/ 21
2. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXV. Du tour ridicule et malin que fit Parafaragaramus au chevalier Sancho, et des événements tristes qui le suivirent. »

Le faux enchanteur trouva en sortant de cette chambre ce qu’il ne cherchait pas ; ce fut Gabrielle de Monsalve qui le reconnut, parce qu’elle savait le déguisement. […] demanda l’officier. —  Il faut, répliqua Sancho, qu’il soit retourné en enfer ; mais patience, rira bien qui rira le dernier : le faux glouton m’en a donné d’une, ajouta-t-il, mais je lui en rendrai d’une autre. —  Ah ! […] Lorsqu’ils y arrivèrent ils le trouvèrent éveillé, fort en peine de son épouse qu’il avait envoyé chercher de tous côtés : comme elle s’en était doutée, elle avait concerté sur le chemin avec le duc d’Albuquerque et Dorothée ce qu’ils lui diraient pour ne point le chagriner en lui racontant la mauvaise action de son frère, ce qui aurait encore nui à sa santé, et c’était pour tenir ce petit conseil qu’elle avait empêché le duc d’offrir une place dans son carrosse à la demoiselle française qui lui avait demandé sa protection, comme la civilité semblait le demander ; ainsi étant prêts à répondre, ils lui dirent qu’ils s’étaient amusés à voir le chevalier Sancho en sentinelle, et prêt d’en venir aux coups avec le faux Parafaragaramus.

3. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre L. Dissertation sur la différente manière d’aimer des Espagnols et des Français. »

Les Espagnols ne s’inscrivirent point en faux contre un si bon auteur, mais ils prétendirent encore que l’amour des Français n’était point si violent que celui des Espagnols, parce que, disaient-ils, on ne voyait point de Français se jeter, pour l’infidélité de leurs épouses, dans le dernier désespoir, comme on le voyait souvent en Espagne, surtout en Portugal, où un mari trompé se venge sur lui-même, et attente à sa vie de rage et de dépit. […] Ils dirent qu’il était vrai qu’on ne voyait point de Français s’empoisonner, se poignarder, ou se pendre, pour avoir eu le malheur de n’avoir pas épousé une vestale, et que sauf le respect de tous les Espagnols en général, et des Portugais en particulier, ils regardaient comme des fous ceux qui étaient assez sots et assez malheureux pour en venir à ces extrémités ; que la manière de France sur un pareil sujet était sans doute plus raisonnable, puisque c’est être en effet extravagant, que de se punir des péchés d’autrui, et qu’à le bien prendre la mauvaise conduite d’une femme ne devait être imputée au mari qu’autant qu’il la souffrait sans y mettre ordre lorsqu’il le devait et autant qu’il le pouvait ; que du reste un homme n’en devait pas être regardé comme moins honnête, quoiqu’il eût une femme libertine, pourvu qu’il eût fait en homme d’honneur ce qu’il devait pour la ranger à la raison, pour sauver les apparences, et pour éviter l’éclat et le scandale, dont tout ce contrecoup et la honte retombait sur lui, lorsqu’il faisait le moindre faux pas.

4. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LVII. Du repas magnifique où se trouva Don Quichotte, et du beau et long discours qu’il y tint. »

La vérité paraissait nue, et n’était point défigurée par mille fausses couvertures dont on tâche à présent de l’obscurcir, sous le faux prétexte de la rendre plus claire.

5. (1721) Mémoires

Que cela soit vrai ou faux, et que la mort de ce prince fût un coup de bonne guerre, ou un coup prémédité, comme on le disait, elle vengea le cardinal du mépris qu’il avait fait de son alliance. […] Mais son zèle pour le roi et le royaume ne tint point après sa mort contre le zèle indiscret de faux dévots qui gouvernaient Louis. […] Ainsi par faux conseils l’homme se vit poussé A suivre aveuglément le désordre et le vice. […] Je ne tiens ceci que du bruit public, mais il y a beaucoup d’apparence que ce bruit n’est pas faux par deux raisons qui paraissent convaincantes. […] Mettez la faux dedans.

6. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LVI. De ce qui suivit le désenchantement de Dulcinée. »

Un diable de si bonne mine attira l’attention de nos deux chevaliers, et Pluton lui ayant permis de parler, il commença par remontrer toutes les peines qu’il se donnait pour rendre les femmes belles et attirantes, qu’il inventait tous les jours quelque pommade et quelque essence pour conserver leur teint, ou bien pour en cacher les rides, qu’il avait depuis peu de temps travaillé à cela avec beaucoup de succès, puisqu’il y avait des femmes âgées de plus de soixante ans qui ne laissaient pas par son moyen de paraître avec des cheveux bruns, une peau unie et délicate, et enfin si jeunes qu’il faudrait avoir en main leur extrait baptistaire pour les croire plus vieilles que leurs enfants ; que cela faisait augmenter le nombre de leurs amants, et augmentait en même temps celui des sujets de l’enfer ; mais que malgré tous ses soins il courait risque de perdre son temps s’il y avait encore dans le monde deux hommes de l’humeur du chevalier Sancho, qui à tout moment disait pis que rage des femmes, et tâchait d’en dégoûter tout le monde ; que si cela était souffert, il n’avait qu’à laisser en enfer son panier plein de cornes, parce qu’il ne trouverait plus de femmes qui en pussent faire porter à leurs maris, n’y ayant plus aucun homme qui leur voulût aider à les attacher, qu’il avait employé un temps infini pour en faire qui fussent propres à tout le monde, qu’il y en avait de dorées pour les maris pauvres, et qui se changeaient sur leur tête en cornes d’abondance ; qu’il y en avait d’unies et simples pour ceux dont les femmes faisaient l’amour but à but ; qu’il y en avait de jaunes pour ceux qui épousaient des filles qui avaient déjà eu quelque intrigue ; de blanches pour ceux qui épousaient des veuves ; de noires pour ceux qui épousaient des fausses dévotes ; de diaphanes et transparentes pour ceux dont les femmes savaient cacher leur infidélité ; de vertes pour ceux qui épousaient des filles élevées dans un couvent ou dans une grande retenue ; et de rouges pour ceux dont les femmes payaient leurs amants, à qui d’ordinaire elles ne se contentaient pas de sacrifier la bourse et l’honneur, mais le sang même de leur époux ; que chaque couleur convenait parfaitement à la qualité d’un chacun ; qu’il y avait dans le monde assez de femmes de vertu qui rebutaient les hommes, sans que Sancho voulût mettre les hommes sur le pied de rebuter les femmes ; que c’était de quoi il demandait justice, et protestait en cas de déni de laisser toutes les femmes et les filles en garde à leur propre vertu, sans les tenter dorénavant par lui-même, et sans les faire tenter par d’autres, ni leur fournir les occasions d’être tentées. […] et tout ce que tu vins en rapporter à ton bon maître n’était-il pas faux ?

7. (1690) Journal d’un voyage fait aux Indes Orientales (tome 1)

Notre commandant n’est pas d’humeur à prodiguer son encens au faux mérite. […] J’ai déjà observé que les cartes sont fausses, et ne se rapportent point les unes aux autres. […] Il a répondu qu’il n’en avait acheté aucun, ce qui est vrai ; mais il a ajouté que j’en devais avoir pour toute l’escadre, ce qui était faux. […] Après cela, on a chanté le De Profundis en faux bourdon, et d’autres prières. […] Depuis ce temps, il ne s’est fait aucune fausse consommation, et M.

8. (1691) Journal d’un voyage fait aux Indes Orientales (tome 2)

Ce que disent plusieurs relations est certainement faux. […] Cela est absolument faux : en voici une raison, qui ne souffre point de contradictoire. […] Cela est très faux. […] Cela est assurément très faux : il y en a ici quantité des uns & des autres. […] On ne va point en paradis par la révolte, ou bien l’Évangile est faux.

9. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXVIII. De l’arrivée du duc de Médoc, et de la mort touchante de Deshayes. »

Valerio dit à la marquise qu’il avait trop d’obligation à Sainville pour l’abandonner ; qu’il avait beaucoup d’amis en France, et qu’il les ferait joindre aux siens, pour faire connaître qu’il était faux qu’il eût enlevé Silvie, et pour faire exécuter le testament de Deshayes.

10. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXIV. De l’arrivée de plusieurs personnes dans l’hôtellerie. Qui étaient ces personnes. Nouvel exploit de Don Quichotte. Sanglants combats. »

s’écria-t-il, vous fuyez, infâmes, devant un seul chevalier qui a défait toute votre armée, mais je vous irai chercher jusques au fond des abîmes malgré Mahom, et vos faux enchanteurs.

11. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLVIII. Du combat de Don Quichotte contre Sancho, et quelle en fut la fin. »

Leurs chevaux, qui n’étaient ni Rossinante ni Flanquine, étaient extrêmement vifs et forts, et avaient la bouche tendre ; et si les coups de poing qui portaient à faux faisaient faire des contorsions et des demi-tours à droit, leurs montures qui en sentaient le contrecoup par le mouvement de leurs corps qui entraînaient leur bride, leur faisaient faire des saccades de la manière du monde la plus plaisante et la plus risible.

12. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Dupuis, et de Madame de Londé. »

Je vous dirai premièrement que le proverbe qui dit qu’un jeune homme n’a jamais son premier commerce d’amour qu’avec une vieille ou avec une laide, est très faux à mon égard. […] C’est une fausse crainte que celle de me voir infidèle : en me la témoignant vous oubliez que vous m’avez dit que vous me croyez honnête homme. […] Ce narré acheva de me déterminer à ne plus ménager la fausse vertu de cette femme. […] Je fis ajouter dans la lettre à Alaix, qu’on était instruit de l’oraison funèbre que Célénie avait chantée à la défaite de son faux pucelage ; qu’on était scandalisé qu’elle eût voulu se donner pour vestale ; que c’était à lui à prendre là-dessus son parti, et à mesurer l’estime qu’il lui devait par rapport à sa vertu. […] Je tâchai même de le désabuser de la fausse vertu de sa maîtresse.

13. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLVII. Suites agréables de la victoire remportée par le chevalier Sancho, et du projet que forma Don Quichotte pour le faire repentir de son indiscrétion. »

Don Quichotte voulut voir à quel endroit le faux enchanteur était disparu, mais un homme vêtu en satyre se présenta à lui, et lui défendit de la part de Parafaragaramus d’avancer davantage.

14. (1691) Journal du voyage des Indes orientales (à monsieur Raymond)

Ainsi, Monsieur, vous pourrez avec assurance croire tout ce que vous lirez dans la suite, et être bien certain que le proverbe est faux à mon égard qui dit qu’il fait bon mentir à qui vient de loin. […] Il faut convenir que la navigation est établie sur des principes bien incertains, ou plutôt bien faux puisque les plus expérimentés en sont la dupe. […] Les courants sont extraordinaires ou les cartes sont fausses, car il est certain que suivant la roule où nous avons présenté cette nuit, nous ne devions point en trouver de si proche sur le chemin. […] On dit qu’avant que le coup de canon éclate, la balle est rendue où elle doit aller : cela est faux. […] On croyait que la fausse manœuvre qu’il avait faite à Madras avait été un effet du hasard, mais l’action de cette nuit la fait baptiser d’un autre nom. 

15. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LIII. Belle morale du seigneur Don Quichotte. »

Vous n’avez fait que me prévenir, Monsieur, lui dit-il, car j’allais parler à Madame avec la même sincérité que vous avez fait, et j’aurais ajouté que ce qui me surprend le plus, c’est que les maris espagnols veulent que toute la raison soit de leur côté, et tout le tort de celui des femmes ; cependant s’ils s’examinaient bien, ils verraient que ce n’est que leur amour propre qui les joue en leur persuadant une chose si fausse : je m’explique.

16. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Frans et de Silvie. »

Silvie fit un faux pas sur les degrés de l’auberge en descendant, mon empressement fit voir la part que je prenais à ce qui lui arrivait : j’envoyai un homme au plus vite à Paris, chercher un carrosse ; parce que nous étions venus à pied, n’y ayant pas plus d’un quart de lieue : elle me remercia de mon soin. […] Ce qu’on vous a écrit est vrai dans toutes ses circonstances et dans toutes ses apparences ; mais il est faux par les motifs qui en sont encore inconnus ; et dont le secret n’est su que de M. le commandeur de Villeblain, de Madame Morin, et de moi, et c’est ce que je vais vous apprendre. […] Je vous quitte, Monsieur, trop heureuse de vous avoir désabusé des fausses impressions qu’un scélérat vous a voulu donner de ma vertu. […] Je suis étonné, dit-il, de ce que je viens de lire ; mais si celui qui vous donne ces avis n’est pas mieux informé de l’article qui regarde Rouvière que de ce qui regarde tout le reste, je puis vous assurer qu’il est le premier trompé s’il écrit de bonne foi, ou que c’est un grand coquin s’il écrit uniquement pour faire tort à cette fille sur des apparences qui sont très fausses. […] Qu’elle croyait que ce fût une demoiselle nommée de Monglas, qui était demoiselle chez Madame de Buringe ; mais que cela était faux, puisque celle-ci, qui était mariée secrètement, était morte en couche[s], et que la mère de Silvie n’était morte que longtemps après.

17. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LV. Don Quichotte et Sancho vont à la caverne de Montésinos. Ce qu’ils y virent, et comment se fit le désenchantement de Dulcinée. »

Don Quichotte s’inscrivit en faux contre ce changement de figure.

18. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Prez, et de Mademoiselle de l’Épine. »

Pour vous ôter tout à fait de l’esprit, me dit-il, les fausses impressions que le public peut y avoir faites, je n’ai qu’à vous faire un récit fidèle de tout ce qui m’est arrivé avec Mademoiselle de l’Épine ; vous connaîtrez en même temps mon innocence, le malheur de cette pauvre femme, et le mien. […] Il était sorti de son cabinet par une fausse porte qui donnait sur un escalier dérobé, et il y rentrait par la cour. […] Vous êtes d’autant plus obligée à nourrir cet amour, et à vous en faire estimer, que le moindre faux pas dans votre conduite, et le moindre sujet de plainte que vous pourrez lui donner, deviendront à ses yeux des crimes sans retour et sans pardon.

19. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXVI. Suite de l’histoire de Silvie et de Sainville. »

J’étais, Madame, dans un désordre et dans une confusion épouvantable, mais je n’étais pas au bout : l’état de compassion où j’étais ne fit qu’animer cette perfide, qui poursuivit en me disant qu’elle avait soutenu à Sainville que tout ce qu’il lui avait dit de moi était faux, mais que pour la convaincre qu’il ne lui avait rien dit que de vrai, il lui avait promis de lui apporter la lettre que je devais lui écrire, et qu’en effet il la lui avait apportée la veille.

20. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur de Terny, et de Mademoiselle de Bernay. »

On lui dit que j’étais marié en Angleterre où je m’étais retiré, elle ne le crut pas ; et cela joint à l’abandon général de tout le monde la fit douter de tout ; d’autant plus que père, sœur, religieuses, directeur et confesseur la persécutaient opiniâtrement de faire ses vœux : et de telle sorte, qu’ils voulurent lui faire signer une requête à Monseigneur l’archevêque, par laquelle elle suppliait sa charité paternelle de lui permettre de faire ses vœux trois mois après sa prise d’habit, attendu sa grande vocation, et qu’elle avait sucé les maximes du couvent, y ayant été élevée, et d’autres raisons qui ne me font rien, et toutes également fausses.

21. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur de Contamine, et d’Angélique. »

Si je lui avais donné prise sur ma vertu j’aurais été dans sa dépendance, il n’aurait jamais souffert que j’eusse osé tromper Votre Altesse par une fausse exposition du fait, à cause de l’éclat que cela aurait pu faire.

/ 21