L’intégrité de leurs jugements fut admirée ; la vénalité des charges, qui donnent à un homme le pouvoir de disposer de la vie et des biens de son prochain, fut détestée ; on y maudit le juge qui achetait en gros le droit de vendre à son choix l’injustice en détail ; le babil inutile des avocats, qui ne fait qu’obscurcir la vérité ; cette multiplication infinie de procédures et de chicanes, qui donne le tort dans les formes à un homme à qui le fond donne gain de cause ; tout cela fut blâmé ; on condamna les ambitieux ecclésiastiques qui recherchent et briguent les dignités de l’Eglise ; on se moqua de l’hypocrisie de ceux qui ne disent que des lèvres, Nolo episcopari l’avidité de ceux qui ont plusieurs bénéfices, dont un seul pourrait suffire aux besoins de la vie, et à faire leur salut, parut exécrable, aussi bien que le faste outré de ceux qui dissipent dans de vains plaisirs un bien qui n’a été destiné qu’aux pauvres, et dont ils ne sont que les économes et les dispensateurs, et non pas les propriétaires. […] Personne ne s’enrichissait à éterniser des procès ; les parties plaidaient leurs causes simplement et sur la vérité ; et comme on donnait dans le moment une sentence et un arrêt sans appel, on ne passait point par vingt tribunaux avant que d’arriver à celui qui décide souverainement. La vérité paraissait nue, et n’était point défigurée par mille fausses couvertures dont on tâche à présent de l’obscurcir, sous le faux prétexte de la rendre plus claire.
J’ai affecté la simple vérité ; si j’avais voulu, j’aurais embelli le tout par des aventures de commande ; mais je n’ai rien voulu dire qui ne fût vrai, et s’il y a quelque chose qui puisse paraître fabuleux, ce sera l’action de Dupuis qui se perce le corps dans la chambre de Madame de Londé ; cependant je n’ai pas dû la taire, puisqu’elle est vraie. […] Si j’avais écrit des fables, j’aurais été maître des incidents que j’aurais tournés comme j’aurais voulu ; mais ce sont des vérités qui ont leurs règles toutes contraires à celles des romans. […] Il fallait, dit-on, que cette veuve n’eût pas été présente au récit de Des Frans ; et Dupuis, qui n’aurait pas eu besoin de taire la vérité, aurait rendu justice à son frère.
Qu’on ne croie pas que ceci soit une exagération : c’est une vérité très constante. […] Ceci va encore être traité de vision, quoique ce soit une vérité très constante. […] Ils peuvent être payés pour mentir ; mais moi, je ne prétends dire que la vérité. […] Que qui que ce soit ne s’informera de la vérité des faits ? […] Martin qui parle) la vérité de ce que j’en ai plusieurs fois écrit à feu M.
Moïse a bien connu cette vérité. […] Je l’ai dit uniquement pour prouver trois vérités : la première, l’éternité de Dieu, créateur de toutes choses ; la seconde, l’immortalité de l’âme ; et la dernière, qu’une bonne action, faite par un esprit de charité, n’est jamais perdue ; et ce sont trois vérités dont je suis parfaitement convaincu. […] Que le lecteur laisse les comparaisons de fricassée et de salade, qui ne sont point de mon cru, le reste est très sérieux, et d’une vérité constante. […] Une pinte d’eau de fond de cale jetée sur la dunette après la pluie, et recueillie également amère, nous a convaincus de cette vérité. […] Où le torrent de la vérité et de ma plume m’a-t-il porté ?
Ah Monsieur Dupuis, me dit-il, ces sortes de discours-là ne se font point, qu’on ne soit en état de prouver la vérité. […] Je n’ai que trop compris cette vérité, poursuivis-je. […] Nous poussâmes nos vues jusqu’à la vérité, et ne doutâmes plus de ce qui en était. […] Je puis vous l’avoir dit, repris-je, mais la civilité peut avoir eu autant de part à mon compliment que la vérité. […] Les femmes sont toujours curieuses ; elle se mit en tête d’approfondir la vérité.
Justin était trop persuadé de la vérité de cette morale pour ne s’y pas rendre, et outre cela il souhaitait trop que sa femme fût sage, ou du moins qu’elle parût telle, pour contredire son beau-père. […] Cléon connaissait son gendre pour homme incapable d’ajouter une syllabe à la vérité ; cependant tout certain par là du désordre de sa fille, il ne laissa pas de lui dire qu’il voulait tout voir de ses yeux, et qu’il n’en croirait point d’autres témoins.
Je vous la recommande pour elle-même, j’ose y joindre ma considération, qui est celle d’un mourant, qui vous proteste avec vérité, qu’il vous a toujours infiniment aimé et estimé pendant sa vie. […] Madame Dupuis sa tante, mère de notre ami, qu’apparemment elle avait priée d’en agir ainsi, lui représenta en ma présence, que si elle se mariait sitôt après la mort de son père, cela donnerait à parler ; qu’on dirait dans le monde tout le contraire de la vérité, et qu’elle devait laisser passer quelque temps. […] Je vous prie, quand vous la verrez, si la conversation tombe sur moi, comme je n’en doute pas, faites en sorte d’en savoir la vérité. […] Madame, reprit promptement Des Frans, est-il possible que ce que Mademoiselle Dupuis me dit, soit une vérité ?
. — Non, non, Monsieur, lui dit un des gens de la duchesse, il y a d’autres remèdes qui à la vérité ne font pas un effet si prompt, mais qui peuvent soulager le seigneur Sancho. — Dites-le promptement, je vous supplie, lui dit le pitoyable chevalier. — Il ne faut que de l’urine, répondit l’autre, et en laver les plaies, cela emportera à coup sûr le venin et la douleur.
Quelques écrits qui parurent dans le public malgré moi, parce qu’on me les a volés et auxquels j’ai refusé mon nom, quoiqu’ils aient eu l’approbation générale, font foi de cette vérité. […] Messieurs du Journal littéraire de Hollande auxquels je me suis plaint du larcin de ces livres peuvent rendre justice à la vérité et témoigner que ç’a été malgré moi que j’ai été mis sous la presse. […] Ils ne seront assurément pas du goût de ces pères, mais je n’écris pas pour leur plaire ni mentir, j’écris pour dire la vérité. […] L’expérience journalière montre évidemment la vérité de ce vers latin : De male partitis non gaudet tertius haeres. […] Je ne réponds point de la vérité de celui-ci, mais je sais que c’était le bruit public de Paris.
Ce fut là ce qui nous fit connaître que cette lettre était pour moi, et qu’elle l’avait écrite devant cette sœur écoute, à qui elle l’avait montrée, et c’était en effet la vérité. […] Je fus convaincu de cette vérité par la lettre que je reçus et que voici. […] La vérité est que j’étais bon catholique dans l’âme, mais j’étais retenu de me déclarer à cause d’une vieille tante que j’avais, dont je devais hériter, et qui m’aurait exhérédé aussi bien qu’un de mes cousins.
Qui que tu sois, lui cria-t-il de loin, n’avance pas, ou avoue tout à l’heure que j’ai dit vérité, ou bien prépare-toi à t’éprouver contre moi.
Cela parut extraordinaire dans un mari, surtout en France ; mais enfin c’était la vérité, et je doute que jamais Espagnol ait donné des marques plus sincères d’un amour effectif. […] Il n’importe, cette histoire prouve toujours deux vérités ; l’une qu’une femme n’est jamais mieux gardée que par elle-même, et l’autre que quelques précautions qu’un jaloux puisse prendre, quelques clefs et quelques serrures qu’il emploie, sa femme trouvera toujours les moyens d’être infidèle sitôt qu’elle aura envie de l’être.
Je montrai toutes ses lettres, je dis la vérité telle qu’elle était ; malgré cela les voix n’étaient point en ma faveur : et vraisemblablement mes ennemis l’auraient emporté sur moi, si elle-même n’avait travaillé à ma justification, comme elle me l’avait promis. […] Pour Monsieur Des Prez, il est plus digne de pitié que de blâme ; et vous-même, Madame, qui lui faites son procès sur l’étiquette du sac, en conviendriez, si la vérité vous était connue comme à moi.
Je ne m’étonne pas de ne vous voir pas demander de ses nouvelles, vous en savez de plus certaines que nous : cependant vous ne nous avez point empêchés de porter nos conjectures jusqu’à la vérité, par une lettre qu’elle lui écrivit environ six mois après son départ et le vôtre.
Sancho ne sachant à la fin comment accorder cet enchantement de Dulcinée avec ce qu’il avait fait, se figura que c’était lui-même qui s’était trompé, et que Dulcinée était véritablement enchantée ; et la plus forte raison qu’il avait pour le croire, était que Parafaragaramus était trop honnête enchanteur pour lui en avoir parlé à lui-même si ce n’avait pas été une vérité.
Oui, poursuivit notre héros en colère, les Français ont à mon sens un fond de générosité et de probité que les Espagnols n’ont, pas ; je l’avoue à la honte de la nation, mais la vérité me force à faire cet aveu.
Il y avait un petit Bohème caché entre Pluton et elle, qui à chaque coup qu’on déchargeait sur Sancho, détachait une des épingles qui soutenaient les guenilles dont elle était couverte, et elle sous prétexte de pudeur baissait de temps en temps la tête, et essuyait les vilaines couleurs dont on lui avait barbouillé le visage ; de sorte que Don Quichotte qui avait toujours les yeux sur elle, s’aperçut de ce changement, et le fit remarquer à Sancho, qui tout aussi bien que lui se serait donné au diable que ce désenchantement était une vérité constante ; il commença à reconnaître effectivement les traits d’Alonza Lorenço vers le douzième coup, et en reprit courage pour souffrir le reste de la flagellation qui fut appliquée avec une grande vivacité et reçue avec une égale patience.
La vérité est qu’elle était fort jolie, fort sage, et avait beaucoup d’esprit.
On se douta que c’était pour se faire habiller, comme en effet c’était la vérité.
Vous me reconnaissez, et vous m’avez promis le secret, et sur cette assurance, je vais vous dire ce que je suis présentement ; car je suis sûre que vous avez déjà fait de moi plusieurs jugements contraires à la vérité. […] Angélique la remercia de ses bons sentiments, lui demanda pardon de s’être cachée d’elle, et lui raconta toute son histoire devant Contamine même, qui en certifia la vérité.
Ne m’interrompez point, ajouta-t-elle, j’ai bien d’autres choses à vous dire de plus grande conséquence, et vous connaîtrez quand vous m’aurez entendue qu’il faut vous aimer autant que je vous aime pour vous donner le chagrin que je vous donne, en vous découvrant et vous prouvant par des témoins irréprochables, la vérité d’un secret que je voudrais pouvoir me cacher à moi-même.
Pour ce qui est du gouvernement, je ne puis dire au juste ce qui en est ne m’en étant point informé ; cependant si l’on peut juger sur les apparences, le gouverneur est ici absolu, n’ayant affaire qu’aux Européens qui sont en fort petit nombre, et à qui par conséquent il importe de maintenir son autorité puisque c’est elle qui fait leur sûreté contre les noirs, qui sont bien plus de monde qu’eux, mais à la vérité d’un esprit abject et servile, et qui ainsi sont peu à craindre. […] Notre réputation n’était pas trop bien établie chez le commandant à ce que j’ai pu voir, mais la vérité témoignée par un homme aussi digne de foi que Monsieur le Commandeur l’a pleinement rétablie. […] Cordier nous dit le dix du courant est faux ; que ce bruit avait couru, mais que la vérité est que l’usurpateur Oprapitrachard est roi absolu, que le roi de Siam, notre allié, est mort d’un genre de mort inconnu, que Monsieur Constance est mort dans les tourments aussi bien que sa femme et ses enfants qui ne lui ont survécu que huit jours.