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2. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LVII. Du repas magnifique où se trouva Don Quichotte, et du beau et long discours qu’il y tint. »

Ils virent à leurs yeux sortir de terre une table parfaitement bien couverte, et un buffet fort riche, dont les nappes traînaient plus bas que le plancher. […] Il n’en est pas de même aujourd’hui, où l’on saute de l’un à l’autre uniquement parce que celui que l’on prend est plus riche que celui que l’on quitte ; cela aurait été regardé comme un homme qui aurait répudié une femme légitime à cause de sa pauvreté, pour s’attacher à une riche concubine, et vivre avec elle dans un adultère perpétuel.

3. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur de Jussy, et de Mademoiselle Fenouil. »

Il était puissamment riche, et d’une famille fort au-dessus de la mienne. […] Elle était fille unique et très riche. […] Ma famille m’avait trouvé un fort bon parti : c’était une fille de l’âge de Mademoiselle Fenouil, fort belle, bien faite et riche. […] Son mari est mort enfin, il y a près de deux ans, et l’a laissée veuve très riche, tant de son bien à elle, que de ses bienfaits à lui. […] Son bien n’était pas ce qui attirait le plus le cavalier qui la recherchait ; quoiqu’elle soit très riche, il est constant qu’il pouvait trouver mieux qu’elle.

4. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LX. De l’aventure qui arriva au malheureux Sancho peu de temps après qu’il fut hors de chez le duc de Médoc, et de plusieurs autres choses qui ne sont pas de grande importance. »

. — Est-il riche, Madame ? […] Il vaut mieux un gendre pauvre qui sache parler, qu’un riche qui ne sache qu’avaler.

5. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « ChapitreLII. Le mari prudent »

Le mari prudent Histoire Cléon fut un des premiers d’une des plus riches provinces de France ; son bien égalait sa naissance, et ses emplois étaient dignes de l’un et de l’autre. […] Il avait épousé une fille fort riche qui mourut trois ans après son mariage, et ne lui laissa qu’une petite fille que je nommerai Silvie. […] Un homme de qualité entreprit de lui plaire, et y réussit ; mais comme il était d’une Maison que Cléon n’aimait pas, ou plutôt parce qu’il n’avait pas un bien égal à celui de Silvie, on ne lui conseilla pas d’en faire la demande de crainte d’être refusé, comme le fut un autre de sa famille et de son nom, quoiqu’il fût plus riche et plus établi qu’il n’était.

6. (1721) Mémoires

Elle était riche, triomphante, puissante, respectée et crainte de ses voisins, arbitre de presque toute l’Europe. […] La France était riche, qui que ce soit n’en peut douter. […] Ils tiennent pour une maxime constante qu’une communauté n’est jamais riche, quand le procureur est honnête homme, et qu’au contraire il faut qu’il en soit l’âme damnée. […] Il semble qu’il nous suffit que les étrangers aient inventé les moyens de se rendre riches et heureux pour que ces mêmes moyens nous paraissent indignes d’être pratiqués. […] Mais comme riche maltôtier.

7. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LIX. De ce qui se passa chez le duc de Médoc après le départ de Dulcinée, et comment Sancho reçut sa femme que la duchesse fit venir au château. »

Tenez, Monsieur le curé, poursuivit-il, nous sommes riches Monseigneur Don Quichotte et moi, avec cette différence que ses richesses viennent de l’enfer et ne lui ont presque rien coûté, et que les miennes me coûtent bonne… Dieu vous sauve de la main des diables, Monsieur le curé ; je sais ce qu’en vaut l’aune ; mais n’importe, le mal passé réjouit quand on en a tiré du profit. […] Eh bien, Madame, me voilà venue, dit-elle à la duchesse ; je vous aurais apporté un présent si le gland avait été mûr, mais la saison n’est pas assez avancée : car à tous seigneurs tous honneurs. — Je vous en rends grâces, répondit la duchesse en riant ; Monsieur le duc vous a envoyé chercher, poursuivit-elle, pour participer à la fortune du seigneur Sancho qui est à présent fort riche. […] Vous m’avez dit qu’il est riche, à la bonne heure ; mais dites-moi donc aussi où il est afin que j’aille l’embrasser. — Vous le verrez bientôt, répondit la duchesse.

8. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Ronais, et de Mademoiselle Dupuis. »

Il avait fait des voyages fort éloignés, dont il n’était pas revenu plus riche. […] Comme il avait joué beau jeu on le prit pour un homme très riche, du moins ses manières le disaient. […] Elle ne me donna le sien que le jour que je partis ; il était bien plus galant, et bien plus riche que le mien. […] Ce présent était très riche, et le peintre et le joaillier qui avaient travaillé au mien, auxquels je le montrai, me dirent que tout y était achevé, et que la boîte et le portrait valaient au moins deux cents louis. […] Il avertit cette fille, qui se trouva fort embarrassée, voyant bien qu’on lui ferait de terribles affaires, si malgré des gens infiniment plus riches qu’elle, et bien plus puissants, elle s’obstinait à vouloir m’épouser malgré moi.

9. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLV. Pourquoi la maîtresse d’une hôtellerie voisine du château venait souvent demander des nouvelles de Sainville et de Silvie. »

Il s’était déclaré à l’hôtesse, à qui il avait donné de l’argent, non pas en valet, mais en homme de qualité très riche. […] Elle avait en effet écrit au vice-roi, dont elle était sœur ; et comme ils s’étaient toujours parfaitement aimés, elle ne doutait pas qu’il ne fît en sa faveur tout ce qu’il pourrait faire pour le marquis, puisque outre la tendresse de frère, il était de son intérêt de ménager une sœur qui était extrêmement riche, et qui n’avait point d’enfants ; aussi fit-il tout ce qui dépendait de lui, et à la réception de cette lettre le marquis eut tout lieu de se louer de sa générosité, et n’eut plus besoin du crédit du prince de Melphe.

10. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur de Contamine, et d’Angélique. »

Il est fils d’un homme de robe extrêmement riche de lui-même, et qui outre cela, avait gagné des biens immenses dans des emplois très considérables qu’il avait eus pour l’État, non pas dans les partis, ses biens, quoique très grands, viennent par des voies légitimes, c’est-à-dire par succession. […] Avec le bien qu’il avait de son côté, il lui en vint encore d’autre, par son mariage avec la fille d’un partisan puissamment riche, duquel elle est restée seule héritière ; ses frères et sœurs étant morts avant père et mère, et après le mariage avec le père de notre héros, c’est à présent la belle-mère d’Angélique. […] J’aime mieux être toute ma vie pauvre, que de devenir riche par un moyen blâmable. […] Vous n’êtes pas le seul qui m’ayez offert votre secours, d’autres en ont fait autant ; mais mon confesseur et mon sang, m’ont toujours dit, que la pauvreté n’était point un vice, et que devant Dieu et devant les hommes, une fille pauvre et sage, est plus estimable et mieux reçue, qu’une riche libertine. […] Son cabinet seul et ses pierreries valaient un des plus riches mariages.

11. (1691) Journal d’un voyage fait aux Indes Orientales (tome 2)

Il y a des banians, ou marchands, tellement riches qu’ils ne renferment ni leur or, ni leur argent : ils le tiennent en monceau & en tas, comme nous le blé ; ne le comptent point, & se contentent de le peser. […] Roi, à présent riche de plus de deux millions. […] M.Roi, ayant seul connaissance des affaires de son bon maître, a été assez heureux pour épouser sa veuve, jeune, belle & riche, & elle de sa part a été & est encore fort heureuse d’avoir fait la fortune d’un parfaitement honnête homme, qui ne lui a jamais donné lieu de se repentir de l’avoir préféré, quoiqu’il n’eût rien, à plusieurs autres fort riches, mais qui ne le valaient pas. […] C’est que le Sauveur était venu pour tout le monde, sans acception de qualité ; à que les apôtres d’aujourd’hui ne sont venus, ou du moins semblent n’être venus, que pour les riches, & négligent de suivre son exemple, quoiqu’il le leur ait expressément commandé. […] Ils ne s’abaissent point à la conversation, ni par conséquent à la conversion du peuple ; c’est un objet trop bas & trop vil pour mériter leurs soins ; ils ne couchent en joue que les gros seigneurs & les riches veuves.

12. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Prez, et de Mademoiselle de l’Épine. »

Il était italien d’origine, de bonne maison, mais peu riche. […] Le trésor n’en eût pas été beaucoup plus riche ; nous avions tous nos vues qui ne nous permettaient pas de fausser compagnie. […] Nous ouvrîmes notre trésor à la Saint-Martin, et quoique nous eussions joué fort petit jeu, il ne laissa pas d’être assez riche pour nous divertir parfaitement bien, et la compagnie étant choisie, on passa une soirée la plus agréable que j’aie passée de ma vie : nous n’avions pourtant pas tout dépensé. […] Que j’aimais avec passion une fille que mon père ne consentirait jamais que j’épousasse, parce qu’elle n’était pas riche, quoique de fort bonne maison. […] Elle est belle, bien faite, très vertueuse, d’un âge qui vous convient, n’ayant au plus que vingt-cinq à vingt-six ans ; elle est riche, tant du côté de père et mère dont elle est unique à présent, que des bienfaits de son défunt mari, et par les successions de ses frères et sœurs, et d’un oncle et d’une tante, et de plus elle vous aime.

13. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur de Terny, et de Mademoiselle de Bernay. »

Il s’appelait de Bernay, et était fils d’un homme puissamment riche, voilà sa sœur, poursuivit-il, en montrant sa femme. […] Je suis, grâce à Dieu, assez riche pour elle et pour moi, et je dois l’être encore un jour davantage : ainsi je vous jure dès à présent de ne jamais vous faire de peine de ce côté-là, et de vous laisser la possession tranquille de tout le bien, y en eût-il vingt fois plus. […] J’espérai que Monsieur de Bernay frappé d’un exemple si récent et si funeste, ne contraindrait plus ni Clémence, ni sa sœur, qui étaient devenues deux riches héritières.

14. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Frans et de Silvie. »

Je suis l’aîné d’une des meilleures maisons d’ici autour, et pourtant moins riche qu’aucun de mes parents : parce que mon père avait suivi le parti de l’épée, où l’on ne s’enrichit pas, et qu’au contraire ses deux frères cadets, ont pris celui des finances et des partis, où la fortune est toujours plus ample, et plus avantageuse pour les richesses. […] Elle était persuadée qu’il n’y avait rien tel que d’être riche ; et comme l’ambition ne l’avait point quittée, elle portait fort impatiemment, l’air triomphant et le faste de ses deux belles-sœurs, qui n’étaient que des filles de marchand, qui le portaient incomparablement plus beau qu’elle, qui du vivant de mon père, les avait regardées du haut en bas. […] On lui disait que le mariage de Silvie et de moi leur paraissait si certain, après ces précautions, que la Morin n’avait pu s’empêcher de dire à une femme qui avait demeuré avec elle chez Madame de Cranves, et qu’elle croyait de ses amies, que Silvie allait épouser un jeune homme fort riche et de bonne famille, qui faisait sa fortune pour sa beauté : on nommait encore cette femme, et on indiquait sa maison. […] Que malgré tout cela, elle ne laissait pas de trouver un bon parti d’un jeune homme puissamment riche qui dépendait de lui, n’ayant plus que sa mère qui s’était mise dans la dévotion. […] Mon mariage aurait couvert sa naissance, et ce bien en argent comptant seul, passait mes espérances, outre ses pierreries et ses meubles parfaitement beaux et très riches ; mais non, pour me témoigner qu’elle n’aimait que moi, qu’elle ne comptait que sur moi, et que sans moi tout lui était indifférent ; elle se dépouille de tout en ma faveur ; elle m’oblige de prendre tout malgré moi ; et se faisant marier séparée de biens, elle se met en ma faveur dans la nécessité absolue de passer dans un convent le reste de ses jours après ma mort.

15. (1713) Les illustres Françaises « Les Illustres Françaises. Histoires Véritables. »

Il se fit prendre la mesure, et lui laissa de l’argent pour lui faire un habit à la mode et riche pour le lendemain, et un autre à son valet, après quoi il sortit en disant au conseiller qu’il était au désespoir de le quitter si tôt ; car, ajouta-t-il, outre le plaisir que j’ai d’être avec vous, ce que vous m’avez dit de Gallouin me donne une envie de m’instruire de tout ce qui le regarde, que vous ne pouvez pas comprendre, parce que vous en ignorez le sujet, que je vous apprendrai moi-même.

16. (1691) Journal du voyage des Indes orientales (à monsieur Raymond)

Le bassin s’est trouvé riche de vingt-cinq écus et de deux barils d’eau-de-vie, outre le baptême du navire qui n’était jamais venu sous la Ligne. […] Dieu nous les fasse tomber entre les mains : Irus erit subito, qui modo Croesus erat Nous rendrons pauvre comme un esclave, celui qui, peu de temps auparavant était riche comme Crésus. […] Il y a un marchand aux Iles de l’Amérique, nommé Monsieur Roy qui est présentement riche de plus d’un million, lequel a autrefois été troqué pour un âne. […] Le trafic y est grand et riche, y ayant par l’industrie des Bengalais toutes sortes d’étoffes et de toiles d’or, d’argent, de soie et de coton. […] Ainsi notre fortune est faite du côté de la guerre pour cette année et votre neveu n’en reviendra pas plus riche.

17. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXVI. Suite de l’histoire de Silvie et de Sainville. »

Elle me fit comprendre que ce serait encore redoubler la vanité de Sainville, et lui faire croire que ce serait le seul dépit qui me ferait prendre ce parti, qu’outre cela étant fille unique, ma mère ne consentirait pas à me voir religieuse ; qu’il fallait oublier Sainville et le mépriser encore plus qu’il ne me méprisait ; que ne pouvant rien prouver contre moi, puisque je ne lui avais jamais écrit que cette seule lettre, qui était brûlée, tout ce qu’il pourrait dire de notre intelligence passerait pour des impostures ; que le seul parti qu’il y avait à prendre était de me marier promptement, qu’elle avait un parti en main qui me convenait mieux que lui, puisqu’il était plus riche et mieux établi, que cet homme savait que j’avais quelques égards pour Sainville, mais qu’il les avait toujours regardés comme des amusements d’enfant, que la vertu et le devoir dissiperaient en un moment, qu’elle ne lui avait rien dit, et ne lui dirait jamais rien de la lettre que j’avais écrite à Sainville, et qu’elle m’avait rendue, ni de ces engagements où j’étais entrée ; que je pouvais compter sur un secret inviolable de sa part, et que de la sienne elle était certaine que Deshayes s’expliquerait dès qu’il saurait que j’aurais rompu avec Sainville.

18. (1690) Journal d’un voyage fait aux Indes Orientales (tome 1)

Après ce combat, qui ne peut incommoder personne, parce qu’il fait extrêmement chaud, et qui a fini plutôt par lassitude qu’autrement, on a compté avec la gamelle, qui s’est trouvée riche de vingt-deux piastres et de vingt-deux pots d’eau-de-vie. […] Ces officiers furent honnêtement traités ; mais, les jésuites furent considérés comme gens auxquels la Compagnie hollandaise devait deux prises si riches.

19. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Dupuis, et de Madame de Londé. »

Il était marié en province depuis fort peu de temps, et y avait épousé une fille parfaitement belle et bien faite, jeune, de fort bonne maison, et fort riche ; mais quoique les règles de la fidélité conjugale soient de pareille date que la création du monde, où Dieu ne créa qu’une seule Eve pour Adam, il ne croyait pas s’y devoir assujettir avec tant de rigueur.

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