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2. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLI. Don Quichotte et Sancho s’arment pour aller combattre les brigands. Ces deux chevaliers font des actions de valeur inouïes. »

. —  Monseigneur, lui répondit Don Quichotte, je serais au désespoir qu’un autre allât plus avant que moi contre les ennemis, et si vous voulez vous en reposer sur moi seul, je me charge de l’aventure, et de purger la forêt des brigands qui s’y cachent. […] Elles furent néanmoins extrêmement faussées, et la violence de cette charge fut si forte, que nos deux chevaliers en perdirent la respiration, et furent renversés sur la croupe de leurs chevaux, et de là glissèrent à terre. […] Ceux des bandits qui n’avaient point été tués à cette charge, voyant bien qu’il leur était impossible de résister à tant de gens, quittèrent la partie, et se sauvèrent par de petites routes souterraines par lesquelles cette caverne avait des issues inconnues à ceux qui auraient entrepris de les y attaquer.

3. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Ronais, et de Mademoiselle Dupuis. »

Du Pont se dépouillait en faveur de son fils de sa charge chez le Roi, dont il avait la survivance. […] Il faut que vous sachiez que j’avais eu l’agrément pour la charge dont je suis à présent revêtu. […] Je n’étais point encore revêtu de la charge que j’ai. […] Elle n’eut qu’à essuyer les formalités de justice comme mineure émancipée, et Dupuis comme son curateur ; toute la famille lui ayant déféré cet honneur sans charge. […] J’y serais resté davantage ; mais les intérêts de ma charge, à laquelle il a fallu me faire recevoir, m’ont forcé de revenir à Paris, il y en a environ trois plus animé contre elle que jamais.

4. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Frans et de Silvie. »

Je n’avais point quitté Silvie : j’avais même couché chez elle, et ma mère croyait que je ne faisais que de revenir de Versailles, où j’avais feint d’aller la veille pour une charge dont je voulais traiter. […] Cependant comme ma femme m’avait mis entre les mains un argent très considérable, et qu’outre cela elle voulait encore vendre une partie de ses pierreries, elle voulait aussi que j’achetasse une charge ; j’y consentis. […] La charge que Des Frans veut acheter m’ouvre les yeux ; c’est de là qu’il a de l’argent. […] Nous nous mîmes à table, où nous résolûmes que j’achèterais incessamment une charge, et que je chercherais une maison où Silvie pût demeurer seule, plus proche de celle de ma mère, et plus commode que celle où elle était. […] Je vais me persuader que vous êtes mort ; c’en sera assez pour abréger des jours qui me sont à charge.

5. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Prez, et de Mademoiselle de l’Épine. »

Ces gens-là travaillent, dit-il, ils gagnent leur vie, et ne sont point à charge au public ; et si, poursuivit-il, la sotte dévotion des chrétiens n’entretenait point tant de bouches inutiles, on ne verrait point en France tant de fainéants ni de vagabonds. […] Il me parla d’une charge qu’il voulait me faire avoir, et me dit encore quelque parole sur un parti qu’il me destinait : quoiqu’il ne m’en parlât que comme d’une chose assez éloignée, je ne laissai pas de me troubler au point de ne savoir que lui répondre. […] Il l’a fait ; car de quelque manière que son père s’y soit pris pendant sa vie, il n’a jamais pu l’obliger à se marier ; et à présent qu’il est libre, et revêtu d’une des plus belles charges de la robe, la manière dont il vit prouve assez qu’il a rompu tout commerce avec le sexe, et qu’il n’a en tête que sa vengeance. […] Il a fait avoir une charge honnête à celui qui leur avait prêté la main, et la femme qui était leur hôtesse, est à présent chez lui, comme intendante, puisque c’est elle qui gouverne toute sa maison : en un mot, s’il a témoigné, et s’il témoigne encore une colère et un ressentiment implacable contre ceux qui lui ont été contraires, il a aussi témoigné sa reconnaissance à tous ceux qui lui ont été favorables, et qui lui ont rendu service, ou bien à la défunte. […] Non, Madame, continua-t-il, le désordre ne me plairait nullement ; j’y mourrais de chagrin, mais je veux dire que souvent la tendresse d’une femme est à charge à son époux : suivons toujours mon exemple.

6. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LVII. Du repas magnifique où se trouva Don Quichotte, et du beau et long discours qu’il y tint. »

L’intégrité de leurs jugements fut admirée ; la vénalité des charges, qui donnent à un homme le pouvoir de disposer de la vie et des biens de son prochain, fut détestée ; on y maudit le juge qui achetait en gros le droit de vendre à son choix l’injustice en détail ; le babil inutile des avocats, qui ne fait qu’obscurcir la vérité ; cette multiplication infinie de procédures et de chicanes, qui donne le tort dans les formes à un homme à qui le fond donne gain de cause ; tout cela fut blâmé ; on condamna les ambitieux ecclésiastiques qui recherchent et briguent les dignités de l’Eglise ; on se moqua de l’hypocrisie de ceux qui ne disent que des lèvres, Nolo episcopari l’avidité de ceux qui ont plusieurs bénéfices, dont un seul pourrait suffire aux besoins de la vie, et à faire leur salut, parut exécrable, aussi bien que le faste outré de ceux qui dissipent dans de vains plaisirs un bien qui n’a été destiné qu’aux pauvres, et dont ils ne sont que les économes et les dispensateurs, et non pas les propriétaires.

7. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur de Jussy, et de Mademoiselle Fenouil. »

Elle est noble de race, et ma noblesse à moi ne provient que d’une charge dont mon aïeul était revêtu lorsqu’il est mort ; et vous pourrez un jour en acheter une pareille, puisque je vous en fournirai les moyens. […] Le procureur du Roi lui-même, qui avait donné ses conclusions cachetées, dit avec une intégrité de véritable magistrat, que le devoir de sa charge l’avait obligé de pencher vers la sévérité, mais que les circonstances qu’il venait de voir, l’obligeaient à réformer ses conclusions trop rudes ; et il conclut plus favorablement pour moi.

8. (1691) Journal d’un voyage fait aux Indes Orientales (tome 2)

Leurs charges ordinaires n’excèdent pas seize livres pesant. […] Il ne s’est pas rebuté & est revenu à la charge hier matin, comme nous déjeunions. […] Nous dévorions déjà des yeux ce navire & sa charge, & comptions dessus comme sur un acquêt certain & de bonne prise : mais, il a fallu le laisser là, parce que M. du Quesne, qui a apparemment des ordres qui ne sont connus qu’aux seuls capitaines, & qu’il croit inconnus & secrets à tout le reste, n’a point fait de signal de donner dessus. […] Sévagi son père, pour ne se point rendre à charge aux peuples qui appuyaient sa révolte, ou qui se révoltaient avec lui, & trouver le moyen de faire subsister ses troupes & les enrichir les uns & les autres, avait trois fois pillé Surate, la plus riche ville des États du Mogol. parce que c’est le centre de presque tout le commerce des Indes. […] Par ce moyen, il consommait les denrées de ses nouveaux sujets & alliés, les enrichissait en payant ces denrées, enrichissait ses troupes, s’en faisait aimer, & n’était à charge qu’à son ennemi à à ses sujets, aux dépens desquels il subsistait, sans vexer les siens ; & Surate était sa ressource.

9. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLIX. Repas magique. Apparition d’un nouvel enchanteur. Défi fait à Don Quichotte, et ce qui s’ensuivit. »

Pour quelque petite affaire pendable Pluton m’avait fait enchaîner, mais enfin il m’a rendu la liberté, à la charge de me battre à armes pareilles avec ce chevalier des Lions.

10. (1690) Journal d’un voyage fait aux Indes Orientales (tome 1)

Pourquoi te charges-tu d’un pareil compliment ? […] J’entreprends la querelle de notre écrivain ; et s’il y a de la faute, je m’en charge, puisqu’il n’a rien fait que par mes ordres. […] En un mot, notre écrivain n’a rien fait que par mon ordre ; et s’il y a de l’iniquité dans ce qui s’est fait, je m’en charge, et en rendrai bon compte à la Compagnie. […] et tous deux essuyer les embarras que traîne après soi une famille, qui très souvent est à charge à l’un et à l’autre par la mauvaise conduite des enfants et le déshonneur qui en rejaillit sur les pères et mères ? […] Le secret ne nous a point chargés, ni M. de La Chassée ni moi, lui ai-je répondu : qu’il ne vous charge point non plus, et gardez-le comme nous.

11. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur de Terny, et de Mademoiselle de Bernay. »

Je me préparais à prendre une charge dans la Maison du Roi, telle que celle où je vais me faire recevoir. […] J’ai emmené ma femme en province à une terre que j’ai, dont nous ne sommes revenus qu’avant-hier, afin de me faire recevoir à une charge que mes amis m’ont négociée.

12. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LIX. De ce qui se passa chez le duc de Médoc après le départ de Dulcinée, et comment Sancho reçut sa femme que la duchesse fit venir au château. »

N’est-ce pas assez que ma femme me fasse enrager, sans que les autres, qui ne me sont de rien, viennent encore à la charge ?

13. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Dupuis, et de Madame de Londé. »

Il m’a offert plusieurs fois de me rendre ce qu’il a à moi ; mais le sachant en bonne main, et cela n’étant pas capable de me donner une charge aussi belle que la sienne, et ne voulant pas m’établir dans une moindre, je le lui ai laissé. […] Ne vous embarrassez pas de celui-là, répondis-je, je me charge de la réussite, bien entendu que vous ferez tout ce que je vous dirai ; et que vous ne paraîtrez que lorsque vous ne douterez plus de la vérité. […] Elle était de bonne famille, veuve d’un financier de bonne famille aussi, dont le père et lui s’étaient damnés peut-être à lui gagner tout le bien dont elle jouissait ; et l’un et l’autre s’étaient anoblis par les charges qu’ils avaient possédées. […] Elle me rendit mille services dans les occasions qui se présentèrent ; elle voulut cent fois m’obliger de prendre de l’argent d’elle pour m’acheter une charge ; mais je le refusai toujours, à moins qu’elle ne voulût m’épouser, et c’est ce qu’elle n’a pas voulu faire. […] J’avoue encore qu’il m’épouvante, et la lettre de Silvie qui vient à la charge, et qui semble me prophétiser quelque malheur plus fort, achève de me déterminer.

14. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur de Contamine, et d’Angélique. »

Dupuis lui indiqua une charge telle qu’il la souhaitait. […] Ils allèrent le lendemain matin voir si on pourrait traiter de cette charge ; et comme d’un côté on voulait vendre, et que de l’autre on voulait acheter, le marché fut bientôt conclu.

15. (1691) Journal du voyage des Indes orientales (à monsieur Raymond)

Cette seconde charge-ci fut aussi vivement poussée et soutenue que la première. […] Dieu nous envoie quelque Anglais qui nous charge, de bons ballots j’entends, non pas de coups.

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