Vous n’êtes point ici en état de vous parler, belle Angélique, lui dit-il, je n’ose pas même y rester plus longtemps. […] Si je lui avais donné prise sur ma vertu j’aurais été dans sa dépendance, il n’aurait jamais souffert que j’eusse osé tromper Votre Altesse par une fausse exposition du fait, à cause de l’éclat que cela aurait pu faire. […] Je n’aurais osé rien faire qu’il n’y eût consenti ; mais grâce à Dieu je me justifie malgré mon amant. […] Cela lui a fait croire que j’avais le cœur occupé, je lui ai avoué ; mais j’avoue à Votre Altesse que je n’ai jamais osé lui en nommer la maîtresse. […] Angélique restée seule avec la mère de son amant et Mademoiselle de Vougy, ne perdit point le temps de faire ce qu’elle n’avait osé faire en présence de la princesse.
Viens, dit-il au chevalier, si tu oses descendre à armes égales, je pourrai te satisfaire, et mon écuyer se battra contre le tien. […] Tu n’es qu’un lâche qui n’a jamais osé le regarder en face depuis qu’il est armé ; tu le vis lorsque tu volas la bourse de son fidèle écuyer, tu l’as rencontré encore il n’y a que deux heures, et tu as eu la lâcheté de te dérober à ses yeux ; tu es indigne de ses coups et des miens ; va reprendre pour toujours tes chaînes dans les enfers, je te l’ordonne par tout le pouvoir que j’ai sur toi. […] Qui es-tu toi, qui oses venir où jamais homme vivant n’a mis les pieds ?
Ma mère était dans une telle colère, qu’elle n’osait ouvrir la bouche, ni pour manger, ni pour parler. […] Le batelier n’osa contredire un homme aussi en colère que j’étais. […] Je n’avais songé qu’à Célénie, à qui je n’aurais plus osé me montrer. […] Je vous ai obligation, me dit-il ; mais je n’ose m’exposer aux risques de l’aventure. […] Je n’ose y retourner sans vous, mon révérend père, répondit-elle ; je n’attends mon retour que de votre présence.
reprit le roi avec colère, et vous osez me l’avouer ! […] Il faut pourtant dire à leur honte qu’ils n’osaient seul à seul affronter un français, qui en avait au moins toujours deux ou trois contre lui. […] Enfin la chose en vint jusques au point qu’on n’osa plus lui en parler, à moins que de vouloir s’exposer à son indignation. […] La fils n’osait rien dire parce que son père était homme à le déshériter. […] Il n’a pas osé s’exposer à retourner dans sa patrie.
Il n’osa pourtant pas assurer que ce fût Parafaragaramus lui-même avec qui il avait été dans l’hôtellerie, parce que ce sage enchanteur lui paraissait trop discret et trop honnête pour l’y avoir laissé dans une posture si indécente, et concluait par croire que c’était quelque autre qui avait usurpé son nom. […] On y exalta encore sa valeur, et surtout son intrépidité, d’avoir osé en venir aux prises et corps à corps avec un démon armé de massue, de serpents et de couleuvres.
Je n’ose m’appliquer à rien ; moi qu’on n’a jamais accusé d’avoir beaucoup de génie, j’ai peur de perdre si peu que j’en ai. […] Si je pouvais ou si j’osais j’irais tout nu. […] C’est le plus terrible poisson de la mer, qui seul ose prêter le collet aux caïmans ou crocodiles. […] Il y a si longtemps que nous devons arriver que je n’ose plus rien assurer, Dieu veuille que notre retard nous soit profitable. […] L’oserais-je dire sans impiété ?
L’oserais-je dire sans impiété ? […] Aucun matelot n’a osé y monter, non plus que moi, crainte de se casser le cou. […] Les fièvres chaudes les accablent & sont accompagnées, en partie, de charbons de peste, qui m’en font plus penser que je n’ose en dire. […] Il paraît de huit à neuf cents tonneaux, & on l’appelle le Siam ; & on n’ose l’exposer à la mer, crainte d’accident. […] Oserais-je le dire ?
Je ne puis m’empêcher, poursuivit notre héros, de reprendre dans nos Espagnols cette inclination qu’ils ont à la vengeance, qui étant réservée à Dieu seul, comme ils le disent eux-mêmes, parce que c’est le morceau le plus friand et le plus délicat, et qui est seul digne de lui, ils osent cependant par une fureur impie partager avec lui ce qu’il s’est réservé à lui seul. […] Ne regardons que les espèces animées ; il créa les animaux devant que de créer Adam, qui était plus parfait qu’aucun autre animal ; il créa Adam devant Eve, et si j’ose me servir de ce terme, Adam fut le modèle d’Eve.
Je vous ai dit, Madame, poursuivit Silvie, que ma mère et mes tantes avaient concerté ensemble le jour précédent ce qu’elles avaient à faire : ainsi la matière étant disposée, ma mère qui se laissait gouverner par ses sœurs, fut la première à donner sa parole pour Deshayes ; mes tantes la secondèrent, et je n’osai ni ne voulus les en dédire. […] Perfide, lui dis-je, de quel front osez-vous m’avouer que vous êtes la cause de tous les malheurs qui me sont arrivés, et qui m’arriveront encore ! […] Nous avons vu commencer leur combat, et notre postillon profitant du temps pour nous mettre en sûreté, a poussé ses chevaux à toute bride, et nous a menés proche de votre château où les coupe-jarrets nous ont laissés, n’ayant pas osé passer plus loin.
Notre chevalier qui était à table, mangeait et buvait si vite et si dru, si j’ose me servir de ce terme, qu’un morceau n’attendait pas l’autre. […] Sancho qui n’en pouvait plus, et qui se repentait d’avoir voulu faire une mauvaise action, convenait par son silence que son maître avait raison, et contre son ordinaire n’osait ouvrir la bouche.
Au sortir de mes études je portai la robe au Palais, et ne voyant point d’apparence d’être jamais autre chose qu’avocat, je me donnai tout entier à ma profession ; et j’ose me flatter que je m’y serais acquis quelque réputation, si l’amour ne m’avait pas suscité mille traverses, qui m’ont obligé de quitter tout, dans le temps que je commençais à me faire connaître. […] Ses yeux, et assez souvent même ses actions me disaient qu’elle sentait pour moi ce que je sentais pour elle ; mais il y avait entre elle et moi tant de distance pour la fortune, que je n’osai profiter des occasions que j’avais de m’expliquer. […] Mes yeux ne regardent que vous, Ils vous expliquent mon martyre Que je n’ose autrement vous dire ; Mais vous n’entendez point un langage si doux, Ma voix n’inspire que tendresse, Mon amour en forme les sons ; Mais l’amour qu’on chante sans cesse, Passe chez vous pour des chansons.
Les passagers, qui ne s’embarrassent nullement du retour, n’ont point du tout approuvé mon compliment ; mais ils n’ont osé rien dire. […] Si cela était ainsi, il n’y aurait ni saints ni damnés et ni anges ni diables, si j’ose me servir d’un terme si outré. […] J’ose encore hasarder une idée. […] J’avais fait ce que j’avais dû faire, et je ne comptais pas qu’âme qui vive du vaisseau osât entreprendre sur mes fonctions : mais je n’avais pas consulté Bouchetière. […] Il n’osa mettre la main à l’épée : je régalai sa poltronnerie.
Cela nous donnait à tous deux des pensées tellement confuses, que nous n’osions nous regarder. […] Je vous la recommande pour elle-même, j’ose y joindre ma considération, qui est celle d’un mourant, qui vous proteste avec vérité, qu’il vous a toujours infiniment aimé et estimé pendant sa vie. […] Elle se mit en possession de tout de plein droit, et lorsque tout fut net chez elle et en bon ordre, je l’y reconduisis si abattue, que je n’osai lui parler sitôt de notre mariage. […] Je n’ose pas vous la nommer par la grande disproportion de l’état où je vous vois, à celui où était cette fille.
Comme les chirurgiens le voyant hors d’affaire lui permirent l’usage du vin pour hâter son rétablissement, il demandait incessamment à boire, et trompant sa garde, qui n’osait en cela acquiescer à ses volontés, crainte d’une rechute plus dangereuse que la maladie, lorsqu’il pouvait s’emparer d’une bouteille de vin, il la suçait jusqu’à la dernière goutte.
Le cocher était étendu par terre, le postillon et trois valets de pied fuyaient à travers champ, en criant de toute leur force : celui qui n’était que blessé était à terre, où étant plus mort que vif, il n’osait branler ni ouvrir la bouche.
La bravoure de ce Français avait sauvé de leurs mains six femmes, qui étaient dans un carrosse qu’il accompagnait, et les bandits n’avaient osé les poursuivre plus loin, de peur qu’on ne vînt à leur secours, ou de l’hôtellerie, qui n’était pas éloignée, ou du château de Valerio, qui en était tout proche.
Ces sortes d’instruments ne sont pas tout à fait inconnus en France, mais ils y sont en exécration, et il n’y a aucun ouvrier qui veuille y prêter publiquement son ministère ; avec cela il faut un cadenas fait exprès, et malheureusement Sotain n’osait se fier à personne. […] C’était beaucoup ; mais ce n’était pas assez pour lui, qui voulait se découvrir, et qui ne l’osait sans voir absolument jour à le faire sans risque.
Ils avaient reconnu les couleurs et les bandolières du duc de Médoc, sur le corps de ceux qui étaient venus au secours de notre héros qui les avait attaqués le premier dans leur caverne ; et ils ne doutaient pas que ce ne fût lui qui leur avait dressé cette partie ; et comme ils ne croyaient pas qu’il eût osé entrer dans la forêt, ni se commettre avec des gens comme eux, ils avaient résolu de venger leur mort par la sienne ; ainsi au lieu de se cacher dans leurs retraites ordinaires, ils avaient quitté le bois, et s’étaient jetés du côté du chemin du château de Valerio, et en tournant le dos à ceux qui les cherchaient, ils croyaient trouver le duc seul, ou du moins peu accompagné et hors d’état de leur résister ; mais au lieu de lui, ils trouvèrent la duchesse son épouse.
Le pauvre homme n’osait branler crainte de pis, et souffrit tout malgré lui, malgré ses dents.
Elle poursuivit, en disant qu’elle avait appris de lui que c’était le lâche Freston lui-même qui avait enchanté l’épée du chevalier Sancho, parce qu’il n’était qu’un poltron qui n’aurait jamais osé se moquer de lui ni le braver s’il avait été en état de défense ; que Parafaragaramus lui avait promis de le combattre lui-même en sa présence, et se faisait fort de le renvoyer en enfer aussi vite qu’il en était venu ; cependant qu’il n’avait pas pu se dispenser de lui dire qu’en sortant d’avec lui, ce maudit enchanteur avait été dans la caverne de Montésinos, où il avait eu en effet la barbarie de donner vingt coups d’étrivières bien appliqués à la pauvre princesse Dulcinée, et que sans doute il aurait encore porté sa cruauté plus loin si Parafaragaramus lui-même ne l’en avait empêché, et ne l’avait obligé de prendre la fuite, et d’abandonner cette pauvre dame, après l’avoir traînée longtemps toute nue sur les ronces et les épines ; que cette pauvre désolée avait appelé plus de cent fois son fidèle et bien aimé chevalier Don Quichotte à son secours, et que c’était cela qui avait redoublé la fureur de son bourreau ; mais que Parafaragaramus l’avait un peu remise, en lui promettant qu’avant qu’il fût huit jours il la vengerait, et que l’invincible chevalier des Lions romprait son enchantement ; que c’était ce que Parafaragaramus lui avait donné ordre de lui dire, et qu’il dormît en repos sur cette assurance. — Ah !
Qu’elle ne pourrait consentir à un mariage qui m’exposerait à la colère de mon père, et nous obligerait à quitter le pays, supposé que nous eussions le temps ; parce que, dit-elle, s’il venait à le savoir, supposé encore qu’il se trouvât quelque ecclésiastique assez hardi pour oser le choquer, il ne manquerait pas, puissant comme il est, de faire déclarer un tel mariage clandestin ; de vous faire déclarer libre, et moi de m’obliger à passer mes jours dans un couvent, moquée et diffamée, et sans doute fort indifférente à vos yeux, par la possession de ma personne qui vous en aurait dégoûté, et c’est tout ce que je crains : car à l’égard du reste je ne m’en embarrasserais pas : mais vous cesseriez de m’aimer, et c’est tout ce que j’appréhende, parce que je n’en veux qu’à votre cœur, et sa perte me causerait un vrai désespoir. […] Il était à ma discrétion : je le retins l’épée dans les reins sur terre, sans qu’il osât ni crier ni remuer. […] Je n’ose pas la faire retirer, crainte de lui donner du chagrin ; de sorte que par considération pour elle, et par celle qu’elle a pour moi, je passe assez souvent des moments où je voudrais, sinon n’être pas marié, du moins être bien loin de ma femme : ainsi il y a des chagrins dans le mariage, dont il n’y a qu’un mari qui puisse parler par expérience ; et puisque j’y en trouve, je suis persuadé que d’autres n’en manquent pas.