L’intérêt qu’il prenait dans la santé de Silvie ne lui permettait pas de demeurer longtemps sans en apprendre des nouvelles, et c’était lui qui envoyait l’hôtesse s’en informer régulièrement deux fois par jour. […] Le comte du Chirou qui ne crut pas que les intérêts de Sainville fussent plus chers à Valerio que les siens, ne lui en fit aucun mystère. […] Que pour le comte du Chirou, ils n’avaient pas toujours été si bons amis qu’ils étaient parce qu’ils avaient aimé la même maîtresse à Gironne, que pourtant malgré sa concurrence, du Chirou n’avait jamais voulu le faire arrêter comme il le pouvait lorsqu’il allait dans cette place dont les Français étaient maîtres, pour voir incognito leur commune maîtresse ; mais qu’enfin tous deux ayant reconnu que non contente de les sacrifier l’un à l’autre, elle les sacrifiait encore tous les deux à un troisième, ils s’étaient joints d’intérêt pour avérer sa perfidie, et la prendre sur le fait ; qu’ils y avaient réussi, et que cette conformité d’aventures les ayant rendus fort bons amis, qu’ils s’étaient promis amitié et secours partout où ils se trouveraient, sauf le service de leur souverain et l’intérêt de leur honneur ; que même sitôt que la paix avait été faite entre la France et l’Espagne, du Chirou l’était venu voir à Barcelone, où il s’était fait porter blessé, et lui avait offert sa bourse, et tout ce qui pouvait dépendre de lui, pour lui rendre tous les services qui auraient pu lui être nécessaires dans l’état où il se trouvait. […] Elle avait en effet écrit au vice-roi, dont elle était sœur ; et comme ils s’étaient toujours parfaitement aimés, elle ne doutait pas qu’il ne fît en sa faveur tout ce qu’il pourrait faire pour le marquis, puisque outre la tendresse de frère, il était de son intérêt de ménager une sœur qui était extrêmement riche, et qui n’avait point d’enfants ; aussi fit-il tout ce qui dépendait de lui, et à la réception de cette lettre le marquis eut tout lieu de se louer de sa générosité, et n’eut plus besoin du crédit du prince de Melphe.
Si vous pouvez la mettre dans nos intérêts, vous pouvez être sûr de votre conquête. […] Je lui appris que mon mari n’était point à Paris, et lui dis en même temps qu’il me l’avait recommandée. — Il a eu tort, dit-elle, de craindre ma langue, mais il a eu raison de me recommander à vous, puisqu’en effet mes intérêts sont les siens. […] Il n’est plus temps de feindre, Madame, répliqua-t-elle ; il n’est pas nécessaire que vous sachiez ce qui me retient ici ; mais vous allez savoir autre chose que la crainte de la mort m’oblige de vous dire, et qu’il est de votre intérêt de savoir. […] Vous voyez présentement, Madame, poursuivit-elle, qu’il est de l’intérêt de votre époux que ma vie soit en sûreté ; cependant vous ne savez pas encore tout, et ce qui me reste à vous apprendre va mettre votre vertu à une des plus rudes épreuves où celle d’une femme puisse être jamais mise. […] Il avoua ingénument à la marquise qu’il s’était intéressé dans le procès de la baronne uniquement pour faire plaisir à cette dame qu’il savait y prendre intérêt.
On mêla les intérêts de l’honneur avec ceux de la fortune ; je méprisai tout. […] Je fis semblant d’ignorer cette aventure, et sans paraître y prendre intérêt, je lui demandai ce que cela voulait dire. […] Je crois Monsieur, poursuivit Silvie en parlant à moi, qu’on ne peut pas prendre les intérêts d’une fille avec plus de hauteur. […] Vous vous trompez encore, interrompit-elle ; elle est toute dans vos intérêts et vous aime infiniment. […] J’avais une joie incroyable de vous voir prendre à cœur les intérêts de ma Silvie.
Je n’y ai pris au commencement que le seul intérêt de la curiosité, et ensuite un dessein effectif de rendre service à un fort honnête homme, si l’occasion s’en fût présentée. […] Je voudrais bien en savoir la cause ; et si c’était un mariage d’amour, ou mariage d’intérêt, que vous avez manqué ? […] Je n’ai plus d’intérêt à rien cacher, et j’ai même promis à Monsieur Des Ronais de l’instruire de tout ; ainsi vous pouvez tout dire.
Son zèle le portait à s’exposer à tout, pour la foi de Jésus-Christ : l’intérêt de la mission le rappelle en Europe, & c’est à quoi il obéit. […] Il ne plut point hier : le ciel vient de doubler les intérêts depuis sept heures du matin jusqu’à sept du soir ; ç’a été une pluie continuelle & très forte. […] M.de La Chassée, qui n’a aucun intérêt à les ménager, leur a répondu platement qu’il y avait assez d’eau-de-vie dans l’Écueil, parce qu’on n’en avait point vendu. […] Ces princes en ont fait des souverains & n’en ont fait que des ingrats, & des ennemis d’autant plus nécessaires qu’ils connaissent parfaitement leurs véritables intérêts. […] Il n’y a rien que ces pères ne soient prêts à faire & à entreprendre, lorsqu’il s’agit de l’intérêt temporel de leur Compagnie.
J’aurais parlé à une autre comme à elle, et encore mieux, car je n’aurais pas eu à ménager l’intérêt que vous avez tous deux dans la continuation de son dégoût pour le siècle. […] Notre commerce est contre ses intérêts, peut-être suis-je folle pour croire qu’il y voudra prêter les mains ; cependant il est honnête homme, et je compte sur son amitié. […] Je crois que vous m’aimez ; mais est-ce bien me le prouver, que d’aller de gaieté de cœur exposer votre vie pour des intérêts, où mon amour ne veut point prendre de part ? […] Comme ces deux hommes sont de même pâte, leur union s’était rompue par le partage de leur intérêt. […] C’est vous qui m’avez fait prendre soin de ma vie, je ne l’ai considérée que parce que j’ai cru que vous y preniez intérêt.
Avant que de vous le déclarer, Monsieur, me dit-elle, il faut savoir si vous aimez avec sincérité la demoiselle que vous allez épouser, et si le cœur a part à votre union, ou l’intérêt ? […] Je suis jalouse, et il est de votre intérêt de ne me laisser aucun ombrage. […] Que je ne doutais pas qu’elle ne fît toutes sortes de difficultés avant que de se rendre ; mais qu’elle pourrait se rendre enfin, soit par ambition, soit par intérêt, soit par complaisance pour ses parents, ou par tous ces motifs ensemble. […] Que ce n’était point un crime digne de mort que de faire des enfants ; mais que le rapt en était un qui ne s’était jamais pardonné, surtout lorsqu’il y avait à présumer que par le grand bien et la jeunesse de la fille, et l’âge du garçon, il avait agi par intérêt ; ce qui se rencontrait entre nous. […] Je fus condamné à tous les dépens du procès, à prendre l’enfant, à en assurer la subsistance et l’éducation ; et en de grands dommages et intérêts envers la mère.
Je sais bien que mes filles ne sont pas pour lui, dans un pays où le seul intérêt règle les alliances ; mais je vous supplie de croire que je les ai trop bien élevées pour craindre qu’elles fassent rien contre leur honneur. […] Ensuite je m’en allai fort content d’avoir trouvé une femme d’intrigue, et de l’avoir mise dans mes intérêts. […] Nous ne fîmes pas semblant d’y prendre intérêt. […] Que pour son procès je lui rendrais tous les services qui me seraient possibles, puisque son intérêt devenait le mien. […] Je ne refuse pas de le faire, répondit-il, je n’ai plus d’intérêt à rien cacher : il n’y aura que moi qui souffrirai dans le renouvellement de mon infamie.
Qu’il était de son intérêt et de son honneur de prévenir le tout par un prompt mariage. […] Je fus obligé d’aller en Angoumois pour quelques affaires de famille où j’avais le principal intérêt. […] Si cette occasion m’avait donné à connaître qu’il prenait part à mes intérêts, un[e] autre qui survint peu de temps après, me fit connaître qu’il en prenait à ma personne. […] Elle avait ses vues, dit-il, mais n’importe, c’est-à-dire, que l’intérêt l’a fait tomber la première fois et que le plaisir l’a ramenée à sa chute. […] J’y serais resté davantage ; mais les intérêts de ma charge, à laquelle il a fallu me faire recevoir, m’ont forcé de revenir à Paris, il y en a environ trois plus animé contre elle que jamais.
Dupuis qui connaissait cette femme pour femme de vertu, la lui accorda volontiers, et parla à Angélique comme s’il avait été son père : aussi y prenait-il intérêt, parce que son père à elle avait été cornette de la première compagnie ou de la mestre de camp du régiment de Dupuis, et qu’il l’avait connu pour fort brave homme. […] Que savez-vous, dit-il, si on n’a pas quelque intérêt caché qui oblige de vous refuser, afin de vous obliger à venir demander ? […] Je ne vous en dois aucun, répondit-elle en riant ; votre présent n’est pas d’une générosité entière : vous y mêlez votre intérêt, et cela me fait défier des conditions du marché. […] Elle n’aurait eu intérêt que de le ménager, et pourvu qu’il eût été satisfait, elle aurait dû être contente ; mais en faisant ce qu’elle voulait faire, c’était le sacrifier lui-même à sa vertu. […] Non, belle Angélique, lui dit-il, je prends trop d’intérêt dans ce qui vous touche, pour n’avoir pas une joie parfaite de tout ce qu’une si grande princesse peut faire pour vous.
Je préférerai toujours la tranquillité et les intérêts d’une fille ou femme que j’aimerai, aux miens propres. […] Elle était d’un intérêt sordide, la générosité et le désintéressement d’une épouse étaient des vertus qu’elle ne connaissait pas, ou qu’elle ne voulait point pratiquer. […] Vous avez des intérêts à ménager ici, Monsieur, me dit-il : je vois bien que vous croyez avancer vos affaires, en prenant le parti que vous prenez. […] Mais vous, Monsieur, vous avez apparemment quelque intérêt à ménager à votre tour, qui vous empêche d’avouer que j’ai raison. […] J’ai fait ce que j’ai fait sans aucun intérêt, lui dis-je.
C’est par l’intérêt qu’il prend à ma gloire qu’il m’a conseillé de renoncer à la Chevalerie errante ; il sait ce qui m’arriverait si j’exerçais plus longtemps cette profession ; il veut me dérober au déshonneur que je ne pourrais sans doute éviter si je suivais le penchant que j’ai pour les aventures.
Il mit pied à terre pour soulager la comtesse, et dans ce temps-là le duc d’Albuquerque, qui était sorti de son carrosse, parut, et peu après lui la belle Dorothée, qui lui criait de ne se point mêler dans une affaire où il n’avait aucun intérêt.
Le chevalier que tu vois, n’a aucun dessein d’offenser ni toi ni personne à qui tu puisses prendre intérêt, il te servira dans les occasions où tu ne pourras pas te passer de lui ; je ne t’en dirai pas davantage ; éloigne-toi, je te l’ordonne par tout le pouvoir que j’ai sur toi, et va m’attendre un moment à l’entrée du bois du côté que tu m’as vu venir.
Les Espagnols prétendirent que ce peu de confiance, ou plutôt cette jalousie, était nécessairement fille de l’amour, et qu’il n’y avait qu’elle seule qui la fît naître ; qu’une preuve de cela est, que nous laissons faire avec indifférence tout ce que veulent faire des gens auxquels nous ne prenons nul intérêt, et qu’au contraire les gens que nous aimons ne font aucune action qui ne nous intéresse, et à laquelle nous ne prenions part en effet.
Elle fait voir aussi, qu’une femme ne doit compter que sur son époux ; et que lorsqu’il n’est plus en état de la soutenir, elle est abandonnée de tout le monde : elle fait voir en même temps, qu’une femme intéressée sacrifie tout à ses intérêts.
Voilà parler en chrétien ; et les chrétiens agissent en païens : supposé, cependant, que ces païens fussent abîmés dans toutes sortes de crimes, comme le croit le vulgaire, instruit par des gens qui avaient intérêt de les décrier. […] Cette nation, la plus attachée au commerce, et qui connaît le mieux ses véritables intérêts, connut tout d’un coup de quelle importance était ce poste, pour en faire un entrepôt aussi nécessaire que commode pour ses vaisseaux, tant en allant qu’au retour ; et résolut de s’en emparer, de quelque manière que ce fût. […] Il est de l’intérêt de la République que cette Compagnie jouisse de ce pouvoir partout où elle s’établit : elle y est plus crainte et respectée ; et la République s’en enrichit. […] Qu’on lise l’histoire de Hollande, on verra que Philippe duc de Bourgogne, dit le Bon, auquel ces pays appartenaient, fournissait de ses deniers sans intérêts aux marchands qui se jetaient dans le commerce de mer, pour leur faciliter les moyens de faire des entreprises plus fortes. […] On m’a dit et assuré une chose que j’ai beaucoup de peine à croire : cependant, celui qui me l’a assuré, qui est encore notre armurier, n’a point d’intérêt à mentir, et me paraît trop simple pour inventer une fable.
Les voilà toutes écrites, poursuivit-il en lui montrant un gros livre ; mais comme le temps me presse, je ne t’en citerai qu’une, parce qu’elle est grave et qu’elle était contre les intérêts de ton bon maître et bienfacteur, et contre la princesse Dulcinée, qui a été privée par ta négligence de la consolation qu’elle aurait eue et qu’elle attendait de recevoir des nouvelles de son chevalier : fus-tu seulement la chercher ?
Vous voyez bien par tout ce que je vous écris que je ne suis pas tout à fait mal : je ne m’aperçois point d’avoir d’ennemis, et je tâche à me faire aimer de tout le monde l’intérêt de mon emploi à part. […] Ce n’est point à moi à trouver à redire aux navires que la Compagnie envoie aux Indes mais il me semble qu’il eût été de son honneur et de son intérêt de n’y envoyer que des vaisseaux bons voiliers. […] Si tous les usurpateurs étaient aussi promptement punis que celui de Siam, la Chrétienté jouirait d’une paix profonde et toute la terre ne serait pas partagée, comme elle l’a été du temps de César et de Pompée, sur les intérêts du beau-père et du gendre. […] En effet si son zèle le portait à tout braver pour l’amour de Dieu, l’intérêt de la Mission le rappelle en France, et c’est à quoi il obéit. […] Tout le monde est triste soit pour soi-même, soit pour l’intérêt des autres.
Cet homme qui ne savait point le dessein de sa femme, et qui ne croyait pas qu’elle en eût d’autre que de faire solliciter leurs intérêts avec plus de vigueur, lui en parla, et il consentit de l’y accompagner.