Il donna à celui qui y allait vingt écus d’or, sans que personne en vît rien, et le pria de les donner à sa ménagère pour s’habiller elle et Sanchia. […] Il était entré chez nous sans que nous le sussions, et dans le fond, bonne conscience se moque de la médisance, s’il n’y a de la rime il y a de la raison. — Je le crois, dit la duchesse, vous me paraissez trop sage pour faire entrer votre amant dans votre chambre, mais vous ne sauriez empêcher le monde de parler. — Tenez, Madame, lui dit Sanchia, Nicolas est un animal qui y va tout à la bonne foi comme un âne qui pète ; il est maigre comme un pic et court comme un daiM. […] Les hommes suivirent Sancho en lui parlant toujours sans qu’il pût répondre à personne, tant il était outré. […] N’est-ce pas assez que ma femme me fasse enrager, sans que les autres, qui ne me sont de rien, viennent encore à la charge ?
Je ferai reporter tes armes au château d’Eugénie, et j’y ferai conduire ton cheval sans que personne le voie rentrer. […] En attendant son arrivée toute la troupe autour de Sancho se mit à le questionner, et pendant qu’il répondait, un satyre lui ôta son épée enchantée, et lui en remit une autre d’une garde pareille, sans qu’il s’en aperçût. […] Il ordonna aux satyres de servir et de rester ; et sans que Sancho occupé à déjeuner, songeât davantage à lui, il se perdit entre les arbres, où les Français crièrent qu’ils venaient de le voir tout d’un coup fondre en terre.
Il avait eu assez de mauvaise gloire pour se vanter de m’avoir traité du haut en bas, sans que je lui eusse osé rien dire. […] Je ne me souciai plus d’aller chez Silvie, puisque j’avais si bien réussi avec Rouvière sans qu’elle y parût. […] Je n’ai qu’un fils unique qui se marie sans que j’en sache rien : le coup est déjà très sensible pour une mère. […] Je lui dis que j’avais débauché une fort belle fille à Paris qui venait me trouver, sans que ses parents en sussent rien. […] Je la fis monter dans une chambre sans qu’elle vît qui que ce fût que moi.
Je ne vous ai jamais donné sujet de vous défier de ma sincérité, l’explication que nous pourrions avoir ici ensemble ne se pourrait pas faire sans qu’on nous entendît et le secret nous est nécessaire pour plus d’une raison : trouvez-vous, poursuivit-elle, à trois heures cette après-midi dans le jardin de l’Arsenal, nous parlerons là tête-à-tête sans être interrompus ; et je m’expliquerai avec vous d’une manière à vous rassurer. […] Je vous ai dit qu’il avait voulu tout rompre sans que sa fille me donnât le moindre sujet de me plaindre d’elle. […] Il y avait longtemps que ce commerce durait sans éclat, et sans que qui que ce soit le soupçonnât, mais enfin il fut découvert. […] En effet, comment aurait-elle fait pour pratiquer ce Monsieur Gauthier, sans que vous l’eussiez jamais vu, vous qui étiez toujours chez elle ? […] Il fait bien pis ; car partout où il me voit, il me brusque, bien loin d’avoir pour moi la moindre des civilités que son sexe doit au mien ; et tout cela fondé sur une lettre que j’ai voulu mille fois lui expliquer, sans qu’il ait voulu m’entendre.
Il eut de l’ombrage du propre père de sa femme, et eut le front de le lui découvrir, et de la prier de faire en sorte de lui interdire l’entrée de chez eux, sans qu’il parût que cela vînt de lui. […] Notre jaloux lui fit comprendre qu’il se fierait plus à elle qu’à tout autre ; mais il ne lui en disait pas la raison, qui était que sa femme ne pourrait pas se faire entendre à cette Italienne ; que celle-ci par conséquent ne pourrait pas non plus se laisser corrompre, et que n’y ayant que lui qui pût entendre sa langue, il pourrait en présence même de sa femme, lui donner tous les ordres qu’il voudrait, et celle-ci lui répondre sur tout ce qu’il lui demanderait sans que sa femme y pût rien comprendre. […] La fausse Italienne avait résolu de faire une querelle en l’air à un domestique ancien que Sotain aimait, afin de se faire un prétexte de sortir de chez lui sans lui dire adieu et sans qu’il en put savoir mauvais gré à sa femme.
Nous concertions quelquefois ; et enfin pendant plus de quatre mois, je me fis une nécessité d’y aller tous les jours, et insensiblement l’amour s’en mêla sans que je m’en aperçusse. […] Je sortis après cela fort embarrassé de trouver un prétexte qui pût me dégager, sans qu’il parût y avoir de ma faute. […] C’était un énigme qu’ils ne comprenaient pas, ni sa résurrection, ni comment ils avaient entretenu commerce ensemble pendant tant de temps, sans que personne s’en fût aperçu, ni comment ils avaient concerté leur mariage, ni par quels charmes Jussy s’était trouvé si juste à l’échéance de son ban et de la majorité de sa maîtresse.
On lui mit la corde au cou, qu’on coupa sans qu’il s’en aperçut, et on le jeta d’un pied de haut sur un monceau de plâtras et de fumier. […] Elle assista aux noces de sa sœur sur son sixième mois, sans que personne y connût rien. […] Il s’y soumit avec une humilité toute chrétienne ; et avant que de prendre l’habit, il alla à pied à votre terre, sans que qui que ce soit le sût. […] Je l’ai étudiée, me répondit-il, et de fort près, sans qu’elle en ait jamais rien su. […] Ce petit commerce dura environ quatre mois, sans que Madame de Londé y prît garde.
Tous ces messieurs topèrent au parti, et Albus les remercia d’avance de l’honneur qu’ils lui feraient le lendemain, et nous sortîmes sans que j’eusse ouvert la bouche. […] Céberet l’original de mon procès-verbal, qui en disait assez sans que j’ouvrisse la bouche. […] Lucain s’en explique assez sans que je le commente ; et c’est ce qu’on appelle métempsycose. […] Leur vol est si rapide qu’ils ne laissent dans l’air qu’une lueur blanche de leur passage, sans que l’œil puisse distinguer l’oiseau. […] Il a couru au pot au noir sans qu’on ait prévu ce qu’il voulait faire.
Tout le monde croirait-il que vous feriez tant pour moi par un pur motif de charité, et sans que j’achetasse vos présents par des faveurs criminelles ? […] Dès le lendemain matin il lui fit porter un coffre fermé, et un quart d’heure après il en envoya la clef avec un billet, par lequel il la priait de l’ouvrir, sans que sa garde vît ce qui était dedans ; elle l’ouvrit donc seule, et trouva tout le reste d’un fort beau service d’argent, auquel rien ne manquait. […] Il la montra pour propriétaire à un homme de pratique qui en occupait le reste, et ensuite il fut quinze jours sans aller les visiter du tout, leur laissant ce temps-là pour se meubler et s’accommoder, sans qu’il parût y prendre part. […] Non, répondit votre commère, je n’ai fait de vous aucun jugement téméraire : tout ce que j’en pense, c’est que vous êtes avantageusement mariée, sans que personne en sache rien.
. — Tu n’en dois pas être surpris, ami Sancho, lui dit Don Quichotte, il est impossible que cette eau merveilleuse change la disposition du cœur sans que le corps s’en ressente ; j’ai comme toi des douleurs au côté, et de plus un très grand mal de tête, qui ne fait qu’augmenter de moment en moment. — Pour moi, répondit Sancho, je crois que l’eau ne me vaut rien, et que si j’avais bu autant de vin, je serais à présent plus gai qu’un pinson.
Valerio l’envoya chercher, et on le ramena fort tard sans qu’il eût rien trouvé de ce qu’il avait cherché.
Il sortit et alla seul se promener dans les jardins pour rêver aux moyens de tirer ses armes du château, sans que personne s’en aperçût, du moins ce qu’on lui entendit dire fit juger que c’était son intention.
Pendant qu’on avait fait le troc, Don Quichotte avait été habillé par les officiers du duc qui leur en avait donné ordre, sans que notre héros s’y opposât, parce qu’espérant que Dulcinée viendrait lui rendre visite, et qu’il était naturel de vouloir plaire à ce qu’on aime, il s’était laissé accommoder plus magnifiquement qu’il n’avait jamais été.
Un diable de si bonne mine attira l’attention de nos deux chevaliers, et Pluton lui ayant permis de parler, il commença par remontrer toutes les peines qu’il se donnait pour rendre les femmes belles et attirantes, qu’il inventait tous les jours quelque pommade et quelque essence pour conserver leur teint, ou bien pour en cacher les rides, qu’il avait depuis peu de temps travaillé à cela avec beaucoup de succès, puisqu’il y avait des femmes âgées de plus de soixante ans qui ne laissaient pas par son moyen de paraître avec des cheveux bruns, une peau unie et délicate, et enfin si jeunes qu’il faudrait avoir en main leur extrait baptistaire pour les croire plus vieilles que leurs enfants ; que cela faisait augmenter le nombre de leurs amants, et augmentait en même temps celui des sujets de l’enfer ; mais que malgré tous ses soins il courait risque de perdre son temps s’il y avait encore dans le monde deux hommes de l’humeur du chevalier Sancho, qui à tout moment disait pis que rage des femmes, et tâchait d’en dégoûter tout le monde ; que si cela était souffert, il n’avait qu’à laisser en enfer son panier plein de cornes, parce qu’il ne trouverait plus de femmes qui en pussent faire porter à leurs maris, n’y ayant plus aucun homme qui leur voulût aider à les attacher, qu’il avait employé un temps infini pour en faire qui fussent propres à tout le monde, qu’il y en avait de dorées pour les maris pauvres, et qui se changeaient sur leur tête en cornes d’abondance ; qu’il y en avait d’unies et simples pour ceux dont les femmes faisaient l’amour but à but ; qu’il y en avait de jaunes pour ceux qui épousaient des filles qui avaient déjà eu quelque intrigue ; de blanches pour ceux qui épousaient des veuves ; de noires pour ceux qui épousaient des fausses dévotes ; de diaphanes et transparentes pour ceux dont les femmes savaient cacher leur infidélité ; de vertes pour ceux qui épousaient des filles élevées dans un couvent ou dans une grande retenue ; et de rouges pour ceux dont les femmes payaient leurs amants, à qui d’ordinaire elles ne se contentaient pas de sacrifier la bourse et l’honneur, mais le sang même de leur époux ; que chaque couleur convenait parfaitement à la qualité d’un chacun ; qu’il y avait dans le monde assez de femmes de vertu qui rebutaient les hommes, sans que Sancho voulût mettre les hommes sur le pied de rebuter les femmes ; que c’était de quoi il demandait justice, et protestait en cas de déni de laisser toutes les femmes et les filles en garde à leur propre vertu, sans les tenter dorénavant par lui-même, et sans les faire tenter par d’autres, ni leur fournir les occasions d’être tentées.
Il a rejoint son rat & est revenu sans que sa pipe lût éteinte. […] On en voyait passer dans leurs entre-deux-ponts ; grand signe qu’ils se préparaient au combat : & M. de Porrières, qui ne voulait pas que l’action se passât sans que je la visse, a eu la bonté de me faire lever. […] Il envoya au plus tôt un lieutenant avec douze soldats français courir après les fuyards : lesquels, d’abord qu’ils les virent, se mirent à fuir à toute bride, sans oser les attendre, quoique incomparablement plus forts en nombre, puisqu’ils étaient plus de soixante neyres ou cavaliers : & ce lieutenant, nommé La Touche, qui repasse avec nous en France, eut l’honneur de ramener les hommes, les femmes, les enfants & les bestiaux, sans que les ennemis osassent leur tenir tête, ni défendre leur proie, quoiqu’ils fussent en état d’attaquer, puisque, outre leur nombre, ils sont armés tous de sabres, de zagayes ou flèches, & quelques-uns de mousquets ou fusils. […] L’abbé monta doucement, sans que deux servantes & le laquais en vissent rien. […] À l’égard du peuple & des pauvres, qui ne leur paraissent pas dignes de leurs soins, ils en laissent la conversion à ceux qui veulent s’en donner la peine, tels que sont les moineaux (c’est l’honnête soubriquet que ces humbles pères ont donné aux dominicains, aux cordeliers, aux capucins & aux autres religieux réguliers de quelque ordre que ce soit), qui passent aux Indes pour y vaquer à la conversion des idolâtres, qui tous y mènent une vie véritablement apostolique, & toute autre que celle des jésuites, qui comptent que, quand une fois ils auront attiré les grosses têtes & les chefs du troupeau, le reste viendra de lui-même se rendre au bercail du bon pasteur, sans qu’on se donne la peine d’aller lui chercher ses brebis égarées.
Je ne fus point exaucé ; il revint de cette maladie, après avoir gardé le lit près de quatre mois, pendant lesquels je vis tous les jours Clémence, sans qu’il le sût ; car aussitôt qu’il avait su mon retour, il lui avait défendu de me voir et de me parler. […] Je fus reconnu par Bernay, qui vit bien que la cérémonie ne se passerait pas si tranquillement qu’elle avait commencé, puisque j’en étais sans qu’il m’en eût prié ; mais elle était trop avancée pour la rompre : outre cela j’étais en état de faire expliquer sa fille devant toute l’assemblée, et nous avions pris de[s] mesures elle et moi, pour empêcher qu’on ne la remît à un autre jour.
Il revint chez lui où elle arriva peu après ; ils se mirent à table et soupèrent sans qu’il lui dît rien du tout qui pût lui donner matière de soupçon devant les domestiques ; mais après qu’ils furent retirés, il lui demanda où elle avait passé l’après-midi.
. — Il ne tient à aucun de nous, répondit Pluton ; je ne m’oppose point à sa liberté, et tu peux la reprendre partout où tu la trouveras aussi belle qu’elle ait jamais été, sans que je t’en empêche. — Ah, Seigneur !
Cependant Dunkerque étant démoli devient de très peu de conséquence, d’autant plus que faisant du port de Mardik, comme on fait, un port capable des plus gros vaisseaux, il est certain que Dunkerque sera avantageusement remplacé, sans qu’il en coûte que de l’argent qui même ne sortira pas de France, et donnera à vivre à une infinité d’ouvriers. […] Mais depuis longtemps les Turcs et les Allemands, et d’autres nations en guerre, ont bien fait leurs paix ensemble sans que la France s’en soit mêlée. […] Lemée, mort fermier général, que quoiqu’il fût un des plus fins et des plus rusés Normands qui eussent jamais pillé la France, il le vendrait en marché public et rapporterait encore la corde avec laquelle il l’aurait conduit sans qu’il pût s’en apercevoir. […] Il y dit ce qu’il avait écrit et montra la réponse qu’il venait de recevoir ; et sans que qui que ce fût opinât : Allons, messieurs, poursuivit-il, il ne s’agit point ici de délibérer, il s’agit d’obéir. […] Il la méprisa sur sa seule pauvreté ; elle lui intenta procès au Parlement, et sans qu’elle fût accusée de mauvaise conduite, il eut arrêt qui la condamna à entrer dans un couvent ; elle s’y mit d’elle-même.
La tristesse dans laquelle j’étais abîmée ne me permettait pas de voir d’autre compagnie ; je la regardais comme une parfaitement honnête femme, et sur ce pied-là je fus extrêmement surprise d’apprendre qu’elle venait d’être arrêtée à ma porte et conduite à la Conciergerie, sans qu’on en sût le sujet.
Ils sont couverts non pas d’une coque mais d’une pellicule blanche et tendre comme du parchemin mouillé, en sorte qu’on peut les laisser tomber sans qu’ils se cassent, parce que cette peau obéit sans se crever. […] Et ce lieutenant nommé Monsieur de La Touche eut l’honneur de ramener tout sans que les autres osassent lui faire tête ni se défendre quoiqu’en état d’attaquer, étant armés de sabres, de zagaies ou flèches, de carquois et d’écus ou de boucliers. […] Le ciel est embrumé et il tombe un peu de pluie par intervalle, on ne peut avoir de vent ici sans qu’il pleuve.