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2. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LX. De l’aventure qui arriva au malheureux Sancho peu de temps après qu’il fut hors de chez le duc de Médoc, et de plusieurs autres choses qui ne sont pas de grande importance. »

A peine eut-il lâché la parole, que le mari qui paraissait fort affligé, redoubla ses larmes et poussa des soupirs à toucher les cœurs les plus insensibles. […] Il s’en aperçut bien, et voulut recourir à une autre arme, mais Sancho ne lui en donna pas le temps, et poussa son cheval sur l’agresseur, et le lui fit passer sur le corps, après l’avoir blessé et terrassé d’un coup de lance.

3. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre L. Dissertation sur la différente manière d’aimer des Espagnols et des Français. »

Ces conversations qui furent poussées fort loin avec beaucoup d’esprit et de politesse, avaient assurément quelque chose de curieux aussi bien que les histoires qui furent récitées pour et contre ; mais pour tout cela ni les uns ni les autres ne changèrent point d’opinion, et chacun donna toujours la préférence à sa nation. […] Pour montrer la différence qu’il y a entre ces divers procédés de gens qui ont des épouses infidèles, dit Sainville, et qu’il y en a qui sont plaints par le public, ou dont on ne parle seulement pas, et d’autres moqués et raillés avec juste raison, pour faire voir en même temps que ce point d’honneur qu’on y attache dépend beaucoup plus de la conduite du mari que de celle de la femme, quoique ce soit elle qui fasse le crime, pour montrer que ce ne sont pas ceux qui examinent la conduite de leurs épouses avec le plus de vigilance qui sont le plus à couvert de leur infidélité, et que c’est cette conduite qui les y pousse, je crois qu’il est à propos que chacun de nous raconte quelque aventure qu’il sache certainement être arrivée de notre temps en France même, afin de ne point mêler d’histoires étrangères dans nos entretiens ; et pour cet effet, je vais, poursuivit-il, en conter une qui montrera que les précautions d’un jaloux donnent déjà de lui un sujet de risée, qui est encore augmenté lorsqu’il a affaire à des gens qui ont l’esprit de les rendre inutiles, et de les tourner contre lui-même, et qui prouvera en même temps, que la jalousie est en effet un poison mortel pour ceux qui s’y abandonnent.

4. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre LI. Le jaloux trompé »

Célénie tint bon cependant, et ne se serait point démentie si son mari n’eût poussé plus avant. […] Bien loin de goûter sa morale, elle le tourna en ridicule, et pour la première fois de sa vie elle l’obstina, et lui dit qu’elle lui aurait eu beaucoup plus d’obligation de sa haine, puisqu’il n’aurait pas pu la pousser plus loin, que de la retirer non seulement du monde, mais encore de la faire brouiller avec toute sa famille, la retenir dans une prison éternelle, et la mettre dans les fers. […] Sa femme, dont la patience était épuisée, lui ayant répondu contre sa coutume avec assez de liberté, il la frappa, et sans Julia il aurait poussé plus loin ses mauvais traitements.

5. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXIX. Du grand projet que forma le duc de Médoc, et dans lequel Don Quichotte entra avec plus de joie que Sancho. »

. —  Tu te trompes, ami Sancho, lui dit Don Quichotte, un chevalier et un sergent, ou un homme de justice, sont en tout différents ; l’un n’y va qu’attiré et poussé par la vue d’un gain sordide ; mais un chevalier errant n’y va qu’en vue de l’honneur, et pour délivrer les bons et les innocents des torts que ces bandits leur font. —  Eh bon, bon, reprit Sancho, dis-moi qui tu hantes, et je te dirai qui tu es.

6. (1690) Journal d’un voyage fait aux Indes Orientales (tome 1)

Le grand du Quesne, sous lequel il a servi très longtemps, et qui connaissait sa bravoure, l’avait poussé jusqu’à la qualité de lieutenant de frégate ; mais sa fortune en était restée là. […] Il me dit devant eux que j’avais poussé mon ressentiment dans toute son étendue ; que j’avais vu moi-même qu’il avait été assez bien savonné pour n’avoir pas besoin d’être mis à la lessive ; qu’il voudrait que l’eau-de-vie fût à tous les diables, et qu’il me priait d’oublier tout ce qui s’était passé à ce sujet ; comme de sa part il l’oubliait de tout son cœur. […] De plus, le vent, qui n’est suivant les philosophes qu’un pur souffle, ou une impulsion qui sort des entrailles de la terre, ne porte pas sa force plus haut que la sphère des nues : comment donc ce vent aurait-il pu pousser ces vapeurs plus haut qu’il ne va lui-même ? […] Il ajouta que cette surprenante découverte avait poussé à en faire une autre dès le lendemain, et qu’à force d’argent on avait obligé un malheureux à se polluer sur un morceau de salin noir. […] Le vent est toujours Est-Nord-Est, et bon frais : nous présentons au Sud ; ainsi vent large, qui nous pousse plus de cinq lieues par heure.

7. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLII. Comment Don Quichotte sauva la vie à la duchesse de Médoc. Nouveaux exploits des deux chevaliers. »

Elle fut remarquée par un de ces scélérats, qui, poussé de son désespoir vint à elle, et l’aurait tuée si Don Quichotte ne se fût aperçu de son dessein.

8. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLVIII. Du combat de Don Quichotte contre Sancho, et quelle en fut la fin. »

Leur étonnement leur empêcha d’arrêter leurs chevaux, qui se connaissant, et n’étant plus poussés s’arrêtèrent d’eux-mêmes l’un auprès de l’autre.

9. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LVII. Du repas magnifique où se trouva Don Quichotte, et du beau et long discours qu’il y tint. »

La suite de l’entretien les poussa toujours de plus en plus, et de telle sorte qu’ils firent presque un parallèle des mœurs des anciens et des modernes.

10. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXVI. Suite de l’histoire de Silvie et de Sainville. »

Dispensez-moi, Madame, de vous dire jusques à quel point ils avaient poussé leur intrigue ; contentez-vous de savoir que la justice humaine les en aurait punis l’un et l’autre, si le fond et l’excès lui en avaient été connus. […] Nous avons vu commencer leur combat, et notre postillon profitant du temps pour nous mettre en sûreté, a poussé ses chevaux à toute bride, et nous a menés proche de votre château où les coupe-jarrets nous ont laissés, n’ayant pas osé passer plus loin.

11. (1691) Journal d’un voyage fait aux Indes Orientales (tome 2)

La curiosité m’a poussé à en aller voir un, qui avait été dans ce gouffre il y avait seize jours. […] Il nous pousse sur les côtes du Mogol, contiguës au Pégu, dont nous sommes fort proches. […] Il m’a turlupiné, & m’a si bien poussé que j’ai voulu parier d’en faire un avant que notre aumônier dît sa messe. […] L’homme ne reconnaîtra-t-il jamais son ridicule orgueil, assez vain pour le pousser à vouloir connaître Dieu lui-même ? […] Martin, voilà l’obligation que la France & son commerce ont aux jésuites ; mais n’en déplaise aux missionnaires, ils me paraissent avoir tort de les pousser avec tant de violence, & de les donner à tout le genre humain pour des idolâtres.

12. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXV. Du tour ridicule et malin que fit Parafaragaramus au chevalier Sancho, et des événements tristes qui le suivirent. »

Elle poussa la porte, et la première chose qu’elle vit fut le chevalier Sancho dans l’état où l’enchanteur l’avait mis ; malgré toute sa modestie elle ne put s’empêcher d’en rire ; le duc qui lui donnait la main, Dorothée et Gabrielle qui les suivaient, et qui eurent la même vision, en rirent aussi à gorge déployée ; l’officier était sur les épines dans la crainte que le scandale ne lui fît des affaires, mais voyant que tout le monde en riait, il en rit aussi et courut détacher le patient qui suait à grosses gouttes.

13. (1721) Mémoires

Il les ont poussées si loin que le maréchal de La Feuillade, homme sans autre Dieu que son roi, trouva un juste sujet de faire connaître que tous ces prélats n’avaient pas plus de religion que lui, et de les tourner tous en ridicules. […] Louvois, qui fut un véritable Séjan, a poussé sa basse flatterie jusques à l’extrémité de sa vie, et si le testament politique qui paraît sous son nom n’est pas de lui du moins peut-on dire que celui qui l’a fait a suivi ses maximes en y insinuant que rien n’est difficile à faire lorsqu’on a le pouvoir en main. […] Il poussait lui-même le Roi à la répudier, pour en épouser une autre qui lui fît des enfants. […] Il était méfiant, craintif, dur, peu reconnaissant, et poussait quelquefois sa dureté jusques à un point qu’elle faisait tort à ses intérêts. […] Ainsi par faux conseils l’homme se vit poussé A suivre aveuglément le désordre et le vice.

14. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLVI. Pourquoi Sancho perdit ses armes enchantées, et du terrible combat qu’il eut à soutenir pour les recouvrer. »

Lorsqu’il fut las de frapper, et qu’il vit que le jeu avait été poussé assez avant, il se retira à grands pas.

15. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Frans et de Silvie. »

J’y prenais si peu d’intérêt, que je me préparais à rire de toute ma force, et à pousser la raillerie partout où elle pourrait aller ; mais je ne connaissais pas mon faible. […] Je la poussai assez rudement : elle ne se rebuta pas ; au contraire, elle se jeta à mes pieds toute en larmes. […] Rendez-moi raison à moi-même, et ne me forcez pas à vous pousser pour me la faire rendre par d’autres. […] Elle poussa sa perfidie jusqu’à me dire que ce n’était pas le plaisir des sens qu’elle recherchait. […] Il se défendit en raillant aussi ; mais il fut tellement poussé par cette dame, qu’il pria Contamine et Madame de Mongey de prendre son parti, et d’imposer silence à la médisance.

16. (1691) Journal du voyage des Indes orientales (à monsieur Raymond)

On me répond là-dessus que c’est l’impulsion des vents qui pousse ces vapeurs tantôt d’un côté, tantôt de l’autre. […] Si j’en tenais quelqu’un je vous le décrirais, et je ne crois pas que personne en puisse faire une bonne et juste description à la mer, n’étant pas assez privés pour venir nous voir, à moins que ce ne soit quelque oiseau de terre que le vent pousse à la mer et qui fatigués se viennent poser sur les haubans ou autre part, où on les prend à la main. […] L’infidélité ou la bassesse d’un amant, l’indignation des parents, la crainte de passer pour infâmes peuvent pousser ces malheureuses à une si criminelle extrémité, laquelle est punie de mort lorsque les coupables sont découvertes ; mais ici cela n’est pratiqué que par une cruauté inouïe et qui est publiquement avouée, tolérée et suivie. […] Nos matelots fatigués et mouillés comme des barbets ne peuvent plus travailler, et le pis de tout cela, c’est que nous ne voyons pas à un quart de lieue de nous tant le temps est sombre, et que le vent nous est tout à fait contraire et qu’il nous pousse à terre dont nous sommes fort proches. […] Le temps a été si sombre et si couvert que des oiseaux de terre qui avaient été apparemment poussés au large par le vent n’ont pu la retrouver, et se sont venus percher sur nos vergues et nos manœuvres.

17. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LIII. Belle morale du seigneur Don Quichotte. »

J’ai dit que c’était ordinairement le sujet de leurs conversations, qui pour cette fois fut poussé plus loin qu’il ne l’avait encore été.

18. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « ChapitreLII. Le mari prudent »

Elle trouva Verville au commencement respectueux, et peu à peu entreprenant ; ce qu’il lui avait dit l’avait attendrie, l’ardeur qu’il lui témoigna l’anima, elle changea de couleur, il s’en aperçut, il la poussa, et enfin après quelque résistance qu’elle fit pour honorer sa défaite, elle succomba.

19. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LV. Don Quichotte et Sancho vont à la caverne de Montésinos. Ce qu’ils y virent, et comment se fit le désenchantement de Dulcinée. »

En même temps il fut le premier à pousser la porte et à entrer l’épée à la main.

20. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LIV. Départ de la compagnie. Comment Sancho fit taire le curé. Aventures diverses arrivées à cet infortuné chevalier. »

Enfin Altisidore se jeta sur son lit, et Sancho qui croyait de bonne foi y aller prendre sa place se mit en devoir de la suivre ; mais le lit fut tout d’un coup élevé au haut du plancher où il se perdit, et Sancho qui était à moitié dessus lorsqu’on l’avait enlevé avait été poussé à terre, où il avait fait une rude chute dont il fut relevé par quatre figures d’anges vêtus de blanc et de bleu, ayant des ailes de même couleur.

21. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur de Contamine, et d’Angélique. »

Ne poussez pas plus loin votre raillerie, Monsieur, lui dit-elle avec un peu de confusion, je suis par la bassesse de ma fortune obligée de souffrir tout de vous ; mais souvenez-vous qu’il est d’un honnête homme de ne jamais insulter aux malheureux que la fortune a mis au-dessous de lui, et surtout au sexe. […] Elle de son côté, qui avait remarqué dans ses yeux tout l’amour qu’il avait pour elle, résolut de pousser sa fortune aussi loin qu’elle pourrait aller.

22. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Prez, et de Mademoiselle de l’Épine. »

Je ne sais point le motif qui vous y a poussé, mais je sais bien que vous avez joué à me ruiner. […] Le sermon sur une sincère conversion, et un vrai retour à Dieu, après beaucoup de désordres, fut poussé à fond, et en vérité l’air dont cet ecclésiastique et ce religieux parlaient, m’inspira de la dévotion ; et quoiqu’ils ne dissent que ce que j’avais mille fois entendu dire, cela alla si avant, que les larmes m’en vinrent aux yeux.

23. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur de Terny, et de Mademoiselle de Bernay. »

J’acceptai les conditions qu’il voulut mettre dans le marché, résolu de pousser ma pointe, et de mettre plutôt le feu au convent que d’y laisser Clémence malgré elle.

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