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1 (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Frans et de Silvie. »
Histoire de Monsieur Des Frans et de Silvie . Je suis l’aîné d’une des meilleures maisons d’
enait un milieu juste entre les deux extrémités. Voilà le portrait de Silvie , dit Des Ronais, c’est elle aussi que j’ai voulu
quement meublé : cette tante n’y était pas, ainsi je restai seul avec Silvie , à qui je ne fis pas grand compliment. L’état où
des boulevards : elles s’assirent sur l’herbe et chantèrent ensemble. Silvie chanta seule un couplet d’Aréthuse dans Proserpin
aient avec elle n’étaient autre chose, on me reçut fort bien. Je pris Silvie par la main, la manière libre dont j’agis, et don
te sur laquelle nous trouvâmes sa tante à qui je fis mille civilités. Silvie lui dit que j’étais la personne qui avait tenu un
je ne l’étais guère, n’ayant pas eu le temps de donner ordre à rien. Silvie fit un faux pas sur les degrés de l’auberge en de
t mes actions parlaient ; j’étais sûr qu’on les entendait, et quoique Silvie vécût avec moi d’une manière fort réservée, je m’
regardais rien que par rapport à lui. Comme mes assiduités auprès de Silvie étaient trop grandes pour être cachées, ma mère e
lle me prit par la douceur, et ne gagna pas davantage ; au contraire, Silvie m’en parut plus belle. On tenta toutes les voies
a vue furent ceux-ci : Avis à Monsieur Des Frans, sur son amour pour Silvie . Il y avait trois feuilles de papier bien pleine
nt, quelques meubles, et une rente viagère ; que le bruit courait que Silvie de concert avec la Morin, ci-devant l’une des fem
Madame de Cranves, et celle à qui elle se confiait le plus, avec qui Silvie demeurait pour lors, et qu’elle faisait passer po
vait voulu se confier du secret qu’à soi-même : que je pouvais dire à Silvie elle-même ce qu’on m’écrivait, sans lui montrer l
chez Madame de Cranves, où ils étaient domestiques dans le temps que Silvie y était entrée par une voie si oblique, et lorsqu
par là, qu’on m’avait fait savoir tout ce qui pouvait me dégoûter de Silvie et me la rendre odieuse : mais qu’on n’y avait jo
mauvaises impressions que j’avais dans l’esprit. On m’avertissait que Silvie et la Morin étaient deux personnes extrêmement da
ent louis d’or à un gentilhomme gueux comme un rat, pour faire passer Silvie pour sa fille, parce qu’il le pouvait, en ayant e
m et la demeure de ce gentilhomme. On lui disait encore que peut-être Silvie lui avait promis quelque autre chose qu’on pourra
, il n’était pas maître de sa langue. On lui disait que le mariage de Silvie et de moi leur paraissait si certain, après ces p
vec elle chez Madame de Cranves, et qu’elle croyait de ses amies, que Silvie allait épouser un jeune homme fort riche et de bo
des remèdes les plus violents, jusqu’à se servir d’une requête contre Silvie et la Morin, qui voulaient me suborner : et même
rait perdu sa force. On protestait que ce n’était aucune haine contre Silvie , qui obligeait de donner des avis, tant à ma mère
as besoin de suivre les conseils violents qu’on vous donne. J’ai aimé Silvie , si j’en disconvenais je ferais une imposture ; m
cela vous rendra sage pour l’avenir. L’a-t-elle été avec vous, votre Silvie , poursuivit-elle ? Oui sans doute, repris-je, ell
ns, que je fus agité de mille troubles. Je ne voulais plus aller chez Silvie , je la regardais comme indigne de ma colère et de
ait écrit à ma mère, et j’allais lui demander s’il ne connaissait pas Silvie et sa tante, lorsqu’il en parla le premier. Il me
, je lui demandai ce que cela voulait dire. Il me conta l’histoire de Silvie mot pour mot. Il la déchira sur sa conduite, sur
onvent avec ma sœur, et qui que ce soit ne sait qu’elle est morte. Et Silvie pour n’être point reconnue, loge dans un endroit
un fort honnête homme ; mais pourtant je passerai par-dessus tout, si Silvie m’accorde ce que je lui demande. Que lui demandez
gendre ; mais je ne veux pas mentir tout à fait, en reconnaissant que Silvie est de mon sang ; car avant que de rien signer, j
e chose, et les sages-femmes n’y sont-elles pas à Quia ? J’ai écrit à Silvie , continua-t-il, elle fait la sucrée, et refuse le
y a quinze jours que vous devriez avoir fini. Cela nous désespère, et Silvie est sur le point de rompre tout commerce avec vou
e, l’amant n’en bouge ; s’il me voyait avant que nous soyons d’accord Silvie et moi, adieu la cassade. Il me reconnaîtrait, au
à la promenade. Nos mesures sont justes ; sitôt l’accord fait, et que Silvie aura dansé, je retournerai au pays. On déclarera
tres là-bas ; je les montrerai, j’y répondrai, et reviendrai à Paris. Silvie et son amant viendront au carrosse au-devant de m
dront au carrosse au-devant de moi. Je saluerai l’un comme gendre, et Silvie comme ma fille. Je logerai chez elle, où je paraî
ce nom de Rouvière et à ma manière outrageante contre mon ordinaire, Silvie et la Morin tombèrent de leur haut. Cela me fit r
la belle, vos nourrices ont-elles été chères, continuai-je parlant à Silvie  ? C’est dommage que Garreau soit mort en prison ;
après ce compliment sans attendre de réponse : mais je ne le pus pas. Silvie se jeta à la porte qu’elle ferma. Je la poussai a
té d’une part inconnue ; je ne doutai point que ce ne fût de celle de Silvie . Ce soin me toucha, je souhaitai de la voir innoc
. Elle avait pitié de l’état où j’étais, et sans me parler du tout de Silvie , elle eut la bonté de prendre à mes peines autant
me déterminai enfin : je crus avoir gagné sur moi que j’abandonnerais Silvie , et j’étais dans cette résolution lorsque j’allai
n’y remettez jamais le pied, ou vous résolvez de ne parler jamais de Silvie qu’avec tous les respects qu’un maraud comme vous
tout le respect qu’on a pour elle n’aurait peut-être pas empêché que Silvie ne fût autrement vengée. Vous ne savez qui elle e
souvenez-vous que ma bonté est épuisée. Je crois Monsieur, poursuivit Silvie en parlant à moi, qu’on ne peut pas prendre les i
Prenez-le et l’emportez dès aujourd’hui : mais je veux qu’il reste à Silvie jusqu’à votre mariage, et après cela au survivant
j’en ai disposé, sans dire comment. À l’égard du reste, je donnerai à Silvie en main propre mes menues pierreries devant ceux
il ne vous chagrinera pas. Le plus fort article est celui qui regarde Silvie que voilà. Je lui donne mes menues pierreries, je
main propre. Elle se les fit effectivement apporter. Tenez ma pauvre Silvie , me dit-elle en me les donnant, gardez-en une par
inge de corps, mes coiffures, et les meubles qui ont toujours servi à Silvie que je lui donne encore, et que je vous supplie d
s sorti. Tout me déplaisait ; je me déplaisais à moi-même. Cette même Silvie qui m’avait fait tant d’horreur se présenta à mes
es ? Le moyen de lui justifier ma demeure à Paris, et mon retour vers Silvie  ? Goûterait-elle sa justification comme moi ? Le
lexions me firent honte, mais ne m’ébranlèrent pas. Je retournai chez Silvie le lendemain, non plus avec cet air impérieux qui
out le monde tomba d’accord avec Madame de Mongey, que si tout ce que Silvie avait dit pour sa justification était vrai, elle
’y prisse intérêt, conta à ma mère en ma présence toute l’histoire de Silvie , telle que je viens de vous la dire. Cela étant,
e je viens de vous la dire. Cela étant, interrompit Dupuis, la pauvre Silvie a toujours été la victime de ses amants maltraité
t de tout ce que j’ai de plus cher au monde. Prenez un siège, lui dit Silvie , je vous parlerai ensuite. Il voulut faire quelqu
usion de ma première audace pour m’exposer à une seconde. Si, lui dit Silvie , la confusion que vous avez eue de tout ce que vo
ue la mort de ma femme vient de laisser vacante. Si bien donc, reprit Silvie , que vous avez espéré que le dépit me jetterait e
ement déchiré dans moi-même. J’avais rêvé dans le chemin au parti que Silvie m’avait proposé ; j’en trouvais le dessein juste
e qui ne m’étonna point (au contraire j’en parus fort aise.) Et votre Silvie , me dit ma mère, vous ne m’en dites mot ; comment
vé de le résoudre. La longue excuse qu’il me fit, fut une apologie de Silvie et de Madame Morin, qui me fit connaître toute la
nous fûmes obligés de l’attendre. Je ne me souciai plus d’aller chez Silvie , puisque j’avais si bien réussi avec Rouvière san
suite d’un combat où il s’était trouvé. J’allai le jour suivant voir Silvie , à qui je dis ce que j’avais dit à Rouvière de Va
il avait dit, qu’il s’était confié à un traître qui avait tout dit à Silvie qui l’avait envoyé quérir lui-même, et lui avait
tiré Querville d’embarras, et à la même heure que je parlais de lui à Silvie , il tua son ennemi d’un seul coup d’épée qu’il lu
de finir en Grève : en effet quatre ou cinq mois après, j’appris que Silvie avait deviné, et qu’il avait empoisonné sa femme 
oire. Pour moi, reprit Des Frans, suivant que nous en étions convenus Silvie et moi, je me résolus à mon départ, et je ne la v
lité perpétuelle. Elle voulut me persuader qu’elle n’avait rien dit à Silvie qui pût faire honte à la vertu même, et à la fidé
d’aller nous faire apporter à dîner, et cependant nous restâmes seuls Silvie et moi. Silvie avait raison, interrompit Dupuis,
ire apporter à dîner, et cependant nous restâmes seuls Silvie et moi. Silvie avait raison, interrompit Dupuis, de vous dire qu
reste, lui dit Des Frans. Je restai seul, comme je vous ai dit, avec Silvie . Je tâchai de me l’engager par des faveurs, et fu
i qu’il faut pour un voyage de près de trois cents lieues. De laisser Silvie encore fille, et dans l’état où nous en étions, c
ssait, et je ne jugeai pas à propos de lui en rien dire non plus qu’à Silvie . Il écrivit, je pris du papier et une plume, et p
du papier et une plume, et pendant qu’il écrivait à Rome, j’écrivis à Silvie . LETTRE. Si vos larmes m’avaient été moins sensi
indre que ma constance m’abandonnât. Il s’agit de l’honneur, ma chère Silvie  ; et je m’estimerais indigne de vous, si je n’exé
e que vous m’aimez assez pour en partager la peine ; mais mon aimable Silvie , elle ne sera pas longue. La violence que je me f
le soir même je reçus une lettre de Madame Morin, qui me mandait que Silvie était tombée évanouie à la lecture de la mienne,
fus dépouillé jusqu’à la chemise. Heureusement je sauvai la bague que Silvie m’avait donnée. Je ne sais comment, ce fut manque
enir qu’avec peine. Entre autres choses ils me prirent le portrait de Silvie que je regrettai le plus vivement, mais non pas l
je lui demandais et qui m’était absolument nécessaire, je l’écrivis à Silvie , et la priai de m’en envoyer, et je fis bien. Je
s Des Frans n’y étaient pas, il avait fallu que ma mère en empruntât. Silvie qui en avait de comptant, n’avait point perdu de
nai avec moi à la poste, et je le priai de me renvoyer à l’adresse de Silvie que je lui donnai, une lettre et de l’argent qui
is des chevaux jusqu’à Lyon, et de Lyon à Paris je pris la diligence. Silvie vint au-devant de moi à huit lieues ; et après av
au mois d’octobre, c’est-à-dire de nuit, afin que personne ne me vît. Silvie m’embrassa à notre rencontre avec plus d’ardeur e
tait ainsi que je l’avais projeté en venant, et lorsque j’en parlai à Silvie , elle me répondit que j’étais le maître, et qu’el
pour m’habiller, et un tailleur pour prendre ma mesure. Je remerciai Silvie de cette précaution dont j’avais effectivement be
de meilleure heure. J’entrai en robe de chambre dans l’appartement de Silvie . Elle dormait, et Madame Morin qui était auprès d
clos l’œil la nuit. Qu’elles l’avaient passée à jaser ensemble : que Silvie ne faisait que de s’endormir ; et que je lui fera
ous servir de témoins, entre autres le principal hôte de la maison où Silvie demeurait, et deux parents de Madame Morin entrèr
russe venir de ce côté-là. Nous nous séparâmes sur les trois heures : Silvie et sa troupe prit le chemin de Paris. J’allai moi
j’étais capable, et résolus de voir en présence de ma mère, si ce que Silvie m’avait dit était vrai, en devant être informé, p
s qu’il n’était arrivé que le jour précédent. Je n’avais point quitté Silvie  : j’avais même couché chez elle, et ma mère croya
e pour une charge dont je voulais traiter. Ainsi j’étais très sûr que Silvie ne lui avait point parlé, outre qu’il n’était pas
ous, Monsieur, lui demandai-je, d’avoir vu chez elle une fille nommée Silvie , pour qui cette dame a eu une charité toute extra
fortes raisons ; et je lui ai ouï dire à elle-même, qu’elle trouvait Silvie si sage et si aimable, qu’elle avait poursuivi pa
écoutiez, reprit-il. Madame de Cranves était la sagesse même ; et si Silvie lui appartenait, c’était par un endroit qui ne lu
s me surprenez, Madame, reprit le commandeur, quand vous me parlez de Silvie comme d’une fille qui se gouverne mal ! Je n’ai j
hent fort bien, puisqu’on leur a dit et prouvé en ma présence, et que Silvie elle-même ignore qu’ils le sachent ; et vous juge
ui montrer, pour savoir si ce qu’il m’en dirait cadrerait avec ce que Silvie m’en avait dit. Il les prit, et les lut d’un bout
us en dire ce que je sais de certain. La réputation d’une fille comme Silvie mérite bien que je trahisse un secret qui m’a été
ence. Ma mère la première l’en pria. Il nous expliqua la naissance de Silvie , son exposition, sa sortie de l’hôpital ; son ent
ducation chez cette dame ; et enfin il dit devant ma mère tout ce que Silvie m’avait dit en particulier, sans y changer la moi
ier, sans y changer la moindre circonstance. Il ajouta seulement, que Silvie avait toujours ignoré et ignorait encore qui étai
clarer leur commerce ; et qu’ils avaient été obligés de faire exposer Silvie avec toutes les marques qui pouvaient la faire re
, poursuivit le commandeur, c’est cette fourbe qu’on fait comploter à Silvie avec Rouvière. Je connais le personnage, ajouta-t
ne serait que pour ma propre satisfaction ; je parlerai dès demain à Silvie  ; et j’irais dès aujourd’hui si je savais la trou
t choquée de l’aigreur de mes paroles, et du mépris que je faisais de Silvie , en présence d’un homme qu’elle considérait infin
on laquais me dit son logis qui était heureusement proche de celui de Silvie , où j’allai dans l’instant même, et sans lui dire
it pas revenu. Il ne tarda pas : je n’eus que le temps de rapporter à Silvie le concis de la conversation que nous venions d’a
ort naïf, et vous aviez raison de dire que vous ne songeriez jamais à Silvie pour l’épouser : car à ce que je vois, l’affaire
j’ai mieux aimé conclure sans lui en parler, que de risquer à manquer Silvie , en lui demandant un consentement que je sais bie
aurait refusé. Au contraire je tâche à paraître tout à fait dégagé de Silvie , pour lui ôter de l’esprit tout soupçon. Avant qu
i tourné la conversation de tant de côtés que je l’ai fait tomber sur Silvie  : non pas pour savoir si elle ne m’avait point im
is une joie incroyable de vous voir prendre à cœur les intérêts de ma Silvie . Je triomphais de vous voir prendre feu ; et sans
l’apprendre, en premier lieu pour votre satisfaction, et après comme Silvie et moi l’espérons de votre bonté, pour tâcher de
iage avec une cousine, et Madame… Vous êtes donc parents, interrompit Silvie  ? Oui, Madame, reprit le commandeur. Madame Des F
pourrai vous rendre. Nous le remerciâmes de ses bontés, et après cela Silvie lui dit tout ce qui lui était arrivé depuis la mo
aucoup de joie de savoir comme tout avait été. Il loua la conduite de Silvie , et la mienne où elles étaient louables, mais il
Ce que nous exécutâmes le lendemain, et j’ai encore l’un et l’autre. Silvie sortit un moment de sa chambre pour faire ordonne
soupçons. Plût à Dieu qu’elle ne les eût pas renouvelés ! En soupant Silvie lui dit, que comme il n’avait point de domestique
t bien que je n’étais pas chez ma mère, puisqu’il m’avait laissé chez Silvie où nous avions dîné. Il ne laissa pas de me deman
oche, achever de lui ôter de l’esprit des soupçons qui lui restent de Silvie  ; afin qu’il lui rende sa première estime, et qu’
ulu savoir ce qui en était. C’était où il l’attendait. Il plaida pour Silvie comme s’il avait plaidé pour sa fille propre, et
lleur parti, qu’il s’offrait de m’en parler, et à me raccommoder avec Silvie que j’aimais assurément encore ; et pour elle, po
gens du monde les plus contents et les plus heureux. Que la vertu de Silvie lui était connue, qu’elle ne pouvait mieux faire
le dernier des hommes et le plus infâme. Ils croiront toujours que sa Silvie est un enfant trouvé : que cet argent est le même
uver sa résolution ni ses raisons. Il se donna la peine de venir chez Silvie où je l’attendais. Il était inutile de le prier d
i, et un effet de ses soins. Je l’en remerciai : mais je craignis que Silvie ne fût pas contente d’une pareille résolution, qu
hèterais incessamment une charge, et que je chercherais une maison où Silvie pût demeurer seule, plus proche de celle de ma mè
obligé de frapper. Je n’avais qu’à en prendre une clef, comme je fis. Silvie vint y loger, et j’achetai cette maison peu de te
a seule faute que j’aie faite en ma vie. J’avais mes heures pour voir Silvie  ; et comme j’étais fort souvent avec vous tous et
ociété, aussi bien que Monsieur Dupuis. Je remarquai avec plaisir que Silvie se faisait aimer de tout le monde. Je remarquai s
e, où il est mort il y a environ trois ans, bien touché de la mort de Silvie que je lui appris, sans oser lui en dire les part
services que nous aurions pu attendre d’un véritable père. Ma mère et Silvie se visitaient fort souvent, en apparence par simp
ivre à un procureur, et voulant me faire un plaisir de la surprise de Silvie , je ne l’avertis point de mon retour. C’est ici l
ans en soupçonner la véritable cause. Je montai dans l’appartement de Silvie le plus doucement que je pus pour la surprendre d
t deux personnes couchées ensemble qui étaient Gallouin et la perfide Silvie qu’il tenait entre ses bras. Quelle vue ! Quelle
et me délivrer de liens si infâmes. Je la priai de donner elle-même à Silvie une lettre que j’avais résolu de lui écrire, pour
ne savais que faire de cette femme. J’avais résolu de l’enfermer avec Silvie , mais il me semblait qu’une compagnie comme elle,
n eus aucune envie. Je mandai à ma mère de quelle manière je traitais Silvie . Elle en eut pitié et me demanda pardon pour elle
dire ? Je me contentai de lui écrire, et lui mander entre autres, que Silvie , comme il était vrai, n’avait jamais voulu donner
t les accès de ma fièvre, j’avais toujours eu à la bouche les noms de Silvie et de Gallouin ; ma confession acheva de lui fair
nais de faire avança l’accès, et redoubla le transport. Je crus tenir Silvie dans mes bras dans des épanchements de cœur parfa
faire promettre, et je lui promis sincèrement. Je le priai d’écrire à Silvie que j’oubliais tout, il le fit, et je signai la l
ue d’un marchand par-devant qui nous passions, j’y vis le portrait de Silvie , le même que les bandits m’avaient pris en traver
à ma terre, où la première nouvelle que m’apprit mon fermier fut que Silvie était morte il n’y avait que deux jours. Cette no
leurait toujours, et qui savait tout, lui en ayant dit une partie, et Silvie le reste. Elle me traita comme un barbare et comm
es fondatrices, et je me suis assuré une sépulture à côté de ma chère Silvie , lorsqu’il plaira à Dieu de disposer de moi : et
ourtant encore vivement pénétré d’une véritable douleur de la mort de Silvie , qui est morte comme une sainte, et qui s’est sou
nels, au lieu que je suis innocent de la mort de Madame Morin, et que Silvie et Gallouin ont fait une pénitence sincère. Ce qu
ferait pas plaisir de m’en avertir : je l’aime autant que vous aimiez Silvie , pour le moins ; mais si je la trouvais sur le fa
lise ? Tout le monde l’en pria, elle était en ces termes : Lettre de Silvie dans un couvent, à Gallouin. Si je n’étais pas pe
déluge de douleurs et de regrets. Je reconnais là-dedans le style de Silvie , dit Des Frans, elle écrit comme une fille repent
nt et sans contrainte. Il me semble, reprit Contamine, que l’adieu de Silvie à Gallouin, était moins un effet de son repentir,
e Contamine ternisse par un soupçon mal fondé, l’éclat de la vertu de Silvie  ; sa mémoire m’est précieuse. Je regarde sa vie a
charment. Si, poursuivit cette dame parlant à Monsieur de Contamine, Silvie eût regretté Gallouin, pourquoi aurait-elle tout
ourquoi l’aurait-elle soutenu jusqu’à la mort ? Oui, continua-t-elle, Silvie était innocente, et toute forcée que sa pénitence
contrainte, un fond de tristesse inépuisable. On ne dit pas un mot de Silvie , tant à cause de lui que de Madame de Londé, deva
ras de Madame de Mongey toutes les idées funestes qui vous restent de Silvie . Nous en parlerons une autre fois, pour à présent
de Londé, et peut-être vous fera-t-il comprendre que l’infidélité de Silvie , qui vous fait renoncer au mariage, n’était pas v
termes. Lully, Proserpine Aréthuse… *. La suite de l’Histoire de Silvie est plus bas vers la fin de celle de Mr. Dupuis e
2 (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXVI. Suite de l’histoire de Silvie et de Sainville. »
Chapitre XXXVI. Suite de l’histoire de Silvie et de Sainville. J’en suis resté sur une partie
suspecte, parce qu’outre qu’elle savait les termes où nous en étions Silvie et moi, c’était la même Phénice, dont elle ne se
la tendresse que nous avions l’un pour l’autre. Nous nous dîmes adieu Silvie et moi avec les plus tendres transports qui se pu
uer tout, puisque vous m’avez défendu de vous rien déguiser, j’aimais Silvie plus encore que je ne m’en croyais aimé ; elle m’
itté le jeu en même temps que les autres, et en sortant je demandai à Silvie un moment d’entretien particulier, afin de prendr
e eus-je dîné le lendemain, que j’allai à mon rendez-vous. Je trouvai Silvie à son clavecin ; figurez-vous tout ce que peuvent
on bonheur, qui ne fut pas de longue durée. J’allai le lendemain chez Silvie pour prendre la lettre qu’elle avait promis de m’
urnai pour savoir ce qu’elle en aurait pu apprendre ; elle me dit que Silvie n’avait jamais voulu s’expliquer sur ce qui me re
écessaire dans l’état où je suis. Deux jours après cette conversation Silvie vint chez la marquise, où était Sainville, et qui
ortit après quelques civilités. La marquise voulait le rappeler, mais Silvie ne fit voir aucun dessein de le retenir ; la marq
revenir, voyant d’ailleurs que sa présence donnait de la confusion à Silvie , qui était toute défaite. Elle lui fit donner un
la laissa remettre de son trouble. Après quelques moments de silence Silvie prit la parole la première. Elle remercia la marq
de la parole qu’elle lui avait donnée. Les larmes vinrent aux yeux de Silvie , et quoiqu’elle ne fût venue que dans le dessein
uise la consola du mieux qu’elle put. Le coup est là, Madame, lui dit Silvie , en mettant la main à l’endroit du cœur, mais du
ui dit la marquise. —  Quand il me haïrait, Madame, reprit tristement Silvie , sa haine m’est trop due pour m’en plaindre ; mai
it le récit. Il ne pouvait pas vous en dire davantage, Madame, reprit Silvie , lui-même ignore encore les fourberies qu’on nous
ez juré, vous l’attachez à ma personne, vous avancerez aussi celui de Silvie Vous voyez, Madame, reprit Silvie, après que la
nne, vous avancerez aussi celui de Silvie Vous voyez, Madame, reprit Silvie , après que la marquise eut lu, qu’il m’était impo
leur avait fait gagner leur procès. Epargnez-moi, Madame, poursuivit Silvie en s’interrompant elle-même, le reste de la narra
que j’aurais rompu avec Sainville. Je vous ai dit, Madame, poursuivit Silvie , que ma mère et mes tantes avaient concerté ensem
je suis tout à vous. Deshayes Tant d’incidents coup sur coup, reprit Silvie , et qui semblaient avoir quelque rapport ensemble
heurs et mes infidélités pour Sainville, qui en sont la seule source. Silvie ne finit son triste récit que les larmes aux yeux
peu plus tranquille, elle lui demanda quel couvent elle avait choisi. Silvie lui répondit qu’elle n’avait encore jeté les yeux
auprès d’une de ses sœurs abbesse d’un couvent fort éloigné de Paris. Silvie accepta son offre sur-le-champ, et la marquise lu
correspondance secrète, et s’être fait l’une à l’autre mille amitiés. Silvie partit le lendemain à la pointe du jour, sans dir
e de chambre et moi, et nous partîmes quatre jours après le départ de Silvie . Cependant Deshayes sut que son épouse était sort
et les amis qu’il avait en Cour, qui ignoraient les justes sujets que Silvie avait de s’en séparer, la sollicitèrent si viveme
était pas sûr par les raisons qu’elle lui manda. Elle écrivit aussi à Silvie que Deshayes avait obtenu une lettre de cachet, q
t la venir joindre à Toulouse dans une hôtellerie qu’elle lui marqua. Silvie reçut cette nouvelle le jour même qu’elle arriva
n. Jamais homme ne fut plus étonné que le fut Sainville lorsqu’il vit Silvie et sa tante ; mais sa surprise fut encore de beau
u soir environ une heure après nous dans l’hôtellerie où nous étions. Silvie en pensa mourir de frayeur ; mais on la remit, en
es que Deshayes était endormi, nous nous remîmes en chemin. Cependant Silvie ne voulant pas que Deshayes qui la suivait, la tr
ction contre les bandits dont nous pouvons encore être insultés, mais Silvie en a encore bien plus de besoin contre les perséc
trouvé et maltraité des bandits qui l’ont mis hors d’état d’inquiéter Silvie de quelque temps ; mais comme il peut en revenir,
3 (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « ChapitreLII. Le mari prudent »
rès son mariage, et ne lui laissa qu’une petite fille que je nommerai Silvie . Pénétré du regret de la mort d’une épouse qu’il
aimait pas, ou plutôt parce qu’il n’avait pas un bien égal à celui de Silvie , on ne lui conseilla pas d’en faire la demande de
. Verville, c’était le nom du cavalier, soupira donc inutilement pour Silvie , et Silvie soupira inutilement pour lui, n’étant
c’était le nom du cavalier, soupira donc inutilement pour Silvie, et Silvie soupira inutilement pour lui, n’étant pas nés pou
e de se faire aimer de tout autre que d’un cœur prévenu. L’amour dont Silvie était prévenue pour Verville ne l’empêcha pas de
rage, lorsqu’il ne put plus douter de ce fatal mariage. Il justifiait Silvie , sachant qu’elle n’avait pas pu se dispenser d’ob
es firent dans son esprit une telle impression qu’il en tomba malade. Silvie apprit sa maladie avec une douleur d’autant plus
onctuel à exécuter cet ordre, et parut peu de temps après aux yeux de Silvie , qui voyant avec étonnement un si prodigieux chan
’elle n’est pas en garde contre les premiers mouvements de son cœur ? Silvie fit réponse à Verville, et ne fit aucune difficul
accorde les dernières faveurs devient esclave de son amant favorisé. Silvie s’en aperçut, en ce que Verville ne parla plus de
i-même en spectacle à toute la France ; que sans doute la jeunesse de Silvie était cause qu’elle s’engageait dans des parties
es raisons ; il eut même la prudence de le prier de ne point parler à Silvie de ce qu’il lui avait dit, et cependant continua
informa des gens qui demeuraient dans la maison où il avait vu entrer Silvie , et en apprit des choses qui redoublèrent ses sou
e à son beau-père, et depuis ce temps-là il n’eut rien de commun avec Silvie que la table, et peu à peu, sans affectation et s
it auprès du feu un livre à la main. Une demi-heure ou environ après, Silvie entra enveloppée dans une cape telle qu’on en por
t qu’il a vécu. Pour vous, malheureuse, poursuivit Cléon en parlant à Silvie , je me réserve votre punition ; j’aurai soin de v
ous en passerai la donation. Après cela il voulut sortir, et conduire Silvie dans le moment même entre quatre murailles. Non,
tirai, et vous la mènerez où il vous plaira. Pendant tout ce temps-là Silvie resta aux pieds tantôt de son époux, tantôt de so
ustin peu de temps après alla trouver Cléon, et le pria de lui rendre Silvie . Le pauvre vieillard ne put cacher la joie que ce
rsqu’ils arrivèrent à l’hôtellerie. Ils n’y furent pas longtemps, que Silvie y arriva aussi dans un carrosse de voiture, comme
4 (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLV. Pourquoi la maîtresse d’une hôtellerie voisine du château venait souvent demander des nouvelles de Sainville et de Silvie. »
e du château venait souvent demander des nouvelles de Sainville et de Silvie . La maîtresse de l’hôtellerie voisine du châtea
sse de l’hôtellerie voisine du château de la Ribeyra, où Sainville et Silvie avaient été premièrement portés, ne manquait pas
r tous les jours, et de s’informer de leur santé, surtout de celle de Silvie et de Sainville, mais avec tant d’empressement et
un officier déguisé qui s’était mis à sa suite pour sauver la vie de Silvie et la faire perdre à Sainville. Ainsi il est just
ste de dire ce qu’il devint. L’intérêt qu’il prenait dans la santé de Silvie ne lui permettait pas de demeurer longtemps sans
iers le parti qui lui était proposé, ne demandant qu’à s’approcher de Silvie , dont il espérait de se faire reconnaître, et s’e
s’être adressé à une femme préoccupée pour un autre ; elle en parla à Silvie , qui tout d’un coup devina que c’était le comte d
xpliquer. Ce conseil étant le seul à prendre et le meilleur à suivre, Silvie s’y arrêta, mais elle n’eut pas longtemps à garde
lui en fit aucun mystère. Valerio lui dit les termes où Sainville et Silvie en étaient ensemble, et ne lui conseilla pas de s
elle de Sainville, à qui on donna des défaites en paiement ; et comme Silvie venait le voir fort souvent, et que tous les Espa
e en France pour n’être pas connue de Sainville, de la marquise et de Silvie . L’agréable La Bastide ne leur cacha pas l’amour
ogrès qu’il avait fait sur son cœur, parce que sa facilité de changer Silvie à elle, lui ayant fait appréhender un pareil chan
rieusement et fort galamment, qu’il ne connaissait et n’avait regardé Silvie que sur le pied d’une femme séparée d’avec son ma
érât. Il le lui promit ; et afin qu’elle n’eût plus aucun soupçon sur Silvie , il la lui sacrifia en présence de tout le monde 
it un garant certain de sa conduite et du respect de du Chirou. Comme Silvie et elle ne se quittaient point, Sainville et le c
5 (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXVIII. De l’arrivée du duc de Médoc, et de la mort touchante de Deshayes. »
yes, qui se sentant proche de sa fin, avait voulu se réconcilier avec Silvie , et lui demander pardon de tout ce qu’il avait fa
paraissait être ; il avoua toutes les fourberies qu’il avait faites à Silvie et à Sainville, et leur en demanda pardon, aussi
et non pas Sainville, qui n’avait jamais parlé qu’avec vénération de Silvie et de sa famille ; il avoua son commerce criminel
tous les assistants comme témoins, et l’avoir mis entre les mains de Silvie , qui fondait en larmes, pria tout le monde de sor
r du jour précédent. La duchesse et Eugénie emmenèrent la marquise et Silvie dîner avec le reste de la compagnie auprès du lit
reprit sa gaieté ordinaire ; insensiblement la conversation tomba sur Silvie et Deshayes. Valerio dit à la marquise qu’il avai
dre aux siens, pour faire connaître qu’il était faux qu’il eût enlevé Silvie , et pour faire exécuter le testament de Deshayes.
ur faire de remonter dans la chambre de Deshayes qui demandait à voir Silvie pour la dernière fois. Mademoiselle de la Bastide
s ses derniers moments le firent regretter surtout de Sainville et de Silvie , dont le cœur était bon et bien placé. Il fallut
in avec peu de faste, mais pourtant le plus honnêtement qu’il se put. Silvie n’ayant plus sujet d’observer ses démarches dont
6 (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXV. Du tour ridicule et malin que fit Parafaragaramus au chevalier Sancho, et des événements tristes qui le suivirent. »
çaise ayant accepté, alla prendre ses dames, qui étaient la marquise, Silvie , et sa tante, et le blessé qui était Sainville ;
me ils sortaient de l’hôtellerie, on y apportait un homme mourant que Silvie n’eut pas plutôt regardé qu’elle fit un grand cri
aire arrêter. Cet homme qu’on apportait tendait faiblement les bras à Silvie  : Je ne suis plus votre ennemi, Madame, lui dit-i
c le valet de Deshayes. Ce valet était un officier déguisé qui aimait Silvie depuis longtemps, et qui croyant, comme beaucoup
erie, et ceux qui y allèrent l’y portèrent, lorsqu’il fut reconnu par Silvie qui en sortait et qui suivait le duc d’Albuquerqu
e son époux, et alla quérir les belles Françaises ses hôtesses ; mais Silvie qui fondait en larmes la pria de l’excuser, lui d
permettait pas qu’on cachât rien. Ainsi elle recommença l’histoire de Silvie et de Sainville comme elle l’avait déjà racontée
7 (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXVII. Des offres obligeantes que fit le duc d’Albuquerque aux dames françaises ; de la reconnaissance de Valerio et de Sainville, et de la conversation particulière que Don Quichotte eut avec Sancho. »
hoses pour ne point tromper la bonne opinion qu’elle, la marquise, et Silvie avaient de lui. Ensuite il voulut s’étendre sur s
laissait le soin à Monsieur le duc des affaires de la marquise et de Silvie auprès du roi d’Espagne, mais qu’il se chargeait
autre volonté que la vôtre. Toute la compagnie alla voir la marquise, Silvie et les malades ; ils trouvèrent la première auprè
aisser aucun doute de sa sincérité. Dorothée, Eugénie, la marquise et Silvie se firent mille civilités, admirèrent la beauté l
 : la marquise coucha avec sa parente qui avait raconté l’histoire de Silvie , et que nous nommerons désormais Mademoiselle de
e Silvie, et que nous nommerons désormais Mademoiselle de la Bastide, Silvie coucha avec sa tante, le duc et la duchesse d’Alb
8 (1713) Les illustres Françaises « Les Illustres Françaises. Histoires Véritables. »
r, puisqu’il ne savait point que le sacrement vous eût joints vous et Silvie  ; et qu’elle ne vous a point fait d’injure volont
re qu’elle lui écrivit environ six mois après son départ et le vôtre. Silvie a écrit à Gallouin, reprit Des Frans tout surpris
nt je vous parle, est ce qui l’a tout à fait déterminé à la retraite. Silvie la lui écrivait de son convent, et lui mandait qu
du lieu. Quoi, interrompit encore Des Frans, joignant les deux mains, Silvie a encore été assez perfide pour écrire à Gallouin
-être tous deux de mort violente. Non, répondit Des Frans, la mort de Silvie a été naturelle. J’avoue, poursuivit-il, que ses
jamais soupçonné que vous eussiez rien eu de commun avec Gallouin et Silvie  ; ni que c’eût été pour elle, que vous vous fussi
9 (1713) Les illustres Françaises « Préface. »
n amour au désespoir, tant par ce qu’il dit de Gallouin en justifiant Silvie  ; et ce qu’il dit de Gallouin montre, que si un h
des fautes d’anachronisme : je n’en citerai qu’une. Je fais chanter à Silvie sur le boulevard de la Porte Saint-Antoine un air
t ; les lettres de sa fille ; celles de Madame de Terny, et celles de Silvie , ces deux dernières dans un couvent, ne sont poin
des gens qui ont trouvé mauvais que j’aie reculé la justification de Silvie , jusques à ce que Dupuis racontât ses aventures.
serait servi des secrets de la magie la plus noire, pour triompher de Silvie . Il fallait, dit-on, que cette veuve n’eût pas ét
10 (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Dupuis, et de Madame de Londé. »
ouin, lorsque son frère me fit confidence de l’amour qu’il avait pour Silvie , et m’obligea au secret. Vous étiez alors à la ca
ment justifier dans l’esprit de la compagnie, la mémoire de la pauvre Silvie . Je trahirai le serment que j’ai fait de garder l
mme je vous l’ai dit, m’instruisit de tout ce qui s’était passé entre Silvie et lui. Il me dit que sitôt qu’il l’avait vue, il
débauches ne réussissait pas. Que pour que ce secret eût sa force sur Silvie , il fallait nécessairement qu’il eût de son sang
ujours à la chair nue. Que pour le premier il avait pris le temps que Silvie travaillait à de la tapisserie en présence de sa
choir et le sang. Que pour avoir quelque chose qui touchât la peau de Silvie , et qui restât sur elle ; s’étant aperçu qu’elle
effet fut surprenant et prodigieux, il passa mes espérances. À peine Silvie eut-elle remis ce fatal fil de perles à son cou,
j’en triomphai sans aucune peine. Elle oublia tout pour moi, et cette Silvie qui ne m’avait jamais fait voir la moindre compla
r aller préparer un charme naturel pour endormir Madame Morin, de qui Silvie m’avait paru se défier, et qui en effet couchait
aisait parfaitement bien : elle devait revenir souper et coucher chez Silvie qu’elle ne quittait presque point. C’était une fe
ue point. C’était une femme véritablement sage et vertueuse, pour qui Silvie avait beaucoup d’égards, ayant été élevée par ell
, et qui très assurément n’aurait pas prêté la main à notre commerce. Silvie qui dans cet instant ne comptait que sur moi, me
hez les apothicaires qu’il est inutile de vous nommer. Je revins chez Silvie et brouillai cette composition dans une fricassée
mme aimait, et dont elle mangea beaucoup ; et en badinant, j’empêchai Silvie d’en manger, les domestiques mangèrent le reste.
t. Je ressortis par la grande porte à mon ordinaire, et au signal que Silvie me fit, dont nous étions convenus, je rentrai par
domestiques dormaient d’un trop profond sommeil, et je ne trouvai que Silvie qui m’attendait avec une ardeur inconcevable. Ell
ai le premier. Je voulus encore la caresser, je ne trouvai plus cette Silvie toute ardente et toute passionnée ; elle se souve
moi me firent regarder mon entreprise avec horreur. Je ne dis point à Silvie , ni ce que j’avais fait pour triompher de sa vert
ûtait la vie à une femme digne d’une autre destinée. Tous les gens de Silvie ne se réveillèrent qu’à plus de midi et encore to
é de ce que je lui avais fait manger, fut trouvée morte dans son lit. Silvie ne m’a point accusé de cette mort, parce qu’elle
de cent lieues. Ce ne peut pas être non plus aucun des domestiques de Silvie , il n’y en a point d’assez hardi pour mettre la m
pris. Quoi qu’il en soit, je suis certain que ce n’est qu’à cause de Silvie que Monsieur Des Frans m’a voulu tuer. Mais au fo
is peu de jours après, nous fûmes étrangement surpris d’apprendre que Silvie avait disparu tout d’un coup ; qu’elle avait tout
pris seul pour votre victime, et que vous eussiez épargné l’innocente Silvie . Il me fit part de ses conjectures. Je les crus j
ublés de Des Frans, qui furent secondés de tous ceux de la compagnie. Silvie y fut pleurée par tout le monde. La mort d’une fe
ous êtes, si j’étais mis en justice pour ce que j’ai fait au sujet de Silvie , et la mort de Madame Morin qui en est le fruit,
roscope assurément. J’avoue encore qu’il m’épouvante, et la lettre de Silvie qui vient à la charge, et qui semble me prophétis
Gallouin, qu’elle vit son fils aîné capucin. Il consulta la lettre de Silvie avec son confesseur, qui l’obligea de faire ses e
de chagrin d’être revenu sans fruit. Il ne s’informa point du tout de Silvie , on le lui avait expressément défendu. Il prit l’
Des Frans qui se fit peu de temps après. *. Suite de l’Histoire de Silvie .
11 (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LX. De l’aventure qui arriva au malheureux Sancho peu de temps après qu’il fut hors de chez le duc de Médoc, et de plusieurs autres choses qui ne sont pas de grande importance. »
a, la marquise, la belle La Bastide, le comte du Chirou, Sainville et Silvie partirent pour Madrid. Le curé et son neveu, le b
12 (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Prez, et de Mademoiselle de l’Épine. »
est plus question, reprit Des Ronais, de cette autre passion, puisque Silvie est morte, (car c’est d’elle dont vous voulez par
re à lui, je ne puis m’empêcher de vous dire pour la justification de Silvie , qu’il y a dans votre histoire des endroits que v
n’entendez pas vous-même. Je vous ai dit que Gallouin n’a pas cru que Silvie fût votre épouse, qu’ainsi il n’a pas cru vous fa
e épouse, qu’ainsi il n’a pas cru vous faire aucune insulte ; et pour Silvie , elle a peut-être été poussée par une force, à qu
ecrets, et même dangereux. Je m’expliquerai peut-être une autre fois. Silvie , quoique criminelle en apparence, pouvait être in
13 (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXIV. De l’arrivée de plusieurs personnes dans l’hôtellerie. Qui étaient ces personnes. Nouvel exploit de Don Quichotte. Sanglants combats. »
e la demoiselle française qui racontait l’histoire de Sainville et de Silvie . L’hôte faisait un bruit de diable ; et très peu
14 (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLVII. Suites agréables de la victoire remportée par le chevalier Sancho, et du projet que forma Don Quichotte pour le faire repentir de son indiscrétion. »
es Français, en riaient comme des fous, particulièrement Sainville et Silvie , qui étaient les inventeurs du tour qu’on venait
15 (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LIX. De ce qui se passa chez le duc de Médoc après le départ de Dulcinée, et comment Sancho reçut sa femme que la duchesse fit venir au château. »
e Provençale sa parente. Sainville ne voulait pas non plus abandonner Silvie qui avait résolu de lui tenir compagnie, et toute
16 (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Ronais, et de Mademoiselle Dupuis. »
ui apparemment visaient plus juste, disaient que vous étiez allé avec Silvie , qui disparut au même temps que vous, ou peu aprè
la plus fourbe, et la plus scélérate fille qui soit au monde, puisque Silvie est morte. Je ne sais ce qu’il peut y avoir, repr
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