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2. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LIV. Départ de la compagnie. Comment Sancho fit taire le curé. Aventures diverses arrivées à cet infortuné chevalier. »

Il avait pris prétexte de là de louer toutes ses bonnes qualités, et surtout son bon esprit, qui n’avait été gâté que par ses ridicules visions ; il s’était étendu sur sa probité et sur sa droiture, qui le faisait généralement estimer de tout le monde ; il avait poursuivi par le plaindre du ridicule où sa folie exposait un des plus honnêtes hommes d’Espagne, et sans faire semblant de vouloir taxer qui que ce soit, il avait fortement blâmé ceux qui l’entretenaient dans ses imaginations ; il avait fait entendre que c’était une action contraire à la charité de se divertir aux dépens d’un cerveau démonté, qu’on pouvait facilement remettre dans une assiette tranquille, en lui donnant du repos, au lieu d’entretenir et de fomenter ses égarements. […] On passa la soirée fort agréablement ; après quoi nos deux chevaliers se retirèrent dans leur appartement, non pour dormir, car ils ne purent fermer l’œil de toute la nuit, mais pour s’entretenir des grandes choses qui devaient bientôt arriver.

3. (1690) Journal d’un voyage fait aux Indes Orientales (tome 1)

Du reste, saint Augustin, saint Bernard, a Kempis, m’entretiennent sérieusement ; ou je me divertis avec Pétrone, Ovide, Horace, Juvénal. […] Si on s’ennuie, il n’y a qu’à le laisser ; mais je ne m’ennuie point à m’entretenir moi-même. […] Je me suis entretenu avec trois, dont le sacristain était un, tous prêtres. […] Aussi, le gouverneur qu’elle y entretient en agit à leur égard avec toute la gratitude possible. […] La Compagnie hollandaise y entretient toujours douze cents hommes de troupes réglées.

4. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LVIII. Des tristes et agréables choses que Parafaragaramus apprit au chevalier de la Manche. »

Ils allèrent après le dîner faire un tour dans les jardins du château, où après avoir continué longtemps la même conversation, tout le monde s’éloigna insensiblement de Don Quichotte, qui de sa part ne fut pas fâché d’aller seul entretenir ses rêveries environ une heure, après quoi les deux ducs, le comte Valerio et les deux Français allèrent le trouver avec beaucoup d’empressement en apparence. […] Le chevalier consentit à tout ce qu’elle voulut, et lui dit qu’il était prêt de la conduire partout où elle avait dessein d’aller. — Non, Seigneur, répondit-elle en faisant semblant de pleurer, les sentiments que j’ai pour vous ne cadrent point avec les vœux que je vais faire ; n’entretenons point une blessure que nous devons l’un et l’autre tâcher de fermer, notre séparation en est le seul moyen.

5. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LIX. De ce qui se passa chez le duc de Médoc après le départ de Dulcinée, et comment Sancho reçut sa femme que la duchesse fit venir au château. »

Ils cherchaient les moyens de le faire partir de son bon gré, afin d’ôter de devant les yeux du pauvre gentilhomme tout ce qui pouvait entretenir ou réveiller ses visions sur le fait de la Chevalerie errante ; ils étaient même résolus d’emmener avec eux son écuyer à Madrid, tant pour s’en divertir que pour ne pas le laisser auprès de son maître, à la santé de qui chacun tâchait de contribuer ; mais le destin en ordonna autrement ; comme on le verra bientôt. […] Après cela il emmena Don Quichotte promener dans le jardin, tant pour pouvoir l’entretenir en particulier et voir dans quelle situation était son esprit, que parce qu’il ne voulait pas être présent au spectacle qui se préparait, et qu’il n’était pas à propos non plus que Don Quichotte en vît ni entendît rien.

6. (1691) Journal d’un voyage fait aux Indes Orientales (tome 2)

Pour une roupie, qui vaut vingt-huit sols de notre monnaie, on en a un qui se nourrit, s’entretient, & sert avec une fidélité exacte. […] Il y a plusieurs Européens qui en entretiennent, lesquelles pour cela ne leur sont guère plus fidèles. […] Ils l’ont abandonné, il y a cinq ou six ans & il commence à tomber en ruine faute d’être entretenu, à cause de cette guerre. […] C’est l’indigne & exécrable tribunal de l’Inquisition qui entretient, multiplie & fomente ces abus. […] Je vous sais bon gré de votre application, qui m’est un garant certain que vous êtes assez instruit pour entretenir M. de Seignelay de tout ce que je viens de vous dire.

7. (1691) Journal du voyage des Indes orientales (à monsieur Raymond)

L’île appartient aux Portugais, qui y entretiennent deux gouverneurs, l’un à la ville qui porte le nom de l’île, et l’autre à cette anse. […] L’église est fort éloignée de ces maisons ; il n’y a qu’un seul prêtre entretenu ; elle m’a paru pauvre. […] Nous parlons quelquefois d’affaires sérieuses : il me fait la grâce de m’en entretenir. […] C’est proprement un potager bien entretenu, fort propre pour le pays mais une gueuserie pour l’Europe. […] Pour une roupie qui est trente sols de notre monnaie, on en a un pour un mois qui s’entretient, se nourrit, et sert avec une fidélité exacte.

8. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLII. Comment Don Quichotte sauva la vie à la duchesse de Médoc. Nouveaux exploits des deux chevaliers. »

Il entretint cette dame pendant qu’on raccommodait son train, avec tant de courtoisie et de sagesse, qu’elle ne savait que juger d’un homme qui était effectivement fou, et qui pourtant parlait de si bon sens et se battait avec tant de conduite et de valeur.

9. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LXI. Comment Don Quichotte et Sancho sortirent du château pour s’en retourner chez eux ; de ce qui leur arriva sur la route. Mort de Don Quichotte ; et ce qui s’ensuivit. »

Les deux chevaliers, après avoir d’autant plus bu qu’ils s’imaginaient que chaque goutte ajoutait un nouveau degré de haine à leurs sentiments, se reposèrent sur l’herbe, et commencèrent à s’entretenir de la tranquillité qu’ils venaient de se procurer.

10. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LVII. Du repas magnifique où se trouva Don Quichotte, et du beau et long discours qu’il y tint. »

Les filles de Balerme et les deux de Dulcinée, qui étaient venues avec Merlin la rejoindre, et qui étaient toutes six des filles fort jeunes et fort aimables, les servaient au buffet ; deux donnaient largement à boire ; une rinçait les verres ; deux servaient et desservaient en changeant les couverts et les serviettes, et l’autre avait soin d’entretenir du feu, et de brûler des parfums exquis ; en un mot, Don Quichotte n’avait jamais rien lu dans ses romans qu’il ne vît et ne trouvât effectivement dans ce repas enchanté.

11. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Frans et de Silvie. »

L’état où j’étais n’était point assez tranquille pour entretenir personne, je lui demandai seulement la grâce de recevoir mes visites, elle me l’accorda fort honnêtement ; c’était tout ce que je pouvais prétendre. […] La dépense que je faisais était distinguée : et enfin on n’entretient point pour une simple domestique, comme votre donneur d’avis le prétend, une gouvernante qui est Madame Morin, une fille de chambre et un laquais ; ce sont les mêmes que j’ai encore. […] Si vous trouvez quelque chose de condamnable dans moi, que ne dites-vous à Madame ce que vous en savez, sans en entretenir des gens comme vous, incapables d’y mettre ordre ? […] On fit collation, pendant laquelle la compagnie s’entretint de ce qu’elle venait d’entendre ; et tout le monde tomba d’accord avec Madame de Mongey, que si tout ce que Silvie avait dit pour sa justification était vrai, elle était fort innocente, et qu’il n’y avait là-dessous ni méchante conduite ni malice. […] Le père carme, qui ne me quitta pas, eut soin de m’entretenir dans la résolution de me rejoindre à ma femme : et la résolution sincère que j’en avais faite m’ayant rendu l’esprit plus tranquille, ma santé se rétablit de jour en jour ; et il n’y eut plus que ma faiblesse, à cause de la quantité de sang qu’on m’avait tiré, qui m’obligeât de rester à Grenoble.

12. (1713) Les illustres Françaises « Les Illustres Françaises. Histoires Véritables. »

Des Ronais fit les honneurs de chez lui, ils se mirent à table, et s’entretinrent de leurs anciennes connaissances, et se rendirent compte en gros de tout ce qui leur était arrivé depuis leur séparation, attendant qu’un plus long loisir leur permît d’entrer dans un plus ample détail.

13. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur de Terny, et de Mademoiselle de Bernay. »

Entretenez toujours l’amitié de mon frère ; elle ne nous sera pas inutile. […] L’occasion ne peut pas être plus belle, reprit Dupuis, cela nous entretiendra jusques au souper, et Madame de Contamine aura le plaisir de l’entendre.

14. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « ChapitreLII. Le mari prudent »

Justin le crut, ou fit semblant de le croire, et sans se hausser ni se baisser, il n’en fit pas plus mauvais visage à sa femme, et se contenta de la prier de n’entretenir plus de commerce avec Verville, et de cesser de le voir.

15. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Prez, et de Mademoiselle de l’Épine. »

Je n’ai point été malade, me dit-il, et ce n’est point cette lettre qui cause ma douleur, elle ne fait que l’entretenir. […] Je ne l’entretins d’abord que de propos proportionnés à son état. […] Ces gens-là travaillent, dit-il, ils gagnent leur vie, et ne sont point à charge au public ; et si, poursuivit-il, la sotte dévotion des chrétiens n’entretenait point tant de bouches inutiles, on ne verrait point en France tant de fainéants ni de vagabonds.

16. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Dupuis, et de Madame de Londé. »

Les tours que j’ai faits pendant mes études, vaudraient tout au moins ceux de Francion, si j’avais envie de vous occuper de tours que peut faire un enfant ; peut-être vous en entretiendrai-je un autre jour ; pour à présent il faut passer à des aventures, sinon plus sérieuses, du moins de plus de conséquence. […] Je l’entretins du mariage de sa sœur ; elle me parut avoir envie de l’être aussi. […] Il n’y avait plus que la mère ; et l’ayant toujours mise sur le pied de me regarder comme son gendre, et lui ayant donné comme à sa fille les raisons que j’avais de différer, par rapport aux bontés que ma mère avait pour moi, celle de Célénie me laissait tout le temps d’entretenir sa fille dans son lit. […] Je croyais vous avoir oublié, je me trompais ; je n’ai pu résister à l’envie qui m’a prise tout d’un coup de vous entretenir. […] Il ne se cachait point de ses affaires de cœur, au contraire, il était le premier à en entretenir sa femme, et à en faire des trophées.

17. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur de Jussy, et de Mademoiselle Fenouil. »

C’était un énigme qu’ils ne comprenaient pas, ni sa résurrection, ni comment ils avaient entretenu commerce ensemble pendant tant de temps, sans que personne s’en fût aperçu, ni comment ils avaient concerté leur mariage, ni par quels charmes Jussy s’était trouvé si juste à l’échéance de son ban et de la majorité de sa maîtresse.

18. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Ronais, et de Mademoiselle Dupuis. »

Je ne vous entretiendrai point non plus de ma jeunesse, puisque nous avons été élevés ensemble.

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