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2. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre L. Dissertation sur la différente manière d’aimer des Espagnols et des Français. »

Les Français convinrent encore de cela ; mais ils ajoutèrent que ce n’était pas par un motif d’indifférence, que les amants et les hommes mariés abandonnaient en France leurs maîtresses et leurs épouses à la garde de leur seule bonne foi, puisque toutes leurs actions les touchaient autant qu’elles pouvaient toucher les Espagnols ; mais que cela provenait encore du fond inépuisable d’estime qu’ils avaient pour elles, et de leur confiance en leur vertu, qui les empêchait de croire qu’elles pussent faire aucune démarche contre la fidélité qu’elles leur avaient jurée, ni même avoir la moindre pensée dont ils pussent tirer aucun sujet légitime de se plaindre.

3. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLVI. Pourquoi Sancho perdit ses armes enchantées, et du terrible combat qu’il eut à soutenir pour les recouvrer. »

Tu t’es rendu digne des armes que je t’ai données, et je te les laisse ; mais pour le chevalier Sancho, je suis animé contre lui, pour avoir touché des armes infernales, qui souillent les mains d’un chevalier errant, et pour lesquelles tout ce qu’il y a de braves chevaliers, surtout ceux que je protège, doivent avoir de l’horreur. […] Pourquoi diable allais-je toucher à cette arme d’enfer ?

4. (1690) Journal d’un voyage fait aux Indes Orientales (tome 1)

Constance, premier ministre de ce royaume, et est fort touché de sa mort, et de celle du roi notre allié. […] monsieur, reprit Bouchetière, je puis jurer qu’on n’a touché à rien. […] Céberet, auquel la chose touche de près, et est de sa compétence, et nullement du conseil de guerre quant à présent. […] Ce vin nous met tout à fait au large ; et notre équipage s’en trouvera infiniment mieux, parce que nous ne toucherons aux vins de Bourdeaux que plus d’un mois plus tard que nous ne devrions y toucher ; ainsi autant de gagné sur le voyage. […] Je le répète encore : je ne prétends point toucher à la religion ; je parle simplement en philosophe spéculatif, mais non en chrétien.

5. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLIX. Repas magique. Apparition d’un nouvel enchanteur. Défi fait à Don Quichotte, et ce qui s’ensuivit. »

Chacun fit semblant d’avoir horreur de toucher des viandes qui sortaient de l’enfer, et s’excusa d’en manger. […] Il se perdait dans ses imaginations, et ne savait comment ses armoiries avaient été si bien faites et en si peu de temps, ni comment ses armes avaient été rapportées et remises où elles étaient, vu qu’il avait emporté la clef de la chambre ; ainsi tout ce qu’il y pouvait comprendre, c’est qu’il ne lui arrivait rien que par art de nécromancie ; et il en concluait que rien n’était impossible aux enchanteurs ; ce qui le touchait plus vivement, était le désenchantement de Dulcinée, et la compassion qu’il avait des tourments qu’elle endurait.

6. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Ronais, et de Mademoiselle Dupuis. »

Le transport où j’étais me fit ajouter plusieurs raisons dont je ne me souviens pas, et qui enfin le touchèrent si vivement, qu’il me promit de me la donner, si elle se déclarait pour moi, et que si elle se déclarait pour l’autre, je chercherais parti ailleurs. […] Je la trouvai toute en larmes ; j’avais besoin d’être consolé, mais sa douleur me toucha plus que la mienne. […] Si je vous avais connu avant Monsieur Des Ronais, votre mérite m’aurait touchée ; mais vous n’avez paru à mes yeux qu’après que mon cœur a été tout rempli. […] Je vous avoue que cette générosité me toucha très sensiblement, surtout dans la nécessité où j’étais d’argent comptant ; car il m’envoya cet argent presque le midi, et c’était l’après-midi du même jour que je devais faire le paiement. […] N’est-il pas vrai que vous en avez plus de reconnaissance, et qu’en un mot cela vous touche davantage ?

7. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Prez, et de Mademoiselle de l’Épine. »

Je la rassurai de ses craintes par tout ce qu’un homme aussi vivement touché que j’étais, pouvait dire. […] Je fis toucher au faubourg Saint-Germain à l’hôtel des Mousquetaires. […] Je lus ce billet et le déchirai avec tant d’indifférence, que je les laissai persuadés qu’il me touchait très peu. […] J’étais en effet touché de son récit et de ses actions, et je m’aperçois que vous l’êtes aussi, dit Dupuis à toute la compagnie, qui en effet avait les larmes aux yeux. […] Il me fait encore compassion, je ne pense pas qu’on puisse être plus vivement touché.

8. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Frans et de Silvie. »

Je remercie l’auteur de ces avis, je le tiens sans le connaître, pour le meilleur ami que j’aie au monde, et qui prend le plus de part à ce qui me touche. […] Elle me reparut avec cette beauté éclatante dont j’étais si vivement touché. […] Je lui contai ma fortune ; il en fut touché, et ne douta nullement de la sincérité de mes paroles. […] Que j’en fus touché ! […] Tant de générosité me toucha, mais ne me changea pas.

9. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LX. De l’aventure qui arriva au malheureux Sancho peu de temps après qu’il fut hors de chez le duc de Médoc, et de plusieurs autres choses qui ne sont pas de grande importance. »

A peine eut-il lâché la parole, que le mari qui paraissait fort affligé, redoubla ses larmes et poussa des soupirs à toucher les cœurs les plus insensibles.

10. (1691) Journal du voyage des Indes orientales (à monsieur Raymond)

Nous avons cru qu’elle s’était échouée, mais un quart d’heure après elle a reparu dans son mouvement ; elle avait simplement touché. […] On les fait toucher dans la main l’un de l’autre, ils se donnent du riz mutuellement, après quoi un bramène leur fait quelque discours et les reconduit jusques à la porte de la pagode. […] Ne me soupçonnez pas surtout, vous feriez un jugement téméraire, la seule curiosité m’y a porté, mes yeux ont vu, mes mains ont touché, mon esprit s’est contenté et c’est tout. […] Je me suis fait expliquer pourquoi : ces misérables nous tiennent impurs, et se laisseraient plutôt mourir de faim que de manger de ce que des chrétiens auraient touché et ne vivent que de légumes et jamais de viandes. […] C’est que les Gentils, d’abord qu’ils sont mariés avant que de toucher à leurs femmes les obligent d’aller sacrifier leur virginité aux idoles des pagodes.

11. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXVII. Des offres obligeantes que fit le duc d’Albuquerque aux dames françaises ; de la reconnaissance de Valerio et de Sainville, et de la conversation particulière que Don Quichotte eut avec Sancho. »

Don Quichotte en fit autant, après avoir fait quelques réflexions sur son malheur, qui ne lui permettait pas de désenchanter Dulcinée, lui qui délivrait d’autres dames qui ne le touchaient pas de si près.

12. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLVIII. Du combat de Don Quichotte contre Sancho, et quelle en fut la fin. »

C’était un spectacle risible de voir les efforts que faisaient nos deux champions chacun de son côté, sans se rien dire, et tous deux si proches, qu’ils se touchaient, pour mettre à l’air leurs invincibles et formidables épées.

13. (1691) Journal d’un voyage fait aux Indes Orientales (tome 2)

Ils se touchent dans la main, se donnent mutuellement du riz ; & les parents & amis sont régalés pendant trois jours. […] J’y ai été, mes yeux ont vu, mes mains ont touché : j’ai satisfait ma curiosité ; & c’est tout. […] Ces misérables nous tiennent impurs, & se laisseraient mourir de faim plutôt que de manger de ce qu’un chrétien aurait touché. […] J’avoue que cela me passe ; & j’en suis d’autant plus touché que j’en ai toujours été témoin oculaire. […] Martin, général des Français aux Indes, touche à quelqu’un d’eux.

14. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur de Jussy, et de Mademoiselle Fenouil. »

Je puis dans peu de temps me faire émanciper, en toucher le revenu, et en disposer comme bon me semblera. […] Non, Mademoiselle, repris-je en la retenant et en lui serrant les genoux (car elle voulait s’échapper) je vous aime avec toute l’ardeur dont un cœur vivement touché peut être atteint.

15. (1713) Les illustres Françaises « Les Illustres Françaises. Histoires Véritables. »

Elle me touche, dit Des Frans, je n’étais pas son ennemi jusques au point de lui souhaiter un pareil malheur.

16. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur de Contamine, et d’Angélique. »

Je sors, prenez garde que personne ne touche à votre armoire ; je verrai demain si vous avez pour moi quelque considération. […] Je suis trop vivement touchée de celui que la princesse fait de moi pour ne me pas sacrifier moi-même, plutôt que de la laisser dans une pensée qui me fait horreur. […] Non, belle Angélique, lui dit-il, je prends trop d’intérêt dans ce qui vous touche, pour n’avoir pas une joie parfaite de tout ce qu’une si grande princesse peut faire pour vous.

17. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLVII. Suites agréables de la victoire remportée par le chevalier Sancho, et du projet que forma Don Quichotte pour le faire repentir de son indiscrétion. »

. —  Mais, Monsieur, poursuivit-il en parlant de Parafaragaramus, d’oû vient qu’il est si fâché quand un chevalier touche un fusil ou une autre de ces maudites armes ?

18. (1721) Mémoires

M.Colbert tenait pour maxime constante qu’il y avait trois choses dans le royaume auxquelles on ne devait jamais toucher qui sont la religion, le commerce et la monnaie. […] J’ai dit qu’une de ses maximes était qu’il ne fallait point toucher à la monnaie. […] Colbert, il me fit monter dans son carrosse, et la matinée étant belle et claire, il fit toucher au Cours de la Reine ; et en nous promenant il me dit ce que je viens de rapporter, et me dit encore une particularité de M.  […] En un mot, il lui fit toucher au doigt et à l’œil le désordre dans lequel toute la France était précipitée et lui en fit connaître le fondement, qui n’était autre que l’avidité et la voracité des partisans, tolérée par la faiblesse de M.  […] J’avais pourtant ordonné dans mon testament qu’on donnât une som[me] assez considérable, mais je vous assure à présent que Saint-Roch, la fabrique ni vous n’en toucherez jamais un denier.

19. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LVI. De ce qui suivit le désenchantement de Dulcinée. »

Ne dis point que cet argent était perdu pour lui, tu sais bien qu’il lui appartenait, et que de vils ouvriers avaient eu la modération de n’y point toucher ; joint à cela, quand cet argent aurait été perdu, quel droit y avais-tu ?

20. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LV. Don Quichotte et Sancho vont à la caverne de Montésinos. Ce qu’ils y virent, et comment se fit le désenchantement de Dulcinée. »

Si vous n’êtes pas touché de son malheur, soyez-le de celui d’une princesse nommée Dulcinée, qui y est arrivée depuis peu, faite et bâtie comme une gueuse dans de certains temps, et quelquefois tirée à quatre épingles comme une poupée et dorée comme un calice.

21. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Dupuis, et de Madame de Londé. »

J’observais devant le monde une manière toute retenue ; j’aurais fait scrupule de lui toucher le bout du doigt. […] Il la fit mettre sur un lit, et lorsqu’il la vit toute rendue : allez infâme, lui dit-il en lui donnant de ses gants à travers du visage ; vous ne méritez pas qu’un honnête homme vous touche, et la laissa là. […] Que pour que ce secret eût sa force sur Silvie, il fallait nécessairement qu’il eût de son sang tiré de dessein formé, et quelque chose qui lui touchât toujours à la chair nue. […] Que pour avoir quelque chose qui touchât la peau de Silvie, et qui restât sur elle ; s’étant aperçu qu’elle ne quittait jamais son collier, il en avait rompu le ruban, en faisant semblant de badiner. […] Les larmes lui vinrent aux yeux à son tour ; en un mot, je la touchai vivement.

22. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXVI. Suite de l’histoire de Silvie et de Sainville. »

Je vous avoue que quoiqu’elle n’ait que ce qu’elle mérite, je ne laisse pas d’être sensiblement touché de son infortune, et que je voudrais la voir plus heureuse. —  Elle sait vivre, reprit la marquise, et je ne doute pas qu’elle ne me rende visite, quand ce ne serait que pour me remercier de la retraite que je lui ai donnée.

23. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre LI. Le jaloux trompé »

Il entendit parler comme les autres de cette dame, et il en fut si vivement touché, que sans déclarer son secret à personne, il résolut de tenter l’aventure.

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