C’est une frégate qui appartient au roi. […] Tiens, l’écrivain du roi, me dit M. […] La dame de cœur est tombée à Mlle Foulquier, et à moi le roi de même couleur. […] La santé du roi a été saluée au canon, et aux acclamations de tout l’équipage. […] Votre cachet n’est qu’une f... ; mais le mien est sacré : c’est celui du roi.
Les noirs de ce pays-ci me paraissent fort à leur aise : ils ont un Roi et il y en a plusieurs qui ont des esclaves. […] J’ai eu envie de voir la ville qui est la demeure de leur Roi. […] Je n’ai vu que le fils du Roi couvert d’un turban, tous les autres vont nu[e] -tête. Ce fils du Roi écrivit devant moi à ses gens pour me faire amener ce que je demandais. […] Ceci est un peu d’un roi barbare, mais ce sont des fossés qu’il faut franchir quand on s’y trouve.
Que Cita-Maria accoucha d’un enfant, qu’on disait devoir être Roi des Rois. […] Ceci est un peu d’un roi barbare. […] Rupli se jeta aux pieds du roi & lui présenta le placet. Le roi le lut : il n’était pas long ; en voici la substance. […] Cet incident alla encore au roi par le canal de M. de La Feuillade.
Don Quichotte qui n’avait garde de demeurer en si beau chemin, reprit la parole après le duc, et après avoir répété une partie de ce qu’il avait dit, il ajouta que l’emploi de délivrer son pays de malfaiteurs et de brigands, était non seulement honorable, mais encore digne d’un roi ; que c’était par là qu’Hercule, Thésée et plusieurs autres héros s’étaient rendus fameux ; que c’était le premier devoir de la Chevalerie errante, puisque c’était délivrer les faibles des torts et des violences que les méchants leur faisaient, et que quand il serait roi, il ne tiendrait point cette recherche au-dessous de lui.
Le seigneur Don Quichotte peut t’assister de ses conseils ; il peut même te favoriser de sa présence, mais je lui défends de te secourir, et même d’approcher de quinze pas de ses armes sous peine de perdre les siennes et d’acquérir ma haine pour toujours : vois, indigne Sancho, quel malheur ton imprudence t’attire ; souviens-toi que l’enchanteur qui garde ta dépouille, n’a point de temps à perdre, parce qu’il faut qu’il aille et revienne du Cathay avant le coucher du soleil ; il est levé, ainsi ton épée ne te servira de rien contre lui ; cours donc dès la pointe du jour à la conquête de tes armes, ou ne te présente jamais devant les braves gens, et renonce à la profession et aux espérances de devenir roi ou empereur de la Chine. […] Chères armes, dit-il, unique fondement de ma bravoure, vous, par qui j’espérais me faire roi, vous m’êtes enlevées, je vas donc devenir d’évêque meunier, et toutes mes espérances s’évanouiront en fumée comme du tabac !
Le duc d’Albuquerque assura la marquise qu’elle n’avait rien à craindre pour la vie de son époux, le Conseil d’Espagne ayant trop de lenteur pour décider rien sur une première lettre, et sans avoir fait des informations exactes, surtout s’agissant d’un homme de qualité, avoué de son roi ; et qu’avant qu’on pût en rien résoudre, il se faisait fort que le duc de Médoc écrirait en sa faveur au marquis de Pécaire, vice-roi de Naples, son beau-frère ; qu’il l’attendait le jour même, et que ce serait par là qu’il l’obligerait de commencer aussitôt qu’il serait arrivé, et que dans le moment on ferait partir un courrier pour Naples.
Nous aurions bien voulu y rester quelque temps ; mais le Roi ne nous consulta pas ; nous eûmes ordre de partir dès la fin de janvier, temps mal propre pour faire la guerre ; mais le Roi qui ne se ménageait pas plus que le moindre volontaire, avait insensiblement désaccoutumé les troupes d’attendre la saison ; il fallut donc se résoudre à partir. […] Je me préparais à prendre une charge dans la Maison du Roi, telle que celle où je vais me faire recevoir.
Ils avaient résolu de te faire roi ; mais tes mœurs sont trop simples pour gouverner des hommes aussi corrompus qu’ils le sont à présent ; reste dans le premier endroit où tu te trouveras sur terre, et n’y pense qu’à te divertir, à te promener, et à te bien nourrir ; en un mot, vis dans un état tranquille, et abandonne pour toujours la Chevalerie errante, parce qu’elle te serait désormais infructueuse et déshonorable, et que tu verrais ternir l’éclat de tes grandes actions en périssant mal.
Que j’avais trop de cœur et d’honneur pour prêter la main aux cruautés qu’on exerçait contre eux sous prétexte de lever les droits du Roi. […] Il n’en fit rien ; au contraire il continua son sermon : que ce n’était pas ainsi que le Roi prétendait que les commis se gouvernassent : que j’avais mes heures réglées : que je devais me trouver précisément dans mon bureau lorsqu’il fallait que j’y fusse, sans donner la peine à un officier (je ne sais si le gredin ne dit pas aussi considérable que lui) ni de m’attendre, ni de me faire avertir : qu’il s’en plaindrait à l’intendant, sans dire Monsieur, qui saurait fort bien m’instruire de mon devoir si je ne le savais pas. […] Le Roi veut que je sois à deux heures dans mon bureau, je ne l’oublierai pas ; mais je n’oublierai pas non plus que je puis le fermer à midi. […] Je n’avais pas acheté la charge dont j’avais voulu traiter : on ne s’était point accordé de prix, et outre cela nous n’y avions tous pas trop de goût, à cause des deniers du Roi qu’il fallait manier ; et que la moindre queue qui y reste suffit pour abîmer les affaires d’un homme, à moins qu’il ne soit plus soigneux et plus intéressé que je ne suis. Tout cela fut cause que je rompis le marché, et j’aimai mieux en acheter une dans la Maison du Roi, pareille à celle dont j’ai traité depuis deux jours.
Il y a environ deux ans qu’au retour d’un voyage que j’avais été faire à la suite du Roi, pour quelques affaires que j’avais à la suite du Conseil, j’appris que Mademoiselle de l’Épine l’aînée était morte dans un état pitoyable il n’y avait pas plus de trois mois. […] Chacun fut si content, qu’on résolut de continuer pour avoir de quoi faire la messe de Minuit, deux ou trois fois les Rois, et terminer par un bon souper, et un grand bal aux jours gras ; et de la manière dont notre jeu avait été, nous ne doutâmes pas d’avoir de quoi faire les choses avec éclat. […] Les Rois étant venus nous soupâmes trois fois ensemble.
Nous le liâmes comme un criminel, les demoiselles, l’une le juge, une autre le commissaire, une autre le procureur du Roi, et l’autre le greffier. […] Elles allèrent aux opinions, et conformément aux conclusions de la gueuse qui faisait le procureur du Roi, celle qui contrefaisait le juge le condamna à être pendu, et le reste. […] Nous achevâmes de déjeuner, et je les quittai en apparence le meilleur de leurs amis ; ce coup-là se fit vers les Rois. […] Il n’y a encore que quinze jours que je fus une heure à frapper à la porte, et qu’étant monté dans son appartement, où j’entendais un bruit du diable, je la trouvai toute seule à une petite table, et tous les gens du logis qui faisaient les Rois devant elle ; c’était son cocher qui était le Roi, qu’elle avait fait boire à n’en pouvoir plus, et qui faisait des contes dont elle riait jusqu’aux larmes ; et je fus obligé d’avoir la complaisance de me mettre à table avec elle, où nous nous servîmes nous-mêmes, parce qu’elle fit mettre mon cocher et mes laquais avec les autres, qui firent jusqu’à deux heures après minuit une vie et un sabbat en notre présence, dont je ne pouvais m’empêcher de rire aussi bien qu’elle.
J’avais un rival à Paris, c’était le fils d’un officier de la Maison du Roi, qui s’était mis sur le pied de faire l’amour à votre commère, pendant les derniers jours de mon absence ; mais comme c’était un jeune homme tout sortant des classes et du droit, et avec cela aussi sot qu’un Parisien qui n’a jamais quitté de vue le clocher de sa paroisse, elle s’en divertissait, et m’en écrivait d’un style contre lequel la gravité de Caton n’aurait pas tenu. […] Du Pont se dépouillait en faveur de son fils de sa charge chez le Roi, dont il avait la survivance.
Il avait de la qualité étant d’une maison qui s’est toujours distinguée par son attachement à la personne de nos Rois, mais plus connue dans la robe que dans l’épée, quoiqu’il en soit sorti de très braves gens, et qui ont servi dans les armées avec éloge. […] Son malheur voulut qu’il fût attaché [à] la fortune de Monsieur le maréchal d’Hocquincourt, et qu’il fût tué dans un parti contraire à celui du Roi.
Cependant Deshayes sut que son épouse était sortie de Paris ; mais suivant les apparences, il n’apprit pas sitôt quelle route elle avait tenue ; cela l’obligea d’avoir recours à l’autorité du Roi pour se la faire rendre, ou pour la reprendre partout où il la trouverait.
Le procureur du Roi lui-même, qui avait donné ses conclusions cachetées, dit avec une intégrité de véritable magistrat, que le devoir de sa charge l’avait obligé de pencher vers la sévérité, mais que les circonstances qu’il venait de voir, l’obligeaient à réformer ses conclusions trop rudes ; et il conclut plus favorablement pour moi.