Voilà les raisons qui paraissaient devoir absolument me déterminer à ne vous plus voir ; car enfin je ne vois aucune heureuse issue ni pour vous ni pour moi. […] Je ne serai jamais heureux, repris-je, que vous ne soyez heureuse aussi, soyez-en certaine, et quoique tout mon bonheur soit en effet attaché à votre personne et à votre possession, je renoncerais volontiers à l’une et à l’autre, si je craignais qu’il vous en coûtât le moindre chagrin dans la suite. […] Ces moments heureux sont passés pour moi, s’écria-t-il, je ne la verrai plus, elle est morte ! […] J’étais le plus heureux de tous les hommes ; ma femme me paraissait plus belle et plus aimable que jamais : jamais deux cœurs ne se sont mieux entendus. […] Il est vrai, ajouta Contamine, c’est un mal nécessaire, et bien heureux qui tombe en bonne main, plus heureux encore qui peut s’en passer tout à fait.
Que vous êtes heureux d’avoir un esprit et un cœur à l’épreuve de l’absence et de la jalousie ! […] Qu’elle est heureuse si son cœur est libre ! […] Je fus donc délivré de mon rival sans en être plus heureux. […] Puisque vous voulez bien vous donner à moi, rien ne m’empêchera d’être heureux, ni de vous prouver qu’on n’a jamais été plus fidèle ni plus amoureux que Gauthier. […] Vous êtes trop heureux en bonne amie et en maîtresse ; on vous aime toujours, et on est sûre d’être aimée aussi.
Je prendrais, répliqua-t-il, tel parti que vous voudriez pour vous rendre heureuse. […] Voici la sixième lettre que je vous écris, belle Angélique, sans savoir si elle aura un sort plus heureux que les autres. […] J’aimerais mieux me priver d’être jamais heureux, que de n’y pas répondre. […] Ces deux amants s’étaient quittés tout remplis d’espérance de voir enfin une heureuse conclusion à leur aventure ; mais sitôt qu’ils ne se virent plus, ils ne furent plus si tranquilles. […] Madame s’écria-t-il, en l’embrassant tout d’un coup, quelle heureuse aventure vous conduit ici ?
Il ne dépend que de vous de me rendre parfaitement heureux, et si je le puis dire, vous vous rendrez en même temps heureuse. […] Elle n’aurait assurément pas été aussi heureuse avec moi qu’elle l’est avec lui. […] Plût à Dieu, reprit en pleurant cette bonne dame, qu’une pareille envie le prît, je l’estimerais bien heureux. […] Non, lui dis-je, vous vous trompez ; je ne suis pas heureux en maîtresse. […] J’ai fait plus, j’ai un déplaisir sincère de savoir qu’elle n’est pas tout à fait heureuse.
Son esprit est aisé, ses expressions sont vives et naturelles ; elle a la mémoire heureuse ; elle écrit juste et bien ; elle fait même quelquefois des vers. […] Que je serais heureux, Mademoiselle, répliquai-je ! […] J’étais convaincu qu’elle avait toutes les qualités qu’une honnête femme peut avoir pour rendre un homme heureux ; cependant ayant dessein de rompre, je n’en laissai pas échapper l’occasion que sa réponse m’offrait. […] Nous le goûtâmes six mois sans troubles, sans crainte d’être surpris lorsque nous passions les nuits ensemble, ce qui arrivait assez souvent ; et ce sont les seuls moments heureux que j’ai passés dans la vie, et qui furent aussi la cause des malheurs qui nous accablèrent. […] Que je suis heureux, Madame, lui dit-il, de recevoir une si bonne nouvelle, et de la recevoir de votre bouche ?
Il fut pourtant assez heureux pour n’être point blessé de sa chute. […] Notre héros lui dit, qu’il était le plus heureux de tous les chevaliers, de ce que la fortune lui avait fourni l’occasion de lui rendre service.
Sancho allait derrière lui triste et pensif, ne croyant jamais voir assez tôt l’heureux moment qui lui rendrait sa bourse. […] Je t’ai promis, dit Parafaragaramus à Don Quichotte, de t’ouvrir le chemin au désenchantement de la princesse Dulcinée, et je vais te tenir parole, et t’aider à en tenter l’aventure, si tu te sens assez de force et de courage pour cela ; en ce cas tu n’as qu’à me suivre et ton écuyer aussi, pour retrouver son argent, car l’un et l’autre sont en la puissance du sage Merlin qui doit commencer aujourd’hui à goûter un vrai repos en ne se mêlant plus des affaires du monde, pourvu que tu mettes à fin les aventures qui t’attendent, sinon il gardera les trésors dont il est en possession, jusqu’à ce qu’il se rencontre quelque chevalier plus heureux que toi. […] Le succès heureux n’en est réservé qu’au plus fidèle et au plus brave chevalier qui jamais ceignit épée, sans en excepter les Amadis, les Roger et les autres illustres de l’Ordre, vivants et morts.
Nous avions quitté le jeu en même temps que les autres, et en sortant je demandai à Silvie un moment d’entretien particulier, afin de prendre ensemble des mesures justes pour faire en sorte que sa mère consentît à me rendre heureux ; et pour cela je la priai de me permettre de venir chez elle avant l’heure du jeu, et de se trouver seule dans son cabinet, où je me rendrais ; elle me le promit, avec une petite rougeur qui acheva de me charmer. […] Je vous avoue que quoiqu’elle n’ait que ce qu’elle mérite, je ne laisse pas d’être sensiblement touché de son infortune, et que je voudrais la voir plus heureuse. — Elle sait vivre, reprit la marquise, et je ne doute pas qu’elle ne me rende visite, quand ce ne serait que pour me remercier de la retraite que je lui ai donnée. […] Le coup est là, Madame, lui dit Silvie, en mettant la main à l’endroit du cœur, mais du moins avant que de mourir, aurai-je la triste satisfaction d’inspirer à Sainville autant de pitié que de haine. — Il ne vous hait point, Madame, lui dit la marquise. — Quand il me haïrait, Madame, reprit tristement Silvie, sa haine m’est trop due pour m’en plaindre ; mais je puis dire qu’il y a dans mon procédé pour lui plus de faiblesse que d’inconstance et de malice ; on a surpris ma jeunesse ; on m’a inspiré une fierté hors de saison ; et de la plus heureuse de toutes les femmes que je serais à présent, si j’avais suivi les mouvements de mon cœur, on m’en a rendu la plus infortunée. […] Il serait trop heureux s’il en connaissait le prix, et c’est un bonheur pour vous qu’il ne le connaisse pas, parce qu’il est tout à fait indigne de le posséder.
Il serait à souhaiter pour nous, Seigneur chevalier, lui dit en riant la duchesse de Médoc, que nos maris fussent chevaliers errants, ou qu’ils eussent vos sentiments, nous en serions mille fois plus heureuses. — Ils en seraient plus heureux aussi devant Dieu et devant les hommes, reprit Don Quichotte ; devant Dieu, puisqu’ils lui tiendraient la promesse qu’ils lui ont faite à la face de ses autels de garder la fidélité à leurs épouses, comme ils veulent que leurs épouses la leur gardent ; et devant les hommes, parce qu’on ne verrait point parmi eux ces harpies invétérées qui passent de père en fils, et qui semblent être éternelles, contre les exprès commandements de Dieu.
Parfaitement bien fait de sa personne, très bel homme, et d’une physionomie prévenante et heureuse. […] Mais, vous êtes bien heureux, a-t-il ajouté d’un air sévère s’adressant à Bouchetière, qu’il ne vous en coûte que votre eau-de-vie. […] Qu’il était bien heureux que le conseil de guerre eût décidé du châtiment, parce que sans doute lui qui parlait n’aurait pas eu tant d’indulgence. […] Je n’ai jamais étudié cette sublime science ; et outre cela, je ne me flatte d’aucune science : je me tiens heureux de recevoir avec humilité les dogmes de la foi ; plus heureux encore de les croire et de m’y soumettre. […] Heureux d’avoir compagnie !
Je vous quitte, Monsieur, trop heureuse de vous avoir désabusé des fausses impressions qu’un scélérat vous a voulu donner de ma vertu. […] Je me flattais d’une vie heureuse entre vos bras, continua-t-elle les larmes aux yeux, je ne l’espère plus ; mais personne n’occupera dans mon cœur la place que je vous y donnais. […] Que vous plaît-il, Mademoiselle, dit-il en entrant, je viens de recevoir un billet de votre part, serais-je assez heureux pour pouvoir vous rendre quelque service ? […] Un homme serait heureux, si elle pouvait durer longtemps ! […] Je voyais bien qu’en la rendant malheureuse, je ne me rendais pas plus heureux.
Jésus-Christ nous enseigne que sitôt cette séparation faite, notre âme prend possession d’une éternité heureuse, ou est précipitée dans les enfers. […] Heureux les animaux de n’avoir ni médecins, ni chirurgiens de leur ordre ! […] Le chevalier de Bouchetière n’est point heureux. […] Cela me fit un plaisir d’autant plus grand que deux autres, dans le même poste que moi, ont été fort heureux de savoir nager pour gagner terre. […] De ce que, répondis-je, les pères jésuites ne sont pas plus heureux ici en capucins, qu’ils l’ont été en Europe il y a trente-cinq ans.
Tous les honnêtes gens de l’enfer sont réjouis que tu aies consenti à laisser partir Dulcinée, et disent que c’est la plus glorieuse victoire que tu aies jamais remportée sur toi ; persiste donc dans la résolution de te vaincre en cela, en ne songeant plus du tout à elle, ressouviens-toi des ordres du destin d’abandonner pour toujours la Chevalerie errante, et que c’est pour cela qu’au lieu de te rendre tes armes, on les a retenues dans le palais de Merlin ; demeure où tu es jusqu’à ce que tu t’y ennuies, et pour lors retire-toi dans ton domestique auprès de ta famille et de tes amis sans changer dorénavant ton train de vie ; observe la tranquillité que je t’ai recommandée, et le reste de ta vie tu seras heureux ; mais si tu en agis autrement, prépare-toi à mourir avec infamie et à succomber au malheur qui te suivra partout. […] Oui, Madame, lui répondit-il, vous avez raison ; mais vous savez pourquoi je l’ai fait, et avec tous vos beaux discours les hommes seraient heureux s’ils ressemblaient aux linottes, dont il n’y a que le mâle qui chante : car franchement vous me faites enrager en me traitant avec vos raisons comme si j’avais tort.
Qu’on serait heureux dans le monde si on s’y gouvernait sur ce pied-là !
— Rien n’est plus certain, reprit Don Quichotte, et je suis tenté d’en boire pour perdre entièrement l’amour malheureux dont je ne puis me défaire ; après cela rien ne troublera plus le repos de ma vie, et mes jours ne seront composés que de moments heureux.
O l’heureux temps, continua Don Quichotte, où les veuves et les enfants n’étaient point pillés, et où chacun leur prêtait du secours !
Jamais voyage ne m’a semblé si heureux. […] Ce premier puits-là ne vaut rien, outre qu’il avait été tari par l’eau que trois navires hollandais y avaient faite deux ou trois jours avant notre arrivée ; par parenthèse ces navires-là sont bien heureux d’avoir échappé nos griffes. […] Notre pain gâté me désole ; encore sommes-nous bien heureux de passer ces mers-ci vent arrière. […] Nous avons chanté le Te Deum pour remercier Dieu de notre heureuse navigation et Le prier de vouloir bénir le reste de notre voyage. […] Si sur ce pied-là Dieu lui donne un bon et heureux règne on peut justement espérer que la Religion et les Français y auront le même établissement qui leur avait été promis.
Oui, reprit Des Frans, je me rends à mes amis, à mes parents, et à moi-même, en me rendant à ma patrie, dont mes malheurs m’ont si longtemps banni ; et c’est un heureux augure pour moi, d’avoir trouvé en arrivant, le plus cher et le plus sincère de mes anciens camarades.
La Provençale qui avait fait disposer toutes choses, le flatta de sa victoire sur l’enchanteur qui lui avait abandonné ses armes, et lui insinua que cet endroit était heureux, et qu’après y avoir vaincu un démon, il n’y avait pas d’apparence que des chevaliers lui résistassent : enfin elle le tourna si bien, qu’elle le fit résoudre d’aller y porter son cartel, et de prendre ce même endroit pour le champ de sa gloire, et la défaite des chevaliers.
. — Non, non, Madame, répondit Sancho, ils sont trop heureux pour avoir des femmes, et ont trop d’esprit pour en prendre ; celui dont je parle est fils d’une maîtresse, et ces femmes-là sont commodes, car on les change quand on veut. — Je sais qui c’est, interrompit Don Quichotte avec tranquillité, c’est lui qui m’a emporté mon cabinet, où étaient les histoires de tout ce qu’il y a eu de chevaliers errants dans le monde ; mais que lui et son fils viennent quand ils voudront, je ne les crains ni l’un ni l’autre.
Vous auriez toujours été heureux si vous ne vous étiez point attaché à moi. […] Si elle était ici, je ne dirais peut-être pas ce que je pense ; mais puisqu’elle ne m’entend point, je vous avouerai sincèrement, que je ne crois pas qu’il y ait un homme au monde plus heureux que moi dans son mariage.
Il ne l’aurait cependant pas obligée à l’accepter, si elle lui eût déclaré qu’elle ne pouvait vivre heureuse qu’avec Verville ; mais outre la pudeur qui s’opposait à une telle déclaration, elle craignit que son père n’approuvât pas d’autres vues que les siennes.
Voici un sonnet qui fut fait sur la dureté de son règne ; on y fait allusion au peuple d’Israël : Ce peuple que jadis Dieu gouverna lui-même, Lassé de vivre heureux voulut avoir un roi. […] Il est pourtant plus heureux que Le Blanc, autre chef des agioteurs, qui a vu tout saisi chez lui, et est encore actuellement prisonnier pour agiotage, et entre les mains de la Chambre de Justice. […] Le père Marcel Le Blanc, seul Jésuite de bonne foi, a donné au public L’Histoire de la révolution de Siam, et fut assez heureux pour ne pas passer sur L’Oriflamme chargé de l’exécration du genre humain. […] Il semble qu’il nous suffit que les étrangers aient inventé les moyens de se rendre riches et heureux pour que ces mêmes moyens nous paraissent indignes d’être pratiqués.