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2. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur de Terny, et de Mademoiselle de Bernay. »

La raison en est, que tous les hommes sont pour une renfermée matière à tentation, et outre cela, le papier ne rougissant pas, elles s’expliquent bien plus hardiment qu’elles ne parleraient, et s’engagent bien davantage. […] Engagez-le à vous faire tenir mes lettres, et à me faire rendre les vôtres. […] Mais dites-moi sincèrement à quelles démarches voulez-vous engager ma sœur ? […] Je lui jurai tout ce qu’il voulut, et nous nous engageâmes si bien l’un à l’autre, que depuis ce moment nous nous sommes regardés comme frères. […] Je me suis engagée à tout ce qu’ils ont voulu exiger de moi ; leurs feintes caresses m’ont surprise.

3. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLVII. Suites agréables de la victoire remportée par le chevalier Sancho, et du projet que forma Don Quichotte pour le faire repentir de son indiscrétion. »

Vous venez de nous dire que vous vous êtes engagé à soutenir que la beauté de Madame la comtesse surpasse celle de toutes les dames de tous les chevaliers errants qu’il y a dans le monde, Mores, Indiens, Grecs et tout ce qu’il y a dans l’Andalousie et dans les Alpuchares. […] Vous vous êtes engagé à une terrible aventure, parce que vous n’avez excepté de votre défi aucune dame telle qu’elle soit, d’aucun chevalier errant, vous n’en avez cependant pas encore vaincu aucun. […] La belle Mademoiselle de la Bastide le fit souvenir de son défi pour le lendemain à tous les chevaliers, pour l’honneur de la comtesse, qui fit semblant de le prier de n’y point aller, et lui dit qu’elle lui avait assez d’obligation sans y ajouter celle-là, et qu’elle ne méritait pas qu’il s’exposât pour elle à de nouveaux dangers ; mais elle l’en pria d’une manière à l’y engager encore plus fortement ; aussi répondit-il qu’il ne manquerait pas à l’assignation.

4. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Frans et de Silvie. »

Je crains enfin qu’il ne m’engage, Et sa constance me fait peur ! […] Je ne me suis pas engagée à vous répondre, reprit-elle. […] Je tâchai de me l’engager par des faveurs, et fus obligé de me contenter des assurances verbales qu’elle me donna d’une fidélité à toute épreuve. […] Elle ne dit point qu’elle fût engagée dans le mariage, ou ce qu’elle en dit est tellement enveloppé, qu’il n’en laisse qu’un léger soupçon. […] Dupuis vous dira une partie des raisons qui vous doivent engager à l’épouser.

5. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Ronais, et de Mademoiselle Dupuis. »

Il n’en savait peut-être que le bruit commun, reprit Des Ronais, Dupuis la sait d’original, il faudra l’engager à la dire ; elle est belle et curieuse. […] Je suis engagé, poursuivit-il, avec un de mes intimes amis dont le fils aime ma fille aussi bien que vous, et qui je crois ne lui déplaît pas. […] Bagatelle, reprit-il, vous me teniez l’épée dans les reins, et j’avais oublié que j’étais engagé avec Monsieur Du Pont. […] Je vous entends, Mademoiselle, interrompit le père, car tout cela était de l’algèbre pour le fils, je vous engage ma parole qu’il ne vous importunera plus ; et dès à présent je lui ordonne de prendre de vous un congé éternel. […] J’avais environ les deux tiers de l’argent qu’il me fallait, mais je m’étais engagé de fournir le tout en un seul paiement.

6. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Dupuis, et de Madame de Londé. »

Je vous engage ma parole, lui dis-je, en l’embrassant, que vous aurez tout lieu d’être satisfaite. […] Je redoublai mes soins, mes assiduités, et mes libéralités auprès de Célénie, pour l’engager à force d’amour à consentir à tout ce que je voudrais. […] Je lui dis, après l’avoir engagé au secret, ce qui avait pensé m’arriver avec elle, à l’occasion de sa chienne. […] Je passai pour mon compte pour le jeune homme de Paris le plus retiré, et la chose alla si loin, que nous nous engageâmes à visiter cet ecclésiastique. […] Je me suis flatté que le monde m’offrait un bonheur plus solide, et je me sens trop engagé au siècle, pour songer à le quitter.

7. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur de Contamine, et d’Angélique. »

C’est une beauté achevée et régulière ; en un mot c’est un raccourci de ce que la nature peut produire de plus beau et de plus accompli ; et il faut bien que cela soit, puisqu’elle a si bien engagé un homme, dont l’esprit doux et modéré ne paraissait pas susceptible d’un engagement si solide. […] Le trouble de mon cœur est inconcevable, sortez du malheureux état où vous êtes, retirez-vous dans votre particulier, éloignez-vous d’un quartier où vous êtes trop connue, recevez mes présents pour me faire honneur, et ne vous engagez à rien avec moi. […] Elle craignait de s’engager avec lui si elle s’en servait ; elle nous a avoué à Mademoiselle Dupuis et à moi, qu’elle n’avait su quel parti prendre, et qu’elle ne se serait pas déterminée sitôt, si un capucin, qui vint pour confesser sa mère, et dont elle prit le conseil, après lui avoir sincèrement déclaré sous le sceau de la confession, les termes où elle en était avec Contamine, ne lui eût dit qu’elle pouvait s’en servir en conscience, et suivre les termes du billet sans être engagée pour cela. […] Je lui ai juré de ne me point engager au sacrement à son insu ; elle m’a promis de son côté de ne me point violenter, elle me tient parole, et je suis résolu de lui tenir la mienne ; de peur même que mes assiduités ne fissent connaître Angélique, je me suis banni longtemps de chez elle.

8. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « ChapitreLII. Le mari prudent »

Il ajouta en parlant à Justin, que dans la figure qu’il faisait dans le monde, il devait se mettre au-dessus de ces faiblesses ; qu’il prît garde à ce qu’il allait faire, afin de ne se pas donner lui-même en spectacle à toute la France ; que sans doute la jeunesse de Silvie était cause qu’elle s’engageait dans des parties dont elle ne prévoyait pas les conséquences ; mais qu’il était très certain que ses actions étaient innocentes ; et il finit son discours en lui citant ces vers : Les éclats que l’on fait sur un semblable point, Sont toujours des éclats dont on ne revient point. […] On en peut inférer encore que les pères et les mères devraient consulter l’inclination de leurs enfants avant que de les engager pour toute leur vie dans un état tel que celui du mariage ; mais la meilleure instruction qu’on en peut retirer, c’est qu’une femme ne doit jamais mettre sa vertu à l’épreuve.

9. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur de Jussy, et de Mademoiselle Fenouil. »

Vous êtes extrêmement jeune, votre famille s’opposera toujours à mes vœux et aux vôtres ; vous pouvez changer et me laisser le plus malheureux de tous les hommes, après avoir conçu des espérances si flatteuses : laissez-moi le soin de l’avenir, répondit-elle, le temps et les occasions vous fourniront des moyens pour ma famille, et pour moi il ne tiendra qu’à vous, ajouta-t-elle en rougissant, de m’engager si avant, que vous soyez à couvert de mon inconstance. […] Je lui dis que je craignais que tôt ou tard son oncle ne l’engageât, lorsqu’elle y penserait le moins. […] Je la fis souvenir de ce qu’elle m’avait dit, qu’il ne tiendrait qu’à moi de l’engager si avant, que je fusse à couvert de son inconstance.

10. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXVIII. De l’arrivée du duc de Médoc, et de la mort touchante de Deshayes. »

Silvie n’ayant plus sujet d’observer ses démarches dont elle ne devait plus rendre compte à personne, écrivit à sa mère tout ce qui lui était arrivé, et surtout la mort de Deshayes et ce qui l’avait précédée, et s’engagea d’accompagner la marquise pendant qu’elle serait en Espagne : ce qu’elle fit non seulement pour lui témoigner le ressentiment qu’elle avait des retraites qu’elle lui avait données, mais encore pour ne plus s’éloigner de Sainville, qu’elle savait bien ne la devoir plus abandonner.

11. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre LI. Le jaloux trompé »

C’est à vous à m’aider à le supporter, à l’adoucir par votre présence, à le dissiper par vos bonnes consolations si vous m’aimez pour moi-même ; mais si vous ne m’aimez que pour vous, épargnez-moi par votre retraite les rudes combats où vous m’engageriez ; soutenez ma patience si vous voyez qu’elle s’affaiblisse, n’attaquez plus ma vertu, ou souffrez que je me défasse de vous à quelque prix que ce soit, puisque je ne regarderais plus en vous qu’un nouveau persécuteur. […] Pour ce que j’ai à craindre de lui, Dieu en est le maître, j’espère qu’il ne m’abandonnera pas ; il faut attendre un de ces revers qu’il sait faire naître lorsqu’on les espère le moins. —  Je ne vous promets rien, Madame, répliqua-t-il, l’état où je suis est trop douloureux pour ne pas m’engager à chercher les moyens d’en sortir.

12. (1713) Les illustres Françaises « Les Illustres Françaises. Histoires Véritables. »

Je suis engagé ailleurs, où il faut que je me rende incessamment.

13. (1721) Mémoires

Plusieurs raisons l’engageait à les laisser faire. […] Le cardinal en fut outré de rage, mais se flattant encore de quelque espérance, il en parla à la comtesse de Soissons mère du comte, et l’engagea à en parler à son fils. […] Madame la Dauphine ne voulut s’engager à rien sans la permission de son époux. […] On a vu des hommes bien faits, forts et robustes s’engager avec des capitaines pour un écu, porter ce même écu chez un boulanger, y prendre du pain, et mourir un moment après. […] Que leurs femmes font enrager, Se faisaient une conscience De voir les autres s’engager ; Et par un esprit pacifique.

14. (1690) Journal d’un voyage fait aux Indes Orientales (tome 1)

Hurtain dans son vaisseau, faites-lui excuse et satisfaction, et engagez-le d’aller demain dîner chez vous, et d’y mener MM. de Combes et de Ferville, et priez l’écrivain du roi de les accompagner, et priez-le d’oublier tout ce qui s’est passé. […] La suite de la conversation m’engagea à dire à M. […] Il n’y a que la grâce efficace qui la force ; mais Dieu s’est-il engagé de la verser sur tous les hommes ? […] Je dois m’en souvenir puisque tout mon bien y fut employé, et que j’ai tout perdu depuis par la guerre où nous sommes encore engagés ; les Anglais ayant pris nos vaisseaux, nos marchandises et notre fort.

15. (1691) Journal d’un voyage fait aux Indes Orientales (tome 2)

Les princes de ces pays obligent assez souvent les Européens à faire des dépenses aussi fortes que ridicules ; mais dont ils ne peuvent se dispenser, quand ce ne serait que l’honneur de la nation qui les y engage. […] Il y était passé comme un trente-six mois, c’est-à-dire un engagé pour trois ans.

16. (1691) Journal du voyage des Indes orientales (à monsieur Raymond)

Ainsi je trouvai moyen de sortir à ma satisfaction d’un si vilain pas où ma curiosité m’avait engagé. […] Cependant il me semble qu’il devrait être le maître dans son bord comme Monsieur de Porrières l’est ici, et outre cela quoique je sois certain qu’il fait cette campagne-ci malgré lui puisqu’il ne s’en est point caché à Lorient, je ne hésiterai point de dire qu’il devait ne la pas faire, ou que puisqu’il y est engagé et qu’il la fait, il serait de son honneur de s’en acquitter comme la faisant de bon cœur.

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