On donne cette apparence de veuvage à la vénération qui est due à la mémoire du défunt & on accorde le reste aux nécessités de la nature. […] Monicault, accompagné de Rupli, revint chez lui, où il dressa un placet pour être présenté au roi, & le joindre au mémoire qu’il avait dressé. […] Sa Majesté mit le mémoire dans sa basque ; &, dès le jour même, il y eut arrêt, qui évoquait au Conseil la connaissance du procès, & l’interdisait à tous autres. […] Martin, dont j’ai le mémoire sur mes tablettes, & dont par conséquent je n’oublierai pas un article. […] J’ai encore envoyé un mémoire exact & étendu sur ce sujet.
J’ai la mémoire trop bonne, lui dis-je fièrement, pour ne me souvenir pas de votre leçon. […] Ils lui promirent tout ce qu’elle voulut, et ont tenu parole à sa mémoire, n’ayant que des sujets de me louer d’eux. […] Je lui donnai de l’argent comptant et un mémoire de l’emploi que j’avais fait du reste de son bien ; je l’obligeai de prendre tout malgré elle. […] Pardonnez, Monsieur, ajouta-t-elle en me regardant, à ma mémoire après ma mort, l’horreur que ma vie vous inspire. […] Ils sont morts tous deux, Madame, dit Dupuis, et tous deux dans un état qui doit faire respecter leur mémoire ; oublions ce qu’ils ont fait pendant leur vie.
Pour la lui faire trouver meilleure, on lui en fit mille difficultés ; et enfin le Français ardent comme un Français, offrit un si beau présent, que le valet espagnol le prit au mot, et crut assez gagner au change, en lui donnant en même temps les mémoires de Ruy Gomez et ceux d’Henriquez.
Le duc de Médoc étant instruit de tout rêva quelque temps, après quoi prenant la parole il leur dit qu’on ne voyait pas qu’on dût faire aucun mystère de l’aventure à Valerio ; qu’il convenait que le comte étant honnête homme, l’infâme personnage que ses frères y avaient joué lui ferait beaucoup de peine ; mais aussi qu’il en serait bientôt consolé, surtout lorsqu’on lui ferait comprendre que c’était un bonheur pour lui que tous deux y fussent restés, et qu’ils eussent péri par la main de la justice divine qui laissait le champ libre à mettre leur réputation à couvert devant les hommes, que pour cela il fallait absolument nettoyer la forêt des bandits qui désolaient le pays, et les faire tous périr de quelque manière que ce fût, et que cet article regardant ses devoirs, il s’en chargeait ; ajoutant que si on pouvait en prendre quelqu’un en vie, il fallait les remettre entre les mains du lieutenant, qu’il les enverrait avec Pedraria sécher sur les grands chemins, et qu’il se chargeait encore de faire supprimer des informations tout ce qui chargeait Octavio et Don Pedre pour sauver leur mémoire d’infamie, et de faire substituer à la place de ce qui serait supprimé un aveu des criminels qui les auraient assassinés eux-mêmes sans les connaître, ce qui ne tournerait nullement à la honte de Valerio, qui jouirait tranquillement de leurs biens sans appréhender que le fisc y mît la main.
Il est constant que cette femme était fort aimable, et l’art joint à la magnificence des habits ajoutant du lustre à la nature, il ne faut pas s’étonner si notre chevalier, qui n’avait jamais rien aimé, s’était trouvé sensible, surtout ayant le cœur préparé à l’amour par les sottises qu’il avait lues dans ses romans, et dont il avait encore la mémoire et la tête remplies.
Après vous avoir dit tout ce que je vous dis, qui avait été concerté entre Deshayes et moi, et sur ses mémoires, Madame votre mère, vos tantes et moi, tînmes une espèce de conseil, où je les tournai si bien, qu’elles me prièrent les premières de proposer Deshayes.
Il y a, sur notre même vaisseau, un nommé M. de La Chassée, qui commande une compagnie franche, et qui a été dans toutes les guerres de Hollande : il a de l’esprit infiniment, beaucoup de service, et bonne mémoire. […] On va voir comment cet abbé s’acquitta de son discours, autant que la mémoire a pu me le rappeler ; car ces messieurs n’écrivaient rien, et n’ont jamais voulu donner rien au public : en quoi ils ont certainement fait bien du tort aux curieux et à la république des lettres ; ce que je puis dire avec d’autant plus d’assurance que j’ai été présent à quatre de leurs assemblées. […] Ils ajoutent que les maladies et les accidents affaiblissent l’âme aussi bien que le corps, et que c’est ce qui fait qu’un homme frappé à la tête perd la mémoire, le raisonnement, le jugement, et devient comme abruti, suivant l’endroit de la tête où le coup est porté et suivant aussi la violence du coup ; et en concluent que tous les organes du corps étant périssables, et l’âme se ressentant de leur altération, périt avec eux, et que ce n’est que l’amour-propre qui nous persuade que l’âme est immortelle, parce qu’il nous inspire le désir de survivre à notre destruction. […] Peut-être que ce discours n’a pas paru au lecteur aussi beau qu’il me parut dans la déclamation ; mais il est comme impossible d’arranger, par le seul secours de la mémoire, ce qu’un homme compose avec étude. […] Je crois que les choses sont à peu près de même dans les autres nouvelles colonies, où le roi envoie ses troupes ; et je crois aussi que les choses iraient mieux si les compagnies commandaient les troupes ; mais, malheureusement, les compagnies de commerce sont réduites en France aux remontrances et mémoires ; et les officiers font agir des belles qui remuent toutes pièces au bureau, et les informent de ceux qui ont écrit contre eux, ce qui leur attire des duretés.
. — Oui, Seigneur, lui répondit-elle, et veuve d’un Français que j’aimais beaucoup, et dont la mémoire me sera toujours chère, parce que c’est à ses soins que je dois la conservation de mon honneur, que les bandits m’auraient ravi, si lui-même ne l’avait pas mis à couvert de leur violence. — C’est donc en vous défendant qu’il a été tué ?
Je lui donnai un mémoire de la vaisselle qu’il nous fallait, afin que rien ne manquât, et elle réussit ; car dès le lendemain, je trouvai la chambre très propre. […] Il est mort dans un habit de pénitence en odeur de sainteté, ne réveillons point ses cendres : cependant, malgré le respect que j’ai pour la présence de Madame de Londé sa sœur que voilà, et pour sa mémoire à lui, je ne puis m’empêcher de vous dire pour la justification de Silvie, qu’il y a dans votre histoire des endroits que vous n’entendez pas vous-même.
Son esprit est aisé, ses expressions sont vives et naturelles ; elle a la mémoire heureuse ; elle écrit juste et bien ; elle fait même quelquefois des vers.
Mai 1690 Du Lundi Premier de Mai Il me remet en mémoire la mort de défunt mon père qui est mort à pareil jour, devant Dieu soit son âme. […] Bien est vrai que parmi nous la moindre faute apparente ou soupçonnée, empêche la sanctification, et que l’adultère de Mado nous aurait fait détester sa mémoire surtout mourant flagrante delicto ; mais ce qui est un crime parmi nous, et qui en est un présentement parmi eux, peut n’avoir été autrefois chez leurs ancêtres qu’une chose blâmable mais tolérable. […] Je me souviens d’avoir lu dans le Journal du règne de Henri trois que les huguenots disaient qu’il avait fait bon mourir la nuit que mourut le Cardinal de Lorraine, qu’il fit le plus vilain temps qu’on eût vu de mémoire d’homme, parce disaient-ils que tous les diables étaient en l’air qui attendaient l’âme de ce prélat, et ne songeaient point à celles des autres agonisants.
J’ai bonne mémoire, poursuivit-elle en rougissant, et en me quittant.
Elle a beaucoup de lecture, et une mémoire excellente ; elle chante à charmer, danse fort bien, peint fort joliment en miniature : enfin elle est universelle.
Vous allez entendre aussi, poursuivit Dupuis, ce qui vous regarde, et qui va pleinement justifier dans l’esprit de la compagnie, la mémoire de la pauvre Silvie. […] Malgré sa pénitence elle condamna sa mémoire, et aurait poussé ses invectives plus loin que cette vie, si son époux ne lui eût imposé silence, en priant Dupuis de continuer son histoire, tant pour faire diversion à la douleur de Des Frans qu’à celle de la compagnie.