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2. (1690) Journal d’un voyage fait aux Indes Orientales (tome 1)

Il est normand : par conséquent ennemi mortel des Anglais ; et malheur à ceux de cette nation qui tomberont sous sa coupe. […] Je n’y ai point vu de reliques, quoique ce soit ce qui coûte le moins à cette nation. […] Je suis très édifié de cette pieuse restitution, que, certainement, je n’attendais pas d’un Poitevin, nation toujours altérée. […] J’y étais, et m’informais sur la carte des routes des nations, et par quel chemin on avait abrégé le cours des voyages. […] Tant de gens de toutes nations et de religions différentes ne se sont pas concertés pour inventer les mêmes impostures.

3. (1721) Mémoires

Mais ni l’un ni l’autre ne connaissaient leurs forces ni le génie des deux nations. […] Mais depuis longtemps les Turcs et les Allemands, et d’autres nations en guerre, ont bien fait leurs paix ensemble sans que la France s’en soit mêlée. […] Car outre qu’il était hors d’état de défense, il ne connaissait point de quelle nation étaient les vaisseaux dont nous étions environnés. […] On m’a fait là-dessus à Rome une comparaison où l’Italien qui me la fit ne ménageait nullement sa nation. […] Cet Italien compara les quatre principales nations de l’Europe aux quatre insectes ou vermines que le corps humain abhorre.

4. (1691) Journal du voyage des Indes orientales (à monsieur Raymond)

Je le répète encore : je n’ai jamais vu de peuples plus misérables, quoique j’aie vu huit nations de sauvages dans le Canada. […] Effectivement j’ai toujours ouï dire à la honte de la nation qu’elle est bonne pour tout entreprendre, mais a trop de volubilité pour rien achever. […] Je vous ai écrit ceci pour vous faire connaître le génie des nations orientales et de leurs rois, qui malgré leurs richesses et leur faste ne se font pas une affaire de passer pour accoupleurs. […] Qu’une nation attachée à la superstition est contraire à toute religion. […] Les autres nations y en ont aussi et ont autant de peur de nous présentement malgré toutes leurs forces qu’ils en peuvent donner à un navire seul dans un autre temps.

5. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXIII. Comment on a découvert ces nouvelles aventures qu’on donne au public. »

Un des Français qui avait suivi ce prince, se trouva dans un festin avec des Espagnols ; on y parla des héros des deux nations.

6. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre L. Dissertation sur la différente manière d’aimer des Espagnols et des Français. »

Ces conversations qui furent poussées fort loin avec beaucoup d’esprit et de politesse, avaient assurément quelque chose de curieux aussi bien que les histoires qui furent récitées pour et contre ; mais pour tout cela ni les uns ni les autres ne changèrent point d’opinion, et chacun donna toujours la préférence à sa nation.

7. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLV. Pourquoi la maîtresse d’une hôtellerie voisine du château venait souvent demander des nouvelles de Sainville et de Silvie. »

Le chirurgien avait avancé les choses sans en parler ni à l’hôtesse ni à ce prétendu valet de chambre, dans la prévention où il était, que n’ayant plus de maître, il ne ferait aucune difficulté d’en prendre un de sa nation, que son bonheur semblait lui présenter dans un pays où vraisemblablement il ne devait pas espérer d’en trouver.

8. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LIII. Belle morale du seigneur Don Quichotte. »

Oui, poursuivit notre héros en colère, les Français ont à mon sens un fond de générosité et de probité que les Espagnols n’ont, pas ; je l’avoue à la honte de la nation, mais la vérité me force à faire cet aveu.

9. (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « ChapitreLII. Le mari prudent »

Puisque Madame et ces Messieurs, reprit le duc de Médoc après que la marquise eut cessé de parler, nous ont avoué avec sincérité le génie de leur nation, il est juste de leur rendre le change, et d’avouer qu’il est bien plus chrétien de pardonner que de se venger, et qu’ainsi leurs maximes sont préférables aux nôtres ; cependant nous ne sommes pas les seuls qui nous servions du poignard lorsque nous surprenons nos femmes en flagrant délit, les Français aussi bien que nous s’en servent assez souvent, et quoique cela soit absolument condamnable, il semble qu’il soit permis de le faire, parce qu’on suppose qu’un homme n’a pas pu résister aux mouvements impétueux de la nature, ni à la rage qu’un pareil objet lui a inspiré.

10. (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Ronais, et de Mademoiselle Dupuis. »

La véritable vertu d’une fille consiste à être tentée et à ne pas succomber à la tentation ; et c’est ce qui fait que nos Françaises, qui conservent leur chasteté, sont mille fois plus louables que les femmes des autres nations que je viens de nommer, parce qu’elles sont toujours dans l’état de tentation par le commerce du monde, et qu’elles y résistent, au lieu que les autres ne doivent leur sagesse qu’aux murs qui les environnent. […] Et quoiqu’on dise que l’Espagne est le pays de l’amour, les gens de bon goût sur la galanterie, ont toujours plus de satisfaction d’une femme qui fait acheter ses faveurs, ou qui n’en accorde point du tout ; et c’est cette sagesse plus naturelle à nos Françaises qu’à aucune autre nation du monde, qui fait le sujet de l’admiration et de l’attache de leurs amants.

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