On sait prétexter un voyage à la campagne, ou une retraite dans un couvent. […] Tout aussitôt que j’avais été sorti de ce couvent, il avait demandé au portier si j’y allais quelquefois. […] Il s’était déjà emporté contre le couvent, ce fut bien pis quand il me vit. […] Je vous aime mieux là que dans un couvent, me dit-il, prenez garde seulement à qui vous vous jouez. […] Ecrivez à Mademoiselle de l’Épine que vous êtes dans un couvent : qu’elle le croie ou ne le croie pas, vous n’en serez pas pis.
Que si nous étions arrêtés, le moins qu’il pouvait lui en arriver, était d’être renfermée toute sa vie dans un couvent, et moi finir la mienne par la main d’un bourreau. […] Peu de jours après ses couches, qui arrivèrent au commencement de sa dix-neuvième année, elle entra dans un couvent, où elle resta trois ans entiers. […] Mademoiselle Fenouil dit devant eux, par manière de conversation, qu’elle n’était sortie de son couvent que le matin même, pour venir au-devant de lui : et que c’était Monsieur Du Val qui s’était donné la peine de choisir tous leurs domestiques. Car, poursuivit-elle en leur présence, vous n’étant point à Paris, je n’ai point voulu tenir de maison, et j’ai mieux aimé rester dans un couvent jusques à ce que vous fussiez de retour. […] Vous savez que nous avons été elle et moi pensionnaires dans le même couvent, et je vous avoue que sa mort me donne de l’horreur pour lui, et que je voudrais bien le regarder d’un autre œil, parce que d’ailleurs il me paraît un fort honnête homme.
La baronne arriva un moment après, et suivant le conseil qu’elles avaient tenu toutes quatre le soir précédent, ce fut elle qui me porta la parole ; elle me parla dans les termes les plus obligeants du monde, et sur ce que je lui dis que mon dessein était d’aller cacher ma honte et mon désespoir dans le fond d’un couvent, elle entreprit de m’en détourner, et y réussit. […] Je vais rester sans appui et sans secours ; ainsi pour ne pas voir dans le monde tant d’objets d’horreur, j’emporte mes pierreries et quelque argent, dans le dessein de me jeter dans un couvent inconnu à Deshayes, où je puisse pleurer à jamais mes malheurs et mes infidélités pour Sainville, qui en sont la seule source. Silvie ne finit son triste récit que les larmes aux yeux, et la marquise ne put refuser les siennes à l’état où elle la voyait ; elle la consola du mieux qu’elle put, et lui voyant l’esprit un peu plus tranquille, elle lui demanda quel couvent elle avait choisi. Silvie lui répondit qu’elle n’avait encore jeté les yeux sur aucun ; et pour lors la marquise lui offrit une retraite auprès d’une de ses sœurs abbesse d’un couvent fort éloigné de Paris. […] Silvie reçut cette nouvelle le jour même qu’elle arriva à ce couvent, et au lieu d’y entrer, elle reprit sur la main droite, et se rendit à Toulouse, où nous arrivâmes le lendemain.
Il la mit dans un couvent où elle est restée plus de dix-huit mois à demander pardon au ciel des désordres de sa vie, et à le prier de fléchir l’esprit de son mari, à qui elle écrivait très souvent. […] Justin le lui ayant promis, ils montèrent tous deux en carrosse pour aller au couvent où elle était. Cléon ne prit que le temps d’écrire à la Supérieure de ce couvent qu’ils partaient, et de quelle manière elle devait la faire sortir pour qu’elle vînt les trouver dans l’hôtellerie qu’il leur indiqua.
Elle choisit le couvent sur-le-champ : j’en eus de la joie : je lui en cherchai un. […] Nous allâmes ensemble à ce couvent où elle était morte. […] Il m’obligea de rester dans son couvent pendant quelque temps pour achever de me remettre l’esprit. […] Les murs, les grilles d’un couvent m’arracheront désormais aux occasions qui m’ont été si funestes ! […] Pourquoi s’ensevelir toute vive dans un couvent, puisque les portes lui en étaient ouvertes ?
. — Cela ne te doit pas étonner, ami Sancho, lui dit Don Quichotte, ils sont seuls dans leur couvent nourris, comme dit le proverbe, comme des moines, sans affaires qui les embarrassent, et sans souci pour le lendemain. — Ajoutez donc, Monsieur, interrompit Sancho, sans femmes qui les fassent enrager et sans enfants à nourrir. — Comme tu voudras, reprit Don Quichotte, mais leur esprit voulant être occupé, ils sont presque forcés de l’employer au premier objet qui se présente à leur imagination. — Et voilà justement ce qu’on ne devrait pas souffrir, dit Sancho, car ils ne doivent se mêler que de prier Dieu, et ne point tant s’embarrasser des affaires du monde, puisqu’ils y ont renoncé et qu’ils n’y sont nullement nécessaires, à ce que j’ai ouï dire par des docteurs de l’université d’Alcantara. […] demanda Sancho. — Vraiment oui, lui répondit Don Quichotte. — Tant pis, reprit Sancho ; car depuis ce temps-là elle s’est fourrée partout, et surtout dans les familles et les ménages ; cependant elle n’a pas si bien oublié le chemin des couvents, qu’elle ne le retrouve bien quand elle veut.
Sa tante lui avoua que croyant bien faire, et ignorant les sujets qu’elle avait de fuir Deshayes, c’était elle qui l’avait averti du chemin qu’elle prenait, et qu’elle lui avait écrit pendant qu’elle parlait à l’abbesse du couvent où elle avait voulu entrer, qu’enfin elle lui avait écrit de Toulouse même qu’elles partaient pour Madrid ; mais qu’elle ne s’en repentait point, puisqu’en cela elle n’avait fait que lui procurer le moyen de faire une fin plus belle que celle que ses actions pouvaient lui attirer.
Et vous, Monsieur, poursuivit-elle, voulez-vous aussi vous jeter dans un couvent ? […] Que le désespoir en succédait ; et qu’enfin on regardait sa clôture et son couvent comme sa prison, ou plutôt comme un enfer, par l’impossibilité où l’on était d’en sortir. […] Mais quatre mois après être guéri, il fut au bout de ses conjectures, lorsqu’il reçut la lettre qu’elle lui écrivait de son couvent. […] La chasteté du couvent ne lui aurait fait aucune peine à garder. […] La justice les poursuivait : et dans le temps qu’ils cherchaient à s’échapper, ils aperçurent au clair de lune ces deux pauvres capucins qui tâchaient de regagner leur couvent.
Les moines ne sortaient point de leur couvent pour courir parmi le monde, et s’y mêler de mille choses qui ne les regardent pas, surtout de mariages et de procès.
Les vers de Dupuis mourant ; les lettres de sa fille ; celles de Madame de Terny, et celles de Silvie, ces deux dernières dans un couvent, ne sont point de ma façon, et sont en effet des gens dont je veux parler.
Il la méprisa sur sa seule pauvreté ; elle lui intenta procès au Parlement, et sans qu’elle fût accusée de mauvaise conduite, il eut arrêt qui la condamna à entrer dans un couvent ; elle s’y mit d’elle-même. […] Leurs richesses par tout le monde chrétien en est une preuve, et la France ne périra jamais que parce que les gens de couvent en posséderont toutes les richesses et les fonds. […] Nos rois ont accordés à plusieurs couvents une certaine quantité de vin pour leur subsistance exempte de tous droits ; ils le vendent en gros ou en détail même à la porte du Louvre. […] Qu’ils puissent sortir de leur couvent et se marier dans le monde, ou y vivre dans le célibat à leur choix et quand ils voudront ; leur ferveur en sera d’autant plus grande qu’elle sera toujours volontaire, et qu’ils ne regarderont pas leur couvent comme leur prison. […] Je lui dis que sa maîtresse était tombée malade de rage d’être abandonnée, et qu’elle voulait se mettre dans un couvent.
Cela dura très longtemps, & jusqu’à ce que M. de La Beaume le Blanc, oncle de Mlle de La Vallière, évêque de Nantes, fît ôter le bon saint du couvent, au très grand regret & préjudice des bons pères, qui commençaient à le vendre en détail. […] Elle sortit peu après : il la suivit ; & n’ayant point entendu la messe, il entra dans le même couvent où il l’avait vu[e] entrer. […] Il apprit de lui que le désespoir de cette infâme avait été inexprimable à la vue du déménagement de sa maison, où elle avait passé la nuit sur le carreau ; que qui que ce soit d’honnêtes gens n’avait voulu ni la recevoir ni entretenir commerce avec elle ; qu’elle avait nettement refusé d entrer dans un couvent, où ses parents à lui s’étaient offert de l’entretenir pour sauver leur nom de l’infamie où elle le précipitait ; qu’ils avaient voulu agir d’autorité, & par assemblée de parents ; mais qu’ils n’avaient pas pu réussir, parce que, le mari ne s’étant pas plaint, ils n’avaient aucun droit de le faire, & qu’il leur en avait coûté des dommages & intérêts ; que sa beauté lui avait suscité des protecteurs, & qu’elle était actuellement publiquement entretenue par un homme tellement élevé qu’il doutait qu’il osât lui-même la redemander quand il serait assez fou & assez ridicule pour vouloir la reprendre & lui pardonner, après l’éclat que son affaire avait lait dans tout Paris.
Un diable de si bonne mine attira l’attention de nos deux chevaliers, et Pluton lui ayant permis de parler, il commença par remontrer toutes les peines qu’il se donnait pour rendre les femmes belles et attirantes, qu’il inventait tous les jours quelque pommade et quelque essence pour conserver leur teint, ou bien pour en cacher les rides, qu’il avait depuis peu de temps travaillé à cela avec beaucoup de succès, puisqu’il y avait des femmes âgées de plus de soixante ans qui ne laissaient pas par son moyen de paraître avec des cheveux bruns, une peau unie et délicate, et enfin si jeunes qu’il faudrait avoir en main leur extrait baptistaire pour les croire plus vieilles que leurs enfants ; que cela faisait augmenter le nombre de leurs amants, et augmentait en même temps celui des sujets de l’enfer ; mais que malgré tous ses soins il courait risque de perdre son temps s’il y avait encore dans le monde deux hommes de l’humeur du chevalier Sancho, qui à tout moment disait pis que rage des femmes, et tâchait d’en dégoûter tout le monde ; que si cela était souffert, il n’avait qu’à laisser en enfer son panier plein de cornes, parce qu’il ne trouverait plus de femmes qui en pussent faire porter à leurs maris, n’y ayant plus aucun homme qui leur voulût aider à les attacher, qu’il avait employé un temps infini pour en faire qui fussent propres à tout le monde, qu’il y en avait de dorées pour les maris pauvres, et qui se changeaient sur leur tête en cornes d’abondance ; qu’il y en avait d’unies et simples pour ceux dont les femmes faisaient l’amour but à but ; qu’il y en avait de jaunes pour ceux qui épousaient des filles qui avaient déjà eu quelque intrigue ; de blanches pour ceux qui épousaient des veuves ; de noires pour ceux qui épousaient des fausses dévotes ; de diaphanes et transparentes pour ceux dont les femmes savaient cacher leur infidélité ; de vertes pour ceux qui épousaient des filles élevées dans un couvent ou dans une grande retenue ; et de rouges pour ceux dont les femmes payaient leurs amants, à qui d’ordinaire elles ne se contentaient pas de sacrifier la bourse et l’honneur, mais le sang même de leur époux ; que chaque couleur convenait parfaitement à la qualité d’un chacun ; qu’il y avait dans le monde assez de femmes de vertu qui rebutaient les hommes, sans que Sancho voulût mettre les hommes sur le pied de rebuter les femmes ; que c’était de quoi il demandait justice, et protestait en cas de déni de laisser toutes les femmes et les filles en garde à leur propre vertu, sans les tenter dorénavant par lui-même, et sans les faire tenter par d’autres, ni leur fournir les occasions d’être tentées.
Ils jugent qu’une femme infidèle est digne de mort, et le plus souvent ce sont eux-mêmes qui en sont la partie, le juge et le bourreau ; ils ne leur font aucune grâce, et la seule qu’elles puissent trouver, c’est une retraite dans un couvent lorsqu’elles peuvent s’y jeter, ou bien dans un autre asile où leurs maris ne peuvent porter ni leur vengeance ni leurs fureurs.
Angélique y resta six à sept ans ; et Mademoiselle Dupuis étant morte, son mari voulut mettre Angélique dans le couvent où était votre commère ; mais dans ce moment une des bonnes amies de la défunte qui connaissait Angélique, la demanda à Monsieur Dupuis pour être auprès de sa fille qu’elle allait mettre fille d’honneur auprès de Madame la princesse de Cologny. […] Voilà le fondement de la fortune d’Angélique, qui au lieu d’aller dans un couvent avec votre commère, entra au service de Mademoiselle de Vougy, à peu près de son âge, laquelle Mademoiselle de Vougy fut reçue fille d’honneur de la princesse de Cologny deux ou trois jours après.
Pour le cavalier, il suivit les pas de Célénie qui fuyait hors du château sans savoir où ; il la conduisit dans un couvent où il la laissa en sûreté, et se retira à sa garnison.
La mort de sa mère ne la fit point sortir du couvent ; Dupuis ne voulait point être chargé d’une fille de dix-sept à dix-huit ans.
[mars] Calme tout plat, messe de couvent, bon déjeuner, bon vin, bon appétit. […] Il est inutile de nous prêcher l’obéissance qui se pratique dans les couvents, elle n’est pas plus grande que celle qui s’observe à la mer, nos matelots ont eux-mêmes au premier commandement mis la hache dans leurs coffres.
Ainsi, beau temps, bon vent, messe de couvent, bon et ample déjeuner, et l’esprit content.