L’intégrité de leurs jugements fut admirée ; la vénalité des charges, qui donnent à un homme le pouvoir de disposer de la vie et des biens de son prochain, fut détestée ; on y maudit le juge qui achetait en gros le droit de vendre à son choix l’injustice en détail ; le babil inutile des avocats, qui ne fait qu’obscurcir la vérité ; cette multiplication infinie de procédures et de chicanes, qui donne le tort dans les formes à un homme à qui le fond donne gain de cause ; tout cela fut blâmé ; on condamna les ambitieux ecclésiastiques qui recherchent et briguent les dignités de l’Eglise ; on se moqua de l’hypocrisie de ceux qui ne disent que des lèvres, Nolo episcopari l’avidité de ceux qui ont plusieurs bénéfices, dont un seul pourrait suffire aux besoins de la vie, et à faire leur salut, parut exécrable, aussi bien que le faste outré de ceux qui dissipent dans de vains plaisirs un bien qui n’a été destiné qu’aux pauvres, et dont ils ne sont que les économes et les dispensateurs, et non pas les propriétaires. […] Les arts étaient en vogue et en honneur ; l’ouvrier s’occupait et vivait du travail de ses mains, et on n’était point obligé d’acheter à prix d’argent la liberté de gagner sa vie ; les meilleurs ouvriers travaillaient le plus, parce qu’ils étaient les plus recherchés ; mais les autres n’étaient point obligés de travailler en cachette, ou de mendier leur pain.
C’était un âne bien chèrement acheté par un autre. […] L’aumônier m’a répondu qu’apparemment il avait tout laissé à Pondichéry, pour lui acheter des marchandises. […] Ils lui laissèrent faire son marché avec la marchande qui l’avait appelée, & achetèrent tout ce qu’elle avait, à condition de l’apporter dans un cabaret tout proche. […] M.de Porrières a acheté une petite fille de sept ans. […] Les autres ne sont pas plus chères, mais je leur préfère celles-ci, parce que les Noirs qui les achètent pour M.
Allez acheter deux chevaux pour vous et un valet. […] J’ai cherché à vous tromper : mais Rouvière a dû vous dire à quel prix j’achetais le nom de sa fille. […] J’en achèterais l’occasion aux dépens de tout mon sang, et de tout ce que j’ai de plus cher au monde. […] La charge que Des Frans veut acheter m’ouvre les yeux ; c’est de là qu’il a de l’argent. […] J’avoue avec vous, qu’elle l’a acheté tout ce qu’il peut valoir.
J’en ai acheté une qui me servira dans les chaleurs. […] M.Joyeux a commencé à me demander où était ce que j’avais acheté. […] M’aviez-vous ordonné d’acheter quelque chose ? […] Hurtain en a acheté deux. […] Il avait apporté avec lui une bouteille du vin que j’ai acheté à Saint-Yago.
Comme l’idiome espagnol est devenu à la mode en France, et que tout le monde en veut savoir un peu, un de mes amis, qui l’apprend, m’a fait voir quelques endroits qu’il a traduits de la suite de Don Quichotte ; ce que j’en ai lu m’est resté dans la tête, et ne m’a pas déplu ; et, sans doute aussi fou que le Français qui l’a achetée, j’ai fait en sorte de l’avoir de ses mains, et comme je le lui ai promis, je l’ai traduite.
L’intérêt de ces rentes qu’il a fallu payer sans diminuer les revenus ordinaires ont donné lieu à l’augmentation des impôts, à quoi personne n’a eu la fermeté de s’opposer, pas même le Parlement, parce qu’une bonne partie des membres dont ce corps est composé tiraient leur plus claire et plus utile subsistance de ces rentes sur l’Hôtel de Ville, et on peut dire avec certitude que ceux qui ont les premiers acheté ces rentes ont en même temps acheté les fers dont eux, leurs descendants et tout le royaume se trouve accablé. […] Le moyen qu’il prenait pour que les vivres fussent à bon prix était d’avoir dans tous les pays de la France qui rapportent le plus de froment des gens à lui, qui allaient aux marchés publics et achetaient tout le blé et les autres grains qui y restaient, et que les fermiers et laboureurs auraient remporté chez eux faute d’acheteurs. […] Ils fournissaient à tous leurs achats un état de la quantité du blé qu’ils avaient acheté, et de leur prix. […] Cette femme, que le désespoir possédait, alla acheter de la corde, et rentra chez elle par l’autre bout de la rue ; et le lendemain, que n’étant point revenue on ouvrit sa chambre, on la trouva pendue et étranglée, et on trouva le billet dont j’ai parlé. […] On a fait tout le contraire ; on a envoyé au Port-Royal des singes de la royauté, qui ont tout d’un coup voulu exiger de ces peuples une obéissance aveugle ; qui leur ont interdit tout commerce avec les Anglais sans leur porter tout ce qu’il fallait, et qui les obligeaient d’acheter à un prix excessif ce qu’ils leur vendaient.
Il faut encore qu’il soit bon ménager ; celui qui dépense prudemment ne fait point de mauvaise emplette ; mais ceux qui achètent ce dont ils n’ont que faire sont souvent obligés de vendre celles dont ils ont besoin.
Hurtain et Charmot m’ont même dit qu’on s’en prenait à moi, et que Monsieur Du Quesne croyait sur le rapport du Commissaire que j’étais allé pour en acheter. […] Monsieur Hurtain a pourtant acheté six cabris et des oranges. […] J’en ai écrit moi-même un brouillon de ce que j’avais acheté pendant la journée pour m’en souvenir, je n’ai trouvé ni l’un ni l’autre de difficile usage. […] J’en ai acheté une sur laquelle je coucherai désormais tant que je serai dans les chaleurs. […] Ces malheureux vendent leurs enfants à qui les veut acheter.
Elle est noble de race, et ma noblesse à moi ne provient que d’une charge dont mon aïeul était revêtu lorsqu’il est mort ; et vous pourrez un jour en acheter une pareille, puisque je vous en fournirai les moyens. […] En effet, on avait acheté tout ce qu’il lui fallait avant qu’il arrivât, et son tailleur n’avait eu qu’à prendre sa mesure.
C’est acheter un péché mortel bien cher, dit-il en riant, et depuis ce temps-là, ajouta-t-il, ne lui avez-vous rien donné ? […] Et quoiqu’on dise que l’Espagne est le pays de l’amour, les gens de bon goût sur la galanterie, ont toujours plus de satisfaction d’une femme qui fait acheter ses faveurs, ou qui n’en accorde point du tout ; et c’est cette sagesse plus naturelle à nos Françaises qu’à aucune autre nation du monde, qui fait le sujet de l’admiration et de l’attache de leurs amants. […] Il leur témoigna qu’il voulait se fixer à Paris, et les pria de l’aider de leurs lumières pour lui faire acheter une charge telle qu’il leur témoigna en vouloir une ; et alla ensuite passer le reste de l’après-midi chez la maîtresse de son ami.
Votre portion aurait été plus grosse, si le maudit Freston ne m’en avait pas volé pour subvenir à la dépense qu’il a faite sur terre à chercher l’illustre chevalier des Lions et vous, et pour acheter les verges dont il m’a si cruellement déchirée.
La maîtresse du logis revint de ses emplettes ; elle était suivie par des portefaix chargés de ce qu’elle avait acheté pour nous. […] Je la priai d’acheter le jour même tout ce qui pouvait lui être nécessaire, afin qu’elle ne fût point obligée à sortir du tout.
Je lui donnai ce qu’elle voulut pour acheter les hardes nécessaires à un enfant, et pour arrêter une nourrice ; et au bout de quinze jours j’y remenai Célénie. […] Pour cette autre femme que la Delorme avait été quérir, comme il n’y avait que moi qui la connaissais, je lui promis le secret, qu’elle a acheté et que je lui garde encore, parce qu’elle s’en est rendue digne par une conduite plus honnête, dont j’ai été moi-même convaincu. […] Elle me rendit mille services dans les occasions qui se présentèrent ; elle voulut cent fois m’obliger de prendre de l’argent d’elle pour m’acheter une charge ; mais je le refusai toujours, à moins qu’elle ne voulût m’épouser, et c’est ce qu’elle n’a pas voulu faire.