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2. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « ChapitreLII. Le mari prudent »

Elle ne lui répondit pas juste ; c’est pourquoi il se fit un plaisir de la faire couper derechef dans ses défaites. […] Ce parti était trop juste et trop prudent pour n’être pas suivi. […] Elle ne répondit que par ses larmes, et son père qui n’en attendit pas d’autre réponse, la tira de l’embarras où elle était en s’adressant à Justin : C’est une nouvelle femme que vous prenez, lui dit-il, il est juste qu’elle vous apporte une nouvelle dot ; et puisque vous n’avez point voulu accepter le don de tout mon bien pendant ma vie, il sera à vous après ma mort ; cependant en voici des arrhes que je vous donne, vous m’offenseriez de les rebuter, je vous supplie de les accepter comme le gage d’une réconciliation sincère. […] Puisque Madame et ces Messieurs, reprit le duc de Médoc après que la marquise eut cessé de parler, nous ont avoué avec sincérité le génie de leur nation, il est juste de leur rendre le change, et d’avouer qu’il est bien plus chrétien de pardonner que de se venger, et qu’ainsi leurs maximes sont préférables aux nôtres ; cependant nous ne sommes pas les seuls qui nous servions du poignard lorsque nous surprenons nos femmes en flagrant délit, les Français aussi bien que nous s’en servent assez souvent, et quoique cela soit absolument condamnable, il semble qu’il soit permis de le faire, parce qu’on suppose qu’un homme n’a pas pu résister aux mouvements impétueux de la nature, ni à la rage qu’un pareil objet lui a inspiré.

3. (1721) Mémoires

Je ne puis m’empêcher de rapporter ici quelques vers fort justes, et qui conviennent parfaitement au sujet. […] Il n’y avait rien de si juste ; mais les Jésuites se Figurèrent qu’ils l’avaient payé. […] Mais après avoir dit ses bonnes qualités, il est juste de dire les mauvaises. […] Il n’était pas juste qu’une pareille requête ne fût pas répondue. […] Il a le bras levé, craignez ses justes coups.

4. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Dupuis, et de Madame de Londé. »

Elle ne prononçait pas tout à fait bien le français, quoiqu’elle le parlât fort juste. […] J’avoue que cela est faisable ; mais il ne s’ensuit pas que ce soit une chose juste. […] Je l’instruisis afin de prendre des mesures justes. […] Je les crus justes. […] Il est juste, lui dis-je, que les choses soient égales entre nous.

5. (1690) Journal d’un voyage fait aux Indes Orientales (tome 1)

Et on ne peut pas lire non plus, sans adorer la juste vengeance de Dieu, la mort funeste de leurs premiers conquérants. […] L’Espagnol a trouvé très juste le point et la définition de l’esprit humain, lorsqu’il dit, Guarda me Dios de me. […] Il y a trois lieues de la Vinate à la ville : les terres ne valant rien, les Noirs sont excusables de ne les pas mesurer juste. […] Celui-ci lui a sèchement répondu que les fusils étaient bons, et tiraient juste ; et que s’il en doutait il le lui ferait voir. […] Nous avons forcé de voiles, dès la pointe du jour ; et, à dix heures juste, Lénard a trouvé fond à soixante-douze brasses.

6. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LIII. Belle morale du seigneur Don Quichotte. »

C’était la veille du départ de toute la compagnie du château de la Ribeyra ; et comme le curé du village des chevriers où Valerio avait été porté, venait prendre congé de lui et de la comtesse Eugénie, et qu’il était présent à tout ce que Don Quichotte avait dit, il ne put s’empêcher de l’approuver, et convint que le péché devant Dieu était en effet plus grand pour les hommes que pour les femmes, et en donna une raison qui parut très juste, savoir que rarement les femmes font les premières démarches ou avances d’une aventure, et qu’il est bien plus difficile de se défendre que d’attaquer ; au lieu que les hommes, qui attaquent toujours et ne se rebutent point par les refus, marquent un esprit diabolique, non seulement en offensant Dieu dans le cœur par un dessein constant et persévérant de l’offenser, mais aussi en poussant et en obligeant les autres de l’offenser avec eux ; ce qui était un péché prémédité, un péché raisonné, un péché d’action et de volonté, et par conséquent tellement atroce qu’il n’y avait que la miséricorde de Dieu qui pût le pardonner. Voilà la morale que j’ai trouvée dans mon original espagnol, et que j’ai trouvé à propos de traduire en français, comme quantité d’autres, parce qu’elle m’a paru juste et naturelle et capable de faire impression sur l’esprit du lecteur, particulièrement s’il a la crainte de Dieu et son salut en recommandation, sans parler de son honneur, qui n’est jamais réel et véritable, s’il n’a pour fondement la probité. […] Il me semble que toutes les parties de mon argument se suivent, et que la conséquence que j’en tire est juste et naturelle, et par conséquent convaincante.

7. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LX. De l’aventure qui arriva au malheureux Sancho peu de temps après qu’il fut hors de chez le duc de Médoc, et de plusieurs autres choses qui ne sont pas de grande importance. »

demanda Thérèse, car quand une femme apporte de quoi dîner, il est juste que le mari apporte de quoi souper. […] La duchesse de Médoc voyant son embarras, dit à sa mère qu’il ne fallait pas la presser, et qu’il était juste de donner aux parties le temps de se connaître.

8. (1691) Journal d’un voyage fait aux Indes Orientales (tome 2)

Les cartes françaises, qui ne la mettent qu’à quinze, sont plus justes. […] La suite me fera connaître si je me suis trompé ou si je suis juste ; mais je crois ne me pas tromper. […] Nous nous sommes trouvés justes à un ballot près, qu’il dit m’avoir envoyé, & que je n’ai certainement point reçu. […] La demande avait été faite devant trop de monde & était trop juste pour n’y point avoir d’égard. […] Il est juste de vous instruire de tout, puisque vous faites un journal exact pour M. de Seignelay.

9. (1713) Les illustres Françaises « Préface. »

Ce qui est une juste matière de risée pour les gens qui connaissent le domestique. […] Les gens dont je parle vivaient dans un temps, où on observait un niveau plus juste.

10. (1691) Journal du voyage des Indes orientales (à monsieur Raymond)

Tout ce que je puis est de vous témoigner ma juste reconnaissance et mon zèle dans mon obéissance et ma ponctualité. […] C’est qu’ils ne naviguaient pas juste, car il n’est pas vraisemblable qu’il y ait une île flottante fameuse par des naufrages seulement. […] Ils cousent bien et font des habits aussi justes pour la personne que peut faire le meilleur tailleur de la Cour. […] Les cartes françaises, qui la mettent à 15 sont plus justes. […] Nous étions à midi à dix-neuf degrés justes au sud de la Ligne et nous faisons le Sud-Ouest.

11. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur de Contamine, et d’Angélique. »

J’ai rendu justice à vos raisons, les miennes ne sont-elles pas justes, et ne les approuvez-vous pas ? […] Elle a déjà eu deux enfants, et est encore grosse, et suivant toutes les apparences, sa famille sera très nombreuse ; car elle n’attend pas l’année juste pour accoucher. […] Répondez juste, viendrez-vous ? […] Il est juste qu’après avoir mis le divorce entre Mademoiselle Dupuis et vous, j’y rétablisse la concorde et l’union. […] Oui, Monsieur, interrompit Madame de Contamine, cela est juste ; mais il est juste aussi que tout le monde vous écoute, et pour cela, poursuivit-elle, s’adressant à Des Ronais, passez s’il vous plaît, auprès de moi à la place de Monsieur Des Frans ; et vous Monsieur Des Frans, ajouta-t-elle, prenez place s’il vous plaît entre votre commère et moi.

12. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Frans et de Silvie. »

Aussi me fit-elle des leçons fort justes et fort pressantes. […] Nous dînâmes, et je descendis à deux heures juste. […] Elle n’était ni grasse ni maigre, et son embonpoint tenait un milieu juste entre les deux extrémités. […] Nos mesures sont justes ; sitôt l’accord fait, et que Silvie aura dansé, je retournerai au pays. […] Ce que vous dites est fort juste, lui dis-je : mais je ferai les choses sans vous y mêler.

13. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXVI. Suite de l’histoire de Silvie et de Sainville. »

Nous avions quitté le jeu en même temps que les autres, et en sortant je demandai à Silvie un moment d’entretien particulier, afin de prendre ensemble des mesures justes pour faire en sorte que sa mère consentît à me rendre heureux ; et pour cela je la priai de me permettre de venir chez elle avant l’heure du jeu, et de se trouver seule dans son cabinet, où je me rendrais ; elle me le promit, avec une petite rougeur qui acheva de me charmer. […] Ne vous effarouchez pas, Madame, continua-t-elle, je n’ai besoin que de protection ; on ne m’a arrêtée que sur des ouï-dire et de faibles conjectures ; j’ai été interrogée, et j’ai répondu juste ; mais si on m’interroge encore, peut-être me couperai-je. […] Il demanda pour cet effet une lettre de cachet, et les amis qu’il avait en Cour, qui ignoraient les justes sujets que Silvie avait de s’en séparer, la sollicitèrent si vivement, qu’il l’obtint trois jours après le départ de sa femme, et la veille du nôtre.

14. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre LI. Le jaloux trompé »

La fantaisie qu’il avait dans la tête ne lui avait point ôté l’amour qu’il avait pour elle ; on peut dire même que plus il la persécutait, plus il l’aimait, ou pour parler plus juste, il ne la persécutait que parce qu’il l’aimait ; ainsi il ne la vit pas plutôt hors de danger que son désespoir parut par toutes les marques qu’on peut en donner ; jusque-là que sa femme ayant eu une crise, et quelqu’un ayant crié mal à propos qu’elle venait d’expirer, il voulut se passer son épée au travers du corps ; mais en ayant été empêché par ceux qui étaient dans la chambre de sa femme, il en sortit et alla se jeter par une fenêtre, disant qu’il ne voulait pas lui survivre. […] Elle la consola néanmoins le mieux qu’elle pût, ou pour parler plus juste, elle s’affligea avec elle, et lui offrit de s’employer pour la faire séparer d’avec un homme si peu digne d’elle ; mais celle-ci qui aimait son mari, et qui se serait sacrifiée pour lui, la remercia de ses offres, et ne prit point d’autre résolution que de pleurer en secret son malheur et de le souffrir. […] Elle ne répondit rien à cette demande, et se contenta de baisser les yeux, avec une honte qu’elle affecta si naturellement, que notre homme fut convaincu qu’il avait tiré juste ; et ravi de savoir qu’il y eût un Français capable de porter son extravagance jusqu’à ce point, il se mit en tête de l’imiter, et d’avoir à quelque prix que ce fût cette digne ceinture, que cette prétendue Italienne disait avoir, pour en faire à sa femme un présent digne de lui.

15. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LV. Don Quichotte et Sancho vont à la caverne de Montésinos. Ce qu’ils y virent, et comment se fit le désenchantement de Dulcinée. »

. — Il est juste de dire qui vous êtes, lui dit celui-ci, parce que le savant Merlin que vous voyez sait par qui les princesses enchantées doivent être mises en liberté ; et si c’est à vous que cette glorieuse aventure est destinée, je suis certain qu’il est trop honnête enchanteur pour vouloir éprouver un combat dont il ne remporterait que de la honte. — Si cela est, reprit notre héros, je lui apprendrai avec joie que je suis Don Quichotte de la Manche, ci-devant nommé le chevalier de la triste figure, et maintenant le chevalier des Lions, et toujours l’esclave de l’illustre princesse Dulcinée du Toboso que je viens délivrer, ou perdre la vie. […] Sancho sachant bien que l’accusation était juste, n’eut rien à répondre à ces paroles.

16. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LIX. De ce qui se passa chez le duc de Médoc après le départ de Dulcinée, et comment Sancho reçut sa femme que la duchesse fit venir au château. »

Elle m’a une fois refusé, je l’ai refusée à mon tour, et n’est-il pas juste que qui peut et ne veut pas, veuille après et ne puisse pas ? […] Avec les gens sans raison n’est-il pas juste qu’un bâton tienne lieu de rhétorique ?

17. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Prez, et de Mademoiselle de l’Épine. »

Je ne crois pas vous en avoir donné sujet par moi-même ; et il n’est pas juste que je sois puni de l’ombrage que mon père prend mal à propos. […] Elle me recommandait le secret sur toutes choses, et de prendre de si justes mesures, que nous n’eussions rien à craindre. […] Il nous fit une petite exhortation fort juste pour l’engagement où nous allions entrer. […] Enfin il parla fort juste, et ne fit aucune façon de dîner avec nous, il était trop tard pour déjeuner. […] On dit que j’étais en délire, et la cause de ma douleur était trop juste pour la contraindre.

18. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Ronais, et de Mademoiselle Dupuis. »

Les uns disaient que vous étiez retourné dans les troupes ; les autres disaient que vos parents appréhendant que vous fissiez à Gallouin une querelle plus funeste que la première, vous avaient fait mettre en lieu de sûreté ; les autres, qui apparemment visaient plus juste, disaient que vous étiez allé avec Silvie, qui disparut au même temps que vous, ou peu après : enfin chacun en disait ce qui lui en semblait, et faisait passer ces conjectures pour des faits certains ; vos seuls parents ne s’expliquaient pas. […] Elle ne rêve point à ce qu’elle dit, et parle plus juste qu’un autre ne pourrait penser ; mais ses lettres l’emportent sur tout, j’en suis charmé. […] Je ne crois pas qu’on puisse parler plus juste : voyez ce que vous voulez que je fasse, je le ferai sans hésiter. […] Vous êtes sans doute en peine de savoir ce que chantait cette lettre, il est juste de vous le dire, en voici la copie mot pour mot.

19. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre L. Dissertation sur la différente manière d’aimer des Espagnols et des Français. »

Pour montrer la différence qu’il y a entre ces divers procédés de gens qui ont des épouses infidèles, dit Sainville, et qu’il y en a qui sont plaints par le public, ou dont on ne parle seulement pas, et d’autres moqués et raillés avec juste raison, pour faire voir en même temps que ce point d’honneur qu’on y attache dépend beaucoup plus de la conduite du mari que de celle de la femme, quoique ce soit elle qui fasse le crime, pour montrer que ce ne sont pas ceux qui examinent la conduite de leurs épouses avec le plus de vigilance qui sont le plus à couvert de leur infidélité, et que c’est cette conduite qui les y pousse, je crois qu’il est à propos que chacun de nous raconte quelque aventure qu’il sache certainement être arrivée de notre temps en France même, afin de ne point mêler d’histoires étrangères dans nos entretiens ; et pour cet effet, je vais, poursuivit-il, en conter une qui montrera que les précautions d’un jaloux donnent déjà de lui un sujet de risée, qui est encore augmenté lorsqu’il a affaire à des gens qui ont l’esprit de les rendre inutiles, et de les tourner contre lui-même, et qui prouvera en même temps, que la jalousie est en effet un poison mortel pour ceux qui s’y abandonnent.

20. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LVII. Du repas magnifique où se trouva Don Quichotte, et du beau et long discours qu’il y tint. »

Don Quichotte qui savait l’histoire, le leur dit assez succinctement et assez juste, quoiqu’il y mêlât beaucoup de ses visions romanesques.

21. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLV. Pourquoi la maîtresse d’une hôtellerie voisine du château venait souvent demander des nouvelles de Sainville et de Silvie. »

Ainsi il est juste de dire ce qu’il devint.

22. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LVIII. Des tristes et agréables choses que Parafaragaramus apprit au chevalier de la Manche. »

Ce traître prenait si juste le temps de l’absence du sage Parafaragaramus pour me déchirer, qu’il m’a cent fois traînée parmi les ronces et les épines ; mon faible corps succombait sous ses coups, et n’attendant ma liberté que de Dieu, j’ai fait vœu pour sortir de ma captivité et de l’enchantement qui me retenait, de me faire religieuse sitôt que je serais retournée au monde.

23. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LVI. De ce qui suivit le désenchantement de Dulcinée. »

La bonne bête a plus profité que moi de l’argent, ainsi il serait juste qu’elle en payât la meilleure partie, les cordeliers n’ont pas de manche si large qu’est sa conscience, et de mauvaise dette il faut tirer tout ce qu’on peut quand on devrait être payé en chats et en rats, autrement celle qui a mangé le lard ne le paierait pas, et moi qui n’ai mis qu’un bout du doigt dans la sauce je la paierais toute entière avec le poisson.

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