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2. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LV. Don Quichotte et Sancho vont à la caverne de Montésinos. Ce qu’ils y virent, et comment se fit le désenchantement de Dulcinée. »

. — Il est juste de dire qui vous êtes, lui dit celui-ci, parce que le savant Merlin que vous voyez sait par qui les princesses enchantées doivent être mises en liberté ; et si c’est à vous que cette glorieuse aventure est destinée, je suis certain qu’il est trop honnête enchanteur pour vouloir éprouver un combat dont il ne remporterait que de la honte. — Si cela est, reprit notre héros, je lui apprendrai avec joie que je suis Don Quichotte de la Manche, ci-devant nommé le chevalier de la triste figure, et maintenant le chevalier des Lions, et toujours l’esclave de l’illustre princesse Dulcinée du Toboso que je viens délivrer, ou perdre la vie. […] Plus amoureux qu’Orphée il te demande son Eurydice ; le sage Merlin lui a cédé la victoire, parce qu’il a connu dans les destinées qu’il la lui aurait vainement disputée. […] interrompirent Minos et Rhadamanthe en même temps, allez-vous souffrir que les lois des destinées soient violées ?

3. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur de Terny, et de Mademoiselle de Bernay. »

J’étais fort jeune lorsque mon père m’envoya ici apprendre mes exercices, les fortifications, et tout ce qui peut servir à un jeune homme qu’on destine aux armes. […] J’avais appris en venant que son père la destinait à être religieuse, aussi bien que son autre sœur. […] Mon père voulait les marier toutes deux en même temps, son aînée se rendit, mais elle qui a une tête de diable, bien loin d’imiter sa sœur et d’obéir à mon père, le traita comme un tyran de ses enfants, et conclut par dire qu’elle voyait bien qu’elle était destinée à être malheureuse dans ce monde, soit en épousant un homme qui lui déplaisait, soit en restant dans le couvent malgré elle, et damnée par conséquent dans l’autre monde, n’ayant pas pu faire son salut dans celui-ci ; mais que du moins elle aurait la satisfaction de n’entrer pas toute vive dans les bras du démon. Ce fut ainsi qu’elle baptisa l’homme que mon père lui destinait, qui était en effet un très dégoûtant monsieur ; mais ma sœur est une sotte : outre que c’eût été un manteau, il pouvait mourir le premier, et la laisser veuve. […] Ne mettez point d’enveloppe, le nom lui fera connaître à qui elles seront destinées : elle y mettra une enveloppe d’écriture de fille, et me les fera tenir.

4. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Frans et de Silvie. »

Mais mon heure n’était pas venue ; ma destinée n’était pas remplie ; ni moi arrivé à ce comble d’infamie qui m’attendait. […] Je m’abandonnai à ma destinée, ce ne fut pas sans remords. […] Que même je ne serais pas fâché d’avoir quelques jours uniquement destinés à goûter tranquillement les plaisirs que sa possession me promettait. […] Il conclut par dire que tout cela ensemble faisait voir un mariage du ciel et de destinée. […] Il n’a dépendu que de vous de nous faire une destinée digne d’envie, mais votre infidélité en a décidé.

5. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LVIII. Des tristes et agréables choses que Parafaragaramus apprit au chevalier de la Manche. »

Voici un livre où toute ta destinée est écrite ; je viens de faire en sorte de l’avoir de Pluton, à qui le destin a bien voulu le prêter. […] La princesse Dulcinée fut conduite dans la chambre qui lui était destinée ; et Balerme, Durandar, Montésinos, Merlin et Parafaragaramus conduisirent nos aventuriers dans celle qu’on leur avait préparée, et qui était d’une magnificence achevée : l’or et l’argent y brillant partout ; les glaces, qui en faisaient la tenture, rendaient la lumière qu’elles recevaient de deux lustres d’argent, chargés de vingt-quatre bougies, dont la réflexion était si vive qu’il était impossible d’y jeter les yeux sans être ébloui ; deux lits de brocard d’or avec leurs housses traînantes jusqu’à terre, garnies d’une grosse frange d’or à campanes, en faisaient l’ornement, et étaient accompagnés de deux fauteuils dorés, garnis comme les lits, et d’une table qui paraissait d’argent massif, qui tout ensemble faisaient à la vue un effet tout agréable.

6. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « ChapitreLII. Le mari prudent »

Il la destina à un des plus honnêtes hommes du monde, parfaitement bien fait et d’un vrai mérite, en un mot à un homme capable de se faire aimer de tout autre que d’un cœur prévenu. […] Je vous regarde toujours comme mon fils, et n’ayant pour tous enfants que cette misérable indigne d’être ma fille, et que je destine à une prison éternelle, vous pouvez compter sur tout mon bien, dont je vous fais présent dès maintenant, et dès demain je vous en passerai la donation.

7. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur de Jussy, et de Mademoiselle Fenouil. »

Ce furent, Madame, continua Des Frans, en parlant à Madame de Mongey, les propres termes dont Jussy se servit ; mais vous allez entendre le reste, Mademoiselle Fenouil, poursuivit-il, sut ce traité de mariage et fit tant qu’elle vit Mademoiselle Grandet, qui était la personne qu’on me destinait. […] Je vois bien que vous aimez Mademoiselle Grandet, puisque vous recevez si mal mes offres ; allez, Monsieur, continua-t-elle avec dépit, je ne veux point retarder votre bonheur ; allez lui vanter ce sacrifice, laissez-moi disposer de ma destinée, je vous l’ai offerte, vous la refusez, le couvent me sauvera de faire jamais de pareilles avances. […] Comme on savait que je le connaissais, on m’instruisit de sa destinée.

8. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Dupuis, et de Madame de Londé. »

Mon père qui me destinait dans l’épée, me mit aux exercices. […] Cette journée-ci était destinée aux aventures de secrètes débauchées. […] Je promis à cet homme ce qu’il me demandait, et lui demandai en même temps le nom de la personne qu’il me destinait pour commère : il me nomma ma charmante veuve. […] Je sens que je vous aimerai éternellement, vous êtes l’unique maîtresse de ma destinée ; c’est à vous d’ordonner ce qu’il vous plaît que je devienne ; mais souvenez-vous qu’il m’est impossible de vivre sans vous aimer et sans vous le dire. […] Gallouin plaignit la malheureuse destinée d’une femme si aimable ; et eut un regret sincère d’être cause de sa perte.

9. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XL. Des armes enchantées que les deux chevaliers reçurent de Parafaragaramus, avec des chevaux infatigables. »

Tu trouveras demain à l’entrée de la forêt, au même endroit où tu as retiré la comtesse des mains de ses ravisseurs, un cheval que je te destine, que monta autrefois le fameux Largail, des armes dont se servit Rodomont, et l’épée de Roger ; elles te serviront contre tous les enchantements, et par elles tu seras toujours victorieux dans les plus grandes aventures de ta vie.

10. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Ronais, et de Mademoiselle Dupuis. »

Que de l’air dont elle me parlait, je voyais bien que son père avait raison de douter de son choix en ma faveur, et qu’apparemment elle se destinait au nouvel amant dont il m’avait parlé. […] Je vous ai dit qu’il me regardait comme un homme qu’il lui destinait pour époux, mais je ne vous ai pas dit qu’il m’aimait. […] Rendez grâce à Dieu de vous avoir destinée à un homme comme lui ; ayez pour lui toute la tendresse qu’il mérite, et toute la reconnaissance que vous devez à l’honneur qu’il vous fait ; car naturellement il pouvait mieux prétendre que vous ; et ayez pour lui sans fard, et sans étude, toute la fidélité, la soumission et le respect qu’une honnête femme doit à son époux, c’est à ces conditions que j’attache ma bénédiction. […] Il a surpris tous ceux qui l’ont su ; et ce qui étonne encore davantage, c’est qu’elle a épousé Monsieur de Contamine du consentement de Madame de Contamine la mère, qui est la femme de France la plus ambitieuse, et qui destinait son fils à un des plus riches partis du royaume.

11. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LX. De l’aventure qui arriva au malheureux Sancho peu de temps après qu’il fut hors de chez le duc de Médoc, et de plusieurs autres choses qui ne sont pas de grande importance. »

La duchesse, après l’avoir assurée que le mari qu’on destinait à sa fille était tel qu’il le fallait, le lui fit voir, et elle en fut contente ; mais elle dit qu’il fallait que Sanchette le fût aussi, puisque c’était pour elle.

12. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LXI. Comment Don Quichotte et Sancho sortirent du château pour s’en retourner chez eux ; de ce qui leur arriva sur la route. Mort de Don Quichotte ; et ce qui s’ensuivit. »

Il y a dans la vie des héros un terme de bonheur et de gloire où ils doivent s’arrêter, sans vouloir passer outre, de crainte qu’en voulant forcer, pour ainsi dire, les destinées, ils ne tombent dans des malheurs qui leur attirent le mépris des mêmes hommes dont ils auraient acquis toute l’estime.

13. (1691) Journal d’un voyage fait aux Indes Orientales (tome 2)

Qu’un homme de qualité en Europe ait plusieurs enfants, l’aîné soutient la dignité de la famille, le second est destiné à l’épée, c’est un chevalier de Malte, & le troisième est monsieur l’abbé. […] A qui est-ce donc que l’Inquisition destine son bois ? […] Il y a certainement de la destinée dans le mariage. […] Il avait pour voisin un jeune homme qu’on destinait à l’Eglise, & dont les mœurs ne convenaient nullement à la sainteté de l’état dont il portait l’habit. […] Outre la chapelle qu’il a dans le fort, il en a fait bâtir une autre sur un fonds qu’un banian lui a laissé, destiné à cet usage par ce banian, &, pour la faire construire, il s’est servi de l’argent que ce même banian lui avait mis en main avant sa mort, & qu’il avait aussi destiné à cette construction.

14. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLVIII. Du combat de Don Quichotte contre Sancho, et quelle en fut la fin. »

Il te hait peut-être encore à cause de ton maître, qu’il veut perdre, et qu’il hait comme le diable, parce qu’il est écrit dans les destinées, que le grand Don Quichotte doit combattre et vaincre un jeune chevalier, qu’il protège, et que tous les démons croient son bâtard ; avertis-l’en, afin qu’il s’en donne de garde, et que vous vous prépariez tous deux à soutenir de rudes combats en peu de temps, et à soutenir les plus glorieuses aventures de votre vie, pour tirer la pauvre princesse Dulcinée du Toboso de l’enchantement où Merlin la retient comme une gredine dans la caverne de Montésinos.

15. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LVII. Du repas magnifique où se trouva Don Quichotte, et du beau et long discours qu’il y tint. »

L’intégrité de leurs jugements fut admirée ; la vénalité des charges, qui donnent à un homme le pouvoir de disposer de la vie et des biens de son prochain, fut détestée ; on y maudit le juge qui achetait en gros le droit de vendre à son choix l’injustice en détail ; le babil inutile des avocats, qui ne fait qu’obscurcir la vérité ; cette multiplication infinie de procédures et de chicanes, qui donne le tort dans les formes à un homme à qui le fond donne gain de cause ; tout cela fut blâmé ; on condamna les ambitieux ecclésiastiques qui recherchent et briguent les dignités de l’Eglise ; on se moqua de l’hypocrisie de ceux qui ne disent que des lèvres, Nolo episcopari l’avidité de ceux qui ont plusieurs bénéfices, dont un seul pourrait suffire aux besoins de la vie, et à faire leur salut, parut exécrable, aussi bien que le faste outré de ceux qui dissipent dans de vains plaisirs un bien qui n’a été destiné qu’aux pauvres, et dont ils ne sont que les économes et les dispensateurs, et non pas les propriétaires.

16. (1721) Mémoires

Il a toujours eu la bonté de ne point exposer les ouvriers à perdre leurs journées, et il semblait qu’il leur avait destiné les jours de fête et de dimanche. […] Il s’embarqua sur le soir, mais on ne sait par quelle destinée il trouva la mort à Châlons-sur-Saône. […] Colbert la formait par le moyen de celui qu’il destinait à y entrer gratis, et réservait aussi un intérêt au véritable donneur d’avis, qui quelquefois se contentait d’un présent. […] On savait que le Roi le destinait à remplir la place de M.  […] Que ce portrait soit exactement lu par ceux qui auront droit de donner leurs voix à la promotion des particuliers de la colonie, et qu’ils donnent ordre d’élever ceux qui leur conviendront le mieux aux degrés ou emplois que le bureau de Paris leur aura destiné[s].

17. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLI. Don Quichotte et Sancho s’arment pour aller combattre les brigands. Ces deux chevaliers font des actions de valeur inouïes. »

Lorsque le duc crut avoir assez donné de temps à Parafaragaramus pour exécuter ce qu’il lui avait ordonné, il laissa aller nos chevaliers, qui se rendirent en diligence à l’endroit qui leur avait été marqué, où ils trouvèrent chacun leur affaire attaché en trophée avec des écriteaux chargés des noms de celui à qui chaque armure était destinée.

18. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Prez, et de Mademoiselle de l’Épine. »

Je souffris trop hier, je me livre à toute l’horreur de ma destinée. […] Faites, dit-elle, je consentirai à tout ce qu’il vous plaira ; et malheureuse pour malheureuse, j’aime mieux vous sacrifier tout, je ne puis éviter ma destinée. […] Il me parla d’une charge qu’il voulait me faire avoir, et me dit encore quelque parole sur un parti qu’il me destinait : quoiqu’il ne m’en parlât que comme d’une chose assez éloignée, je ne laissai pas de me troubler au point de ne savoir que lui répondre. […] La pitié s’empara de son cœur, il en eut pour une femme dont il avait admiré la beauté, et dont il commençait à plaindre la destinée.

19. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur de Contamine, et d’Angélique. »

Sitôt que cette femme fut en état de se lever, il s’adressa à elle pour obliger sa fille d’accepter ce qu’il lui avait destiné. […] Il est même de votre honneur qu’une fille que vous destinez à votre lit, soit d’une vertu qui ne soit point soupçonnée ; puisque c’est tout le bien qu’elle peut vous apporter. […] Elle se fit conter par elle-même jusqu’à la moindre circonstance de son histoire, qu’Angélique poursuivit par lui faire comprendre qu’elle n’avait pu en user autrement, à moins que de vouloir rester toujours malheureuse, et renoncer sans retour au bonheur qui semblait la venir chercher ; car Madame, ajouta-t-elle, pouvais-je refuser les présents qu’il me faisait, et qu’il m’avait destinés de longue main, à moins que de vouloir rompre avec lui ?

20. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LIV. Départ de la compagnie. Comment Sancho fit taire le curé. Aventures diverses arrivées à cet infortuné chevalier. »

Le duc et les autres voyant bien que la morale ne regardait qu’eux, avouèrent qu’au commencement ils l’avaient regardé comme un fou sans espérance de retour, mais qu’ensuite ayant eu de l’estime pour son esprit, et de l’admiration pour sa bravoure, cela avait attiré leur pitié, et que c’était pour lui faire prendre tout un autre train de vie qu’ils avaient imaginé ce qu’ils allaient exécuter, et que ce n’était qu’à ce dessein qu’ils l’avaient envoyé quérir lui, sa nièce, sa gouvernante et les autres ; et leur donnèrent parole à tous de ne se plus divertir de lui sitôt que ce qu’ils avaient concerté aurait été exécuté ; mais qu’il n’en était pas ainsi de Sancho, à qui bien loin de faire aucun quartier, on était au contraire fortement résolu de faire payer tant l’argent qu’il avait, que celui qu’on lui destinait encore.

21. (1690) Journal d’un voyage fait aux Indes Orientales (tome 1)

Vous savez que l’escadre qui y était destinée était déjà mouillée à Groix, au même lieu d’où je vous écris à présent. […] Il était pour lors à l’Orient, instruit de la destinée du pain, et par là convaincu qu’Albus était un imposteur ; ce qui était déjà le plus gros article : et il l’écrivit à M. de Seignelay. […] Qu’Albus devienne ce qu’il plaira à sa noire ou blanche destinée, cela m’est indifférent ; mais voilà le sujet et la fin de la dispute que j’ai eue avec lui, et dont je crois qu’il était de mon honneur de vous faire le détail en entier. […] Si cette prédestination a lieu, notre rôle est forcé et nous ne sommes tous, sans exception, que des comédiens que Dieu introduit sur le théâtre du monde, et qu’il en retire quant il veut, après que nous y avons joué le rôle qu’il nous avait destiné. […] Les raisons qu’en rapporte le Sauveur peuvent facilement, et très naturellement, s’adapter aux parties du corps de la femme destinées à la génération et à la propagation de l’espèce.

22. (1691) Journal du voyage des Indes orientales (à monsieur Raymond)

En effet y aurait-il rien eu de plus beau dans cette relation, qu’une exacte description d’une quantité de quatre-vingts Siamois au moins qui vinrent au-devant de lui en procession tous vêtus comme des ecclésiastiques dans un chœur, et qui sont tous étudiants, les uns en philosophie, les autres en théologie, et dont partie même sont dans les ordres sacrés, mais tous destinés à l’Eglise, convertis, élevés, enseignés et instruits par les Missionnaires, y en ayant même un d’entre eux qui soutint devant Monsieur de Chaumont une thèse en théologie, et qui depuis étant venu en France en a soutenu une en Sorbonne à Paris qu’il avait dédiée au Roi, avec l’approbation de plus de trente prélats qui se trouvèrent présents à l’action ? […] Pour ce qui est de la pluie qu’il fait ici, il semble que Dieu pour tempérer l’ardeur du soleil, et pour éteindre la soif de ceux qui viennent dans ces chaleurs-ci, ait de toute éternité par un ordre immuable de sa providence destiné de leur donner de l’eau pour se rafraîchir. […] Il ne sait pas un mot de latin, cela me surprend, car les Hollandais sont naturellement studieux et surtout ceux qui sont destinés à la prédication de l’évangile de Calvin. […] J’en avais vu d’autres que je vous destinais, mais celle-ci étant selon moi la plus régulière, je la préfère à toutes les autres sans y avoir changé un seul mot.

23. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre LI. Le jaloux trompé »

Telle est ma destinée, interrompit-elle les larmes aux yeux, je ne suis pas née pour être heureuse ; mais du moins je ne mériterai jamais mon malheur.

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