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2. (1721) Mémoires

Au bout de quinze jours il retourna, en se promenant, voir travailler les ouvriers, et en vit quelques-uns qui avaient des bottines et d’autres qui n’en avaient point, entre autres un homme de plus de soixante ans qui travaillait l’eau jusques à la moitié de la jambe nue. […] Colbert, surintendant des bâtiments, qui, toujours porté à travailler au soulagement des gens qui servaient le Roi, lui accorda avec joie ce qu’il demandait. […] C’était une fille qui devint fort jolie et bien faite, et qui apprit tout ce qu’on voulut lui montrer, tant à travailler qu’à chanter et à danser. […] Pour à présent il n’y a point à douter qu’ils ne favorisent son entreprise puisqu’il ne travaille que pour eux. […] Mais lui et les siens auront tant d’obstacles à surmonter que tout ce que j’en puis prévoir, c’est qu’ils vont tous travailler pour les Anglais.

3. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLVI. Pourquoi Sancho perdit ses armes enchantées, et du terrible combat qu’il eut à soutenir pour les recouvrer. »

Je te déclare pourtant, qu’il ne tiendra qu’à toi de regagner mon amitié et tes armes, pourvu que tu travailles à t’en rendre digne, et en ce cas, tu les retrouveras au même endroit où tu les as déjà trouvées. […] Ce devait être là la fin du combat, et l’officier allait céder la victoire, n’ayant pas ordre d’en faire davantage ; mais Sancho ne lui donna pas le temps de parler, et comme il avait le dessus, il commença à travailler sur lui à coups de poing le mieux qu’il put, faute d’autres armes, son bâton lui étant échappé dès sa première chute.

4. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Ronais, et de Mademoiselle Dupuis. »

J’ai fatigué et travaillé toute ma vie plus qu’on ne peut croire ; jamais rien ne m’a réussi. […] Il était d’émail parfaitement bien travaillé, d’une miniature fine, et parfaitement ressemblant ; il y avait un rang de perles autour en dedans, et un autre autour du miroir. […] Ce présent était très riche, et le peintre et le joaillier qui avaient travaillé au mien, auxquels je le montrai, me dirent que tout y était achevé, et que la boîte et le portrait valaient au moins deux cents louis. […] Cette fille était gaillarde et de bonne humeur, j’étais porté au badinage ; et enfin, comme le diable se mêle de tout, nous travaillâmes à faire un troisième. […] L’infidèle me faisait pourtant travailler pour un autre ; mais je n’étais pas devin.

5. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Dupuis, et de Madame de Londé. »

Nous étions le dimanche suivant, dernier du carnaval, dans une maison qui appartenait à l’un de nous, et qui n’était pas habitée, parce que les maçons y travaillaient. […] Cette fois-là, la cadette qui était malade, l’avait fait appeler ; elle y était allée, et avait laissé l’aînée seule qui travaillait à de la tapisserie ; j’entrai dans ce moment. […] Que pour le premier il avait pris le temps que Silvie travaillait à de la tapisserie en présence de sa mère et de ses sœurs. […] Pardi, ajouta-t-elle avec une pointe de colère, on ne se marie que pour être deux, et travailler à faire un troisième. […] Non non, me dit-elle en riant, ce serait trop de travailler le jour et la nuit, et tout en riant m’empêcha de lui rien faire ; voilà le caractère de la dame.

6. (1691) Journal du voyage des Indes orientales (à monsieur Raymond)

Nous avons trouvé ici tout le monde qui travaillait. […] La tête tourne pour peu qu’on travaille dans ces chaleurs-ci. […] C’était un drôle de trente ans ou environ, bien fait, et qui me paraissait fort propre à travailler. […] Ils ne travaillent point car ils dégénéreraient, ils font seulement travailler les autres. […] Les esclaves qui travaillent ici sont fort adroits à quelque chose qu’ils s’adonnent.

7. (1690) Journal d’un voyage fait aux Indes Orientales (tome 1)

Je vas travailler à mon paquet. […] Ils travaillent actuellement après, et il y en a déjà plus de quatre-vingts sous mon lit. […] Il y a entendu la messe, et à l’issue du déjeuner nous avons travaillé à l’inventaire du défunt. […] c’est assez travaillé pour un jour, m’a-t-il dit ; et ce n’est point votre article qui m’embarrassait. […] Les trois vaisseaux qui travaillaient à la pêche furent pris sans résistance.

8. (1691) Journal d’un voyage fait aux Indes Orientales (tome 2)

Ceux qui travaillent au fort sont payés les uns plus & les autres moins : les plus chers sont à trois doudous. […] J’y ai fait descendre les officiers, & des gens de confiance travaillent à séparer le mauvais d’avec le bon. […] Les calfats sont à travailler : on ne peut faire autre chose. […] Landais travaille actuellement pour acquitter ma parole. […] Nos nègres de Pondichéry travaillent aussi bien & aussi délicatement que les cordonniers de l’Europe, & de Paris même, qui est le centre du bon goût.

9. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Frans et de Silvie. »

Je me mis dès le soir même à travailler sérieusement à mes comptes. […] Pour elle, elle sortait peu, encore n’était-ce que pour aller travailler dans le voisinage ; on savait toujours où elle était. Ses voisines venaient le plus souvent travailler chez elle, et c’était toutes les visites qu’elle recevait et qu’elle rendait. […] Madame de Cranves vint voir les filles à qui on commençait à montrer à travailler. […] Je crois, Monsieur, lui répondit ma mère, que nous ne travaillerons pas en vain.

10. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LX. De l’aventure qui arriva au malheureux Sancho peu de temps après qu’il fut hors de chez le duc de Médoc, et de plusieurs autres choses qui ne sont pas de grande importance. »

Alors les autres assistants s’armèrent de ce qu’ils purent trouver ; les uns se saisirent des chandeliers, les autres des flambeaux, les autres prirent les bâtons qui servaient à porter le cercueil, et tous tombant en même temps sur le misérable chevalier, lui firent bientôt vider les arçons, et se mirent à travailler sur lui comme à l’envi l’un de l’autre ; de manière qu’ils l’auraient bientôt expédié si les gens que le duc avait envoyés après lui ne fussent arrivés assez à temps pour lui sauver la vie.

11. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXIX. Du grand projet que forma le duc de Médoc, et dans lequel Don Quichotte entra avec plus de joie que Sancho. »

Pendant qu’ils y travaillaient il entra dans la chambre de Valerio dont il fit sortir tout le monde, et étant resté seul avec lui, après l’avoir préparé à ce qu’il avait à lui dire par un discours fort moral sur les accidents de la vie, que l’Espagnol rapporte, et que je passe sous silence, il lui lut le papier qu’il avait apporté, et lui expliqua tout le reste de vive voix.

12. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur de Terny, et de Mademoiselle de Bernay. »

Elle n’y a pas été longtemps, je croyais ne travailler que pour en faire sortir Clémence, et par succession de temps, j’ai été cause que la cadette en est sortie. […] Je lui avais juré de me faire catholique, je lui tins parole, et j’allai faire mon abjuration chez Messieurs de l’Oratoire, l’un desquels avait beaucoup travaillé à mon instruction il y avait plus de quatre ans ; ainsi je satisfis en même temps ma conscience et ma maîtresse. […] J’avais de bons amis à Paris qui se chargèrent de travailler pour moi.

13. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXV. Du tour ridicule et malin que fit Parafaragaramus au chevalier Sancho, et des événements tristes qui le suivirent. »

Cette dame y avait pourvu en entrant chez elle : elle avait ordonné à son officier de donner des chambres propres aux dames et aux hommes, et avait envoyé chercher le chirurgien qui avait soin de son époux pour visiter les blessures de Deshayes et de Sainville ; si bien que lorsqu’elle y retourna le chirurgien était à travailler.

14. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Prez, et de Mademoiselle de l’Épine. »

Heureusement il la trouva avec ses filles, qui travaillaient à la tapisserie. […] Dans le temps qu’il regardait travailler les paveurs et les plombiers, il vint une manière d’ermite lui demander l’aumône. […] Ces gens-là travaillent, dit-il, ils gagnent leur vie, et ne sont point à charge au public ; et si, poursuivit-il, la sotte dévotion des chrétiens n’entretenait point tant de bouches inutiles, on ne verrait point en France tant de fainéants ni de vagabonds. […] La même chose quand je suis à travailler dans mon cabinet.

15. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur de Jussy, et de Mademoiselle Fenouil. »

On travailla à mon procès ; et comme je m’y étais bien attendu, on m’accusa de subornation et de rapt. […] Je montrai toutes ses lettres, je dis la vérité telle qu’elle était ; malgré cela les voix n’étaient point en ma faveur : et vraisemblablement mes ennemis l’auraient emporté sur moi, si elle-même n’avait travaillé à ma justification, comme elle me l’avait promis.

16. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur de Contamine, et d’Angélique. »

Vous me jouez, dit-il, vous ne me faites ces belles propositions que pour m’obliger à travailler moi-même à m’ôter les moyens de vous voir ; et quand vous aurez ce que vous demandez, vous vous moquerez de moi. […] Il n’avait pour tous enfants qu’un grand garçon son fils aîné, qui avocassait et travaillait à son étude, et deux filles à peu près de l’âge d’Angélique, assez belles, bien faites et fort sages. […] Elle vécut encore fille près de deux ans après la mort de sa mère ; et vraisemblablement elle le serait encore, si la fortune n’avait travaillé pour elle, et c’est ce qui me reste à vous dire.

17. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LVI. De ce qui suivit le désenchantement de Dulcinée. »

Un diable de si bonne mine attira l’attention de nos deux chevaliers, et Pluton lui ayant permis de parler, il commença par remontrer toutes les peines qu’il se donnait pour rendre les femmes belles et attirantes, qu’il inventait tous les jours quelque pommade et quelque essence pour conserver leur teint, ou bien pour en cacher les rides, qu’il avait depuis peu de temps travaillé à cela avec beaucoup de succès, puisqu’il y avait des femmes âgées de plus de soixante ans qui ne laissaient pas par son moyen de paraître avec des cheveux bruns, une peau unie et délicate, et enfin si jeunes qu’il faudrait avoir en main leur extrait baptistaire pour les croire plus vieilles que leurs enfants ; que cela faisait augmenter le nombre de leurs amants, et augmentait en même temps celui des sujets de l’enfer ; mais que malgré tous ses soins il courait risque de perdre son temps s’il y avait encore dans le monde deux hommes de l’humeur du chevalier Sancho, qui à tout moment disait pis que rage des femmes, et tâchait d’en dégoûter tout le monde ; que si cela était souffert, il n’avait qu’à laisser en enfer son panier plein de cornes, parce qu’il ne trouverait plus de femmes qui en pussent faire porter à leurs maris, n’y ayant plus aucun homme qui leur voulût aider à les attacher, qu’il avait employé un temps infini pour en faire qui fussent propres à tout le monde, qu’il y en avait de dorées pour les maris pauvres, et qui se changeaient sur leur tête en cornes d’abondance ; qu’il y en avait d’unies et simples pour ceux dont les femmes faisaient l’amour but à but ; qu’il y en avait de jaunes pour ceux qui épousaient des filles qui avaient déjà eu quelque intrigue ; de blanches pour ceux qui épousaient des veuves ; de noires pour ceux qui épousaient des fausses dévotes ; de diaphanes et transparentes pour ceux dont les femmes savaient cacher leur infidélité ; de vertes pour ceux qui épousaient des filles élevées dans un couvent ou dans une grande retenue ; et de rouges pour ceux dont les femmes payaient leurs amants, à qui d’ordinaire elles ne se contentaient pas de sacrifier la bourse et l’honneur, mais le sang même de leur époux ; que chaque couleur convenait parfaitement à la qualité d’un chacun ; qu’il y avait dans le monde assez de femmes de vertu qui rebutaient les hommes, sans que Sancho voulût mettre les hommes sur le pied de rebuter les femmes ; que c’était de quoi il demandait justice, et protestait en cas de déni de laisser toutes les femmes et les filles en garde à leur propre vertu, sans les tenter dorénavant par lui-même, et sans les faire tenter par d’autres, ni leur fournir les occasions d’être tentées.

18. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LV. Don Quichotte et Sancho vont à la caverne de Montésinos. Ce qu’ils y virent, et comment se fit le désenchantement de Dulcinée. »

A une vision si agréable Sancho revint à lui, et dit qu’on n’avait qu’à travailler, puisque la boutique était ouverte ; qu’il ne branlerait pas puisqu’il ne pouvait pas branler, et qu’il tâcherait de se taire.

19. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXVI. Suite de l’histoire de Silvie et de Sainville. »

Il remua pour cet effet tant de ressorts, et fit agir ses amis avec tant de vivacité, et Sainville lui-même, qui ne savait pas qu’il travaillait pour sa plus mortelle ennemie, que cette malheureuse sortit de prison environ six semaines après y être entrée.

20. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre LI. Le jaloux trompé »

Après cela Sotain lui avoua la maladie dont il était travaillé, et lui offrit toutes choses au monde pour avoir d’elle la ceinture qu’elle portait.

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