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1 (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLII. Comment Don Quichotte sauva la vie à la duchesse de Médoc. Nouveaux exploits des deux chevaliers. »
ssus que comme le duc de Médoc était parti de chez lui sans dire à la duchesse ni où il allait ni pourquoi il sortait, ne le voy
itôt que ces scélérats furent proches d’eux, prenant l’écuyer pour le duc dans son carrosse, ils y lâchèrent quatre coups d
le cocher. cassèrent une jambe à un valet de pied et firent tomber la duchesse évanouie. Heureusement pour elle Don Quichotte et
hemin du bruit et furent en un moment hors du bois. Le carrosse de la duchesse n’en était pas à deux cents pas, ainsi nos aventu
misérables faisaient. Dans la croyance où ils étaient d’avoir tué le duc et la duchesse, ils ne songeaient plus qu’à se sa
s faisaient. Dans la croyance où ils étaient d’avoir tué le duc et la duchesse , ils ne songeaient plus qu’à se sauver, et pour c
rade, ce qui donna le temps à Don Quichotte de revenir à lui, et à la duchesse celui de reprendre assez ses sens, pour s’apercev
tait fait à la tête des chevaux du carrosse, et devant les yeux de la duchesse , qui ne savait qui étaient ses vaillants défenseu
hir le coup, en lui poussant son cheval sur le corps, en sorte que la duchesse en fut quitte pour la peur, et pour une égratignu
. Don Quichotte qui venait de terrasser celui qui avait voulu tuer la duchesse . ne voyant plus qu’un homme en état de défense, e
aussi bientôt purgé le monde. Les gens qui venaient au secours de la duchesse étaient les siens mêmes, qui après avoir été de l
qu’étourdis. De sorte que de ces six qui avaient voulu assassiner le duc , il n’y en eut que deux qui restèrent sur la plac
se. Ils levèrent en même temps l’armet, Don Quichotte pour aller à la duchesse , et Sancho pour boire. Ce fut là que cette dame l
e, de crainte d’être entendu de son maître, qui présenta la main à la duchesse , pour la faire descendre de carrosse, pour en ôte
t de conduite et de valeur. Il avait mis pied à terre pour aider à la duchesse à descendre de carrosse, et Sancho n’était point
se, et Sancho n’était point encore remonté sur son cheval, lorsque la duchesse , qui s’informa du duc son époux, ayant appris qu’
encore remonté sur son cheval, lorsque la duchesse, qui s’informa du duc son époux, ayant appris qu’il était lui-même dans
2 (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LIX. De ce qui se passa chez le duc de Médoc après le départ de Dulcinée, et comment Sancho reçut sa femme que la duchesse fit venir au château. »
après le départ de Dulcinée, et comment Sancho reçut sa femme que la duchesse fit venir au château. Ce fut ainsi qu’en s’acco
ense ou sa pension. Nous parlerons de cela une autre fois, lui dit le duc en riant ; Parafaragaramus n’en a point parlé, co
e, et en bon mari plutôt que par vaine gloire. Quoi qu’il en soit, le duc , qui le dit tout haut après le départ du courrier
était parti pour se rendre à Madrid suivant les ordres de la Cour. La duchesse à qui son frère avait écrit avait trouvé dans son
ait rendez-vous à Madrid. Elle se disposa donc à partir avec les deux ducs espagnols et Valerio qui y étaient appelés, et av
nt d’où venait un si grand bruit. Altisidore voulut répondre, mais la duchesse lui imposa silence. — Bien ou mal il faut se tair
e que c’est donc que vous avez eu à démêler ensemble ? lui demanda la duchesse . — Pardi, Madame, ne le voyez-vous pas bien ? Ell
e corrompre jusqu’au dernier marmiton. — Je la mettrai dehors, dit la duchesse . — C’est bien fait, répliqua Sancho ; mais retene
ua Sancho ; mais retenez-lui sur ses gages la valeur de ma fraise. La duchesse lui promit, et chacun s’en alla en éclatant de ri
e, et elle me paiera ma fraise, ou bien nous serons deux. — Madame la duchesse a promis de vous la faire payer, lui dit le curé,
it mis en sentinelle sur le chemin. Toute la compagnie, et surtout la duchesse , était fort aise de parler à elle avant que Sanch
y laisserons pour voir ce que fit Thérèse à son arrivée. Sitôt que la duchesse la vit, elle la reçut fort honnêtement, et celle-
ntrer à marcher droit. Eh bien, Madame, me voilà venue, dit-elle à la duchesse  ; je vous aurais apporté un présent si le gland a
tous seigneurs tous honneurs. — Je vous en rends grâces, répondit la duchesse en riant ; Monsieur le duc vous a envoyé chercher
 Je vous en rends grâces, répondit la duchesse en riant ; Monsieur le duc vous a envoyé chercher, poursuivit-elle, pour par
e quand on a sommeil que dans un bon lit. — Cela est bien, lui dit la duchesse , mais votre mari est-il honnête homme, et vous tr
comme une épingle en a une. — N’est-il pas un peu ivrogne, demanda la duchesse , et vous, ne buvez-vous pas un peu ? — En bonne f
t afin que j’aille l’embrasser. — Vous le verrez bientôt, répondit la duchesse . Cependant j’ai à vous dire qu’il veut marier sa
ut parler de rien ? — Il se trouve ici un fort bon parti, continua la duchesse sans faire semblant d’avoir pris garde à ce que l
nce, s’il n’y a de la rime il y a de la raison. — Je le crois, dit la duchesse , vous me paraissez trop sage pour faire entrer vo
côté de la forêt, où on lui avait dit qu’il était. Les Espagnols, la duchesse et les autres dames se mirent avec les Français a
t nous réconcilier et demeurer bons amis, car voilà qui est fait. Les ducs , les comtes et les dames arrivèrent en ce moment,
e, et qu’à peine le pardonnait-on à un crocheteur, et que Monsieur le duc était en droit de s’en offenser, cela s’étant pas
a femme quand elle veut s’en aller. — Eh mais, ami Sancho, lui dit la duchesse , que tout ce tintamarre divertissait extrêmement,
3 (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLIII. De l’accident qui arriva au chevalier Sancho, en tirant une arme à feu. Remède pire que le mal. »
du feu et des flammes, en criant comme un enragé. L’inquiétude de la duchesse ne l’empêcha pas de rire d’un si beau saut, mais
baume de Fiera-bras. —  Non, non, Monsieur, lui dit un des gens de la duchesse , il y a d’autres remèdes qui à la vérité ne font
aver les plaies, cela emportera à coup sûr le venin et la douleur. La duchesse ayant dit qu’il était vrai, il ne resta plus qu’à
chotte et Sancho ne se ressouvinrent pas du gobelet ; en sorte que la duchesse leur tournant le dos, et s’éloignant d’eux, leur
à leur discrétion, ou plutôt à leur malicieuse charité. Sitôt que la duchesse fut derrière son carrosse, et qu’elle ne pouvait
, que le chevalier avala malgré lui. Pendant cette belle opération le duc qui venait en effet au bruit qu’il avait entendu
et au bruit qu’il avait entendu de la forêt, fut bientôt auprès de la duchesse , et le premier objet qu’il vit, ce fut les charit
Cela le fit rire de toute sa force, et n’aurait pas sitôt cessé si la duchesse ne lui avait pas fait signe. Il fut fort étonné d
ceux qui pouvaient mettre un pied l’un devant l’autre. Après cela le duc monta en carrosse avec la duchesse. Don Quichotte
pied l’un devant l’autre. Après cela le duc monta en carrosse avec la duchesse . Don Quichotte remonta à cheval. Sancho à cause d
portière du carrosse, et eut lieu d’être content des louanges que le duc et son épouse donnèrent à l’envi l’un de l’autre
a au-devant de lui. Il fut en même temps surpris et réjoui de voir la duchesse sa parente ; il frémit du péril qu’elle avait cou
4 (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLI. Don Quichotte et Sancho s’arment pour aller combattre les brigands. Ces deux chevaliers font des actions de valeur inouïes. »
hevaux prêts, il fallut prendre patience. Quand le jour fut grand, le duc sous prétexte de visiter tout son monde, descendi
d’en venir aux mains. —  Eh ! qui sont-elles ces raisons ? demanda le duc avec beaucoup de douceur. —  Bouche close, interr
lèvres de ses deux doigts. —  Eh quoi ! Chevalier Sancho, lui dit le duc , c’est vous que je croyais de mes bons amis, et v
parler nuit, et trop gratter cuit. —  Si cela est ainsi, leur dit le duc , je ne m’en informerai pas davantage, mais du moi
pain, et un gobelet d’argent ciselé sans aucune armoirie. Lorsque le duc crut avoir assez donné de temps à Parafaragaramus
parce que pour les mettre tout à fait à l’épreuve des armes à feu, le duc avait fait couler entre le fer et le cuir qui les
ongtemps parlé et mangé, car la station plaisait fort à Sancho, si le duc ne fût arrivé suivi de toute sa troupe au nombre
nce de se signaler, voulait brusquement entrer dans la forêt, mais le duc lui dit qu’il fallait qu’une partie de son monde
é à l’arçon de la selle de son cheval, et la bouteille de l’autre. Le duc les questionna sur leurs armes et leurs chevaux q
ent aller, et vous verrez beau jeu. —  Allez à la bonne heure, dit le duc qui avait divisé sa troupe en quatre, afin d’entr
forêt sans rien trouver ; et comme le jour était déjà fort avancé, le duc avait fait résoudre qu’on arrêterait le premier b
si haut, qu’il se brisa tout le corps et resta mort sur la place. Le duc parla à l’autre avec tant de douceur, qu’il se la
tournant le dos à ceux qui les cherchaient, ils croyaient trouver le duc seul, ou du moins peu accompagné et hors d’état d
hors d’état de leur résister ; mais au lieu de lui, ils trouvèrent la duchesse son épouse.
5 (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LIV. Départ de la compagnie. Comment Sancho fit taire le curé. Aventures diverses arrivées à cet infortuné chevalier. »
n effet il n’avait été empêché de le relancer que par la présence des ducs et des autres ; et parce que sur la foi de son ha
tant par rapport à eux-mêmes, qu’à cause de leurs épouses, surtout le duc et la duchesse de Médoc, le comte de la Ribeyra,
ela fou à lier, peut donner à des gens de qualité. Dans ce dessein le duc avait envoyé quérir le curé du village de Don Qui
s le château de Médoc, où on l’avait retenu, et on en avait averti le duc , qui avait envoyé ordre de le retenir jusqu’à son
tile dans ses desseins. Par le moyen du curé et de Samson Carasco, le duc avait découvert l’endroit où demeurait pour lors
tout Sancho, qui était bien recommandé. Sitôt que tout fut résolu, le duc les fit partir pour son château, avec ordre de me
nant du repos, au lieu d’entretenir et de fomenter ses égarements. Le duc et les autres voyant bien que la morale ne regard
pagnie de Bracamont, qui s’était vêtu d’un justaucorps des livrées du duc , et qui passait pour un des valets de pied de la
s des livrées du duc, et qui passait pour un des valets de pied de la duchesse . Celui-ci, qui avait ses ordres, et qui n’avait é
n aperçut, et qu’on crut qu’il avait manqué son coup. Il l’apporta au duc , qui le lui rendit, avec ordre d’aller les attend
vu poignarder son enfant entre ses bras. La compagnie, et surtout la duchesse , n’avaient jamais ri de si bon cœur. Il aurait to
nt son chemin sans faire semblant de la voir, fut arrêté par les deux duchesses  ; et comme la comtesse et les Françaises leur dem
semblant de rien, parce qu’on se moquerait de toi, et que Monsieur le duc et Madame la duchesse seraient choqués, s’ils sav
parce qu’on se moquerait de toi, et que Monsieur le duc et Madame la duchesse seraient choqués, s’ils savaient que tu eusses vo
onnés. Ils voulurent passer outre sans en demander la cause ; mais la duchesse les retint malgré eux. Ah, Seigneur chevalier, di
’il aurait de rendre au jour une personne si belle et si parfaite. Le duc dit qu’il en voulait faire les noces, et que pour
eur en demanda pas davantage, et toute la compagnie, c’est-à-dire les ducs et le comte espagnols, et les deux Français prire
6 (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXIX. Du grand projet que forma le duc de Médoc, et dans lequel Don Quichotte entra avec plus de joie que Sancho. »
n’ait point parlé des civilités que notre chevalier avait faites à ce duc , et s’imagine peut-être qu’il ne lui en fit point
de toi-même. Lorsqu’ils furent tous assemblés, c’est-à-dire les deux ducs , la duchesse Dorothée, la comtesse Eugénie, et Do
e Dorothée, la comtesse Eugénie, et Don Quichotte, Eugénie raconta au duc tout ce qu’elle avait dit au lieutenant et que le
Médoc fut trouvé parfaitement bon et généralement approuvé. Comme ce duc était un très hon-| nête homme, il voulut bien à
sion étant de purger le monde de brigands. On arrêta sa fougue, et le duc , après l’avoir assuré qu’on ne ferait rien sans l
s son appartement, où on passa la nuit avec assez de tranquillité. Le duc ne manqua pas d’envoyer le lendemain chercher le
x. Le comte demeura comme frappé de la foudre à ce discours ; mais le duc sut si bien le tourner et le convaincre, qu’il lu
ire les corps de Deshayes et de Don Pedre à leur dernière demeure. Le duc qui avait amené beaucoup de gens avec lui, en att
7 (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LVIII. Des tristes et agréables choses que Parafaragaramus apprit au chevalier de la Manche. »
allait lui dire de quelle manière cela lui avait été donné lorsque le duc lui demanda s’il voulait troquer sa vaisselle con
roc fut fait dans le moment, et quelque instance que lui pût faire le duc , il ne voulut jamais être présent aux pesées, et
qui voulurent s’en mêler. Il voulut de plus obliger les officiers du duc de recevoir de lui quelques présents ; mais comme
s le remercièrent, et pour l’empêcher de les en presser davantage, le duc fut obligé de lui dire, que le premier qui prendr
it fait le troc, Don Quichotte avait été habillé par les officiers du duc qui leur en avait donné ordre, sans que notre hér
ner des airs de conséquence, il eut l’effronterie de dire aux gens du duc en présence de leur maître, et en leur montrant l
cho soutenant la gageure : Un bon aventurier en vaut deux, dit-il. Le duc qui ne voulait plus donner à notre héros aucun su
r seul entretenir ses rêveries environ une heure, après quoi les deux ducs , le comte Valerio et les deux Français allèrent l
avec beaucoup d’impatience. Je l’ai conduite dans l’appartement de la duchesse mon épouse, où Madame d’Albuquerque et les autres
e sa Dulcinée ne douta pas un moment que ce ne fût elle, et suivit le duc et les autres qui l’emmenaient comme en triomphe,
8 (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLVI. Pourquoi Sancho perdit ses armes enchantées, et du terrible combat qu’il eut à soutenir pour les recouvrer. »
à cette arme d’enfer ? Tenez, Monsieur, ajouta-t-il, c’est madame la duchesse qui m’attire tout ceci, car si je n’avais pas vou
errible, et fit rire toute la compagnie qui l’écoutait, et surtout la duchesse qui n’en perdit pas un mot ; il fit contre elle m
était armé, et Sancho désarmé voulait passer sans rien dire ; mais la duchesse l’arrêta et lui demanda où il allait si vite. Il
n ne l’avait questionné. On marchait toujours cependant, et enfin les ducs qui marchaient les premiers, s’arrêtèrent tout d’
her de quinze pas des armes qu’on voyait. Je ne vois rien, lui dit le duc . —  Ni nous non plus, dirent tous les autres pres
n, ni d’un paquet qu’on lui avait attaché au derrière, pendant que la duchesse et les autres le questionnaient. L’enchanteur qui
oi. —  Hé ! contre qui l’animez-vous, Seigneur chevalier ? lui dit le duc . Nous ne voyons rien. —  Je l’anime, Monseigneur,
plomb, dont il lui accommoda le corps le plus joliment du monde. Les ducs et tous les assistants prièrent notre héros d’all
9 (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLIV. Ce qui se passa dans le château après cette expédition. »
surtout le gentilhomme qui avait été assassiné dans le carrosse de la duchesse . Les dix-sept bandits qui avaient été tués dedans
et sauver celui qui avait indiqué les retraites des autres, comme le duc le lui avait promis. Le lieutenant revint trois j
avait promis. Le lieutenant revint trois jours après, et fit voir au duc les informations et les interrogatoires des bandi
voir au duc les informations et les interrogatoires des bandits ; le duc les trouva comme il l’avait souhaité, et les comm
’avait garde de demeurer en si beau chemin, reprit la parole après le duc , et après avoir répété une partie de ce qu’il ava
envier, car il en aura besoin pour soutenir les rudes assauts que les ducs , le comte, leurs épouses, les Français et les Fra
10 (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LX. De l’aventure qui arriva au malheureux Sancho peu de temps après qu’il fut hors de chez le duc de Médoc, et de plusieurs autres choses qui ne sont pas de grande importance. »
tre ; de manière qu’ils l’auraient bientôt expédié si les gens que le duc avait envoyés après lui ne fussent arrivés assez
la dernière goutte. Sancho avait repris toutes ses forces lorsque les ducs de Médoc et d’Albuquerque, le comte de la Ribeyra
uichotte, s’en retournèrent au Toboso. Il ne resta au château que les duchesses de Médoc et d’Albuquerque, la comtesse Eugénie et
enues ; elles commençaient à se croire des gens de conséquence, et la duchesse ne trouvait pas un plus grand plaisir que celui d
pas de bon cœur, et le rire et la faim ne sont pas bien ensemble. La duchesse , après l’avoir assurée que le mari qu’on destinai
nchette, lui dit sa mère en présence de toute la compagnie, Madame la duchesse veut te marier avec ce jeune homme-là ; si c’étai
11 (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXV. Du tour ridicule et malin que fit Parafaragaramus au chevalier Sancho, et des événements tristes qui le suivirent. »
s un lieu si indigne d’elle, et du sujet qui l’y avait fait venir. Le duc et la duchesse d’Albuquerque, qui savaient pour l
mis ; malgré toute sa modestie elle ne put s’empêcher d’en rire ; le duc qui lui donnait la main, Dorothée et Gabrielle qu
ux dames françaises, et pour un gentilhomme qui en avaient besoin. Le duc la reçut fort civilement. Et ayant appris que ces
anté, et c’était pour tenir ce petit conseil qu’elle avait empêché le duc d’offrir une place dans son carrosse à la demoise
raite dans son château à des gens qui avaient été fort maltraités. Le duc lui dit que c’était des Français et des Française
sinage de tant de brigands qui y faisaient de si grands désordres. Le duc et la comtesse pour ne rien dire qui donnât matiè
Eugénie se contraignit pour ne donner aucun soupçon à son époux ; le duc et la duchesse d’Albuquerque tâchèrent d’y inspir
12 (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LIII. Belle morale du seigneur Don Quichotte. »
n’ai pas cru devoir en priver le lecteur. Il prit la parole après le duc , et voici ce que Cid Ruy Gomez lui fait dire. Vou
aM. — Votre femme est donc méchante, Chevalier Sancho, lui demanda la duchesse , puisque vous vous en plaignez ? — Pardi, Madame,
omme les autres femmes. — Comment comme les autres femmes ? reprit la duchesse , croyez-vous qu’elles soient toutes méchantes ? —
il parlerait autrement. — Et comment en parlerait-il ? lui demanda le duc . — Ma foi, Monseigneur, lui répondit Sancho, il e
lus, et qu’elle met le diable à la maison. — Mais, Sancho, lui dit la duchesse , il semble que vous vouliez faire entendre que to
bonne humeur. Le chevalier Sancho a raison, dirent en même temps les ducs et le comte, toutes les femmes ne sont bonnes qu’
-t-il, au lieu de dire que les saphirs… — Il faut zéphirs, lui dit la duchesse en l’interrompant. — Eh bien, reprit-il, au lieu
13 (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLV. Pourquoi la maîtresse d’une hôtellerie voisine du château venait souvent demander des nouvelles de Sainville et de Silvie. »
fait confidence de leurs affaires. La duchesse de Médoc avait dit au duc son époux par un reproche fort obligeant pour la
fut délivrée par des lettres qu’elle reçut de lui, et d’autres que la duchesse reçut de son frère, qui leur apprit que le marqui
e dont on l’accusait. La marquise ayant par là l’esprit en repos, les ducs et les deux épouses n’ayant eu aucun sujet de cha
irou admirait la valeur, et à qui il devait la vie, aussi bien que la duchesse et Eugénie, qui outre cela lui devait encore cell
avait inventé quelque tour. On avait résolu de faire arriver chez le duc les aventures les plus surprenantes, et d’y faire
14 (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLIX. Repas magique. Apparition d’un nouvel enchanteur. Défi fait à Don Quichotte, et ce qui s’ensuivit. »
chevaliers vaincus, et vous dans le chemin de la gloire ; Monsieur le duc avait ordonné qu’on emmenât une charrette pour en
sque Parafaragaramus qui venait de relancer Don Quichotte, parut. Les ducs , le comte et leurs épouses lui firent de loin de
her des viandes qui sortaient de l’enfer, et s’excusa d’en manger. Le duc tira Sancho en particulier, et voulut lui faire n
e lui mon épée nue. —  Désabusez-vous, Seigneur chevalier, lui dit le duc , je ne crois pas que ce soit lui qui ait fait cet
i Parafaragaramus. —  Je voudrais bien, dit notre héros en parlant au duc , que Monsieur le bachelier que j’ai vu chez vous,
t, la peinture n’en aurait pas été sèche ; c’en était un autre que le duc avait fait peindre depuis quelque temps, et qu’il
15 (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXVII. Des offres obligeantes que fit le duc d’Albuquerque aux dames françaises ; de la reconnaissance de Valerio et de Sainville, et de la conversation particulière que Don Quichotte eut avec Sancho. »
Quichotte prit la parole, et dit qu’il laissait le soin à Monsieur le duc des affaires de la marquise et de Silvie auprès d
encore temps de songer à leur départ, Seigneur chevalier, lui dit le duc  ; nous ferons tous le voyage ensemble : nous vous
désormais Mademoiselle de la Bastide, Silvie coucha avec sa tante, le duc et la duchesse d’Albuquerque eurent le plus bel a
que nous ne mangeons pas à la même écuelle, et que vous êtes avec des ducs et des comtes pendant que je suis avec des valets
16 (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXVIII. De l’arrivée du duc de Médoc, et de la mort touchante de Deshayes. »
t touchante de Deshayes. Le lendemain matin Eugénie envoya prier le duc et la duchesse d’Albuquerque et Don Quichotte de
seur qui ne l’avait point quitté depuis le soir du jour précédent. La duchesse et Eugénie emmenèrent la marquise et Silvie dîner
ndre service. Dorothée, Valerio et Eugénie se joignirent à lui, et le duc qui avait l’âme toute généreuse, et qui se faisai
ir de rendre service aux gens de qualité, fit non seulement ce que le duc avait promis qu’il ferait en écrivant à son beau-
17 (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LXI. Comment Don Quichotte et Sancho sortirent du château pour s’en retourner chez eux ; de ce qui leur arriva sur la route. Mort de Don Quichotte ; et ce qui s’ensuivit. »
e je commence à m’ennuyer dans ce château. Je sais bien que Madame la duchesse n’épargne rien pour m’en rendre le séjour agréabl
à part vous n’êtes qu’un simple gentilhomme, et vous mangez avec des ducs et des duchesses, vous riez tous ensemble et êtes
n’êtes qu’un simple gentilhomme, et vous mangez avec des ducs et des duchesses , vous riez tous ensemble et êtes camarades comme
et son écuyer après avoir pris congé des dames, et avoir remercié la duchesse , prirent le chemin du Toboso, et couchèrent le pr
18 (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLVIII. Du combat de Don Quichotte contre Sancho, et quelle en fut la fin. »
de bataille, il ne laissa pas de le suivre pour en être certain. Les ducs et les autres, Français et Espagnols, qui avaient
ateurs en eurent pris tout le plaisir qu’ils en pouvaient prendre, le duc fit partir son maître d’hôtel. Celui-ci qui était
ec quatre valets de pied déguisés en satyres, auprès de l’arbre où le duc était monté, partit au premier signal, et marcha
une soumission profonde, et passa directement sous les arbres où les ducs et les autres étaient cachés, et sa confusion leu
19 (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XL. Des armes enchantées que les deux chevaliers reçurent de Parafaragaramus, avec des chevaux infatigables. »
cho ; celui-ci lui avait dit tout ce qu’il en savait, et là-dessus le duc avait imaginé, et en même temps résolu d’exécuter
otte n’aurait pas trouvé bon que l’affaire se fût passée sans lui, le duc voyait bien qu’il lui serait d’un grand secours,
avaient écoutée. Ainsi quand nos aventuriers cessèrent de parler, le duc se retira à son appartement. Il fit prendre à l’o
20 (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLVII. Suites agréables de la victoire remportée par le chevalier Sancho, et du projet que forma Don Quichotte pour le faire repentir de son indiscrétion. »
e ce prodige, car j’ai encore à m’en servir. Retournons à Sancho. Les ducs et le reste de la compagnie crièrent tous en même
sions qu’il faisait pour se tenir droit, faisaient mourir de rire les ducs et les autres qui le suivaient à pied. Comme ils
endirent de cheval et en firent autant. Sancho fut mis entre les deux duchesses , quoiqu’il s’en défendît beaucoup ; mais ses fess
sa se crever, en faisant raison le verre à la main à tous les gens du duc et du comte qui étaient venus le voir pendant la
21 (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXIV. De l’arrivée de plusieurs personnes dans l’hôtellerie. Qui étaient ces personnes. Nouvel exploit de Don Quichotte. Sanglants combats. »
se cassa entre ses mains ; ainsi il se trouva démonté et désarmé. Le duc qui le vit dans le plus grand embarras où il eût
nt de l’épée de ce scélérat, il se mit après les ravisseurs malgré le duc et Dorothée qui le firent suivre par quatre caval
urait, criait et s’arrachait les cheveux sans répondre une parole. Le duc vit bien que le seul parti qu’il y avait à prendr
22 (1721) Mémoires
suite quelque chose de particulier lorsque j’introduirai Monsieur le duc de La Rochefoucauld. 48. Je reviens au Parlement
oins que de mettre sa nièce sur le trône. Il avait fait dire à Gaston duc d’Orléans frère de Louis XIII que s’il voulait co
ces de ce médecin l’obligèrent d’en parler comme en riant à Madame la duchesse de Chevreuse, et la vérité est qu’il était le pre
aire sa cour à la Reine, ou pour se venger de quelque chose que cette duchesse avait fait et qui ne lui avait pas plu, résolut d
fut tenue secrète, n’y ayant eu que le cardinal Mazarin, Monsieur le duc de La Ferté et deux dames de la Reine à qui il fa
venons de perdre. Elle eut encore un autre enfant qui a été Philippe duc d’Orléans, père de Philippe aussi duc d’Orléans a
ondeurs. Ce ne fut point à moi qu’il le disait, c’était à Monsieur le duc d’Arpajon dont nous avons vu la veuve première da
ne Victoire de Bavière. Ils se promenaient ensemble dans le jardin du duc où j’allais à tout moment et qui me connaissait p
en avait compris un dont le titre était Le coffre-fort de Monsieur le duc d’Orléans qui lui sert de pupitre pour écrire ses
arquis de Beuvron, lieutenant de roi de Normandie, frère de Madame la duchesse d’Arpajon dont j’ai parlé, alla un jour à la chas
n démettre. Monseigneur, Mons[ieur] et Madame d’Orléans, monsieur] le duc de Vendôme, et d’autres de leurs affidés, tinrent
xclusion, et suivant ce qu’ils avaient résolu de concert, Monsieur le duc de Beauvilliers, qui était du secret, fut chargé
de vagabonds et de fainéants, et donna une espèce de démenti à M. le duc d’Orléans, et que, malgré la présence du Roi, ce
t pas, non plus que ceux qu’il mit en oeuvre. Ce furent Messieurs les ducs de Bourgogne, d’Anjou, aujourd’hui roi d’Espagne
iage se fit, a fait tout son possible pour l’empêcher, mais Madame la duchesse de Bouillon sa mère l’a obligé de refuser les vin
ue M. de Villefranche n’avait qu’une fille (elle a épousé Monsieur le duc de Noirmoutier) ; qu’ainsi tout le bien de la fam
office de la Couronne pour la Justice, et qu’il ait le pas devant les ducs et pairs. Mais c’est que ce poste n’est pas si lu
23 (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre L. Dissertation sur la différente manière d’aimer des Espagnols et des Français. »
ter son humeur gloutonne, et qu’outre cela c’était pour aller chez le duc , où il lui était arrivé des aventures qui ne lui
24 (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur de Terny, et de Mademoiselle de Bernay. »
vent je remontai à cheval et j’allai à toutes jambes chez Monsieur le duc de Lutry à cinq grandes lieues de là. J’avais l’h
r qu’on ne la remît à un autre jour. Je fendis la presse. Monsieur le duc de Lutry qui m’avait tenu parole et qui y était d
25 (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Frans et de Silvie. »
ne fût belle, que c’était cette raison qui avait obligé feu Madame la duchesse de Cranves, qui n’avait jamais eu d’enfants, de l
. Il me dit qu’il avait été autrefois de la connaissance de Madame la duchesse de Cranves, morte depuis environ deux ans ; et qu
vue ; mais Monsieur il faut vous dire comment cela se fit. Madame la duchesse de Cranves était sœur de Monsieur le marquis de B
et un fort honnête homme. Il parla de sa famille, et nomma Madame la duchesse de Cranves ; c’était où je l’attendais. Vous souv
26 (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXVI. Suite de l’histoire de Silvie et de Sainville. »
ait possible afin de pouvoir aller réclamer l’autorité de Monsieur le duc de Médoc, gouverneur de cette province, contre le
27 (1690) Journal d’un voyage fait aux Indes Orientales (tome 1)
doivent à leur patrimoine et à la libéralité des princes de Vendôme, duc et Grand Prieur. Eh ! où diable me porte la digre
in des Rois. Qu’on lise l’histoire de Hollande, on verra que Philippe duc de Bourgogne, dit le Bon, auquel ces pays apparte
tement plus opulente seule que plusieurs souverains ensemble. Ce sage duc ne se mêla jamais du commerce que pour y mainteni
ne, nommé M. de La Ville-aux-Clercs. On le fait fils naturel de M. le duc de Lédiguière : cela ne peut être, puisqu’il est
28 (1691) Journal du voyage des Indes orientales (à monsieur Raymond)
ont laissé Messieurs Crusius et Brugman, ambassadeurs de Monsieur le duc de Holstein en Perse, qui suivant la relation du
me âge ; pour son frère naturel, cela se peut, car défunt Monsieur le duc de Nemours a été un des plus galants hommes de so
29 (1691) Journal d’un voyage fait aux Indes Orientales (tome 2)
r suivi l’exemple de MM. Crusius & Brugman, ambassadeurs de M. le duc de Holstein en Perse, qui ne firent nulle difficu
amp;, pendant qu’un clerc le mettait au net, il mena Rupli chez M. le duc de Lédiguières, en faveur duquel il avait, il n’y
différents, par rapport à leurs États ; tels que sont l’empereur, les ducs de Savoie, de Brandebourg, de Lorraine & d’au
30 (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Dupuis, et de Madame de Londé. »
destinait dans l’épée, me mit aux exercices. L’écuyer de Monsieur le duc de Ledune était de ses intimes amis, aussi bien q
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