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2. (1691) Journal d’un voyage fait aux Indes Orientales (tome 2)

Le vent est toujours contraire pour aller à Mergui, & il pleut à présent bien fort. […] Le vent est contraire pour le dernier, & assez bon pour l’autre. […] On dit que les courants nous ont été contraires : ces courants ont bon dos ! […] Roi, mais par une raison toute contraire. […] Pourquoi écrivent-ils pour l’Europe tout le contraire de ce qu’on sait de certitude dans les Indes ?

3. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur de Terny, et de Mademoiselle de Bernay. »

Elle me répondit comme une fille mise dans le couvent de son bon gré aurait pu faire ; mais ses yeux me disaient le contraire. […] Je ne demande qu’à l’épouser ; et pour cela je vous demande de ne nous être pas contraire. […] Mais si vous ne me secourez pas, assurez-vous que la mort me délivrera de la nécessité de faire des vœux contraires à ceux que je fais d’être à vous de quelque manière que ce puisse être. […] Je n’avais plus que huit jours devant moi, je ne fis point d’adieux, je partis dans le moment même ; et pour surcroît à mon impatience, le vent trop fort et contraire, et la mer extrêmement émue, me retinrent trois jours à Douvres. […] Vous me répondez, Monsieur, lui dit-elle, comme intéressé dans le parti contraire, je ne m’en étonne pas.

4. (1690) Journal d’un voyage fait aux Indes Orientales (tome 1)

Qu’il voudrait bien savoir où il avait appris que la Compagnie prêtât ses vaisseaux pour faire un commerce contraire au sien. […] Je sais bien que ce système est contraire à l’École de médecine, qui prétend que l’âme n’anime l’embryon que vers le quarantième jour de sa conception et de sa formation ; mais cette science de médecine est fondée sur des principes tellement incertains, ou même tellement faux, qu’ils sont presque tous contraires les uns aux autres, et tous généralement parlant démentis par l’expérience. […] Ce vent de Sud-Ouest ne peut pas nous être plus contraire. […] Le vent a toujours été pur Sud ; il ne peut pas être plus contraire : il est bien faible, et le ciel a toujours été couvert. […] Bouchetière voulait être baptisé sur la dunette, mais il y avait de bons ordres contraires : il a donc fallu qu’il ait fait la démarche.

5. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur de Contamine, et d’Angélique. »

Son malheur voulut qu’il fût attaché [à] la fortune de Monsieur le maréchal d’Hocquincourt, et qu’il fût tué dans un parti contraire à celui du Roi. […] Mais parce que, belle Angélique, continua-t-il, en s’adressant à elle, vous pourriez croire que mes libéralités seraient intéressées, et que j’espérerais de vous quelque faveur contraire à votre vertu, et au respect que j’ai pour vous, je prie devant vous votre mère de ne vous point quitter de vue lorsque nous serons ensemble ; et je vous jure dès à présent de n’aller vous voir chez vous, que lorsqu’il vous plaira me le permettre, si rarement que mes visites ne vous causeront aucun scandale, et d’avoir pour vous autant de respect que si vous étiez élevée au-dessus de moi, autant que vous devriez l’être, si votre fortune se rapportait à votre mérite. […] Vous me reconnaissez, et vous m’avez promis le secret, et sur cette assurance, je vais vous dire ce que je suis présentement ; car je suis sûre que vous avez déjà fait de moi plusieurs jugements contraires à la vérité. […] J’en sais le contraire, et je serais fâchée de lui faire tort par un soupçon mal fondé. […] Je n’espère pas l’épouser du consentement de ma mère, que je ne lui demanderai jamais, et je l’aime trop pour former quelques vœux contraires à mon devoir, et au respect que je lui dois.

6. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur de Jussy, et de Mademoiselle Fenouil. »

Elles est née railleuse ; mais si j’en crois ses lettres, les traverses de la fortune ont fait sur elle un effet contraire à celui qu’elles font d’ordinaire ; c’est-à-dire, qu’au lieu de l’aigrir, elles l’ont adoucie. […] J’ai gardé mon ban, et nous voulons bien tous deux confirmer par un mariage légitime, ce que nous avons fait de contraire aux lois, et qui que ce soit, je pense, ne peut nous en empêcher. […] Je suis très aise que mes amis soient tombés en bonnes mains ; mais pour moi, à qui le contraire est arrivé, vous ne m’empêcherez point de déclamer.

7. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre L. Dissertation sur la différente manière d’aimer des Espagnols et des Français. »

Les Français soutenaient qu’on avait vu des Français aussi constants que des Espagnols, et les Espagnols avouaient que cela se pouvait, parce qu’il n’y avait point de pays qui ne produisît des gens contraires au génie général, mais que généralement parlant les Espagnols étaient plus constants que les Français, quoique l’Espagne eût aussi produit quelques infidèles.

8. (1713) Les illustres Françaises « Préface. »

Si j’avais écrit des fables, j’aurais été maître des incidents que j’aurais tournés comme j’aurais voulu ; mais ce sont des vérités qui ont leurs règles toutes contraires à celles des romans.

9. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Prez, et de Mademoiselle de l’Épine. »

Il n’en avait rien dit l’hiver ni le carnaval ; mais voyant que le carême ne m’en retirait pas, il craignit que la mère, qu’il connaissait fort intéressée, ne me fît faire quelque démarche contraire à ses intentions. […] Je prévois qu’en voulant faire votre bonheur, je ne ferai que le contraire. […] Cela me mettait au désespoir ; mais je me trompais, c’était tout le contraire. […] Il a fait avoir une charge honnête à celui qui leur avait prêté la main, et la femme qui était leur hôtesse, est à présent chez lui, comme intendante, puisque c’est elle qui gouverne toute sa maison : en un mot, s’il a témoigné, et s’il témoigne encore une colère et un ressentiment implacable contre ceux qui lui ont été contraires, il a aussi témoigné sa reconnaissance à tous ceux qui lui ont été favorables, et qui lui ont rendu service, ou bien à la défunte.

10. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Frans et de Silvie. »

On fut bientôt instruit du contraire, et on me répondit de la bonne encre. […] Elle fit semblant de me vouloir faire retrouver ma raison qu’elle voyait bien que j’avais perdue, mais elle s’y prit d’un air à me persuader le contraire. […] Qu’elle n’avait point douté que l’état où j’étais ne fût le fruit des résolutions que j’avais prises conformes à mon honneur, et si contraires à mon cœur. […] Vous ne pouvez vous dispenser de tenir parole à Madame votre mère : la facilité apparente avec laquelle il est nécessaire que vous vous y portiez ; le dégagement où il faut que vous paraissiez être de tout attachement pour moi, lui ôteront tous les soupçons qu’elle pourrait avoir du contraire. […] Bien plus, il épouse une fille qu’il avoue lui-même que je regarde comme une malheureuse, une libertine, une larronnesse, une fourbe : car enfin, je n’en suis désabusée que parce que vous venez de me dire présentement le contraire.

11. (1713) Les illustres Françaises « Les Illustres Françaises. Histoires Véritables. »

Un valet qui le suivait était dans la même peine, et tous deux en risque d’être écrasés entre les roues des carrosses, si ils avaient fait le moindre mouvement contraire.

12. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LVIII. Des tristes et agréables choses que Parafaragaramus apprit au chevalier de la Manche. »

Il voulut de plus obliger les officiers du duc de recevoir de lui quelques présents ; mais comme ils avaient des ordres contraires ils le remercièrent, et pour l’empêcher de les en presser davantage, le duc fut obligé de lui dire, que le premier qui prendrait de lui la moindre chose ne resterait pas une heure à son service.

13. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Dupuis, et de Madame de Londé. »

Il n’y a eu que Madame de Londé, qui après m’avoir bien fait enrager, a trouvé le secret de me fixer ; avant elle, c’était tout le contraire. […] Célénie soutint le contraire ; et la mère qui s’en mêla, perdit le temps auprès de l’aînée, qui avait l’esprit aussi mal fait que le corps. […] Nous entrerions vous et moi, dit-elle, dans une trop longue dispute si nous entreprenions de combattre ou de prouver le contraire ; je vous assure toujours que je ne suis pas fâchée que vous ayez bonne opinion de moi : mais vous n’êtes pas venu ici pour cela, c’est pour aller tenir un enfant ensemble, et nous irons quand vous voudrez. […] J’avais cru que ce collier s’était dénoué dans l’agitation de nos embrassements ; mais je suis convaincu du contraire, puisqu’on n’a jamais pu le trouver, quelque recherche qu’on en ait faite. […] J’avoue, repris-je, que j’ai eu autrefois dessein de me retirer du monde, comme ont fait quelques-uns de mes amis ; mais les sentiments de dévotion que j’avais et que j’ai encore, ne sont point contraires à l’envie que j’ai de vous connaître ; puisque je n’ai sur vous aucune intention criminelle.

14. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LIII. Belle morale du seigneur Don Quichotte. »

A l’égard des théologiens et des philosophes qui soutiennent le contraire, je n’en dirai qu’un mot, c’est qu’ils étaient, et sont encore, hommes remplis d’amour propre : ainsi il n’y a pas à s’étonner que de leur autorité privée ils se soient donné la préférence ; mais la raison qu’ils ont eu de décider en leur faveur, n’est pas convaincante pour moi.

15. (1721) Mémoires

La France était triomphante, on ne peut point en disconvenir ; le traité de Nimègue en est une preuve si authentique qu’il faudrait avoir renoncé au sens commun pour dire le contraire. […] Il ne faut pas croire que j’avance un paradoxe ; je vais le prouver, et ceux qui pourront me convaincre de faux ont assurément plus de connaissance de l’histoire que moi, et y auront fait des méditations et des réflexions contraires aux miennes. […] Cette seule circonstance est une preuve du contraire. […] Le contraire a paru par le peu de bien qu’il a laissé à sa mort après un ministère de plus de vingt-un ans. […] (Je savais bien le contraire, puisque je savais que l’aïeul du président n’avait été que médecin de François Ier, à qui il n’avait pu guérir le gros lot dont il est mort à Rambouillet.

16. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LIV. Départ de la compagnie. Comment Sancho fit taire le curé. Aventures diverses arrivées à cet infortuné chevalier. »

Il avait pris prétexte de là de louer toutes ses bonnes qualités, et surtout son bon esprit, qui n’avait été gâté que par ses ridicules visions ; il s’était étendu sur sa probité et sur sa droiture, qui le faisait généralement estimer de tout le monde ; il avait poursuivi par le plaindre du ridicule où sa folie exposait un des plus honnêtes hommes d’Espagne, et sans faire semblant de vouloir taxer qui que ce soit, il avait fortement blâmé ceux qui l’entretenaient dans ses imaginations ; il avait fait entendre que c’était une action contraire à la charité de se divertir aux dépens d’un cerveau démonté, qu’on pouvait facilement remettre dans une assiette tranquille, en lui donnant du repos, au lieu d’entretenir et de fomenter ses égarements.

17. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Ronais, et de Mademoiselle Dupuis. »

Elle se jeta à genoux devant son père sans regarder les Du Pont, et je lui entendis dire en ma faveur, tout ce qu’une fille sage, honnête, spirituelle, et passionnée peut dire de plus fort ; elle finit par assurer son père qu’elle ne ferait jamais rien de contraire à la vertu, qui pût lui déplaire ; mais qu’elle le priait de vouloir bien ne la point forcer en disposant d’elle malgré elle-même. […] Madame Dupuis sa tante, mère de notre ami, qu’apparemment elle avait priée d’en agir ainsi, lui représenta en ma présence, que si elle se mariait sitôt après la mort de son père, cela donnerait à parler ; qu’on dirait dans le monde tout le contraire de la vérité, et qu’elle devait laisser passer quelque temps.

18. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXVI. Suite de l’histoire de Silvie et de Sainville. »

Je ferai de mon côté tout ce qui me sera possible ; vous êtes trop honnête homme pour exiger de moi quelque démarche contraire à ce que je me dois à moi-même ; à cela près soyez certain que rien ne me sera impossible pour être à vous, ou du moins pour n’être de ma vie à qui que ce soit.

19. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre LI. Le jaloux trompé »

Elle, dont la maladie n’était causée que par la peur d’avoir perdu le cœur de son mari, étant pour lors certaine du contraire, revint la première en santé, et eut de lui tous les soins qu’une honnête femme, et prévenue d’amour, peut avoir d’un mari qu’elle idolâtre.

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