Nous avons bien des grâces à rendre à Dieu de nous l’avoir fait voir : on ne s’en défiait nullement ; & nous y aurions borné notre voyage. […] Ceci n’est nullement concerté avec de Visé, auteur du Mercure galant, ni avec celui de la Gazette de France. […] La mère a beaucoup d’esprit, & ne parle nullement le jargon des harengères. […] Le pape est homme : par conséquent il peut se tromper ; ergo, le pape n’est nullement infaillible. […] Il avait pour voisin un jeune homme qu’on destinait à l’Eglise, & dont les mœurs ne convenaient nullement à la sainteté de l’état dont il portait l’habit.
Seigneur Chevalier, lui dit Alonza Lorenço, les yeux tout humides, je sais ce que je vous dois pour tous les pénibles et glorieux travaux que vous avez entrepris pour m’acquérir ; je ne les méritais nullement, mais votre bon cœur a suppléé à mon peu de mérite ; vous n’avez paru à mes yeux que comme j’ai paru aux vôtres ; nous étions enchantés tous deux, vous pour moi, et moi pour vous. […] Quoiqu’il ne fût nullement taché d’avarice, il ne laissa pas d’avoir de la joie de se voir si riche en si peu de temps ; mais il est certain que cette joie fut celle d’un honnête homme, c’est-à-dire qu’elle fut modérée.
Son inquiétude se remarquait par ses fréquents tournements de tête et son agitation continuelle ; mais le malheureux n’en était pas encore où il pensait : car un démon dameret, c’est-à-dire fort proprement vêtu, et nullement effroyable comme les autres, mais au contraire parfaitement bien mis avec de la broderie d’or et d’argent, de belles bagues et de beaux anneaux aux doigts, de beau linge et de belles dentelles, poudré, frisé, en un mot tiré à quatre épingles et d’un visage fort doux, fort mignon et fort beau, s’approcha du trône de Pluton, et ayant posé sur le premier degré deux petits paniers qu’il portait, l’un rempli de petites cornes de différentes couleurs, et l’autre de petites fioles d’essence, de pots de pommade, de tours de cheveux, de boîtes à mouches, de fard et d’autres ingrédients propres aux femmes, se mit à genoux et d’une voix fort douce et fort agréable se mit à le supplier de lui accorder audience. […] Il ne fut nullement ménagé, parce que la nièce et la gouvernante, qui étaient au nombre de ces filles, y déployèrent toute la vigueur de leurs bras.
Le peuple ne fut nullement content de cet impôt. […] Il ne s’embarrassa nullement d’une pareille satire. […] Le public n’en fut nullement content ; il voulait une victime. […] On m’a fait là-dessus à Rome une comparaison où l’Italien qui me la fit ne ménageait nullement sa nation. […] Sans recouvrement ni partis, Ce n’est nullement notre compte !
Le duc de Médoc, qui avait un très grand fond de probité et d’honneur, écouta tout ce qu’on lui dit avec une patience admirable, et sans répondre un seul mot ; mais après qu’on eut achevé de lui dire tout ce qui se pouvait dire sur cette matière, il prit la parole, et après avoir remercié toute la compagnie en général du soin que chacun en particulier avait témoigné pour sa personne, il ajouta que s’agissant de rendre service au comte de Valerio, et de sauver l’honneur d’une des meilleures maisons d’Espagne, il n’aurait pas eu l’esprit en repos si lui-même n’y avait été ; que de plus, chacun se faisait dans le monde un point d’honneur et de probité selon son humeur ; qu’il avouait que la recherche qu’on faisait de gens qu’on destinait au gibet, offrait à l’esprit quelque chose de bas et de rebutant, qu’ainsi il ne blâmait point les Français de ne s’y pas commettre, parce qu’ils croyaient que cela était indigne d’un grand cœur ; mais que pour lui il était d’un autre sentiment et qu’il ne croyait pas qu’il fût plus indigne d’un prince de faire la guerre à des voleurs et à des bandits qui désolaient toute une province et ses propres compatriotes, que de la faire à des étrangers ; qu’il croyait même que c’était plus utilement servir sa conscience et le public dans une guerre de cette nature, que dans une guerre réglée, parce que les ennemis qu’on combat dans celle-ci, ne sont pas des ennemis particuliers ni domestiques, puisqu’on peut s’en défaire par un traité de paix ; mais que les autres sont des ennemis d’autant plus cruels, qu’ils ne sont retenus par aucune digue ; de plus que la guerre avait ses lois inconnues aux scélérats, et que les ennemis qu’on combattait dans une guerre de prince à prince, étaient presque toujours des ennemis contraints par la volonté et par l’ambition de leur souverain, avec qui la vie était sauve, ou du moins ne courait pas tant de risque, qu’avec les autres, qui non seulement n’épargnaient personne, mais de qui même leurs propres amis et les gens de leur connaissance avaient plus à craindre que des étrangers ; qu’enfin dans une guerre ouverte on était en état d’attaquer et de se défendre, et que l’on n’était jamais surpris qu’on ne dût s’attendre à l’être ; mais que les voleurs de grands chemins étaient des gens qui mettaient leur sûreté dans les surprises qu’ils faisaient aux gens qui ne se défiaient nullement d’eux ; et qu’en un mot c’était des ennemis d’autant plus dangereux qu’ils empêchaient le commerce et la sûreté, et qu’il n’y avait avec eux ni paix ni trêve à espérer que par leur mort ; enfin des gens universellement regardés avec exécration ; ce qui était si vrai, qu’en France même, où les gens de distinction tenaient cette chasse si indigne d’eux, les bandits et les voleurs de grand chemin étaient punis du plus long et du plus rude des supplices, et privés même de la sépulture.
Le duc de Médoc étant instruit de tout rêva quelque temps, après quoi prenant la parole il leur dit qu’on ne voyait pas qu’on dût faire aucun mystère de l’aventure à Valerio ; qu’il convenait que le comte étant honnête homme, l’infâme personnage que ses frères y avaient joué lui ferait beaucoup de peine ; mais aussi qu’il en serait bientôt consolé, surtout lorsqu’on lui ferait comprendre que c’était un bonheur pour lui que tous deux y fussent restés, et qu’ils eussent péri par la main de la justice divine qui laissait le champ libre à mettre leur réputation à couvert devant les hommes, que pour cela il fallait absolument nettoyer la forêt des bandits qui désolaient le pays, et les faire tous périr de quelque manière que ce fût, et que cet article regardant ses devoirs, il s’en chargeait ; ajoutant que si on pouvait en prendre quelqu’un en vie, il fallait les remettre entre les mains du lieutenant, qu’il les enverrait avec Pedraria sécher sur les grands chemins, et qu’il se chargeait encore de faire supprimer des informations tout ce qui chargeait Octavio et Don Pedre pour sauver leur mémoire d’infamie, et de faire substituer à la place de ce qui serait supprimé un aveu des criminels qui les auraient assassinés eux-mêmes sans les connaître, ce qui ne tournerait nullement à la honte de Valerio, qui jouirait tranquillement de leurs biens sans appréhender que le fisc y mît la main.
Ils étaient le but de l’amitié et de l’admiration de tous ceux qui les connaissaient ; toutes les femmes enviaient le bonheur de l’épouse, et les hommes celui du mari ; en un mot on ne voyait chez eux régner que l’amour, la joie et la concorde ; lorsque tout d’un coup il prit au mari un chagrin noir et une taciturnité qui ne lui était nullement ordinaire, son esprit ayant toujours paru auparavant jovial et amusant. […] Ces sortes de caresses sont, à ce qu’on dit, du goût des dames espagnoles, mais elles ne le sont nullement de celui des dames françaises, qui n’aiment pas qu’on leur fasse l’amour à coups de poing.
Que l’un et l’autre lui appartenaient, et qu’il voulait les conserver jusques à sa mort, n’étant nullement d’humeur à se dépouiller avant que de vouloir se coucher. […] Il n’était nullement prévenu en faveur du sexe ; et ne se mettait pas sur le pied de garder tant de mesures, et d’examiner ses paroles devant elle. […] Qu’il nous marierait très volontiers, si Monsieur Dupuis était encore en état d’en être le témoin et de le voir ; mais que son dernier soupir avait changé le tout, et que notre mariage ne regardant plus que nous, et nullement le mort, à qui il était désormais indifférent, nous n’étions pas dans la situation de nous dispenser des cérémonies ordinaires de l’Église.
. — Et voilà justement ce qu’on ne devrait pas souffrir, dit Sancho, car ils ne doivent se mêler que de prier Dieu, et ne point tant s’embarrasser des affaires du monde, puisqu’ils y ont renoncé et qu’ils n’y sont nullement nécessaires, à ce que j’ai ouï dire par des docteurs de l’université d’Alcantara.
Sancho, qui vit que sa malice n’avait nullement plu à notre héros, se retira auprès de la duchesse de Médoc, qui pour adoucir Don Quichotte, fit à son écuyer une sévère réprimande de son peu de respect d’avoir mal à propos interrompu un discours que toute la compagnie écoutait avec plaisir.
Il ne lui parla nullement de la chambre, ayant ses raisons pour se taire sur cet article ; mais du reste il la mit dans l’impossibilité de rien nier.
Quoique Sancho fût fort attentif à ce qu’on lui disait, la morale ne lui en plaisait nullement, et il ne l’écoutait même qu’avec chagrin, et n’en aurait pas tant laissé dire à l’enchanteur sans lui répondre, s’il ne l’eût accoutumé à un grand respect.
Thérèse voulut embrasser son mari, qui pour première honnêteté lui déchargea sur les épaules un coup de bâton, si furieux qu’il la jeta les quatre fers en l’air, et redoubla en comptant deux, trois, quatre… Thérèse qui n’avait pas accoutumé d’être si bien régalée, et qui ne s’était nullement attendue à ces caresses, se releva en fureur, et se jeta au visage de son mari, qu’elle égratigna de son mieux.
Moi, Madame, lui dis-je toute étonnée, je ne puis rien sur Sainville ; vous savez qu’il ne m’a jamais aimée, et de votre propre confession il vous aime jusqu’à la fureur, ainsi mon intercession ne vous est nullement nécessaire auprès de lui.
Nullement, répondit-il, en riant aussi ; on m’a assuré qu’on n’avait point du tout parlé de moi, mais de vous-même ; je me doute de ce qu’on vous a dit ; et l’on m’a assuré que vous ne me cacheriez pas ce qui en est. […] Non, Madame, continua-t-il, le désordre ne me plairait nullement ; j’y mourrais de chagrin, mais je veux dire que souvent la tendresse d’une femme est à charge à son époux : suivons toujours mon exemple.
Nous nous servîmes du nom de mon valet de chambre qui est du pays où j’allais, où son nom de famille est connu, et nullement son nom de guerre, qui n’est connu qu’ici.
En faisant, dit-elle, une supposition pour le principe, c’est me dire fort galamment à découvert que le reste serait supposé, et que mon mérite ne girait que dans votre idée, et nullement dans ma personne. […] J’ai été l’homme de France le plus fidèle et le plus retiré auprès de ma femme pendant plus de dix-huit mois ; et je le serais encore, si les grands feux de ma part étant assoupis, je n’avais pas cru m’apercevoir qu’elle ne me recevait dans ses bras, que parce que j’étais armé du sacrement ; et nullement par aucune autre attache à ma personne, que celle à quoi son devoir l’obligeait.
Je lui contai ma fortune ; il en fut touché, et ne douta nullement de la sincérité de mes paroles.