Tais-toi, lui dit Pluton d’une voix épouvantable, on fait ici justice à tout le monde, laisse-le parler, on t’écoutera après dans tes défenses. […] Cette intention n’a pu être rectifiée par la propriété postérieurement acquise, qui ne peut avoir d’effet rétroactif, et qui par conséquent n’a pu justifier une intention antérieurement criminelle, et c’est sur quoi je demande justice. […] Un diable de si bonne mine attira l’attention de nos deux chevaliers, et Pluton lui ayant permis de parler, il commença par remontrer toutes les peines qu’il se donnait pour rendre les femmes belles et attirantes, qu’il inventait tous les jours quelque pommade et quelque essence pour conserver leur teint, ou bien pour en cacher les rides, qu’il avait depuis peu de temps travaillé à cela avec beaucoup de succès, puisqu’il y avait des femmes âgées de plus de soixante ans qui ne laissaient pas par son moyen de paraître avec des cheveux bruns, une peau unie et délicate, et enfin si jeunes qu’il faudrait avoir en main leur extrait baptistaire pour les croire plus vieilles que leurs enfants ; que cela faisait augmenter le nombre de leurs amants, et augmentait en même temps celui des sujets de l’enfer ; mais que malgré tous ses soins il courait risque de perdre son temps s’il y avait encore dans le monde deux hommes de l’humeur du chevalier Sancho, qui à tout moment disait pis que rage des femmes, et tâchait d’en dégoûter tout le monde ; que si cela était souffert, il n’avait qu’à laisser en enfer son panier plein de cornes, parce qu’il ne trouverait plus de femmes qui en pussent faire porter à leurs maris, n’y ayant plus aucun homme qui leur voulût aider à les attacher, qu’il avait employé un temps infini pour en faire qui fussent propres à tout le monde, qu’il y en avait de dorées pour les maris pauvres, et qui se changeaient sur leur tête en cornes d’abondance ; qu’il y en avait d’unies et simples pour ceux dont les femmes faisaient l’amour but à but ; qu’il y en avait de jaunes pour ceux qui épousaient des filles qui avaient déjà eu quelque intrigue ; de blanches pour ceux qui épousaient des veuves ; de noires pour ceux qui épousaient des fausses dévotes ; de diaphanes et transparentes pour ceux dont les femmes savaient cacher leur infidélité ; de vertes pour ceux qui épousaient des filles élevées dans un couvent ou dans une grande retenue ; et de rouges pour ceux dont les femmes payaient leurs amants, à qui d’ordinaire elles ne se contentaient pas de sacrifier la bourse et l’honneur, mais le sang même de leur époux ; que chaque couleur convenait parfaitement à la qualité d’un chacun ; qu’il y avait dans le monde assez de femmes de vertu qui rebutaient les hommes, sans que Sancho voulût mettre les hommes sur le pied de rebuter les femmes ; que c’était de quoi il demandait justice, et protestait en cas de déni de laisser toutes les femmes et les filles en garde à leur propre vertu, sans les tenter dorénavant par lui-même, et sans les faire tenter par d’autres, ni leur fournir les occasions d’être tentées. […] Voilà ce qu’on appelle hypocrisie, qui est sujette à notre justice, et pour laquelle il lui doit être imposé une punition. […] Souverains juges, continua-t-il en s’adressant à Pluton et aux autres, je vous en demande justice suivant votre équité et votre prudence ordinaire.
Il établit une chambre de Justice sur le modèle de laquelle celle qui subsiste aujourd’hui a été formée. […] On appelle cela une justice prompte et véritablement prévotale ; et ses parents apprirent avec surprise dans le même temps sa prison, son crime et sa mort. […] Il y allait de l’intérêt du Roi, c’en fut assez pour l’obliger de donner un soufflet à la justice. […] Cette fille courut tout aussitôt dans l’appartement de Madame Deschiens à qui elle demanda justice d’une pareille insolence. […] Ce n’a pas été sans sujet que j’ai rapporté tout au long l’arrêt de la Chambre de Justice contre Le Normand.
Il est certain que le bon droit était de leur côté, puisque la Justice a été pour elles ; mais il m’a mille fois dit qu’il n’y avait eu que la faveur qui leur avait fait gagner leur procès. […] Dispensez-moi, Madame, de vous dire jusques à quel point ils avaient poussé leur intrigue ; contentez-vous de savoir que la justice humaine les en aurait punis l’un et l’autre, si le fond et l’excès lui en avaient été connus. […] J’ai cependant encore eu assez de considération pour lui pour empêcher ma mère de porter ses plaintes en Justice des insultes qu’elle en a reçues. […] Elle vous les demande, Monsieur, et l’honneur de votre appui à la Cour en faveur de son époux que le vice-roi de Naples retient en prison avec beaucoup de dureté et fort peu de justice.
Mais poursuivis-je, une affaire comme celle-là, si elle était sue, pourrait avoir de mauvaises suites, et vous brouiller avec la Justice. […] Je me contentai de lui dire que je l’abandonnais à son mauvais sort, et que tôt ou tard un bourreau me ferait justice de ses perfidies, et je sortis. […] J’allai dans l’instant même, et toute nue en chemise en demander justice à Madame de Cranves, dont l’appartement était éloigné du mien. […] J’ai été ce matin chez Monsieur le commandeur de Villeblain pour l’instruire généralement de tout, et lui demander justice de ce misérable. […] Je fis entendre à ma mère que je voulais me dérober aux rigueurs de la Justice.
On en trouva huit roides morts et deux hommes de justice : reste à vingt, dit-il, qu’il faut avoir morts ou vifs ; allons, Messieurs, ajouta-t-il, poursuivons notre quête. […] Sancho qui vit que les gens de justice dépouillaient et fouillaient les morts, les imita, et heureusement pour lui, celui à qui il s’adressa, était le trésorier de la troupe, et avait tout l’argent que Don Pedre et Octavio lui avaient confié ; en sorte que Sancho trouva un sac plein d’écus d’or et de pis-toles d’Espagne.
Rendons-leur pourtant justice. […] Tout le monde ici l’a admirée ; & M. du Quesne est bon pour en porter témoignage & lui procurer la justice qui lui est due. […] On a fait cette matinée justice d’un, qui est à présent libre : à demain l’autre. […] La justice ne les punit pourtant pas comme bêtes, ni comme machines. […] Je leur rends la justice qui leur est due en affirmant que je n’y ai jamais rien lu qui ne soit conforme à la vérité.
Rendons-leur justice : elles font des traités pour le bien de leurs affaires : elles y suivent le droit civil ; mais le plus fort les explique par le droit canon. […] Sa providence se sert du premier qui fait bien, pour manifester sa bonté ; et de celui qui fait mal, pour manifester sa justice. […] Serait-il même de sa justice de la verser ? […] Nous l’avons tous deux remercié de sa confiance et de la justice qu’il nous rendait ; et l’avons assuré que nos soins n’y seraient point épargnés. […] Le commandeur l’avait promptement suivi, et lui a expressément défendu les voies de fait, et lui a promis justice.
L’illustre princesse Dulcinée du Toboso devrait être désenchantée ; cependant nous la venons de voir encore sous son infâme figure de laide et dégoûtante paysanne ; c’est de quoi l’invincible et le fidèle chevalier des Lions, Don Quichotte, l’honneur de la Manche, te demande justice par ma voix, comme il va te la demander lui-même. […] Cette satisfaction n’était pas déjà bien suffisante, puisqu’elle était intéressée ; il n’importe, telle qu’elle était je m’en serais contenté si les coups avaient été sincères, mais le fourbe que tu vois faisait semblant de frapper sur son corps, et frappait sur un arbre contre lequel il était appuyé, et ainsi fraudait la maltôte de l’enfer ; c’est ce qui a fait que ta justice a abandonné cette malheureuse princesse à la fureur du barbare Freston, qui a fait faire au corps de cette infortunée une rude pénitence de la délicatesse de Sancho, qui ne s’est jamais donné que quarante coups qui puissent être alloués.
. — Bien ou mal il faut se taire, dit-elle en s’en allant, où la force commande justice n’a point de loi. — Eh oui, ma foi, de la justice !
Pour ne plus parler d’objets si affreux, justice fut faite d’eux tous, et ils furent envoyés border les grands chemins, excepté celui à qui le duc de Médoc avait promis la vie, et à qui non seulement il donna la liberté, mais encore une somme d’argent suffisante pour le conduire hors d’Espagne, et mener ailleurs un train de vie plus honnête ; on l’avait mis exprès dans un endroit d’où il lui fut facile de se sauver, et on dressa un procès-verbal de son évasion pour la décharge du geôlier et des autres qui pouvaient en être inquiétés.
J’ai instruit Monsieur votre père des chicanes qu’on me fait, et j’espère qu’il m’en rendra bientôt justice. […] Après le dîner, il nous fit écrire à tous deux une promesse de mariage, ou plutôt une reconnaissance fort longue, qui est assurément bien faite, et qui, je crois, se serait soutenue en justice. […] Votre mariage est bon, gardez ce paquet, et ne le décachetez point que lorsqu’il en sera temps, et prenez en l’ouvrant toutes les précautions qui vous seront conseillées par les habiles gens de justice, et surtout de probité et de vos amis. […] Elle eut beau lui jurer qu’elle était innocente de notre mariage ; que même si elle tenait sa fille elle en ferait justice. […] Des Prez avait si bien recherché sa vie, qu’il en avait trouvé autant qu’il en fallait pour lui faire briser les os en Grève ; et il n’y a eu que la fuite de cet homme qui l’ait sauvé de la justice et du ressentiment de Des Prez, qui le fait encore chercher.
Elles sont toutes deux dans le couvent d’aussi bon cœur qu’un oiseau sauvage est en cage ; et quoiqu’elles ne veuillent pas être religieuses de leur bon gré, il faut qu’elles le soient par nécessité : car mon père et ma mère pour marier Madame d’Ornex, l’ont tellement avantagée par son contrat de mariage, qu’elle et moi, qui me suis fait faire justice presque le pistolet à la main, et par une force majeure, pour n’être pas sacrifié comme nos cadettes, emporterons tout le bien de la famille. […] Il faut que je lui rende la justice qui lui est due, quelque plainte qu’elle m’en fît, elle ne sortit jamais du respect qu’une fille doit à son père, tel soit-il. […] Ma femme et moi ne l’avons pas vu depuis que nous sommes mari et femme ; si pourtant il voulait se réconcilier de bonne foi, nous y prêterions volontiers la main, nous irions même au-devant ; mais suivant toutes les apparences, nous n’aurons justice que de sa succession, ou il ne nous la rendra lui-même, que lorsqu’il sera prêt d’aller se présenter à celle de l’autre monde ; et encore serions-nous bienheureux, parce qu’il éviterait une source inépuisable de procès ; mais nous ne nous y attendons pas, lui qui se plaît dans la désunion, en laissera des semences après sa mort.
Rendez-moi justice, ma chère sœur, un traitement comme celui-là est-il supportable ? […] Votre prétendue pénétration dans mes desseins ne vise pas juste, ajoutai-je toujours fièrement : ce que j’ai dit n’est pas pour me faire un mérite dans l’esprit de Madame, c’est uniquement la justice de la cause que je défends qui me fait embrasser sa défense. […] Toutes les peines que vous donne ma conduite, sont les fruits de votre curiosité : vous savez ce que je veux dire, Madame ; mais au nom de Dieu ne vous fatiguez plus en vain, mettez-vous l’esprit en repos et me rendez plus de justice. […] La justice les poursuivait : et dans le temps qu’ils cherchaient à s’échapper, ils aperçurent au clair de lune ces deux pauvres capucins qui tâchaient de regagner leur couvent. Ces scélérats les arrêtèrent pour avoir leurs habits, afin d’échapper à ceux qui les cherchaient sous l’apparence de religieux ; et afin qu’ils ne pussent avertir les gens de justice, ils résolurent de les tuer ; mais de peur que leurs corps n’indiquassent leur crime, ils les pendirent à des arbres.
Nous fûmes ramenés à Paris, j’y fus mis dans un cachot ; et elle qui avait refusé de retourner chez d’Ivonne, fut mise à la garde d’un officier de justice, qui se chargea d’elle. […] Nous vous rendons plus de justice, poursuivit-elle, il n’y a personne ici qui ne loue Monsieur de Jussy, et il n’y a personne qui ne blâme Monsieur que voilà, en montrant Dupuis, de ses amourettes, et qui ne regarde avec horreur Monsieur Des Prez, qui a si lâchement abandonné la pauvre Mademoiselle de l’Épine, que nous avons tous connue.
C’est bien aller depuis que nous sommes partis de France, mais Dieu nous protège ; en effet la Compagnie a trop perdu l’année passée pour que sa justice ne nous donne pas tout à souhait pendant le voyage que nous faisons pour elle. […] On a fait aujourd’hui justice à bord, mais comme on la doit faire encore demain, je remets à vous dire tout quand tout sera fait. […] Je vous promis hier de vous dire ce que c’est que la justice des navires et comme elle s’y exécute. […] C’est-à-dire que toute sorte d’action de justice a en soi quelque chose d’injuste qui est récompensé par l’utilité publique. […] En tous cas Monsieur a-t-il poursuivi, je compte sur vous comme je suis persuadé que vous me rendez la justice de compter sur moi, et je suis certain que vous me défendrez bien, soyez certain aussi qu’il ne vous arrivera aucun mal que je ne le partage avec vous.
Il n’avait fait aucune plainte en justice, et tout le monde le regardait comme un fou, ainsi on voulut bien en faveur de Célénie croire que tout ce qu’il avait dit n’était arrivé que dans son imagination.
Elle n’eut qu’à essuyer les formalités de justice comme mineure émancipée, et Dupuis comme son curateur ; toute la famille lui ayant déféré cet honneur sans charge.