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2. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur de Jussy, et de Mademoiselle Fenouil. »

Je chantai ensuite, elle me parut satisfaite, et me pria de lier avec elle un commerce pour nous donner l’un à l’autre tous les airs nouveaux que nous pourrions apprendre. Je liai ce commerce, et sous ce prétexte il n’y avait point de jours que je n’allasse la voir. […] Je ne crois pas qu’il y ait au monde un plaisir plus grand que celui d’un pareil commerce. […] Je savais bien que je n’offenserais point Mademoiselle Fenouil, en montrant qu’elle seule avait fait toutes les avances de notre commerce. […] Le bruit de notre aventure était assoupi, et notre commerce de lettres n’était point soupçonné.

3. (1721) Mémoires

Cependant les espèces étaient fabriquées, mais ne paraissaient pas dans le commerce. […] Une affaire qui regardait le commerce m’avait obligé d’aller chez Monsieur Amelot, qui en était intendant. […] Je montrais ce qu’il fallait y porter pour leur nécessaire et le commerce. […] Leur dureté a obligé ces gens d’entretenir un commerce sourd par la rivière de S[ain] t-Jean avec leurs anciens correspondants. […] Que pour que cela fût fallait leur permettre le commerce de lettres avec qui bon leur semblerait, mais non pas de parler à personne.

4. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXVI. Suite de l’histoire de Silvie et de Sainville. »

Elle m’avoua avec une sincérité effrontée tout ce qu’elle avait fait avec Deshayes avant mon mariage, et j’appris qu’ils avaient ensemble un commerce criminel depuis longtemps. […] Nous nous étions promis de nous épouser ; mais comme il ne me cache rien de toutes ses affaires, et qu’il sait toutes les miennes, nous nous sommes rendus notre parole sans cesser notre commerce. […] Je redoublai son chagrin en la lui faisant voir, et il me promit dix mille écus si je pouvais venir à bout de rompre votre commerce, et de vous mettre entre ses bras. […] Tout le conseil qu’elle me donna ce fut de n’avoir jamais de commerce avec Deshayes, et de ne rien dire de ses actions à personne, pas même à mes tantes, dont elle appréhendait l’indiscrétion. […] Deshayes qui revint à Paris trois ou quatre jours après la mort de la baronne, vint m’y trouver ; mais ayant fortement résolu de n’avoir jamais de commerce avec un si méchant homme, je refusai non seulement de retourner avec lui, mais même de lui parler et de le voir.

5. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Dupuis, et de Madame de Londé. »

Mon commerce avec elle dura plus de deux ans. […] Enfin notre commerce fut rompu parce qu’elle s’éloigna. […] Votre cœur est à moi, le mien est à vous : mais épargnons-nous les peines de cacher notre commerce et notre tendresse. […] J’avais fait le comédien, comme vous avez vu, j’étais encore tout rempli du commerce que j’avais eu avec ma veuve, qui ne faisait que de finir. […] Ce petit commerce dura environ quatre mois, sans que Madame de Londé y prît garde.

6. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LIII. Belle morale du seigneur Don Quichotte. »

Et si c’est là la raison pour laquelle ils ne veulent pas que leurs femmes aient commerce avec d’autres qu’avec eux, pourquoi font-ils leur possible pour avoir commerce avec d’autres femmes que les leurs ? […] Monsieur le licencié, lui dit brusquement Sancho ; il ne faut pas qu’un savetier passe sa semelle ; vous ne devriez pas avoir assez de commerce avec les femmes pour savoir si elles sont bonnes ou méchantes.

7. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Frans et de Silvie. »

Cela nous désespère, et Silvie est sur le point de rompre tout commerce avec vous. […] Voilà ce qu’il s’attira par ses sottises en voulant pénétrer un commerce qui ne lui plaisait pas. […] Cet homme vous est connu, et à peine me souvenais-je de l’avoir vu lorsque je suis entrée en commerce avec lui. […] Nos lettres entretiendront notre commerce. […] Le commerce que nous avons eu ensemble était trop criminel pour pouvoir durer.

8. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « ChapitreLII. Le mari prudent »

Justin le crut, ou fit semblant de le croire, et sans se hausser ni se baisser, il n’en fit pas plus mauvais visage à sa femme, et se contenta de la prier de n’entretenir plus de commerce avec Verville, et de cesser de le voir. […] Verville s’était éloigné, et elle paraissait n’avoir plus de commerce avec lui ; mais son époux n’en fut pas plus indulgent, et soutint plus de six mois son rôle d’époux implacable et sans retour.

9. (1690) Journal d’un voyage fait aux Indes Orientales (tome 1)

Qu’il voudrait bien savoir où il avait appris que la Compagnie prêtât ses vaisseaux pour faire un commerce contraire au sien. […] J’ose le dire, instruit par ma malheureuse expérience : toutes les compagnies et les colonies françaises périront, à moins que le roi n’abandonne absolument le commerce aux marchands. Les Compagnies en seront plus respectées, le commerce fleurira plus que jamais, le royaume s’enrichira davantage, et le service en sera fait avec plus d’exactitude. […] Ce prince prévoyait que ce commerce de mer ferait un jour la richesse de ses États, et leur apporterait incomparablement plus de lustre et de commodités que celui de terre ne pourrait faire. […] Ce sage duc ne se mêla jamais du commerce que pour y maintenir la paix et l’union, et surtout la bonne foi.

10. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXIII. Comment on a découvert ces nouvelles aventures qu’on donne au public. »

Ses héritiers, gens plus attachés au commerce qu’à toute autre chose, songèrent à recueillir sa succession, et traitèrent les papiers qui regardaient les héritiers de la Manche, avec le plus grand mépris du monde.

11. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLIV. Ce qui se passa dans le château après cette expédition. »

Le duc de Médoc, qui avait un très grand fond de probité et d’honneur, écouta tout ce qu’on lui dit avec une patience admirable, et sans répondre un seul mot ; mais après qu’on eut achevé de lui dire tout ce qui se pouvait dire sur cette matière, il prit la parole, et après avoir remercié toute la compagnie en général du soin que chacun en particulier avait témoigné pour sa personne, il ajouta que s’agissant de rendre service au comte de Valerio, et de sauver l’honneur d’une des meilleures maisons d’Espagne, il n’aurait pas eu l’esprit en repos si lui-même n’y avait été ; que de plus, chacun se faisait dans le monde un point d’honneur et de probité selon son humeur ; qu’il avouait que la recherche qu’on faisait de gens qu’on destinait au gibet, offrait à l’esprit quelque chose de bas et de rebutant, qu’ainsi il ne blâmait point les Français de ne s’y pas commettre, parce qu’ils croyaient que cela était indigne d’un grand cœur ; mais que pour lui il était d’un autre sentiment et qu’il ne croyait pas qu’il fût plus indigne d’un prince de faire la guerre à des voleurs et à des bandits qui désolaient toute une province et ses propres compatriotes, que de la faire à des étrangers ; qu’il croyait même que c’était plus utilement servir sa conscience et le public dans une guerre de cette nature, que dans une guerre réglée, parce que les ennemis qu’on combat dans celle-ci, ne sont pas des ennemis particuliers ni domestiques, puisqu’on peut s’en défaire par un traité de paix ; mais que les autres sont des ennemis d’autant plus cruels, qu’ils ne sont retenus par aucune digue ; de plus que la guerre avait ses lois inconnues aux scélérats, et que les ennemis qu’on combattait dans une guerre de prince à prince, étaient presque toujours des ennemis contraints par la volonté et par l’ambition de leur souverain, avec qui la vie était sauve, ou du moins ne courait pas tant de risque, qu’avec les autres, qui non seulement n’épargnaient personne, mais de qui même leurs propres amis et les gens de leur connaissance avaient plus à craindre que des étrangers ; qu’enfin dans une guerre ouverte on était en état d’attaquer et de se défendre, et que l’on n’était jamais surpris qu’on ne dût s’attendre à l’être ; mais que les voleurs de grands chemins étaient des gens qui mettaient leur sûreté dans les surprises qu’ils faisaient aux gens qui ne se défiaient nullement d’eux ; et qu’en un mot c’était des ennemis d’autant plus dangereux qu’ils empêchaient le commerce et la sûreté, et qu’il n’y avait avec eux ni paix ni trêve à espérer que par leur mort ; enfin des gens universellement regardés avec exécration ; ce qui était si vrai, qu’en France même, où les gens de distinction tenaient cette chasse si indigne d’eux, les bandits et les voleurs de grand chemin étaient punis du plus long et du plus rude des supplices, et privés même de la sépulture.

12. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXVIII. De l’arrivée du duc de Médoc, et de la mort touchante de Deshayes. »

Il parla fort longtemps pour un homme aussi bas qu’il paraissait être ; il avoua toutes les fourberies qu’il avait faites à Silvie et à Sainville, et leur en demanda pardon, aussi bien qu’à la tante de Silvie, qu’il pria d’obtenir son pardon de ses deux autres soeurs, qu’il avait trompées les premières ; il confessa que la baronne n’avait rien dit contre elles en leur présence dont il ne fût l’inventeur, et non pas Sainville, qui n’avait jamais parlé qu’avec vénération de Silvie et de sa famille ; il avoua son commerce criminel avec cette femme, et fit entendre en termes obscurs qu’il l’avait empoisonnée.

13. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur de Terny, et de Mademoiselle de Bernay. »

Notre commerce est contre ses intérêts, peut-être suis-je folle pour croire qu’il y voudra prêter les mains ; cependant il est honnête homme, et je compte sur son amitié. […] On avait découvert qui était la religieuse qui facilitait notre commerce, on l’avait mise dans une chambre particulière. […] On la connaissait pour un esprit ferme et entier dans ses volontés : on lui donna cet argent d’autant plus librement, qu’il n’y avait plus que trois semaines jusques au jour de l’échéance de ses vœux, et qu’on ne croyait pas qu’en si peu de temps je pusse recevoir de ses nouvelles et [y répondre, après toutes] les précautions qu’on avait prises pour rompre tout commerce entre elle et moi ; et en effet peu s’en fallut qu’elle ne fût la dupe du temps.

14. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LVII. Du repas magnifique où se trouva Don Quichotte, et du beau et long discours qu’il y tint. »

Le laboureur travaillait tranquillement, et nourrissait en même temps les peuples de son pays et les étrangers, en mangeant avec eux le pain qu’il recueillait ; le vigneron buvait une partie du vin dont il avait façonné la vigne, et du reste qu’il communiquait aux autres, en retirait sa subsistance ; le commerce fleurissait et rapportait des pays éloignés de quoi enrichir un peuple, qui ayant dans le sien surabondamment de tout ce qui est nécessaire à la vie, en faisait part à ces mêmes pays en échange de leurs trésors ; l’artisan y avait part en y envoyant les ouvrages qu’il avait travaillés de ses mains, et chacun vivait dans l’opulence, parce que chacun vivait dans l’innocence.

15. (1713) Les illustres Françaises « Préface. »

Mon roman et mes histoires, comme on voudra les appeler, tendent à une morale plus naturelle, et plus chrétienne, puisque par des faits certains, on y voit établie une partie du commerce de la vie.

16. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre LI. Le jaloux trompé »

Il n’avait garde de soupçonner, que sa belle-mère voulût lui jouer un tour, elle qui avait toujours refusé de retourner chez lui, quoiqu’il l’en eût plusieurs fois priée et qu’il continuât d’aller la voir à son ordinaire ; au contraire elle lui avait toujours témoigné qu’elle ne voulait jamais voir une fille qui avait traité son père avec tant d’indignité, et qui se ressentait si peu de son éducation, et elle avait si bien dissimulé ses vues, que Sotain qui croyait que tout commerce était absolument ruiné entre son beau-père, sa belle-mère et sa femme, s’applaudissait d’avoir si bien réussi, et d’avoir fait en sorte que sa femme ne vît plus personne et ne parlât plus à d’autre homme qu’à lui. […] Julia ne lui dit rien que d’avantageux, et l’assura que depuis qu’il était parti elle ne l’avait point quittée de vue, qu’elle avait tous les soirs fermé leur porte en dedans aux verrous et à double tour, qu’elle en avait ôté la clef, qu’elle n’avait ni écrit, ni parlé à qui que ce fût de dehors, et en un mot, qu’elle ne s’était point aperçue qu’elle eût aucun commerce avec personne ; mais qu’elle ne savait point aussi par quel endroit elle avait pu mériter sa haine, d’autant moins qu’elle avait fait son possible pour s’en faire aimer ; que tout ce qu’elle en pouvait croire était que son assiduité commençait à lui déplaire.

17. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Prez, et de Mademoiselle de l’Épine. »

Nous y jouions très petit jeu, et seulement pour le commerce, et pour avoir prétexte d’y aller tous les soirs. […] Il faut bien, dit-elle, qu’il y ait quelque chose de plus fort qu’eux, puisque je ne me sens plus devant vous dans la même résolution que j’avais prise dès avant hier au soir, et qui m’a amenée : je ne voulais pas rompre commerce avec vous, puisque je n’en ai eu aucun ; mais je voulais vous prier de ne point songer à en lier, et vous dire que vous m’êtes trop indifférent pour vous regarder autrement que mon devoir me l’ordonne ; mais… Elle s’arrêta là les yeux tout mouillés. […] Je crois, comme je vous l’ai dit, que le commerce est innocent, mais le monde en parle, et cela doit vous obliger à le rompre. […] Il l’a fait ; car de quelque manière que son père s’y soit pris pendant sa vie, il n’a jamais pu l’obliger à se marier ; et à présent qu’il est libre, et revêtu d’une des plus belles charges de la robe, la manière dont il vit prouve assez qu’il a rompu tout commerce avec le sexe, et qu’il n’a en tête que sa vengeance.

18. (1691) Journal du voyage des Indes orientales (à monsieur Raymond)

Cordier par lequel nous avons appris que l’endroit où nous sommes mouillés à présent, et où il est établi, se nomme Gigeripatan ; que c’est un nouvel établissement fait par Monsieur Martin directeur général du commerce de la Compagnie dans les Indes ; et qu’il n’y avait plus que seize lieues d’ici à Pondichéry. […] Par toute l’Europe, ce sont les femmes qui sont marchandes en gros de filles faciles ; ici ce sont les hommes qui font cet infâme commerce, et il n’y a aucun d’eux qui pour une roupie ne prostitue sa fille, sa femme ou sa sœur, qui de leur côté se donnent très volontiers aux blancs ou Européens. […] La guerre d’Europe empêche la Compagnie française de faire à présent aucun négoce par mer, parce qu’elle n’est pas si forte dans les Indes que les autres nations à beaucoup près ; elle ne commerce que par terre ou sous pavillon et passeport portugais. […] Ils voudraient bien se faire pièce les uns aux autres et ne manquent pas de bonne volonté, mais s’ils en venaient à quelque excès ils ne s’en trouveraient pas bien, car outre que le Grand Mogol donnerait congé à celle des nations qui aurait tort, son commerce serait interrompu sur le reste des terres qui dépendent de ce prince, lequel obligerait les infracteurs de la paix de restituer à ceux qui auraient été vexés le centuple de ce qu’on leur aurait pris, ce qui est déjà arrivé ; étant son intention que les Européens ne venant chez lui que pour le commerce, ils observent exactement entre eux la paix et la tranquillité que demande le négoce sans se faire aucun tort les uns aux autres par voie de fait. […] Il est constant que nous avons jeté partout la terreur et l’épouvante et que si nous restions deux ans aux Indes en guerre, nous ruinerions absolument le commerce des Anglais et des Hollandais et les perdrions tous de réputation.

19. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Ronais, et de Mademoiselle Dupuis. »

Il y avait longtemps que ce commerce durait sans éclat, et sans que qui que ce soit le soupçonnât, mais enfin il fut découvert. […] La véritable vertu d’une fille consiste à être tentée et à ne pas succomber à la tentation ; et c’est ce qui fait que nos Françaises, qui conservent leur chasteté, sont mille fois plus louables que les femmes des autres nations que je viens de nommer, parce qu’elles sont toujours dans l’état de tentation par le commerce du monde, et qu’elles y résistent, au lieu que les autres ne doivent leur sagesse qu’aux murs qui les environnent. […] Ce fut à quoi je tâchai de la faire consentir ; mais j’eus beau lui faire remarquer les distinctions que son père avait pour moi, et sa tendresse pour elle, qui nous étaient de sûrs garants de son consentement, si notre commerce éclatait d’une manière ou d’autre ; et qu’il consentirait à notre mariage avec facilité, quand il n’y aurait plus pour lui d’autre parti à prendre, et qu’il verrait que nous aurions pris le nôtre ; toute ma rhétorique fut inutile.

20. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur de Contamine, et d’Angélique. »

Mais sachez que si vous ne me promettez pas d’y venir, et si vous ne venez pas en effet, je romprai tout commerce avec vous.

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