J’avais oublié mon bureau, et il était près de trois heures lorsqu’on m’avertit que bien du monde m’y attendait. […] Le Roi veut que je sois à deux heures dans mon bureau, je ne l’oublierai pas ; mais je n’oublierai pas non plus que je puis le fermer à midi. […] Allez, poursuivit-elle en se levant, n’oubliez pas mes leçons, mais oubliez-moi si vous pouvez, tant pour mon repos que pour le vôtre. […] Ne me voyez jamais, je vous supplie, aidez-moi à vous oublier ; ne vous informez point de moi. […] Souvenez-vous du secret que vous m’avez juré, ne le violez pas, ou plutôt oubliez jusqu’à mon nom.
C’est encore une bonne qualité que j’ai oublié de me donner. […] Que j’oubliais volontiers ce qui s’était passé, et que je le remerciais de ses offres. […] J’ai tout oublié, dit-elle avec dédain. Je ne l’ai pas oublié moi, repris-je à mon tour d’un air fier. […] Vous avez oublié, Madame, lui dis-je en la retenant, que vous ne voulez pas me laisser croire que vous êtes laide.
Celle de Jussy fait voir, qu’une fille qui a eu de la faiblesse pour un amant, doit, pour son honneur, soutenir son engagement toute sa vie ; n’y ayant que sa constance qui puisse faire oublier sa fragilité. […] Ce mauvais usage est venu des provinces, où un simple bourgeois qui n’aura qu’une chaumière, en fera, à l’exemple de la pauvre noblesse, autant de noms différents qu’il aura d’enfants : et ces noms, qui dans leur enfance, ne sont que des sobriquets, par la suite des temps deviennent des noms usités, qui font oublier celui du père.
Cette lettre était d’un style à lui faire tout espérer, pourvu qu’elle sût se bien ménager ; elle ne s’oublia pas. […] Angélique la fit enterrer fort honorablement, et considéra que si elle restait à elle, son amant pourrait venir la voir dans de certains moments qu’elle serait seule, où peut-être elle oublierait toutes ses leçons de sagesse et de vertu. […] Elle n’oublia ni le compliment, ni la réplique, ni l’adieu. […] Son dessein même était d’affecter de l’indifférence pour se faire rechercher à son tour ; mais l’état où il la trouva lui fit oublier la dureté qu’il avait préméditée. […] Ce n’est point avec vous que je veux faire la renchérie, mais en consentant d’oublier tout ce que vous m’avez fait, je vous prie pour l’avenir de ne plus vous abandonner aux apparences qui sont très souvent fort trompeuses ; mon cœur devait vous être connu.
Tu sais bien ce qu’il t’en a coûté pour tes médisances, tes menteries et ton avarice ; et ce qu’il en doit coûter à ta femme, que tu dois payer sitôt que tu la verras, sous peine d’être étrillé encore en chien renfermé ; souviens-t’en bien ; on a sans doute oublié exprès la gloutonnie, mais prends-y garde, tu t’en sentiras dans peu de temps, si tu ne songes à te réformer. […] Don Quichotte le raconta sans en oublier la moindre circonstance, et Sancho le certifia par des preuves incontestables d’une manière à faire étouffer de rire.
Il la représentait comme une parfaitement belle personne couchée sur l’herbe, et empruntait pour la peindre tous les lieux communs qu’il avait lus dans les romans ; les roses des joues, les perles dans la bouche, le corail des lèvres, l’albâtre du front, et mille autres semblables impertinences y tinrent leur place ; en un mot, rien n’y fut oublié. […] On lui demanda à quel dessein, et il répondit avec plus d’esprit qu’on ne pensait, qu’il y avait quelque temps que son maître étant en conversation avec le curé de son village et son neveu, ils avaient trouvé à redire aux choses inutiles qu’on mettait dans les livres, et que peut-être le sage enchanteur qui écrivait leur histoire, et qui n’en oubliait pas une circonstance, serait embarrassé d’entendre des choses qu’il n’entendait pas lui-même ; qu’on ne parlait que pour se faire entendre, et que cela étant, on n’avait que faire de se servir de termes obscurs ; par exemple, ajouta-t-il, au lieu de dire que les saphirs… — Il faut zéphirs, lui dit la duchesse en l’interrompant. — Eh bien, reprit-il, au lieu de dire que les zéphirs, puisque zéphirs y a, se jouaient dans les cheveux de la dame dont Monseigneur et Maître parlait, et les faisaient voltiger, je ne sais comme il a dit, ne valait-il pas mieux dire tout d’un coup que le vent les soufflait ; cela aurait été plus court, et je l’aurais mieux entendu.
Elle me fit comprendre que ce serait encore redoubler la vanité de Sainville, et lui faire croire que ce serait le seul dépit qui me ferait prendre ce parti, qu’outre cela étant fille unique, ma mère ne consentirait pas à me voir religieuse ; qu’il fallait oublier Sainville et le mépriser encore plus qu’il ne me méprisait ; que ne pouvant rien prouver contre moi, puisque je ne lui avais jamais écrit que cette seule lettre, qui était brûlée, tout ce qu’il pourrait dire de notre intelligence passerait pour des impostures ; que le seul parti qu’il y avait à prendre était de me marier promptement, qu’elle avait un parti en main qui me convenait mieux que lui, puisqu’il était plus riche et mieux établi, que cet homme savait que j’avais quelques égards pour Sainville, mais qu’il les avait toujours regardés comme des amusements d’enfant, que la vertu et le devoir dissiperaient en un moment, qu’elle ne lui avait rien dit, et ne lui dirait jamais rien de la lettre que j’avais écrite à Sainville, et qu’elle m’avait rendue, ni de ces engagements où j’étais entrée ; que je pouvais compter sur un secret inviolable de sa part, et que de la sienne elle était certaine que Deshayes s’expliquerait dès qu’il saurait que j’aurais rompu avec Sainville. […] Pendant huit jours que je restai au lit, et qu’il vint continuellement me voir, je tâchai d’oublier Sainville, et de m’accoutumer à voir et à aimer son rival : je crus avoir gagné ces deux points sur moi, et ma résolution étant prise, je n’eus plus d’autre impatience que celle d’être en état de sortir de ma chambre pour faire voir à Sainville tout le mépris que j’avais pour lui, et à Deshayes toute la complaisance qu’il pouvait exiger de moi dans les engagements où nous étions. […] J’avais oublié de vous dire, Madame, que sitôt que ma santé me l’avait pu permettre, je m’étais retirée chez ma mère.
Qu’il savait fort bien que pour amener un père au but, les enfants faisaient les plus belles promesses du monde ; mais que la signature faisait tout oublier. […] M’avez-vous oubliée ? […] Bagatelle, reprit-il, vous me teniez l’épée dans les reins, et j’avais oublié que j’étais engagé avec Monsieur Du Pont. […] Enfin rebuté de mes recherches inutiles, pis qu’enragé contre ma perfide, je traversai le Lyonnais et le Forez, et me rendis à Angoulême, résolu d’y rester jusqu’à ce que je l’eusse tout à fait oubliée.
Et vous quelle sûreté me donnez-vous de ne me point oublier ? […] Je ne vous oublierai jamais ; et dans toutes les amertumes qui vont empoisonner ma vie, vous serez le seul que je réclamerai. […] Je crois vous avoir dit que Bernay ne se plaisait que dans le désordre, et que son plus grand plaisir était de susciter des querelles, il ne l’oublia pas.
Il faut parler de tous séparément, & ne pas oublier les esclaves ou Lascaris, qui forment la troisième classe. […] Le fort, ni les vaisseaux, ne l’ont point oubliée. […] Cet incident ne fut point oublié : le roi en fut informé, mais il n’a point été mis dans le factum, par des raisons faciles à deviner. […] Martin, dont j’ai le mémoire sur mes tablettes, & dont par conséquent je n’oublierai pas un article. […] (Par parenthèse, moi qui écris en ai vu & porté de semblables à Paris ; &, n’y ayant pas longtemps, ils n’y sont pas encore oubliés).
Seigneur chevalier Don Quichotte, au nom de l’illustre Dulcinée, ne nous abandonnez pas, dirent-ils, en feignant une terreur fort grande, et en s’approchant de lui comme pour se mettre à couvert sous son bras invincible ; mais en effet pour l’empêcher d’aller au secours de Sancho, s’il l’eût entrepris, et qu’il eût oublié les ordres de Parafara-garamus.
L’amour que j’ai pour elle est parvenu à l’excès, et ma raison me fait voir que n’ayant aucun bonheur à espérer de ce côté-là, je dois tâcher de l’oublier par toutes sortes de moyens. […] La manière de vie qu’elle menait, avait fait oublier ce qu’elle avait fait.
. — Tant pis, reprit Sancho ; car depuis ce temps-là elle s’est fourrée partout, et surtout dans les familles et les ménages ; cependant elle n’a pas si bien oublié le chemin des couvents, qu’elle ne le retrouve bien quand elle veut.
J’en ai bu de bon cœur et de très grand appétit, et soit dit en passant votre santé n’a pas été oubliée, et je l’ai fait boire à tel qui ne vous sera jamais connu. […] Mais pour revenir à cette Relation, l’auteur fait oublier à son maître la réception qui lui fut faite à Siam, au séminaire établi par Messieurs les missionnaires, et qui en aurait fait un des plus beaux articles. […] J’oubliais à vous dire que notre eau est fort rousse, qu’elle sent, et qu’il y a des vers dedans. […] Tant mieux chacun y aura part, et je ne suis pas assez sot pour m’oublier. […] Les Anglais et les Hollandais ne l’ont point oubliée.
Prenez notre écrivain pour secrétaire, lui a dit M. de Combes : je suis certain qu’il n’en oubliera aucune circonstance, d’autant plus que sa conduite et son honneur y paraissent intéressés. […] Il m’en félicita de nouveau, jusqu’à me dire que les connaissances de jeunesse étaient les plus fortes, et celles qu’on n’oubliait jamais. […] Il me dit devant eux que j’avais poussé mon ressentiment dans toute son étendue ; que j’avais vu moi-même qu’il avait été assez bien savonné pour n’avoir pas besoin d’être mis à la lessive ; qu’il voudrait que l’eau-de-vie fût à tous les diables, et qu’il me priait d’oublier tout ce qui s’était passé à ce sujet ; comme de sa part il l’oubliait de tout son cœur. […] J’oubliais de dire que notre aumônier conduisait le deuil, que MM. […] J’ai eu ordre de dresser le procès-verbal, et de n’y point oublier la défense qui lui a été personnellement faite de porter canne.
Voilà tout ce que j’avais à te dire, il ne me reste qu’à te recommander de ne les pas oublier.
Lorsqu’il vit que je filais avec les principaux de Monsieur Chamillart, il me dit honnêtement qu’il fallait oublier le passé, et que si je voulais lui faire l’honneur d’aller chez lui l’après-midi, il ferait tout ce qu’il pourrait pour me rendre service. […] Le Gendre, réduit aux emplois, ne s’oublia pas, et son air insinuant l’ayant faufilé avec des sous-fermiers qui avaient des directions dans le même département où il exerçait son emploi, il en fut chargé, et peu après il s’associa avec eux. […] Il voulut monter dans son carrosse, et dans le temps qu’il avait le pied droit sur la portière, il se ressouvint qu’il avait oublié de communiquer au ministre un mémoire (on m’a dit que c’était l’impôt sur les suifs. […] Tout fut conduit à Baston par nos propres vaisseaux, sans oublier les canons du fort que les Anglais rasèrent rez pieds rez terre. […] Une maison bâtie, une perte sur mer, une banqueroute, un fils établi, une fille mariée, en un mot aucun prétexte ne fut oublié pour prouver qu’ils n’avaient point d’argent, et tous donnaient états sur états.
Elle est encore choquée de son compliment, qu’elle n’oubliera jamais ; mais quand nous aurons terminé sans elle, elle sera la première à nous prêter son entremise pour cacher notre mariage ; crainte que s’il venait à être découvert, votre père ne l’accusât de l’avoir fait faire, et ne se vengeât sur elle du chagrin qu’il en aurait. […] Et à présent que j’ai besoin de votre présence, pour m’aider et m’encourager dans les douleurs qu’on me présage, vous semblez m’avoir oubliée.