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2. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Frans et de Silvie. »

Je n’en avais pas tant voulu dire, lui dis-je, mais vous l’avez deviné : ce sont là les véritables raisons qui m’ont obligé au secret. […] Il ajouta seulement, que Silvie avait toujours ignoré et ignorait encore qui était sa véritable mère. […] Il nous rendit à Paris auprès de ma mère et de mes oncles tous les services que nous aurions pu attendre d’un véritable père. […] J’en accusai la négligence des domestiques sans en soupçonner la véritable cause. […] Ce que je vous dis est certain, et il est certain encore que je n’ai jamais senti pour vous dans mon cœur qu’une véritable indifférence.

3. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur de Jussy, et de Mademoiselle Fenouil. »

La résolution est d’un véritable héros de roman, reprit-elle, vous m’aimez et vous consentez d’en épouser une autre ; bien plus encore, je comprends que si vous ne m’aimiez point vous ne vous marieriez pas. […] Le procureur du Roi lui-même, qui avait donné ses conclusions cachetées, dit avec une intégrité de véritable magistrat, que le devoir de sa charge l’avait obligé de pencher vers la sévérité, mais que les circonstances qu’il venait de voir, l’obligeaient à réformer ses conclusions trop rudes ; et il conclut plus favorablement pour moi. […] J’ai pris sous mon véritable nom un certificat de ma sortie de France ; j’en ai pris un autre en rentrant, afin que mes ennemis ne puissent point me chagriner faute d’avoir accompli mon ban, qui a duré hors de France sept ans et huit jours, et plus d’un mois davantage hors de Paris, où je ne rentrerai que lorsque Mademoiselle Fenouil le voudra. […] J’ai déguisé mon nom, comme vous savez ; je me faisais nommer Saint-Cergue, et ce n’est que depuis La Rochelle que vous savez que mon véritable nom est de Jussy.

4. (1721) Mémoires

Cependant ce n’est point tout à fait la raison qui rendait les Jésuites tout puissants sous son règne ; la véritable raison et la plus pressante était, (le croira-t-on ?  […] Elle me paraît pleine de probité et vraiment héroïque, et en effet si ce Prince n’avait pas été gâté par des flatteurs, il aurait été un prince parfait et un véritable héros. […] Mais dans le jugement du Roi, c’est parler en véritable roi. […] J’avoue que c’est ce que je ne conçois point, surtout étant prévenu qu’il n’y peut avoir de véritable athée, tout nous prêchant un Dieu, et le sentant dans nous-même. […] Sont-ce là de véritables pauvres ?

5. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LIII. Belle morale du seigneur Don Quichotte. »

La véritable générosité ne consiste qu’à humilier ceux qui résistent, à vaincre ceux qui se défendent, et à pardonner à ceux qui sont à notre discrétion ; elle ne gît pas, dit-il, dans la vengeance, mais à ne pas se servir du pouvoir qu’on a de se venger. […] Voilà la morale que j’ai trouvée dans mon original espagnol, et que j’ai trouvé à propos de traduire en français, comme quantité d’autres, parce qu’elle m’a paru juste et naturelle et capable de faire impression sur l’esprit du lecteur, particulièrement s’il a la crainte de Dieu et son salut en recommandation, sans parler de son honneur, qui n’est jamais réel et véritable, s’il n’a pour fondement la probité.

6. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre LI. Le jaloux trompé »

Enfin elle se défendit avec tant de pudeur, que le jaloux la prenait pour une véritable vestale, et des plus sévères. […] Il expliqua sa volonté avec tant d’emportement, que la pauvre Célénie vit bien qu’il n’y avait rien à gagner pour elle, à moins que de lui dire la véritable raison qu’elle avait de la vouloir éloigner ; mais comme elle était toute étourdie de ses injures, et que la promptitude de son départ ne lui laissait pas le temps de se déterminer, elle ne lui découvrit point le mystère, et peut-être que quand elle l’aurait fait, la prévention de Sotain lui aurait bouché les yeux. […] C’en est fait, Madame, lui dit-il, je me suis vaincu, votre vertu triomphe, je n’ai plus pour vous que de l’amour, de l’admiration, de la compassion et de l’obéissance ; vous voulez que je sorte d’auprès de vous, je n’y resterai pas demain ; mais avant que je vous quitte, daignez considérer à quels périls ma sortie va vous laisser exposée, et ce que vous devez craindre des fureurs de votre époux, qui se figurera tout un autre sujet de mon éloignement que le véritable.

7. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LV. Don Quichotte et Sancho vont à la caverne de Montésinos. Ce qu’ils y virent, et comment se fit le désenchantement de Dulcinée. »

Sancho persuadé que c’était la le véritable chemin de retrouver son argent l’imita en criant : Allons, ici mourra Samson et tous ceux qui sont avec lui. […] Il prétendit que ce n’était qu’un Merlin supposé, et que le véritable était plus grand de huit pieds au moins. — Non, non, lui dit Minos, c’est Merlin lui-même ; mais c’est que ce qui vous paraît si grand sur terre est dépouillé de sa grandeur et de son éclat lorsqu’il entre dans le royaume des morts, où il est rendu égal à tous ceux qui dans le monde étaient ses inférieurs, parce qu’ici on n’a aucune exception de la grandeur mondaine, et qu’on ne regarde dans l’homme que l’homme seul et ses actions, et non pas ses titres fastueux, et cet éclat qui lui attirait sur terre le respect, l’admiration et la flatterie du reste des mortels ses semblables.

8. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Prez, et de Mademoiselle de l’Épine. »

Si elle veut être effectivement mariée avec moi, je veux l’être effectivement avec elle ; non seulement pour ma propre satisfaction et la tranquillité de ma conscience, mais aussi afin d’être retenu par le respect d’un véritable sacrement. […] Elle ne m’en fit plus rien paraître ; mais il est certain que les pressentiments de son cœur l’ont toujours menacée du malheur qui lui est arrivé, et du véritable état où sa perte m’a mis pour le reste de mes jours. […] Elle craignit que notre mariage ne lui parût un véritable libertinage. […] Comme à mon tour je feignais une véritable colère, elle se défâcha tout à fait. […] Mais, reprit Des Frans, je ne me suis jamais senti pour elle ces empressements vifs, et cette ardeur qui ne part que d’une véritable sympathie, tant requise dans les unions.

9. (1691) Journal d’un voyage fait aux Indes Orientales (tome 2)

Je le regarde comme un véritable théâtre : & bien malheureux, à mon sens, ceux qui s’y attachent autrement que comme à une comédie ! […] Le cangé est bon & très salubre ; &, pour parler médecin, c’est un véritable fébrifuge. […] Ils me paraissent tous également ignorants & dévots, & tous fort superstitieux ; &, si ce que Tacite dit est vrai, on n’en fera jamais de véritables catholiques. […] Ces princes en ont fait des souverains & n’en ont fait que des ingrats, & des ennemis d’autant plus nécessaires qu’ils connaissent parfaitement leurs véritables intérêts. […] Il était cette fois-là en véritables bottes de fatigue, n’ayant pas dessein de rentrer dans Paris ; comme en effet il n’y rentra pas.

10. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Dupuis, et de Madame de Londé. »

Que j’en étais au désespoir et prêt de faire telle réparation qu’il lui plairait, enfin je lui fis voir un véritable et sincère repentir. […] Je la faisais ressouvenir que la véritable vertu d’une femme consiste dans une attache entière à la personne de son époux, à qui elle doit être toujours prête de tendre les bras. […] C’était en apparence une terrible aventure ; nous en sortîmes pourtant avec honneur ; les véritables dévots seront toujours la dupe des Tartufes. […] Il était pourtant écrit qu’elle serait ma véritable passion, et que je l’aimerais plus que je n’avais jamais aimé, sans en excepter la veuve, et plus même que je ne me croyais capable d’aimer. […] Elle en donna les raisons les meilleures qu’elle put qui ne parurent que des vétilles, parce qu’elle ne dit point la véritable.

11. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Ronais, et de Mademoiselle Dupuis. »

La véritable vertu d’une fille consiste à être tentée et à ne pas succomber à la tentation ; et c’est ce qui fait que nos Françaises, qui conservent leur chasteté, sont mille fois plus louables que les femmes des autres nations que je viens de nommer, parce qu’elles sont toujours dans l’état de tentation par le commerce du monde, et qu’elles y résistent, au lieu que les autres ne doivent leur sagesse qu’aux murs qui les environnent. […] J’avais une douleur très véritable de l’état où je le voyais. […] Ce fut là que je vis dans un mourant une véritable et sincère résignation, et un véritable détachement de toutes choses ; enfin des sentiments tels que je souhaite les avoir, lorsque je serai dans le même état.

12. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur de Terny, et de Mademoiselle de Bernay. »

Je la piquais de l’honneur de sauver une âme à Dieu en la retirant de la religion du pape ; en un mot, ma lettre était d’un véritable huguenot. […] Cela suffit Monsieur, interrompit Des Ronais, je suis très persuadé de l’innocence de ma belle maîtresse, et ce n’était point tant le dessein d’entendre votre histoire, et sa justification, qu’un véritable repentir qui m’a amené ici. […] Non, la véritable sainteté n’y règne pas.

13. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXIV. De l’arrivée de plusieurs personnes dans l’hôtellerie. Qui étaient ces personnes. Nouvel exploit de Don Quichotte. Sanglants combats. »

Il aurait eu tort d’avoir cette pensée, car sa femme était un véritable remède d’amour, dont la laideur et l’âge pouvaient cautionner la sagesse ; mais comme il s’y était accoutumé, il pouvait croire que d’autres s’y accoutumeraient aussi.

14. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre L. Dissertation sur la différente manière d’aimer des Espagnols et des Français. »

Les Espagnols répliquaient, que par le consentement général de tout le monde, l’amour qui n’était point accompagné de la constance n’était point un véritable amour, et qu’ainsi les Français n’aimant pas avec constance, on pouvait dire que leur amour n’était point un amour, mais seulement un feu de paille.

15. (1691) Journal du voyage des Indes orientales (à monsieur Raymond)

Cette confusion a fait qu’il s’est mépris et que nous avons été jusques à une portée de fusil de terre, dans une anse qui est dans le Sud-Sud-Est de l’île, quoiqu’il soutînt fortement que le véritable mouillage présentait un îlot dans l’ouest. […] Il y en a comme j’ai dit qui sont assez bien faites et d’autres aussi qui sont de véritables remèdes d’amour, surtout les vieilles, dont le sein ou tétasses n’étant point soutenu et noir et ridé ressemble assez à une vieille besace de capucin renversée. […] Ce malheureux peuple-ci est bien à plaindre et le diable y est bien puissant puisqu’il se fait adorer en plus d’endroits que ne l’est le vrai Dieu dans les endroits mêmes où la véritable religion est établie. […] On a réglé l’eau aujourd’hui à cause de la longueur du voyage et de la quantité de bestiaux que nous avons, notre pont étant une véritable basse-cour : bœufs, cabris, moutons, cochons, canards, oies et poules. […] Je crois qu’ils enragent de n’être pas en état de venir au-devant de nous ou de nous couper le chemin, surtout les scélérats qui après avoir dit Credo en France se sont retirés parmi eux où ils ont en même temps renié Dieu, la véritable religion et leur patrie.

16. (1690) Journal d’un voyage fait aux Indes Orientales (tome 1)

Il en eut une joie d’autant plus sensible qu’il n’aimait point le seigneur Albus, parce qu’il le regardait de son véritable point de vue. […] Si cela est, les miracles ne sont pas les preuves les plus fortes de la véritable religion, puisque, pour sauver la simple réputation d’une païenne, Dieu en permet un plus grand, à mon sens, que celui qui sauva la vie à Suzanne. […] Prions Dieu qu’il nous l’accorde, comme à lui, vive et ardente, et un véritable repentir de nos péchés, et que nous mourrions comme lui dans une parfaite résignation à sa sainte volonté, afin que nous puissions nous rejoindre tous dans la vie éternelle. […] Ils sont tous très édifiés de notre dévotion, et plus encore de la véritable douleur que nous avons de la perte de notre capitaine. […] Cette nation, la plus attachée au commerce, et qui connaît le mieux ses véritables intérêts, connut tout d’un coup de quelle importance était ce poste, pour en faire un entrepôt aussi nécessaire que commode pour ses vaisseaux, tant en allant qu’au retour ; et résolut de s’en emparer, de quelque manière que ce fût.

17. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur de Contamine, et d’Angélique. »

Elle leur témoigna ensuite la véritable joie qu’elle avait d’avoir contribué à la satisfaction de l’une, et à la fortune de l’autre.

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