Mabire qui me la raconta comme un de ces coups imprévus de la fortune. […] On ne peut pas en agir avec plus de conscience et plus d’humanité, et certainement il aurait été digne de sa fortune s’il en avait fait un bon usage, mais cette fortune trop favorable le gâta. […] J’ai assez parlé de Deschiens, de sa naissance et de sa fortune. […] Si cela est, il ne faut pas s’étonner si sa fortune a été si rapide. […] Comme sa fortune et son élévation sont également promptes et surprenantes, il est à propos de dire par quels degrés il est parvenu au ministère, où il semble que le fortune l’ait conduit par la main.
Heureux pourtant d’avoir reconnu avant la mort, qu’il n’était pas né pour amasser beaucoup de bien, et de s’être enfin résolu à ne plus confier rien à la fortune, et à ne la plus tenter, avant qu’elle l’eût mis tout à fait hors d’état de le faire. […] Que l’expérience journalière faisait voir que les enfants qui naissaient d’un pareil mariage, aussi bien que ceux qui venaient de père et de mère, parents de sang, étaient toujours malheureux dans leur fortune, et souvent corrompus dans leurs mœurs. […] J’ai perdu presque tout mon bien par des coups de fortune dont je ne me plains pas, parce qu’il n’y a point eu de ma faute, et que c’est Dieu qui l’a voulu : je n’ai plus qu’un moment à vivre goutteux, et presque paralytique, et l’on veut me dépouiller du reste d’une fortune fort ample ; et qui encore ? […] Oui, interrompit la belle Dupuis, Madame est la même personne que vous avez connue sous le nom d’Angélique, et qui ne doit à présent sa fortune qu’à sa beauté et à sa vertu. […] Je n’ai rien fait pour vous Madame, qui mérite tant de reconnaissance, reprit cette aimable fille, vous ne devez votre rang qu’à votre mérite ; vous êtes seule qui puisse me faire dire que la fortune seconde quelquefois la vertu.
Elles est née railleuse ; mais si j’en crois ses lettres, les traverses de la fortune ont fait sur elle un effet contraire à celui qu’elles font d’ordinaire ; c’est-à-dire, qu’au lieu de l’aigrir, elles l’ont adoucie. […] Ses yeux, et assez souvent même ses actions me disaient qu’elle sentait pour moi ce que je sentais pour elle ; mais il y avait entre elle et moi tant de distance pour la fortune, que je n’osai profiter des occasions que j’avais de m’expliquer. […] Une fortune meilleure vous attend, et je ne dois pas non seulement vous laisser borner vos espérances, mais même déchoir de l’état où vous êtes née. […] N’est-ce pas là triompher de la fortune, et ne devoir son bonheur qu’à sa propre vertu ?
On mêla les intérêts de l’honneur avec ceux de la fortune ; je méprisai tout. […] Etant tous deux tête à tête, je le questionnai sur sa famille, sa demeure en province, ses biens, sa fortune, ses emplois, et ce qu’il était venu faire à Paris ; et j’accompagnai mes questions d’un grand verre de vin chacune. […] Un convent va cacher ma honte et mes larmes, et vous persuadera que sans le crime de la fortune, j’étais digne d’être à vous par mon innocence dans mes mœurs, et ma vertu dans ma retraite. […] Tant mieux, dit-elle, conservez ces sentiments-là ; vous y trouverez votre repos, votre honneur, et votre fortune. […] Je lui contai ma fortune ; il en fut touché, et ne douta nullement de la sincérité de mes paroles.
Ce bon prêtre s’était seulement contenté de lui représenter que la médiocrité de sa fortune ne lui permettait pas de suivre tout à fait les mouvements de son cœur ; mais voyant l’augmentation qui était arrivée au bien de Don Quichotte, il avait été le premier à lui dire qu’il ne pouvait mieux faire ; de sorte que pour conclure, il ne manquait plus que le consentement de l’oncle qu’il n’était pas difficile d’obtenir, et qu’on remit à lui demander lorsque sa santé serait un peu rétablie. […] Eh bien, Madame, me voilà venue, dit-elle à la duchesse ; je vous aurais apporté un présent si le gland avait été mûr, mais la saison n’est pas assez avancée : car à tous seigneurs tous honneurs. — Je vous en rends grâces, répondit la duchesse en riant ; Monsieur le duc vous a envoyé chercher, poursuivit-elle, pour participer à la fortune du seigneur Sancho qui est à présent fort riche.
Ce qui, à ce qu’on croit, n’a pas servi à l’avancement de leur fortune ; parce que le roi n’a jamais aimé les gens de ce caractère, et qu’il a toujours voulu que la crainte de Dieu marchât avant toute chose : ce qui est digne, non seulement d’un roi très-chrétien, mais d’un simple particulier honnête homme. […] Qu’il en soit ce qu’il plaira à dame Fortune, ses manières sont assez sèches, et ne tiennent en rien de celles de M. du Quesne, dont l’abord est tout gracieux, et qui fait civilité et amitié à tout le monde. […] Le grand du Quesne, sous lequel il a servi très longtemps, et qui connaissait sa bravoure, l’avait poussé jusqu’à la qualité de lieutenant de frégate ; mais sa fortune en était restée là. […] Ce que j’en peux juger, c’est que les Portugais, qui sont malheureux dans leur patrie, viennent ici chercher fortune et y épousent des femmes laborieuses, qui les nourrissent, entretiennent leur paresse naturelle, et qu’ils rossent encore bien par-dessus le marché. […] Ils ont dîné à bord, où ils ont eu la fortune du pot, et rien plus.
Notre héros lui dit, qu’il était le plus heureux de tous les chevaliers, de ce que la fortune lui avait fourni l’occasion de lui rendre service.
Avant que d’expirer, il laissa tout son bien par testament à sa nièce, et consentit qu’elle épousât le neveu du curé, et ce jeune homme satisfait de sa fortune, cessa de solliciter à la Cour l’emploi qu’il voulait obtenir.
Tout se passa en plaintes, en éclaircissements, et en justifications de part et d’autre, et n’opéra rien pour ma fortune, et nous mit mon frère et moi aux épées et aux couteaux. […] Comme il ne regardait Célénie que du haut de sa fortune ; et qu’en effet ce n’était pas un bon parti pour moi, elle lui paraissait tout à fait au-dessous de lui. […] Je lui répondis qu’il devait être content de l’avantage qu’il avait sur moi par l’âge et par la fortune, sans pousser ses droits jusqu’à me prendre pour son jouet. […] Cependant il n’y a pas un an que nous sommes mariés, et le traître va chercher fortune ailleurs ! […] Elle alla avertir sa maîtresse que je l’attendais, et me rapporta qu’elle avait eu toutes les peines du monde à la faire résoudre de venir ; mais enfin elle vient, me dit-elle, poussez votre fortune.
La médiocrité et la pureté des mœurs ne permettait pas pour lors qu’on s’enrichît des dépouilles d’autrui ; les fortunes n’étaient point si subites ni si opulentes ; on ne voyait point tant de faste parmi des gens sortis de la lie du peuple, et aussi n’y voyait-on point tant de malheureux et d’oppressés.
Celle de Contamine fait voir qu’une fille sage et vertueuse peut prétendre à toutes sortes d’établissements, malgré la bassesse de sa fortune.
On donne une cause à vos visites qui peuvent faire tort à la réputation de mes filles, que j’ai encore autant d’intérêt et plus à ménager que la bonne volonté de Monsieur Des Prez, de qui dépend toute leur fortune et leur bien ; et vous êtes trop raisonnable pour me vouloir mal d’une chose à quoi je suis contrainte par tant de raisons. […] poursuivit-elle, pourquoi faut-il que la fortune mette entre nous tant de distance, lorsque le ciel nous unit ? […] Je l’ai fait, et Dieu aidant, j’aurai toute ma vie soin de sa fortune. […] Je m’engageai à lui par tous les serments imaginables de partager avec lui tout mon bien et ma fortune, s’il voulait me faire cette grâce ; et je le menaçai de tout le ressentiment dont je pourrais être capable, s’il me refusait.
Traître, s’écria-t-il, est-ce là la récompense que je devais attendre de toi, après t’avoir armé chevalier, et mis dans le chemin de l’honneur et de la fortune ?
Notre chevalier se rendit à ces raisons, parce qu’en effet la mort remet au même niveau ceux que la naissance ou la fortune avaient distingués.
M.Roi, ayant seul connaissance des affaires de son bon maître, a été assez heureux pour épouser sa veuve, jeune, belle & riche, & elle de sa part a été & est encore fort heureuse d’avoir fait la fortune d’un parfaitement honnête homme, qui ne lui a jamais donné lieu de se repentir de l’avoir préféré, quoiqu’il n’eût rien, à plusieurs autres fort riches, mais qui ne le valaient pas. […] Ils n’avaient pas jugé à propos de lui rien dire en pleine rue ; mais, dans le cabaret où elle les avait suivis, lui ayant demandé le nom de son mari, où il était & ce qu’il faisait, & elle ne leur répondant que les larmes aux yeux, & par là les convainquant qu’ils ne se trompaient pas, elle apprit enfin avec une joie inexprimable la fortune de son mari & ce qu’il était, & la tendresse qu’il lui avait conservée. […] Il lui a livré plusieurs combats qui n’ont rien décidé parce que la fortune a été chancelante.
[juillet] Le vent est toujours bon, nous allons à souhait, vers le passage des Maldives le plus au Nord ; il y en a un autre au Sud, un navire seul pourrait hasarder d’y aller, mais Monsieur Du Quesne ne donne rien à la fortune. […] Que ceux qui sont nés bien pourvus des biens de fortune ont de grâces à rendre à Dieu ! […] On dit ici qu’il était fils naturel d’un prince français qu’on m’a nommé, mais je n’y vois point d’apparence, car il faudrait qu’il l’eût eu dès le berceau, étant à peu près de même âge ; pour son frère naturel, cela se peut, car défunt Monsieur le duc de Nemours a été un des plus galants hommes de son temps, et si on en croit la chronique scandaleuse, il a eu plusieurs bonnes fortunes et amourettes dont celui-ci pourrait bien avoir été une échappée. […] Il a défendu longtemps l’entrée de son pays, mais n’étant pas assez fort pour tenir tête à une armée victorieuse et forte comme celle du Mogol, il a été obligé de se retirer après être venu plusieurs fois aux mains avec les ennemis sans perte considérable, la fortune étant tantôt pour lui tantôt contre. […] Ainsi notre fortune est faite du côté de la guerre pour cette année et votre neveu n’en reviendra pas plus riche.
Je vous ai dit, Madame, que le parti était très avantageux ; ainsi voyant ma fortune tout à fait d’accord avec mon cœur, j’étais dans un ravissement que je ne comprenais pas moi-même, et qui me mettait hors de moi.
Ce n’est point à Dieu qu’on vous sacrifie, c’est à la fortune de Monsieur et de Madame, poursuivis-je en lui montrant Bernay et Madame d’Ornex, et si vous étiez née l’aînée des filles ou d’un autre sexe, le couvent ne vous serait jamais de rien, et ne vous sera même de rien, si vous en êtes crue, ou je suis mauvais physionomiste.