été attaqué et pris par une galère française commandée par Sainville, de qui il avait reçu un traitement si honnête et si généreux, qu’il s’en ressentirait toute sa vie.

13. (1691) Journal du voyage des Indes orientales (à monsieur Raymond)

C’est sans contredit un des plus honnêtes hommes du monde, expéditif, qui va droit au but, qui écoute tout le monde, finit tout et rend raison de tout sur le champ sans rien remettre au lendemain, enfin, un homme tel que je le voudrais pour maître le reste de mes jours. […] Il peut y avoir en tout six cents hommes au plus, assez bien faits de leurs personnes, mais remplis d’une certaine férocité barbare qui ne cadre point avec les manières honnêtes de notre Europe. […] On ne m’a point trompé, Monsieur le commandeur de Porrières est un fort honnête homme avec lequel on a toutes sortes de libertés honnêtes. […] Il peut avoir quelque cinquante-six ou cinquante-huit ans, homme d’ordre, bon sujet de la Compagnie, honnête, affable, tenant tout son monde dans le devoir, sachant se faire obéir, et aussi bon soldat que bon marchand. […] Voilà tout ce que j’ai pu apprendre de ces peuples-ci, et j’ai vu quelque chose qui va vous surprendre, et que je ne sais de quelle manière je pourrai exprimer en termes honnêtes*.

14. (1713) Les illustres Françaises « Les Illustres Françaises. Histoires Véritables. »

C’est elle qu’on appelait Mademoiselle Nanette, et qui est à présent veuve de Monsieur de Londé, l’un des plus agréables et des plus honnêtes hommes qui aient jamais été au monde.

15. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLVII. Suites agréables de la victoire remportée par le chevalier Sancho, et du projet que forma Don Quichotte pour le faire repentir de son indiscrétion. »

Il n’osa pourtant pas assurer que ce fût Parafaragaramus lui-même avec qui il avait été dans l’hôtellerie, parce que ce sage enchanteur lui paraissait trop discret et trop honnête pour l’y avoir laissé dans une posture si indécente, et concluait par croire que c’était quelque autre qui avait usurpé son nom.

16. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LVI. De ce qui suivit le désenchantement de Dulcinée. »

C’est d’avoir voulu violer les droits de l’hospitalité en voulant d’un lieu d’honneur où il était bien reçu en faire le théâtre de ses débauches, dont il mérite des reproches et des châtiments ; c’est d’avoir eu plus d’indulgence pour soi-même que pour autrui, c’est d’avoir été hypocrite, d’avoir voulu priver les autres des plaisirs infâmes où il tâchait de se souiller lui-même, d’avoir voulu sous les dehors d’une vie honnête et d’un mépris affecté des femmes cacher le penchant vicieux qu’il a pour elles ; c’est là vouloir imposer à Dieu et aux hommes, avoir deux mesures, l’une pour soi, l’autre pour autrui, c’est cela encore un coup dont on devait l’accuser ; il devait se souvenir de son proverbe ordinaire, Médecin guéris-toi toi-même.

17. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLIX. Repas magique. Apparition d’un nouvel enchanteur. Défi fait à Don Quichotte, et ce qui s’ensuivit. »

Sancho ne sachant à la fin comment accorder cet enchantement de Dulcinée avec ce qu’il avait fait, se figura que c’était lui-même qui s’était trompé, et que Dulcinée était véritablement enchantée ; et la plus forte raison qu’il avait pour le croire, était que Parafaragaramus était trop honnête enchanteur pour lui en avoir parlé à lui-même si ce n’avait pas été une vérité.

18. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Frans et de Silvie. »

Nous allâmes dîner ailleurs dans un endroit plus honnête. […] Je fus charmé d’une manière si honnête. […] Rendez-moi justice, poursuivit Des Frans, en s’interrompant lui-même, avez-vous jamais entendu parler d’un procédé et d’un désintéressement plus honnête, plus sincère, plus franc et plus généreux ? […] Qu’après tout, la manière honnête dont elle en avait agi avec moi, devait la faire considérer. […] Comme elle vivait d’une manière fort retirée ; que personne ne fréquentait chez elle ; qu’outre cela elle avait tout l’air de qualité ; et que son train, quoique petit, avait un dehors très honnête ; qu’elle était toujours parfaitement bien mise, surtout en linge, en point et en bijoux qu’elle aimait ; que ces bijoux en assez grande quantité étaient fins et beaux, et qu’enfin tout présentait dans sa personne une fille de très bonne maison et fort riche, les galants à louer la jugèrent digne de leurs soins.

19. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LV. Don Quichotte et Sancho vont à la caverne de Montésinos. Ce qu’ils y virent, et comment se fit le désenchantement de Dulcinée. »

. — Il est juste de dire qui vous êtes, lui dit celui-ci, parce que le savant Merlin que vous voyez sait par qui les princesses enchantées doivent être mises en liberté ; et si c’est à vous que cette glorieuse aventure est destinée, je suis certain qu’il est trop honnête enchanteur pour vouloir éprouver un combat dont il ne remporterait que de la honte. — Si cela est, reprit notre héros, je lui apprendrai avec joie que je suis Don Quichotte de la Manche, ci-devant nommé le chevalier de la triste figure, et maintenant le chevalier des Lions, et toujours l’esclave de l’illustre princesse Dulcinée du Toboso que je viens délivrer, ou perdre la vie.

20. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LIV. Départ de la compagnie. Comment Sancho fit taire le curé. Aventures diverses arrivées à cet infortuné chevalier. »

Il avait pris prétexte de là de louer toutes ses bonnes qualités, et surtout son bon esprit, qui n’avait été gâté que par ses ridicules visions ; il s’était étendu sur sa probité et sur sa droiture, qui le faisait généralement estimer de tout le monde ; il avait poursuivi par le plaindre du ridicule où sa folie exposait un des plus honnêtes hommes d’Espagne, et sans faire semblant de vouloir taxer qui que ce soit, il avait fortement blâmé ceux qui l’entretenaient dans ses imaginations ; il avait fait entendre que c’était une action contraire à la charité de se divertir aux dépens d’un cerveau démonté, qu’on pouvait facilement remettre dans une assiette tranquille, en lui donnant du repos, au lieu d’entretenir et de fomenter ses égarements.

21. (1721) Mémoires

Il avait ses émissaires par lesquels il apprit que lui était honnête homme, et elle honnête femme n’ayant que le seul défaut d’avoir la tête du diable. […] Mais celle-ci, qui préférait l’utile à l’honnête, lui répondit en propres termes : Foufre de l’élévation ! […] Le Pelletier, qui le plaça dans un poste honnête, mais qui, connaissant son mauvais cœur et son peu de probité et de religion, malgré l’apparence et les airs de dévotion qu’il affectait, ne voulut jamais ni écouter ses avis, ni l’attirer auprès de sa personne. […] La belle-mère de Crozat était, comme j’ai dit, une simple revaudeuse, mais honnête femme. […] Mon père mourut en 1681, et quelque querelle que j’eus vers la fin de la même année m’obligeant de quitter Paris, ma famille m’en chercha un prétexte honnête.

22. (1690) Journal d’un voyage fait aux Indes Orientales (tome 1)

Quand ce billet aurait été le plus honnête du monde, il m’aurait été impossible d’y déférer ; mais sa teneur ouvrit le chemin à ce que je méditais. […] Il est sans contredit un des plus honnêtes hommes du monde, et des mieux faisants. […] Cette manière honnête attira mes honnêtetés, et dans ces sentiments pacifiques nous allâmes diner chez M. […] C’est là qu’ils ont appris le compliment du civil Bouchetière, et mon honnête réplique. […] Il a dîné avec nous, et a été régalé sans apprêt : il a cependant trouvé notre ordinaire propre et honnête.

23. (1691) Journal d’un voyage fait aux Indes Orientales (tome 2)

Pelé, très vilain monsieur mais aussi très honnête & très entendu, qui est directeur de Balassor. […] Ils se déterminèrent pourtant, & l’utile l’emporta sur l’honnête : Gemmas impia gens Numinis instar habet. […] À l’égard du peuple & des pauvres, qui ne leur paraissent pas dignes de leurs soins, ils en laissent la conversion à ceux qui veulent s’en donner la peine, tels que sont les moineaux (c’est l’honnête soubriquet que ces humbles pères ont donné aux dominicains, aux cordeliers, aux capucins & aux autres religieux réguliers de quelque ordre que ce soit), qui passent aux Indes pour y vaquer à la conversion des idolâtres, qui tous y mènent une vie véritablement apostolique, & toute autre que celle des jésuites, qui comptent que, quand une fois ils auront attiré les grosses têtes & les chefs du troupeau, le reste viendra de lui-même se rendre au bercail du bon pasteur, sans qu’on se donne la peine d’aller lui chercher ses brebis égarées.

24. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur de Terny, et de Mademoiselle de Bernay. »

On me fit entrer dans la cour, et de là dans la chambre de la tourière avec qui je commençai par un présent fort honnête, et une assurance d’avoir soin d’elle toute sa vie.

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