Don Quichotte avec plaisir, parce que la vie qu’il avait menée chez Valerio lui semblait trop molle et trop délicate pour un homme aussi nécessaire au public qu’il croyait être, et qu’il espérait que la campagne lui étant ouverte, il trouverait des aventures à tout moment. […] L’on a dit plusieurs fois, qu’excepté les visions sur les chevaliers errants, le héros de la Manche n’avait rien que de raisonnable, ainsi il était appelé dans leurs conversations, ou du moins y était souffert, et sa présence n’y apportait point d’autre circonspection que celle de ne point parler du tout de lui que par les beaux endroits, et jamais sur rien qui fût propre à redoubler ses accès, à moins que cela ne fût nécessaire pour le divertissement que la société avait prémédité d’en tirer.
Jusqu’à ce temps-là ne vous chagrinez point, songez que j’ai besoin de vous, et que votre tranquillité d’esprit m’est absolument nécessaire dans l’état où je suis. […] Moi, Madame, lui dis-je toute étonnée, je ne puis rien sur Sainville ; vous savez qu’il ne m’a jamais aimée, et de votre propre confession il vous aime jusqu’à la fureur, ainsi mon intercession ne vous est nullement nécessaire auprès de lui. […] Il n’est plus temps de feindre, Madame, répliqua-t-elle ; il n’est pas nécessaire que vous sachiez ce qui me retient ici ; mais vous allez savoir autre chose que la crainte de la mort m’oblige de vous dire, et qu’il est de votre intérêt de savoir. […] J’en informai Deshayes et lui fis comprendre qu’avant toutes choses il était nécessaire de savoir ce que vous résoudriez ensemble, et les termes où vous en étiez ; et après avoir consulté ce qu’il pouvait faire pour vous entendre et vous voir dans votre tête à tête, nous nous arrêtâmes à ce qu’il fit.
Vos prédictions commencent à s’accomplir, Mademoiselle ; la constance que je vous ai jurée, va m’être nécessaire. […] C’est à présent que les rendez-vous sont nécessaires. […] C’est, lui dis-je, de nous marier sans que personne le sache que le prêtre et les seuls témoins qui nous seront nécessaires. […] Ma foi, dit Jussy, en poursuivant la conversation, si une femme est un mal, c’est du moins un mal nécessaire. Il est vrai, ajouta Contamine, c’est un mal nécessaire, et bien heureux qui tombe en bonne main, plus heureux encore qui peut s’en passer tout à fait.
Ces puits ont de tout temps été en usage par tout l’Orient ; & de tout temps aussi les femmes & les filles ont eu le soin d’y aller puiser, & d’apporter à leurs maisons l’eau qui leur était nécessaire. […] C’est l’homme du navire qui m’est le moins nécessaire, & le monde ne finirait pas quand il ne serait pas inondé d’aucune semblable espèce de bourreaux. […] Ces princes en ont fait des souverains & n’en ont fait que des ingrats, & des ennemis d’autant plus nécessaires qu’ils connaissent parfaitement leurs véritables intérêts. […] Martin a plusieurs fois demandé à messieurs de la Compagnie un successeur & son rappel ; mais, lui étant trop nécessaire, il n’avait pu obtenir ni l’un ni l’autre. […] Celles-ci, à ce qu’on dit, leur fournissent un peu plus que le nécessaire pour leur vie, leur logement & leur entretien.
Il passe cependant pour très bon officier, très bon matelot, et fort brave homme : qualités plus nécessaires ici que toute autre. […] Je pourrais pour ma justification apporter des raisons qui prouveraient qu’il est nécessaire que je m’occupe à quelque chose. […] Le soleil n’est pas levé, je sacrifie toute la journée, bien persuadé qu’elle m’est nécessaire pour écrire ce qu’on va lire. […] A quoi étais-je nécessaire ? […] Notre fort était bien garni de trente canons bien montés, avec toutes les munitions nécessaires, tant de guerre que de bouche.
Nous leur avons traité beaucoup de bagatelles, surtout des morceaux de fer pour plusieurs drogues absolument nécessaires, comme citrouilles, potirons, riz, oranges, citrons, bananes, lait et autres menues nécessités, qui tous les jours enchérissaient. […] Cela aurait empêché les matelots de se défaire de leur linge, et chacun aurait eu son nécessaire à moins de frais. […] J’en reviens toujours à mon avis, la prudence est plus nécessaire dans la navigation que la science. […] Du moins les écrivains ont donné au commissaire, par l’ordre de Monsieur Du Quesne, un état des vivres nécessaires à leurs équipages pendant ce temps-là, lesquels vivres Messieurs de Balassor ont promis de fournir. […] Plusieurs de nos gens qui y étaient voulaient qu’on en emportât ce qu’on pourrait, ou du moins le nécessaire, en laissant grassement et en bonne conscience la valeur en argent.
Comme il se prétendait officier fort considérable, et fort nécessaire à l’État, il tabla par me quereller devant tout le monde, et me traita comme si j’avais été le dernier des valets. […] J’en suis persuadé, Mademoiselle, reprit-il, et que ma présence ici ne vous est agréable qu’autant qu’elle vous est nécessaire. […] J’avais rêvé dans le chemin au parti que Silvie m’avait proposé ; j’en trouvais le dessein juste et nécessaire. […] Quoi qu’il en soit, lui dis-je, je me confie trop sur votre vertu pour vous priver d’une femme qui vous est si nécessaire. […] Je revins chez ma mère prendre l’argent qui m’était nécessaire pour un long voyage, y ayant transporté une partie de l’argent de ma perfide, et mis le reste en sûreté.
Que les pères et mères étaient encore coupables, lorsque leurs enfants, pour avoir les choses nécessaires, étaient obligés par leur lésine de recourir à la bourse d’autrui. Qu’il n’en était pas ainsi à son égard, sa fille ayant avec lui non seulement le nécessaire, mais encore tout le superflu qu’elle pouvait souhaiter, tant pour ses habits, que son divertissement. […] Je ne vous ai jamais donné sujet de vous défier de ma sincérité, l’explication que nous pourrions avoir ici ensemble ne se pourrait pas faire sans qu’on nous entendît et le secret nous est nécessaire pour plus d’une raison : trouvez-vous, poursuivit-elle, à trois heures cette après-midi dans le jardin de l’Arsenal, nous parlerons là tête-à-tête sans être interrompus ; et je m’expliquerai avec vous d’une manière à vous rassurer. […] Elle me dit que son père ayant su que j’avais besoin d’argent comptant, m’envoyait douze mille écus, et qu’elle avait ordre de lui de me dire, que si cela ne suffisait pas, je le lui fisse savoir, qu’il répondrait pour moi partout, et qu’il me trouverait tout ce qui me serait nécessaire.
Vous êtes assurément nécessaire ailleurs ; il vaut mieux qu’elle aille ce soir chez vous, comme elle y est résolue ; car après que vous l’auriez attendue bien longtemps, il viendrait peut-être quelque laquais vous quérir, et vous sortiriez sans lui avoir parlé. […] J’entends ce que vous voulez dire : mais il n’est pas nécessaire que Mademoiselle de Vougy se donne la peine de venir au logis. […] Tâchez de changer la décoration de votre chambre, vous pouvez le faire sans bruit ; et je connaîtrai si vous avez quelque considération pour moi, par celle que vous aurez pour votre propre mère, tant pour la propreté de votre chambre, que pour le nécessaire à la vie et à sa santé. […] Il est nécessaire que vous la voyiez, je n’ai que faire de vous dire que ce doit être votre première visite dès que vous pourrez sortir ; je serai votre introductrice.
Il n’est pas encore temps de songer à leur départ, Seigneur chevalier, lui dit le duc ; nous ferons tous le voyage ensemble : nous vous prions de ne vous point impatienter jusques à ce temps-là ; vous savez que vous êtes nécessaire ici. — Comment donc, ajouta Eugénie en riant et en s’adressant à notre héros, vous m’avez promis de ne nous point abandonner que je ne vous donnasse congé, et vous êtes tout prêt à partir !
Bernay devint amoureux d’une très belle femme, cela ne s’opposa point à notre amitié : au contraire il m’en aima davantage, parce que je lui devins nécessaire. […] Écoutez, je m’engagerai, me dit-il, par tous les serments que vous voudriez exiger de moi, que je vous servirai en tout et partout, envers et contre tous, que je vous garderai un secret inviolable, que je faciliterai son enlèvement, s’il est nécessaire d’en venir jusque-là, pour vous la mettre entre les bras ; mais je veux que vous me juriez aussi de ne l’engager à rien sans ma participation ; car de l’humeur entreprenante comme elle est, si vous étiez assez fourbe pour la tromper, vous en viendriez facilement à bout (et cela ne se terminerait que par ma vie ou la vôtre.) […] N’est-il pas nécessaire pour être bonne religieuse, d’être au contraire tout à fait dégagée du monde, avant que d’y renoncer ?
Le laboureur travaillait tranquillement, et nourrissait en même temps les peuples de son pays et les étrangers, en mangeant avec eux le pain qu’il recueillait ; le vigneron buvait une partie du vin dont il avait façonné la vigne, et du reste qu’il communiquait aux autres, en retirait sa subsistance ; le commerce fleurissait et rapportait des pays éloignés de quoi enrichir un peuple, qui ayant dans le sien surabondamment de tout ce qui est nécessaire à la vie, en faisait part à ces mêmes pays en échange de leurs trésors ; l’artisan y avait part en y envoyant les ouvrages qu’il avait travaillés de ses mains, et chacun vivait dans l’opulence, parce que chacun vivait dans l’innocence.
Que pour le comte du Chirou, ils n’avaient pas toujours été si bons amis qu’ils étaient parce qu’ils avaient aimé la même maîtresse à Gironne, que pourtant malgré sa concurrence, du Chirou n’avait jamais voulu le faire arrêter comme il le pouvait lorsqu’il allait dans cette place dont les Français étaient maîtres, pour voir incognito leur commune maîtresse ; mais qu’enfin tous deux ayant reconnu que non contente de les sacrifier l’un à l’autre, elle les sacrifiait encore tous les deux à un troisième, ils s’étaient joints d’intérêt pour avérer sa perfidie, et la prendre sur le fait ; qu’ils y avaient réussi, et que cette conformité d’aventures les ayant rendus fort bons amis, qu’ils s’étaient promis amitié et secours partout où ils se trouveraient, sauf le service de leur souverain et l’intérêt de leur honneur ; que même sitôt que la paix avait été faite entre la France et l’Espagne, du Chirou l’était venu voir à Barcelone, où il s’était fait porter blessé, et lui avait offert sa bourse, et tout ce qui pouvait dépendre de lui, pour lui rendre tous les services qui auraient pu lui être nécessaires dans l’état où il se trouvait.
Je vous en informerai, lorsque le repos m’aura rendu une partie de la tranquillité qui m’est nécessaire.
. — Et voilà justement ce qu’on ne devrait pas souffrir, dit Sancho, car ils ne doivent se mêler que de prier Dieu, et ne point tant s’embarrasser des affaires du monde, puisqu’ils y ont renoncé et qu’ils n’y sont nullement nécessaires, à ce que j’ai ouï dire par des docteurs de l’université d’Alcantara.
Pluton dit qu’il était nécessaire de faire venir Dulcinée, afin qu’elle fût présente elle-même à la satisfaction qu’on allait lui donner.
. — Eh mais, ami Sancho, lui dit la duchesse, que tout ce tintamarre divertissait extrêmement, il ne faut pas renvoyer votre femme, car vous savez bien vous-même qu’une femme est un mal nécessaire. — Je ne le sais que trop, reprit-il en colère, et pour mon malheur, cela tient comme glu ; et puis voilà Madame la gouvernante qui vient mêler son museau où elle n’a que faire.
Celui-ci crut que c’était un Argus que sa femme voulait éloigner d’elle, et cette pensée qui le frappa vivement, lui fit regarder cette femme comme une personne plus nécessaire à son repos qu’elle ne lui avait jamais paru.
Mademoiselle Fenouil a fourni tout l’argent qui a été nécessaire, tant pour la garnir que pour la meubler entièrement.
Je lui donnai ce qu’elle voulut pour acheter les hardes nécessaires à un enfant, et pour arrêter une nourrice ; et au bout de quinze jours j’y remenai Célénie. […] Ces lois déclarent infâmes, celles qui deviennent grosses pendant leur veuvage, et n’assujettissent pas à un mariage nécessaire ceux qui leur ont fait l’enfant, quelque promesse qu’ils en aient faite, et dans ce cas-là les lois n’ont aucun égard au rapport des familles, de l’âge, ni du bien.