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2. (1721) Mémoires

Nos rois, jusques à celui-ci, s’étaient contentés de leur domaine sans rien du tout exiger de leurs sujets. […] On verra dans la suite jusques à quel excès cette dureté a été portée. […] Il n’y eut pas même jusques à ceux auxquels il n’avait fait aucun tort qui s’en mêlèrent. […] Elle ne tenait de la race canine qu’un très petit poil follet blond qui la couvrait depuis les pieds jusques à la tête, qui portait des cheveux châtains clairs naturellement annelés et assez longs pour lui couvrir le corps jusques à la ceinture. […] Êtes-vous pas résolus de sacrifier jusques à la dernière goutte de votre sang pour des intérêts si chers ?

3. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur de Jussy, et de Mademoiselle Fenouil. »

Ma famille n’est point assez considérable pour m’élever jusques à vous, il y a tant de disproportion de votre bien au mien, que je n’ai pu me flatter de surmonter un si grand obstacle. […] Eh bien, dit-elle, qui vous a dit que vous ne pouviez pas prétendre jusques à moi ? […] Je lui parlai des compagnies et du jeu, comme un jaloux jusques à la brutalité. […] Car, poursuivit-elle en leur présence, vous n’étant point à Paris, je n’ai point voulu tenir de maison, et j’ai mieux aimé rester dans un couvent jusques à ce que vous fussiez de retour. […] Je me fis porter dans cette maison, où j’ai resté jusques à avant-hier après-midi.

4. (1713) Les illustres Françaises « Préface. »

Comme je n’ai interrompu le récit d’aucune, n’ayant voulu laisser au lecteur aucune impatience de trouver la fin d’un récit, après en avoir vu le commencement, il y a eu des gens qui ont trouvé mauvais que j’aie reculé la justification de Silvie, jusques à ce que Dupuis racontât ses aventures. […] La corruption du siècle n’avait point été portée jusques à défigurer tellement les noms, qu’on ne sait à présent quel est le frère d’une fille, lorsqu’on parle d’elle.

5. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLI. Don Quichotte et Sancho s’arment pour aller combattre les brigands. Ces deux chevaliers font des actions de valeur inouïes. »

Et qu’ils auraient exécuté leur résolution dès la veille, s’ils n’avaient pas appris par ceux qui avaient été aux provisions, que le duc d’Albuquerque y était resté avec son monde, joint à cela qu’ayant su, que vous, Monseigneur, y étiez arrivé dès avant-hier avec un gros cortège, ils n’avaient différé leur dessein que jusques à votre départ de l’un ou de l’autre : qu’au reste ils étaient encore vingt-huit hommes, tous gens de sac et de corde, bien résolus, et tellement fermes dans leur résolution, qu’ils avaient envoyé un des leurs vers le fameux Roque, pour lui demander sa jonction, et lui offrir de partager le butin avec lui et ses gens ; mais qu’heureusement celui qui y était allé, était revenu la nuit même leur dire, que Roque avait été vendu et livré à la sainte Hermandad, et tous ses gens dissipés. […] Ils étaient tous six ensemble, bien résolus de se défendre jusques à la dernière goutte de leur sang.

6. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre LI. Le jaloux trompé »

Celui-ci fut assez fourbe pour prendre contre sa femme le parti de son beau-père ; et cette pauvre créature qui avait ses ordres précis de jouer ce personnage, fut obligée de soutenir ses premières duretés par d’autres plus fortes, jusques à dire à son mari, qu’elle le suppliait de n’avoir plus aucun entretien particulier avec son père, et ajouta en parlant à lui-même, qu’il n’était capable que de mettre le divorce et la discorde dans leur ménage. […] La belle-mère ne fit pas semblant de s’en apercevoir, et la chose en fût sans doute demeurée là s’il avait reconduit sa belle-mère jusques à la porte, ou qu’il lui eût fait la moindre civilité ; mais n’étant guidé que par sa jalousie, il monta tout d’un coup dans la chambre de sa femme, et avec tant de précipitation, qu’il laissa sa belle-mère où il l’avait trouvée, sans lui faire la moindre honnêteté, s’étant contenté de la saluer seulement du chapeau. […] La fille qui avait supporté sans murmurer tous les mauvais traitements de son mari, n’eut pas tant de patience sur le chapitre de sa mère, et ne put se passer de la défendre, et ce brutal se voyant contredit en vint jusques à la frapper.

7. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXVII. Des offres obligeantes que fit le duc d’Albuquerque aux dames françaises ; de la reconnaissance de Valerio et de Sainville, et de la conversation particulière que Don Quichotte eut avec Sancho. »

Il n’est pas encore temps de songer à leur départ, Seigneur chevalier, lui dit le duc ; nous ferons tous le voyage ensemble : nous vous prions de ne vous point impatienter jusques à ce temps-là ; vous savez que vous êtes nécessaire ici. —  Comment donc, ajouta Eugénie en riant et en s’adressant à notre héros, vous m’avez promis de ne nous point abandonner que je ne vous donnasse congé, et vous êtes tout prêt à partir !

8. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre L. Dissertation sur la différente manière d’aimer des Espagnols et des Français. »

Chacun pour appuyer ses sentiments par des faits raconta une histoire ; les Espagnols en contèrent d’Espagnols, qui avaient aimé jusques à la mort, et même par-delà ; et les Français, pour leur montrer que tous les Espagnols ne se ressemblaient pas, racontèrent à leur tour des histoires d’Espagnols qui avaient été inconstants.

9. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLVI. Pourquoi Sancho perdit ses armes enchantées, et du terrible combat qu’il eut à soutenir pour les recouvrer. »

L’enchanteur qui gardait ces armes, était encore le maître d’hôtel même qui avait toujours joué le personnage de Parafaragaramus ; c’était un homme extrêmement grand, fort et robuste ; il était vêtu d’une grande simarre rouge, qui le prenait depuis le sommet de la tête jusques à la plante des pieds, ce qui le faisait paraître encore plus grand qu’il n’était.

10. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur de Contamine, et d’Angélique. »

Oui, belle Angélique, lui répliqua-t-il, je n’avais jusques à présent adoré que votre beauté ; mais à présent je suis charmé de votre esprit et de votre vertu ; et puisque pour la première fois vous voulez bien entrer en explication avec moi, souffrez que je vous dise mes sentiments et ce que j’ai résolu. […] Votre garde ignore qui vous êtes, qu’elle n’en sache jamais rien, et servez-vous d’elle, jusques à ce que vous ayez une servante, et Angélique une fille de chambre et un petit laquais. […] Cette princesse les retint toutes à dîner, où votre commère qui arrivait, se trouva ; et depuis ce jour-là, jusques à son mariage, Angélique n’eut point d’autre table ; honneur que cette princesse n’accordait qu’à des gens d’une vertu reconnue, et d’un mérite distingué.

11. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Prez, et de Mademoiselle de l’Épine. »

Je restai avec elle jusques à sept heures du soir. […] La hauteur des seigles qui venaient jusques à la tête, et qui même la passaient, la solitude où nous étions, et l’amour que j’avais pour elle, m’offrirent un nouveau plaisir à la caresser sur l’herbe. […] Cette femme qui l’aimait jusques à la folie, s’offrit à la servir, et comme elle ne faisait pas de tort à sa dignité, je la pris au mot, lui disant que je lui aurais obligation de ses services qui seraient récompensés, et qu’elle nous éviterait la nécessité de nous confier à une femme qui pourrait nous trahir.

12. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Ronais, et de Mademoiselle Dupuis. »

Que l’un et l’autre lui appartenaient, et qu’il voulait les conserver jusques à sa mort, n’étant nullement d’humeur à se dépouiller avant que de vouloir se coucher. […] Il fallut donc me résoudre à quitter la partie, ou à filer le parfait amour en fidèle héros de roman jusques à sa mort, qui arriva environ dix-huit mois après.

13. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXVI. Suite de l’histoire de Silvie et de Sainville. »

Dispensez-moi, Madame, de vous dire jusques à quel point ils avaient poussé leur intrigue ; contentez-vous de savoir que la justice humaine les en aurait punis l’un et l’autre, si le fond et l’excès lui en avaient été connus.

14. (1690) Journal d’un voyage fait aux Indes Orientales (tome 1)

Avertissement L’ouvrage dont on fait part au public dans ces trois volume a été trouvé en manuscrit dans le cabinet de son auteur, après sa mort ; et, comme il est tout rempli de vérités extrêmement intéressantes pour certaines gens au ressentiment desquels on ne s’expose pas d’ordinaire impunément, il y a tout lieu de croire qu’il n’aurait jamais vu le jour si un des intimes amis de l’auteur ne s’en était adroitement emparé à l’insu de sa famille, et n’avait pris soin d’en procurer l’impression. On y verra un journal fort exact et très circonstancié d’un voyage fait aux Indes orientales, pour le compte et par ordre de la Compagnie des Indes orientales de France, et sous la conduite de M. du Quesne, chef d’une escadre de six vaisseaux, depuis le 24 février 1690 jusqu’au 20 août 1691. L’auteur ne se renferme pas tellement dans le simple détail de ce qui regarde son escadre en général, et son vaisseau en particulier, qu’il ne s’égaie de temps en temps sur divers sujets, tantôt de théologie, tantôt de philosophie, tantôt d’histoire, et même assez souvent de galanterie et de chronique médisante. Il aurait sans doute été plus à propos de faire main basse sur quelques-uns de ces derniers endroits que de les publier, parce que la pudeur n’y est pas toujours assez ménagée : mais, on n’en a point été le maître ; et la personne de qui l’on tenait le manuscrit n’a jamais voulu consentir qu’on en retranchât aucune des choses auxquelles l’auteur avait trouvé à propos d’y donner place. Il les a toujours traitées d’une manière également agréable et intéressante ; et, chemin faisant, il débite sur tous ces sujets ses propres opinions, qui sont quelquefois assez singulières, et assez dignes de la curiosité des lecteurs.

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