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1 (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LVI. De ce qui suivit le désenchantement de Dulcinée. »
re LVI. De ce qui suivit le désenchantement de Dulcinée. Après cela Sancho voulut ramasser l’autre bourse qui était à terre 
saisit promptement, et s’adressant à Pluton il lui demanda audience. Sancho se jeta à corps perdu sur le démon ; mais celui-c
rès dans tes défenses. Le lutin prit donc la parole, et l’adressant à Sancho lui-même : Je ne veux, lui dit-il, pour témoin de
vais mettre tout le corps en lanières et en charpie avec mes griffes. Sancho fut bien étonné qu’on lui demandât la restitution
l’accusation qui vient d’être intentée par Plutus contre le chevalier Sancho . Son étonnement ne lui permet pas d’ouvrir la bou
Cardénio ; ainsi Cardénio a pu en disposer. Il a su que le chevalier Sancho l’avait trouvé, et puisqu’il ne lui a pas redeman
par conséquent la propriété de cette bourse, qui a été transportée à Sancho , rectifie ce qui paraît criminel dans le commence
, Plutus condamné à lui rendre et restituer sa bourse, et aux dépens. Sancho fut rassuré par un si beau plaidoyer, et voulut y
e les avocats font au barreau, un mot de réplique, et l’ayant obtenu, Sancho fut obligé de se taire. Je conviens, dit Plutus,
taire. Je conviens, dit Plutus, que l’argent appartient au chevalier Sancho , puisque le sage Parafaragaramus dit que Cardénio
demande justice. Les juges imposèrent silence à Parafaragaramus et à Sancho qui voulaient parler, et Minos ayant été aux opin
rrêt en ces termes : La Cour a ordonné que Plutus rendra au chevalier Sancho la bourse et l’argent qu’elle renferme, et que pr
renferme, et que préalablement avant la restitution d’icelle, icelui Sancho pour punition de sa mauvaise intention recevra vi
on choix et option sans déplacer, dépens compensés. Pardi bon, reprit Sancho après cette belle décision, j’ai eu vingt-quatre
bien dépensé, il ne faut point de bourse pour le serrer, et cependant Sancho a bon dos, il est battu et paie l’amende ; ainsi
 Il a raison, interrompit Minos, nous avons eu tort d’imposer au seul Sancho une punition qui doit être commune à sa femme et
tre. Ils retournèrent aux opinions, après quoi Minos prononça ordre à Sancho de donner à sa femme douze coups de bâton bien ap
ce que l’un recevait devait être au profit de l’autre. Non, non, dit Sancho quod gripsi gripsi, quand elle a bien bu je ne la
a part ; on m’a donné un chapon, je lui rendrai une poule. Après cela Sancho ayant été lâché reprit sa bourse avec tant de joi
’il y avait encore dans le monde deux hommes de l’humeur du chevalier Sancho , qui à tout moment disait pis que rage des femmes
le monde assez de femmes de vertu qui rebutaient les hommes, sans que Sancho voulût mettre les hommes sur le pied de rebuter l
re tenter par d’autres, ni leur fournir les occasions d’être tentées. Sancho qui n’avait jamais cru qu’on eût dû lui faire un
d’ailleurs il ne suffit pas au démon Molieros d’accuser le chevalier Sancho , il faut qu’il le convainque, qu’il montre quelqu
i je le défie, et c’est ce qu’il ne peut pas faire, parce qu’en effet Sancho n’a fait que perdre sa morale ; et comment ne la
cela, poursuivit un démon qui n’avait pas encore parlé, le chevalier Sancho ne parle point contre les femmes par malice ; le
plus, puisqu’ici la volonté est punie aussi bien que l’action, et que Sancho en voulant déshonorer cette fille, l’a déshonorée
s ce temps-là elle lui a toujours fait la mine. Ai-je menti, dit-il à Sancho en le regardant, ce que je dis n’est-il pas vrai 
ancho en le regardant, ce que je dis n’est-il pas vrai ? — Pardi, dit Sancho , ce diable-là tient un registre bien exact de ce
ble. La Cour est assez instruite du fait dont il s’agit. Le chevalier Sancho t’a rompu en visière, poursuivit-il s’adressant à
peine, et nous l’en tenons absous. Après cela il arrêta un moment, et Sancho qui croyait en être quitte prit ce temps-là pour
Après quoi il fit signe aux démons qui étaient toujours restés proche Sancho , de se saisir de lui. Ils le prirent donc encore,
t capable de faire crever un cheval, et qui fut aussi plus sensible à Sancho que tout ce qu’il avait encore souffert. Les yeux
ustice suivant votre équité et votre prudence ordinaire. On demanda à Sancho s’il avait quelque chose à dire, et son silence a
t reproché étant fait à une fille, la Cour ordonnait que la bouche de Sancho serait frappée de douze coups de poing appliqués
s’en défendre, mais on les y obligea sous peine de rester enchantées. Sancho fut donc retiré de la balustrade, et porté par le
nda s’il y avait encore quelqu’un qui eût quelque chose à reprocher à Sancho et aux autres, et tout le monde ayant gardé le si
ayant gardé le silence, il les déclara tous innocents, et ordonna que Sancho fût vêtu d’une robe purifiée. Là-dessus Minos pré
 ; enfin ils croyaient être effectivement dans un palais enchanté, et Sancho n’aurait pas cru sortir de l’enfer si son corps,
tit huit avec Parafaragaramus qui se chargea du soin de les conduire. Sancho voulait les suivre, mais le sage enchanteur lui o
2 (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLVI. Pourquoi Sancho perdit ses armes enchantées, et du terrible combat qu’il eut à soutenir pour les recouvrer. »
Chapitre XLVI. Pourquoi Sancho perdit ses armes enchantées, et du terrible comba
rût s’en défendre. Cette partie avait été faite et liée exprès devant Sancho , afin qu’il ne crût pas que ce fût un rendez-vous
grenier qu’il enleva, il y descendit ; il attacha toutes les armes de Sancho pièce par pièce avec de la ficelle qui répondait
en les enlevant, il mit du coton où il en fallait pour les soutenir. Sancho s’étant retiré le soir, et voyant ses armes dans
renier, et sans faire le moindre bruit, enleva les armes du chevalier Sancho . Ce coup étant fait, il alla avec les Espagnols e
mes que je t’ai données, et je te les laisse ; mais pour le chevalier Sancho , je suis animé contre lui, pour avoir touché des
rdre les siennes et d’acquérir ma haine pour toujours : vois, indigne Sancho , quel malheur ton imprudence t’attire ; souviens-
Cid Ruy Gomez fait ici une grande digression sur l’état où se trouva Sancho après ces terribles menaces et sur l’inconstance
d’autre peine que celle d’un combat. —  Mardi, Monsieur, lui répondit Sancho , vous parlez toujours le mieux du monde, vous n’a
le ramènerait en peu de temps ; et cet homme étant sorti, il revint à Sancho , et lui remit le cœur au ventre le mieux qu’il pu
r l’aventure. Cid Ruy Gomez assure, que ce fut plutôt le désespoir de Sancho , qui le détermina à se faire assommer, que les ex
uvèrent qui allait à pied en se promenant. Notre héros était armé, et Sancho désarmé voulait passer sans rien dire ; mais la d
Don Quichotte, vous ne voyez pas les armes et le cheval du chevalier Sancho pendus à un arbre, et un enchanteur au pied qui l
ondirent-ils tous presque en même temps. —  Je les vois bien moi, dit Sancho , mort-non-diable, et il faut que je les aie. Il e
qu’on en met aux enfants qui louchent pour leur redresser la vue, et Sancho croyait que c’était ses yeux qui lui sortaient de
s étaient pendues, et n’avait point du tout branlé, que lorsqu’il vit Sancho venir à lui. Pour lors il fit une démarche de son
r, telle qu’on peint celle d’Hercule. Cet objet terrible avait arrêté Sancho tout court. Ruy Gomez croit, mais il ne l’assure
de l’aider de ses conseils, c’est pourquoi il lui cria : Courage, ami Sancho , avance toujours, évite le premier coup, et la vi
arbre, et qui est un géant monstrueux. Pour lors l’enchanteur vint à Sancho comme pour l’assommer avec sa massue qu’il releva
bras invincible ; mais en effet pour l’empêcher d’aller au secours de Sancho , s’il l’eût entrepris, et qu’il eût oublié les or
repris, et qu’il eût oublié les ordres de Parafara-garamus. Cependant Sancho plus mort que vif, était presque prêt de fuir, et
en arrière. Toutes ces fusées éclatant tout d’un coup, firent faire à Sancho un second saut épouvantable, avec des hurlements
garamus, qui avait ordre de se laisser vaincre, lui faisant beau jeu, Sancho se releva, et l’enchanteur lui donnant le temps d
anteur lui donnant le temps de se jeter sur lui, il ne le perdit pas. Sancho le prit par le corps et le terrassa sans peine, p
lait céder la victoire, n’ayant pas ordre d’en faire davantage ; mais Sancho ne lui donna pas le temps de parler, et comme il
t à son tour sur l’offensive, et comme il était bien plus robuste que Sancho , il le mit bientôt dessous, et lui rendit le chan
ous les assistants prièrent notre héros d’aller délivrer le chevalier Sancho des mains de ce démon, mais il le refusa, leur di
urir, il lui avait aussi été défendu par Parafaragaramus de le faire. Sancho ne cria point, et quoique les coups lui tombassen
’il le rejeta encore une fois à terre, en frappant sur les fesses que Sancho découvrit pour se lever appuyé sur ses mains ; il
t que le jeu avait été poussé assez avant, il se retira à grands pas. Sancho moulu de coups ne laissa pas de se lever et de le
3 (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLIX. Repas magique. Apparition d’un nouvel enchanteur. Défi fait à Don Quichotte, et ce qui s’ensuivit. »
n Quichotte, et ce qui s’ensuivit. Sitôt que l’enchanteur eut remis Sancho entre les mains du satyre, il était venu rejoindr
isant semblant de se promener par le bois, ils étaient venus où était Sancho qu’ils trouvèrent seul, comme j’ai dit, auprès d’
pour le profit de votre ventre. —  Mardi, Mademoiselle, lui répondit Sancho , vous parlez comme on dit que parlent les gens de
dit la comtesse, c’est lui qui vous régale ? —  Oui, Madame, répondit Sancho . —  Et je ne vois ici personne de ses gens, dit-e
même allait venir. En attendant son arrivée toute la troupe autour de Sancho se mit à le questionner, et pendant qu’il réponda
ajouta qu’il n’avait prétendu donner à déjeuner qu’au seul chevalier Sancho , et encore le régaler seulement à la manière de l
services. A ce mot le satyre alla à trois pas faire des gambades, et Sancho voyant tout d’un coup sortir à côté de lui une fl
iandes qui sortaient de l’enfer, et s’excusa d’en manger. Le duc tira Sancho en particulier, et voulut lui faire naître du scr
infernale, et de ce qui était dessus. Non, non, Monseigneur, lui dit Sancho , ne craignez rien, Parafaragaramus est honnête ho
t donc en état de manger, et mangea en effet, et même de bon appétit. Sancho , qui fourrait toujours son nez partout, pria Para
es dames. Il ordonna aux satyres de servir et de rester ; et sans que Sancho occupé à déjeuner, songeât davantage à lui, il se
te parut en robe de chambre, feignant d’ignorer ce qui était arrivé à Sancho , qui le lui répéta avec des paroles atroces contr
nfirmer dans la croyance des enchanteurs et des enchantements lorsque Sancho lui dit que son épée, qu’il n’avait pas pu tirer
s chevalier avait disparu. Don Quichotte en voulut voir l’épreuve, et Sancho la tira encore en sa présence sans difficulté. Vo
a présence sans difficulté. Vous ne savez pas tout, Monsieur, lui dit Sancho . —  Qu’y a-t-il de nouveau, ami Sancho ? lui dema
ez pas tout, Monsieur, lui dit Sancho. —  Qu’y a-t-il de nouveau, ami Sancho  ? lui demanda notre héros. —  Il y a, répondit l’
’est un magicien qu’on nomme Freston. —  Oui, oui, oui, Monsieur, dit Sancho en interrompant son maître, c’est lui-même ; il s
eurs sont mariés ? demanda la marquise. —  Non, non, Madame, répondit Sancho , ils sont trop heureux pour avoir des femmes, et
ien que les autres, et le même satyre qui avait déjà changé l’épée de Sancho , la changea une seconde fois, et lui remit l’épée
ner satisfaction. En même temps il voulut monter à cheval, et obliger Sancho à se désarmer ; mais le spectre lui dit qu’il éta
s les siennes sur le dos ; et laissant là Don Quichotte, il demanda à Sancho s’il voulait en attendant que le chevalier des Li
n état de lui donner satisfaction, s’éprouver seul à seul contre lui. Sancho aurait assurément répondu et accepté le défi si l
celui-ci outré des railleries de l’enchanteur était sauté à l’épée de Sancho , et faisait d’inutiles efforts pour la tirer ; pa
s Lions, le même satyre avait pour la troisième fois changé l’épée de Sancho , et notre héros qui était presque remis par l’ass
là, poursuivit-il avec fureur, qui avait enchanté l’épée du chevalier Sancho  ; mais je jure de ne me pas faire couper poil de
se que vous venez tous de voir, et dont vous êtes témoins oculaires ? Sancho qui avait toujours écouté, continua selon son sen
monter la trappe au niveau de la terre ; et afin que Don Quichotte et Sancho ne s’aperçussent pas de ce qui se faisait dans le
s fois éprouvée, et enfin avaient si bien réussi que Don Quichotte et Sancho se seraient donnés à Belzébuth, qu’ils avaient ét
u qu’était disparu celui qui avait été commis à la garde des armes de Sancho , et qui lui avait donné tant de coups de couleuvr
tait le lâche Freston lui-même qui avait enchanté l’épée du chevalier Sancho , parce qu’il n’était qu’un poltron qui n’aurait j
art de se désarmer jusqu’à nouvel ordre ; ce qu’il fit tout aussitôt. Sancho ne sachant à la fin comment accorder cet enchante
s. Je n’ai pas songé à vous expliquer cet article, Seigneur chevalier Sancho , lui dit Eugénie, quoique mon bon ami me l’eût po
jouta-t-elle, parlant à Don Quichotte, qui avait écouté la demande de Sancho , c’est encore une raison qui vous doit empêcher d
4 (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LIX. De ce qui se passa chez le duc de Médoc après le départ de Dulcinée, et comment Sancho reçut sa femme que la duchesse fit venir au château. »
se passa chez le duc de Médoc après le départ de Dulcinée, et comment Sancho reçut sa femme que la duchesse fit venir au châte
passer encore un jour ou deux avant que de prévenir Don Quichotte et Sancho sur l’arrivée de leur curé, du neveu, de la nièce
r de voir ensemble ce spectacle, et particulièrement la réception que Sancho ferait à sa femme, qu’on avait envoyé quérir avec
Thérèse. Don Quichotte ne s’opposa point au dessein de la troupe, et Sancho qui mourait d’envie de se faire voir luisant et b
e la compagnie qui eut les mêmes sentiments, en fit des compliments à Sancho qui ne se sentait pas de joie. Don Quichotte écri
joie. Don Quichotte écrivit au curé pour tous après avoir écrit pour Sancho . On fit partir un exprès le soir même pour la fam
pour Sancho. On fit partir un exprès le soir même pour la famille de Sancho , car pour les autres ils étaient à Médoc depuis l
epuis longtemps. Après que nos aventuriers furent couchés, et lorsque Sancho allait éteindre la bougie, Parafaragaramus qui s’
reste qu’à te recommander de ne les pas oublier. Pour toi, incrédule Sancho , continua-t-il s’adressant à lui, ton avarice te
l était allé quérir allaient arriver, excepté la fille et la femme de Sancho qui ne viendraient que deux jours après, parce qu
e trouvaient tous pour notre héros, ils s’étaient préparés d’éloigner Sancho de lui, sitôt qu’ils auraient vu la réception que
a autrement ; comme on le verra bientôt. Altisidore parut aux yeux de Sancho avec une confusion fort bien étudiée. Sitôt qu’il
tru de paysan, et gredin revêtu que tu es. Courage, courage, repartit Sancho , injures de coureuse sont des bénédictions. — Com
ne te manque que cela pour être honnête homme. — Pardi oui, répondit Sancho , je tomberais bien de fièvre en chaud mal ! Mort
e fraise. Des gens du logis arrivèrent dans le moment qui empêchèrent Sancho de la rosser ; les dames parurent aussi et demand
mande justice n’a point de loi. — Eh oui, ma foi, de la justice ! dit Sancho en colère. — Qu’est-ce que c’est donc que vous av
— Je la mettrai dehors, dit la duchesse. — C’est bien fait, répliqua Sancho  ; mais retenez-lui sur ses gages la valeur de ma
ait eu sa part de la comédie ne pouvait s’empêcher de rire. Il emmena Sancho dans la chambre de notre héros, à qui le bon écuy
t l’exhorta à persévérer. — Je n’aurai pas grande peine, lui répliqua Sancho , filles et femmes qui s’offrent perdent tout leur
it le curé, vous pouvez vous fier à sa parole. — Je le sais bien, dit Sancho , mais on ne court pas après son éteuf quand on le
cutera sa promesse, lui repartit le curé. — Dieu le veuille, répliqua Sancho . Pour moi puisque vous êtes ici, je vais en exécu
e, et surtout la duchesse, était fort aise de parler à elle avant que Sancho la vît, et qu’il eût un peu de vin dans la tête.
mme nous avons dit, et l’officier qui avait ordre de bien faire boire Sancho l’avait séparé d’avec eux et l’avait emmené dans
é chercher, poursuivit-elle, pour participer à la fortune du seigneur Sancho qui est à présent fort riche. Vivez-vous bien ens
iniment à tous les auditeurs, fut assez longue pour donner le temps à Sancho de boire autant qu’il lui en fallait pour se mett
ntésinos ; cet officier contrefit si bien l’étonné que tout autre que Sancho en aurait été la dupe. Il lui disait que s’il éta
ne le fissent encore payer pour elle. — J’y suis bien résolu, disait Sancho , et si je ne me trompe au compte, ce ne sera que
ompagnie, qui n’avait pas jugé à propos que la première scène d’entre Sancho et sa femme se passât dans le château, obligèrent
c les Français aux fenêtres, pour se donner le plaisir de l’entrevue. Sancho ayant appris qu’elle venait au-devant de lui, cou
ravement entre les combattants. Toutes deux seraient venues à bout de Sancho s’il s’était laissé prendre au corps ; mais en fa
rent enfin les séparer ; mais les parties étaient trop échauffées, et Sancho qui était tout en sang, s’était mis en colère tou
es arrivèrent en ce moment, et la duchesse d’Albuquerque remontrant à Sancho qu’il était indigne d’un chevalier de battre sa f
malice, les Espagnols et les Français, qui savaient qu’elle haïssait Sancho , ne l’y eussent introduite. Quoi qu’il en soit, e
chat, celui-ci étendit ses griffes, et les appliqua sur le visage de Sancho d’une manière qu’il le mit tout en sang. La doule
ps. Les spectateurs riaient à n’en pouvoir plus. Les hommes suivirent Sancho en lui parlant toujours sans qu’il pût répondre à
le voulait s’en retourner dans le moment. — Eh bien, va-t’en, lui dit Sancho , qui était retourné sur ses pas, diable emporte s
u qui court après sa femme quand elle veut s’en aller. — Eh mais, ami Sancho , lui dit la duchesse, que tout ce tintamarre dive
5 (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLVII. Suites agréables de la victoire remportée par le chevalier Sancho, et du projet que forma Don Quichotte pour le faire repentir de son indiscrétion. »
tre XLVII. Suites agréables de la victoire remportée par le chevalier Sancho , et du projet que forma Don Quichotte pour le fai
e c’était que ce prodige, car j’ai encore à m’en servir. Retournons à Sancho . Les ducs et le reste de la compagnie crièrent to
aient le cheval et les armes, et crièrent victoire au brave chevalier Sancho , qu’ils joignirent tout épouvanté d’avoir vu l’en
dans la forêt, elle et ceux qui l’accompagnaient. Eh ! Pardi bon, dit Sancho , ce satyre-là m’a déjà porté bonheur, et je crois
it Eugénie ; d’où le connaissez-vous, reprit-elle, Seigneur chevalier Sancho  ? —  Je vous le dirai, Madame, répondit-il ; mais
s gazons. Nos aventuriers descendirent de cheval et en firent autant. Sancho fut mis entre les deux duchesses, quoiqu’il s’en
toutes leurs dames à ce que vous dites. Il pourrait bien être, reprit Sancho , que tout ce que vous avez dit fût vrai, mais à c
é le lendemain, avait à dessein tourné la conversation sur le défi de Sancho à tous les chevaliers errants, et afin que Don Qu
rtant si haut que le héros de la Manche l’avait entendu : Le seigneur Sancho ne s’en dédit pas, et n’excepte pas même l’illust
inait par des trous toutes les actions de nos aventuriers. On vit que Sancho roué et moulu de coups et à moitié ivre se jeta s
t s’appuyer sur la table dans une profonde rêverie, lorsqu’il vit que Sancho dormait profondément, se releva, prit ses armes e
ervir le lendemain, ne le pouvant pas faire dans le moment, parce que Sancho , après un sommeil de huit heures, venait de se ré
fût arrivé autant, quand il aurait dû être battu vingt fois plus que Sancho ne l’avait été ; il lui en donna néanmoins des lo
champ de bataille et lui abandonner ses armes. Tout bien de toi, ami Sancho , lui répondit Don Quichotte, tu as le cœur aussi
ait dit de la beauté de la comtesse, sans en excepter Dulcinée ; mais Sancho n’avait pas l’esprit assez fin pour s’imaginer un
ourraient t’attirer bien des affaires. —  Eh bien, répondit hautement Sancho , qu’elles viennent à présent que j’ai mes armes,
e loués, et ne doivent passer que pour des lâches. N’est-il pas vrai, Sancho , et ne l’as-tu pas vu toi-même quand nous avons a
victoire qui ne lui coûte ni sang ni péril. Pardi, Monsieur, répondit Sancho , vous parlez comme un théologal, et mille fois mi
nt été depuis retirées par un moine allemand. Mort non de diable, dit Sancho en colère, ces moines se mêlent toujours de ce qu
es diables en un mot s’en mêlent. —  Cela ne te doit pas étonner, ami Sancho , lui dit Don Quichotte, ils sont seuls dans leur
sans souci pour le lendemain. —  Ajoutez donc, Monsieur, interrompit Sancho , sans femmes qui les fassent enrager et sans enfa
gination. —  Et voilà justement ce qu’on ne devrait pas souffrir, dit Sancho , car ils ne doivent se mêler que de prier Dieu, e
a mis que la discorde. —  Il n’y pouvait pas mettre autre chose, ami Sancho , reprit Don Quichotte, je voudrais que tu eusses
pitre de moines où elle présidait. —  Eh ! l’en retira-t-il ? demanda Sancho . —  Vraiment oui, lui répondit Don Quichotte. —  
cho. —  Vraiment oui, lui répondit Don Quichotte. —  Tant pis, reprit Sancho  ; car depuis ce temps-là elle s’est fourrée parto
le chemin des couvents, qu’elle ne le retrouve bien quand elle veut. Sancho était en train de jaser, et n’en serait assurémen
lui eût dit le premier, qu’il fallait dormir parce qu’il était tard. Sancho se tut, et en peu de temps notre héros l’entendit
nt pas faire le moindre effort sans achever de se briser tout à fait. Sancho passa encore toute la journée dans son lit où il
6 (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLVIII. Du combat de Don Quichotte contre Sancho, et quelle en fut la fin. »
Chapitre XLVIII. Du combat de Don Quichotte contre Sancho , et quelle en fut la fin. A peine le jour comme
A peine le jour commençait à paraître, que Don Quichotte s’éveilla. Sancho qui se croyait invulnérable, et par conséquent in
ls avaient fait préparer, et qui tous avaient vue sur une pelouse que Sancho avait choisie pour le théâtre de sa gloire. Sitôt
n cheval en haleine, il prit au petit galop le chemin de l’endroit où Sancho était en sentinelle. Celui-ci qui le vit venir s’
are-toi à t’éprouver contre moi. Don Quichotte qui avait cru prévenir Sancho , fut fâché de ce qu’il en était arrivé autrement,
ue je fais avouer à tous ceux que je rencontre. —  Chevalier, lui dit Sancho , puisque je suis ici, ce n’est que pour y combatt
plus belle de toutes les belles dames du monde. —  Chevalier, reprit Sancho , j’ai eu la courtoisie de vous nommer la dame pou
, quoiqu’il ne te soit pas inconnu. —  Discourtois chevalier, lui dit Sancho , vous n’êtes qu’un incivil, et ne savez pas les r
furieux Don Quichotte. —  C’est ce que nous allons voir, lui répliqua Sancho  ; faisons les conditions de notre combat. —  Je n
le de te rouer de coups de bâton. —  Chevalier, lui repartit le brave Sancho , vous n’êtes assurément qu’un gavache, avec vos i
, qui se disposait à le bien battre aussi : Prends du champ, dit-il à Sancho , nous allons voir ce qui en sera, et en même temp
a Chevalerie. Il ne refusa pourtant pas le choc, et alla au-devant de Sancho , qui venait à lui avec beaucoup de fureur, après
quart d’heure ; que Don Quichotte enrageait de toute son âme, et que Sancho s’en prenait déjà à sa femme et à la comtesse. Il
uses, Don Quichotte fut le premier qui se rebuta. Chevalier, dit-il à Sancho , un enchanteur qui me persécute m’empêche de tire
ur qui me persécute m’empêche de tirer mon épée. —  Et moi aussi, dit Sancho . —  Comment donc terminerons-nous notre combat ?
es noires. —  Vous n’avez qu’à avouer ce que je vous ai dit, répondit Sancho , et passer votre chemin. —  J’avouerais plutôt qu
and tous les diables d’enchanteurs s’en devraient mêler, lui répliqua Sancho , en lui baillant sur l’oreille un coup de poing d
de toute sa force. Le chevalier aux armes noires qui savait bien que Sancho était plus robuste que lui, et savait mieux faire
s de considération, et risqua le tout pour le tout ; il rendit donc à Sancho son coup de poing le mieux qu’il put. Leurs spect
. Il s’approcha au petit pas suivi des quatre satyres, entre lesquels Sancho reconnut Rebarbaran, qui lui fut d’un bon augure.
sa confusion leur donna un nouveau sujet de rire. Pour toi, Chevalier Sancho , poursuivit l’enchanteur après que le chevalier a
onnais déjà, il va te mener dans un endroit où tu ne t’ennuieras pas. Sancho suivit sans répondre le satyre Rebarbaran, qui le
7 (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LIV. Départ de la compagnie. Comment Sancho fit taire le curé. Aventures diverses arrivées à cet infortuné chevalier. »
Chapitre LIV. Départ de la compagnie. Comment Sancho fit taire le curé. Aventures diverses arrivées à
té de nos deux aventuriers, il ne se mit pas sur le pied d’avoir pour Sancho autant de considération qu’il en avait eu la veil
e. Le curé fut choqué de sa gourmandise, et lui en dit quelque chose. Sancho lui répondit en glouton, et comme il était jour d
n mot, pour bien jeûner il fallait dérober quelque chose à la nature. Sancho , après avoir écouté en mangeant et buvant la mora
t pas trop. Toute la compagnie riait de la colère et des proverbes de Sancho , et le curé qui ne s’attendait pas à tirer d’un f
posées. Nos chevaliers, comme on voit, étaient en bonne main, surtout Sancho , qui était bien recommandé. Sitôt que tout fut ré
ient concerté aurait été exécuté ; mais qu’il n’en était pas ainsi de Sancho , à qui bien loin de faire aucun quartier, on étai
ur la réception qu’on avait préméditée. C’était après leur départ que Sancho s’était battu contre un enchanteur pour regagner
ltraité de paroles par le méchant Fres-ton, après s’être battu contre Sancho à coups de poings. Tout étant disposé pour partir
attu contre Sancho à coups de poings. Tout étant disposé pour partir, Sancho chargea Rossinante et Flanquine de tout le bagage
n avait mis de petits clous fort pointus sous les sangles de celui de Sancho , de sorte qu’il fit tant de bonds sous lui, que l
ui avait ses ordres, et qui n’avait été retenu que pour cela, fouilla Sancho , et lui prit son trésor avec tant de subtilité, q
ite ficelle, et de la laisser en vue du côté où ils étaient, afin que Sancho la vît, et de la retirer lorsqu’il voudrait la re
oudrait la reprendre. Ce qui fut exécuté de la manière qu’on va voir. Sancho fut rapporté plus mort que vif ; et après avoir d
rbres des deux côtés. La vue de ce ruisseau renouvela les douleurs de Sancho  ; il y alla néanmoins, mais ce fut dans le dessei
mez a avoué qu’il lui avait été impossible de peindre le désespoir de Sancho lorsqu’il s’aperçut de sa perte, non plus que les
plus grand plaisir qui se puisse imaginer. Quoique la nuit approchât, Sancho ne se rebutait pas, et aurait passé toute sa vie
r pour les biens de ce monde, et surtout un chevalier errant. Quoique Sancho fût fort attentif à ce qu’on lui disait, la moral
ts, et ne monte sur aucun cheval, parce que les tiens sont enchantés. Sancho tout remis et tout réjoui du gain qu’on lui prome
fille, et blâmèrent la cruauté du chevalier. Pardi, dit effrontément Sancho , pourquoi aussi s’y obstine-t-elle ? Je lui ai of
i parut revenir dans ce moment, regarda Don Quichotte avec fureur, et Sancho d’un air tout attendri ; elle lui tendit la main,
et de plumes pour mettre à son chapeau, et lui dit quelques douceurs. Sancho crut tout de bon que cette fille ne pouvant rien
s du héros de la Manche et ceux de son écuyer. Chacun s’étant retiré, Sancho qui avait la puce à l’oreille, laissa coucher son
it de ridicule et de bêtise. Enfin Altisidore se jeta sur son lit, et Sancho qui croyait de bonne foi y aller prendre sa place
lit fut tout d’un coup élevé au haut du plancher où il se perdit, et Sancho qui était à moitié dessus lorsqu’on l’avait enlev
’avait mis là, et lui avait si bien moucheté le corps et les épaules. Sancho plus mort que vif le prit quelque temps pour un f
’indisposition, aussi bien ne vois-je pas que tu te portes trop bien. Sancho qui n’en pouvait plus, et qui se repentait d’avoi
i fut encore une nouvelle matière de sermon, que le triste et fustigé Sancho écoutait avec plus de docilité qu’il n’avait fait
tre ayant cessé de parler, parce qu’il n’en pouvait plus de la gorge, Sancho reprit la parole et avoua qu’il avait tort d’avoi
as toujours farci de proverbes, lui dit son maître. — Oh bien, reprit Sancho , je consens d’aller rôtir des châtaignes en enfer
samont, qui avaient inventé la manière d’enlever le lit d’Altisidore. Sancho se leva le soir et vint souper avec toute la comp
nt d’un hyménée si illustre. Notre héros ne se sentait pas d’aise, et Sancho qui avait toujours sa bourse en tête, dit qu’il v
8 (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LV. Don Quichotte et Sancho vont à la caverne de Montésinos. Ce qu’ils y virent, et comment se fit le désenchantement de Dulcinée. »
Chapitre LV. Don Quichotte et Sancho vont à la caverne de Montésinos. Ce qu’ils y vire
nchantement de Dulcinée. Le lecteur doit se souvenir de la fosse où Sancho était tombé à son retour du gouvernement de l’île
s il ne suivait les autres que parce que son cheval l’y contraignait. Sancho allait derrière lui triste et pensif, ne croyant
si grande barbarie sans prendre son parti. — Eh bon, bon, interrompit Sancho , les femmes ont toujours été ce qu’elles sont, el
le de le faire passer, il mit pied à terre et sauta dans cette fosse. Sancho persuadé que c’était la le véritable chemin de re
recommanda tout haut à Dulcinée et entra brusquement dans la caverne. Sancho se recommanda aussi à sa mauricaude et suivit son
ble et plus hideuse. Don Quichotte reconnut Freston, et le malheureux Sancho qui le reconnut aussi en fut si épouvanté qu’il c
otre héros et à ses yeux. Toutes ces visions avaient achevé d’étonner Sancho  ; mais la présence du sage Parafaragaramus le ras
r et les autres illustres de l’Ordre, vivants et morts. Oh pardi, dit Sancho après que son maître eut lu à haute voix, un cœur
paraissait au milieu d’une grande salle, assis sur un cube, l’épée de Sancho d’une main et une grosse massue de l’autre, sur l
mine de vouloir se jeter sur nos aventuriers. Cid Ruy Gomez croit que Sancho en eut une telle épouvante que l’harmonie de son
om de Don Quichotte Merlin laissa tomber sa massue et rejeta l’épée à Sancho , les lions tombèrent sur le côté et vinrent un mo
t qu’il semblait que tout allait bouleverser, les démons qui tenaient Sancho le lâchèrent, ils allèrent se remettre avec les l
et avec une voracité qui rendit Don Quichotte confus, et qui étonnait Sancho même. Parafaragaramus lui dit qu’il n’y avait rie
x chevalier se rendit, et se mit avec les autres, au grand plaisir de Sancho , qui fit voir qu’il avait autant de faim que ceux
parut, les éclairs éclatèrent, et deux démons fondirent des nuées sur Sancho , qui l’enlevèrent au haut, et se précipitèrent to
ire, Parafaragaramus qui vit sa perplexité, lui dit qu’il fallait que Sancho fût purifié avant que Dulcinée fût désenchantée,
démon qui parut sortir de terre, et elle ne le sera pas que l’écuyer Sancho n’ait accompli la pénitence qui lui avait été imp
au corps de cette infortunée une rude pénitence de la délicatesse de Sancho , qui ne s’est jamais donné que quarante coups qui
our lever la souffrance de l’état final du compte, et je requiers que Sancho les reçoive en ta présence, après quoi Dulcinée s
e, à la remise que je lui fais des frais de capture, gîte et geôlage. Sancho sachant bien que l’accusation était juste, n’eut
s juges d’enfer parurent avoir horreur. Elle prit la parole et accusa Sancho de la laideur qui couvrait sa beauté, et de la mé
uie lorsqu’elle sut qu’on la lui allait faire. Elle regarda pour lors Sancho  ; mais par une action de modestie elle lui tourna
assistants et vers le patient. Après quoi il s’adressa à l’infortuné Sancho  : Perfide, lui dit-il, toi qui as tâché de nous t
nner cœur Merlin lui fit paraître la bourse. A une vision si agréable Sancho revint à lui, et dit qu’on n’avait qu’à travaille
e caché entre Pluton et elle, qui à chaque coup qu’on déchargeait sur Sancho , détachait une des épingles qui soutenaient les g
les yeux sur elle, s’aperçut de ce changement, et le fit remarquer à Sancho , qui tout aussi bien que lui se serait donné au d
ance et de sa fidélité, et s’adressant à Pluton pendant qu’on déliait Sancho , elle le supplia de lui permettre de reconnaître
soufferts pour elle. Pluton le lui ayant permis, elle se rapprocha de Sancho et lui donnant une bourse : Tenez, lui dit-elle,
endre, et je vous le donne. A l’aspect de ces quatre cents écus d’or, Sancho se jeta à ses pieds, lui protestant qu’il était t
9 (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLI. Don Quichotte et Sancho s’arment pour aller combattre les brigands. Ces deux chevaliers font des actions de valeur inouïes. »
Chapitre XLI. Don Quichotte et Sancho s’arment pour aller combattre les brigands. Ces d
nt du jour paraissait que le héros de la Manche se leva, et fit lever Sancho . Ils s’habillèrent, et voulurent sortir à pied et
demanda le duc avec beaucoup de douceur. —  Bouche close, interrompit Sancho , en parlant à son maître, et en se serrant les de
se serrant les deux lèvres de ses deux doigts. —  Eh quoi ! Chevalier Sancho , lui dit le duc, c’est vous que je croyais de mes
Quichotte de me découvrir vos secrets. —  Oui, Monseigneur, répondit Sancho , il y a temps de parler et temps de se taire ; tr
es marques que nous prendrons pour nous reconnaître. Don Quichotte et Sancho le suivirent, et pendant ce temps-là on fit sorti
si polies et dorées si proprement, que rien n’y manquait. Tout ce que Sancho y trouva de mal, c’est qu’elles étaient extrêmeme
rgés. Ils s’armèrent promptement, et allaient monter à cheval lorsque Sancho prenant son écu, vit dessous tout l’apprêt d’un d
êmement vigoureux, comme je te le dirai une autre fois. —  Quoi ! dit Sancho , Parafaragaramus me donne les armes d’un larron p
uraient plus longtemps parlé et mangé, car la station plaisait fort à Sancho , si le duc ne fût arrivé suivi de toute sa troupe
que chaque troupe aurait. Pendant cette manière de conseil de guerre, Sancho avait plié bagage, et avait mis le pâté et le pai
soupçonnait là-dedans de la nécromancie. Pardi, Monseigneur, lui dit Sancho tout gaillard, tant de l’état où il se voyait, qu
va, et ne suivant que ses visions, allait le plus vite qu’il pouvait. Sancho le suivit, et comme ils étaient tous deux parfait
ues à ceux qui auraient entrepris de les y attaquer. Don Quichotte et Sancho après l’avoir parcourue toute malgré l’obscurité
en vendre. Ils donnèrent dessus l’épée au poing d’estoc et de taille. Sancho , bien persuadé qu’il était invulnérable, imita so
les deux autres, et les pria de leur sauver la vie. Eh bon, bon, dit Sancho , plus de morts et moins de mangeurs ; tuez, tuez,
que malgré le nombre des assaillants, il en mit deux hors de combat. Sancho qui vit que les gens de justice dépouillaient et
t l’argent que Don Pedre et Octavio lui avaient confié ; en sorte que Sancho trouva un sac plein d’écus d’or et de pis-toles d
l remonta à cheval et suivit son maître qui était déjà assez éloigné. Sancho l’ayant rejoint lui fit rapport de sa bonne fortu
elui que vous avez tué. —  Nous parlerons de cela une autre fois, ami Sancho , lui dit-il, toujours puis-je te dire, que je te
ire un coup, je t’avoue que j’ai soif. —  Et moi faim et soif, reprit Sancho  ; mettons pied à terre, mon cher maître. —  Non,
r la fin de l’aventure. Us burent donc seulement un coup à cheval, et Sancho qui avait le cœur gai, ne put s’empêcher de parle
10 (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLII. Comment Don Quichotte sauva la vie à la duchesse de Médoc. Nouveaux exploits des deux chevaliers. »
t qu’il était allé chez le comte Valerio, où étaient Don Quichotte et Sancho , elle ne s’en mit pas plus en peine ; mais la jou
tomber la duchesse évanouie. Heureusement pour elle Don Quichotte et Sancho étaient à l’entrée de la forêt de ce côté-là. Leu
le percèrent pas, et ne firent que lui ôter un moment la respiration. Sancho vint à lui et le soutint sur son cheval. Si ces s
Quichotte les attaquait avec toute la témérité d’un chevalier errant. Sancho , prévenu qu’il n’avait rien à craindre, fut le pr
son sang-froid, le couvrit contre deux bandits qui voulaient le tuer. Sancho se releva promptement ; mais comme il avait lâché
ion, et étant promptement monté sur le cheval qui s’était déchargé de Sancho , il le piquait, ou plutôt le pressait de tout son
ble, car il n’avait point d’éperons, et se serait peut-être sauvé, si Sancho ne s’en fût point aperçu. Mon cher maître ! cria-
achever d’en délivrer leur maîtresse, et se servant de l’exemple que Sancho leur avait montré, ils prirent chacun un palonnie
de l’assommer, lorsque Don Quichotte qui arriva ramenant le cheval de Sancho , et par conséquent la bouteille, les empêcha de t
se contenta de le faire lier et garrotter aussi bien que l’autre, que Sancho avait assommé, et celui à qui il avait fait passe
, et quatre autres qui furent pris en vie, desquels était celui à qui Sancho avait cassé les jambes. Sancho ne voyant plus à c
ris en vie, desquels était celui à qui Sancho avait cassé les jambes. Sancho ne voyant plus à combattre, et se ressouvenant qu
nt encore en état de défense, et tous deux n’ayant plus rien à faire, Sancho se ressouvint qu’il avait soif, et fit ressouveni
ent en même temps l’armet, Don Quichotte pour aller à la duchesse, et Sancho pour boire. Ce fut là que cette dame les ayant re
si qu’il était très réjoui de l’en avoir retirée. Elle remercia aussi Sancho qui lui dit à l’oreille, qu’en peu de temps elle
la faire descendre de carrosse, pour en ôter le corps de son écuyer. Sancho le voulait encore fouiller, mais il en fut empêch
mis pied à terre pour aider à la duchesse à descendre de carrosse, et Sancho n’était point encore remonté sur son cheval, lors
à ses gens de s’en servir pour tirer coup sur coup. Ils le firent, et Sancho qui voulut à contretemps faire l’officieux, se mi
11 (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LIII. Belle morale du seigneur Don Quichotte. »
isonnement si captieux, et la dispute n’en serait pas demeurée là, si Sancho lui avait donné le temps de prendre la parole ; m
a mis au monde avant AdaM. — Votre femme est donc méchante, Chevalier Sancho , lui demanda la duchesse, puisque vous vous en pl
a duchesse, puisque vous vous en plaignez ? — Pardi, Madame, répondit Sancho , elle est tout comme les autres femmes. — Comment
s qu’elles soient toutes méchantes ? — Mon Dieu, Madame, lui répliqua Sancho , ne remuons point l’eau qui dort, laissons là les
arlerait-il ? lui demanda le duc. — Ma foi, Monseigneur, lui répondit Sancho , il en parlerait comme moi. — Dites-nous donc ce
que vous en pensez, lui dit le comte Valerio. — J’en pense, répliqua Sancho , que… Je ne veux rien dire à cause de ces dames q
ux rien dire à cause de ces dames qui m’écoutent. — Au contraire, ami Sancho , lui dit la belle Dorothée, dites tout ce que vou
tout celle de la mienne. Tout le monde se mit à rire de la réponse de Sancho  ; mais Don Quichotte outré de son effronterie, lu
urtout devant les dames qui l’écoutaient. — Pardi, Monsieur, répondit Sancho avec une pointe de colère, elles m’ont forcé de p
ux qui les portent qui sentent où ils les blessent. — Mais, Chevalier Sancho , lui dit Eugénie, vous déchirez là les femmes san
iez étudier son humeur avant que de l’épouser. — Eh oui, oui, lui dit Sancho , t’y voilà laisse-t’y choir ; une fille qui a env
e ne se contraint plus, et qu’elle met le diable à la maison. — Mais, Sancho , lui dit la duchesse, il semble que vous vouliez
t. Toute la compagnie se faisait un plaisir d’augmenter l’embarras de Sancho , qui les divertissait ; mais enfin ennuyé de répo
à vous à parler des femmes. Monsieur le licencié, lui dit brusquement Sancho  ; il ne faut pas qu’un savetier passe sa semelle 
d’Eglise, vous ne les voyez que dans leur bonne humeur. Le chevalier Sancho a raison, dirent en même temps les ducs et le com
désespérer leurs maris. — C’est ce que je disais l’autre jour, reprit Sancho , ravi que les gens mariés fussent de son parti. —
cho, ravi que les gens mariés fussent de son parti. — Mais, Chevalier Sancho , lui dit Eugénie, il faut prendre en patience les
impertinences y tinrent leur place ; en un mot, rien n’y fut oublié. Sancho qui l’écoutait attentivement, fut ennuyé d’une de
e que les gens font quand ils écrasent de la vermine. Cette malice de Sancho interrompit et déconcerta notre héros ; qui devin
t ensuite pâlit de colère. Toute la compagnie riait à gorge déployée. Sancho , qui vit que sa malice n’avait nullement plu à no
interrompu un discours que toute la compagnie écoutait avec plaisir. Sancho avoua qu’il l’avait fait exprès, et en demanda pa
12 (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXVII. Des offres obligeantes que fit le duc d’Albuquerque aux dames françaises ; de la reconnaissance de Valerio et de Sainville, et de la conversation particulière que Don Quichotte eut avec Sancho. »
nville, et de la conversation particulière que Don Quichotte eut avec Sancho . Le duc d’Albuquerque à qui l’agréable Français
aître ni la maîtresse. Sitôt que nos aventuriers furent retirés : Ami Sancho , dit Don Quichotte, tu me parais triste, mon enfa
oue que je suis fort satisfait de la mienne. —  Je le crois, répondit Sancho , on dit que vous valez vous seul plus de cent Ama
n’avaient pas fui, je n’en aurais pas laissé un en vie. Mais toi, ami Sancho , où étais-tu que tu n’as pas eu ta part de l’honn
tu soutenais l’honneur de la comtesse. —  C’était mon dessein, reprit Sancho , mais il est venu un diable d’enchanteur qui m’en
er doit toujours être en état. —  Ah pardi je vous tiens, interrompit Sancho , la pelle se moque du fourgon ; médecin guéris-to
c tes proverbes entassés l’un sur l’autre ? —  Je veux dire, répondit Sancho , que vous prêchez toujours le mieux du monde, mai
a pas tenu à toi de faire autrement. —  Je m’en console aussi, reprit Sancho  ; mais… —  Quoi, mais… ? lui demanda notre héros,
héros, voyant qu’il n’achevait pas. —  Laissez-moi, Monsieur, lui dit Sancho avec chagrin. —  Dis-moi ce que tu as, mon pauvre
eur, lui dit Sancho avec chagrin. —  Dis-moi ce que tu as, mon pauvre Sancho , je t’en prie, lui dit Don Quichotte. —  Eh bien,
tte, que j’ai été surpris que tu n’aies point soupé avec nous ; mais, Sancho , tu dois en avoir de la joie, puisque c’est signe
s une posture indécente, qui ne mérite que du mépris. Tu vois par là, Sancho , que les hommes ne s’arrêtent qu’à l’apparence qu
s en peine du reste. —  Mardi, Monsieur, vous l’avez deviné, répondit Sancho , aussi n’ai-je pas sujet de me plaindre du traite
ent une partie de la nuit à raisonner sur cet article, jusqu’à ce que Sancho s’endormit. Don Quichotte en fit autant, après av
13 (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LXI. Comment Don Quichotte et Sancho sortirent du château pour s’en retourner chez eux ; de ce qui leur arriva sur la route. Mort de Don Quichotte ; et ce qui s’ensuivit. »
Chapitre LXI. Comment Don Quichotte et Sancho sortirent du château pour s’en retourner chez eux
a route. Mort de Don Quichotte ; et ce qui s’ensuivit. Le chevalier Sancho parfaitement rétabli, continuait à divertir les d
part à sa tristesse. Il était dans cette disposition lorsqu’un matin Sancho à la sortie de l’office où le maître d’hôtel l’av
er ce que c’était que cette aventure. — Pardi, Monsieur, lui répondit Sancho , c’est un lapin que je viens de déchirer à belles
e que le Toboso me convient mieux que tous les autres lieux du monde. Sancho , qui se plaisait fort dans le château, fut très f
t en tête que cette source d’eau était la fontaine de Merlin. Arrête, Sancho , dit-il en retenant son écuyer, qui avait déjà ôt
rtu de changer en haine le plus violent amour. — Quoi, Monsieur ! dit Sancho , un chevalier amoureux n’a qu’à boire de cette ea
son casque, le remplit d’eau, et le vida jusqu’à la dernière goutte. Sancho suivit son exemple pour se désaltérer seulement,
e paladin eut bu dans les Ardennes de l’eau de la fontaine de Merlin. Sancho , qui de son côté n’était guère plus sage que son
sentir les atteintes ; car à peine se furent-ils remis en chemin, que Sancho se plaignit d’un grand mal de côté. — Tu n’en doi
plaignit d’un grand mal de côté. — Tu n’en dois pas être surpris, ami Sancho , lui dit Don Quichotte, il est impossible que cet
e, qui ne fait qu’augmenter de moment en moment. — Pour moi, répondit Sancho , je crois que l’eau ne me vaut rien, et que si j’
ui réduisit en peu de temps Don Quichotte à l’extrémité. A l’égard de Sancho , son instinct le porta d’abord à demander du vin,
14 (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXV. Du tour ridicule et malin que fit Parafaragaramus au chevalier Sancho, et des événements tristes qui le suivirent. »
XXXV. Du tour ridicule et malin que fit Parafaragaramus au chevalier Sancho , et des événements tristes qui le suivirent. No
ot. Le lecteur se trompe cependant. La Française parlait français, et Sancho ne le savait pas : il douta quelque temps s’il ét
urs écouté lorsque la Française fut interrompue, se tourna du côté de Sancho , et voyant sa belle posture, il lui prit envie de
cordes qu’il passa dans les trous il attacha les bras et le corps de Sancho  ; en un mot il le mit comme dans un travail où il
ui il fût obligé de garder des mesures, il retira le siège sur lequel Sancho était assis, et lui mit à l’air le même endroit o
de la chambre où on l’avait portée, et passant devant celle où était Sancho , elle entendit sa voix. Elle poussa la porte, et
le poussa la porte, et la première chose qu’elle vit fut le chevalier Sancho dans l’état où l’enchanteur l’avait mis ; malgré
eur le chevalier, qui vous a mis là ? lui dit-il. —  Ma foi, répondit Sancho , je m’y suis mis moi-même ; mais c’est ce diable
ien senti. —  Et où est-il ? demanda l’officier. —  Il faut, répliqua Sancho , qu’il soit retourné en enfer ; mais patience, ri
r un autre, ou quelque autre a pris son nom. Pendant ce beau dialogue Sancho fut délié, et se trouvant en liberté il descendit
reprocha qu’il n’était pas de parole. Ah pardi, Madame, lui répondit Sancho , nous voilà bien dedans. Ne voyez-vous pas bien q
dormi et lié ; mais patience, tout vient à point à qui peut attendre. Sancho aurait plus longtemps continué ses extravagances,
répondre, ils lui dirent qu’ils s’étaient amusés à voir le chevalier Sancho en sentinelle, et prêt d’en venir aux coups avec
t pas que les esprits fussent portés à la joie, on ne fit point prier Sancho de venir souper, et il resta avec l’officier dont
15 (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LVIII. Des tristes et agréables choses que Parafaragaramus apprit au chevalier de la Manche. »
i promit de la conduire dans tel endroit qu’elle voudrait se retirer. Sancho plus qu’à demi ivre remercia l’enchanteur de lui
s m’interroger, qu’as-tu fait de ton argent ? — Je sais bien, lui dit Sancho , que les richesses sont dommageables aux uns et p
ille, et de t’empêcher de jamais tomber en nécessité. — Pardi, reprit Sancho tout réjoui en se frappant de la main droite dans
s, car je redoublerais la dose ; vous savez bien ce que je veux dire. Sancho aurait continué ses impertinences si Parafaragara
amus y prirent part ; et comme on avait dessein de griser tout à fait Sancho pour le faire mieux dormir, et d’endormir aussi D
r à table, et convia tous les autres d’en faire autant ; en sorte que Sancho n’eut plus besoin que d’un lit. Pour son maître,
èrent dans la même chambre où ils couchaient ordinairement. Le désolé Sancho malgré les douleurs qu’il ressentait dans tout so
u’on lui avait données. — Levez-vous, levez-vous promptement, lui dit Sancho . Vive Dieu, vous êtes aussi riche que Crésus, et
ue je veux m’en aller, car on pétrit de bon pain partout. Pendant que Sancho s’épuisait en proverbes, son maître s’était levé,
tes ces richesses sans aucune émotion. Je m’y étais bien attendu, ami Sancho , lui dit-il ; mais qu’est devenue l’illustre prin
était laissé accommoder plus magnifiquement qu’il n’avait jamais été. Sancho lui-même, qui se comptait un gros seigneur, s’éta
es mains. Le chevalier le regarda de travers à cette insolence ; mais Sancho soutenant la gageure : Un bon aventurier en vaut
cun sujet de se fâcher, ne fit pas semblant de prendre garde à ce que Sancho disait, et l’ayant pris par la main, il l’emmena
il l’emmena dîner où tout le reste de la compagnie les attendait, et Sancho les suivit. Ce fut là qu’ils furent questionnés s
Don Quichotte le raconta sans en oublier la moindre circonstance, et Sancho le certifia par des preuves incontestables d’une
16 (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLIII. De l’accident qui arriva au chevalier Sancho, en tirant une arme à feu. Remède pire que le mal. »
Chapitre XLIII. De l’accident qui arriva au chevalier Sancho , en tirant une arme à feu. Remède pire que le mal
reste de la poudre qui était dans la gibecière, si bien que le pauvre Sancho parut faire la cabriole au milieu du feu et des f
. Son maître prit le mousquet qui était à terre à côté de l’infortuné Sancho . Que maudit sois-tu de Dieu et de ses saints, mal
it toujours de toute sa force qu’il était mort. C’est ici, mon pauvre Sancho , lui dit-il d’un ton de compassion, qu’il nous fa
ne font pas un effet si prompt, mais qui peuvent soulager le seigneur Sancho . —  Dites-le promptement, je vous supplie, lui di
ation. Il fut question de ramasser de l’urine ; mais Don Quichotte et Sancho ne se ressouvinrent pas du gobelet ; en sorte que
ssent comme ils l’entendraient, et elle abandonna le pauvre chevalier Sancho à leur discrétion, ou plutôt à leur malicieuse ch
tous les autres en firent autant après lui, et inondèrent l’infortuné Sancho le plus copieusement qu’ils purent à la décharge
c monta en carrosse avec la duchesse. Don Quichotte remonta à cheval. Sancho à cause de l’infection des médicaments qu’on lui
émit du péril qu’elle avait couru, et eut beaucoup de douleur de voir Sancho dans l’état affreux où il était. Tout le monde en
t trop tard pour les conduire où leurs camarades avaient été envoyés. Sancho fut dépouillé, visité et pansé à son tour. Il ava
17 (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LX. De l’aventure qui arriva au malheureux Sancho peu de temps après qu’il fut hors de chez le duc de Médoc, et de plusieurs autres choses qui ne sont pas de grande importance. »
Chapitre LX. De l’aventure qui arriva au malheureux Sancho peu de temps après qu’il fut hors de chez le duc
à cent pas de là, et on lui montra le mari qui accompagnait le corps. Sancho , qui était encore animé de colère contre Thérèse,
armes et poussa des soupirs à toucher les cœurs les plus insensibles. Sancho trop pitoyable crut devoir le consoler. Il s’appr
comme ma mauricaude. Des gens d’un esprit tranquille auraient regardé Sancho comme un fou ; mais ceux qui l’écoutaient étaient
p de poing dans le ventre, dont il se fit à lui-même plus de mal qu’à Sancho , parce qu’il avait frappé sur le corselet dont le
armé. Il s’en aperçut bien, et voulut recourir à une autre arme, mais Sancho ne lui en donna pas le temps, et poussa son cheva
rrêtèrent la grêle de coups qui tombaient dru et menu sur l’infortuné Sancho . Ils le portèrent au château si moulu de coups, q
pardon, mourez en paix. — Tu n’as donc qu’à t’en aller, lui repartit Sancho , car une femme et la paix, c’est le feu et l’eau.
arer d’une bouteille de vin, il la suçait jusqu’à la dernière goutte. Sancho avait repris toutes ses forces lorsque les ducs d
18 (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXIX. Du grand projet que forma le duc de Médoc, et dans lequel Don Quichotte entra avec plus de joie que Sancho. »
uc de Médoc, et dans lequel Don Quichotte entra avec plus de joie que Sancho . Cependant le duc de Médoc était dans une très
sienne, qui s’était cassée, comme on a vu, en délivrant Eugénie. Ami Sancho , lui dit-il, ce sera demain le plus glorieux jour
t le monde de brigands et de voleurs. —  Ah pardi, Monsieur, répliqua Sancho , à qui ces préparatifs ne plaisaient guère, vous
e à exercer notre valeur. —  Et plus de horions à gagner, interrompit Sancho à son tour. Les diables d’enchanteurs n’ont qu’à
la gueule de leur enfer ? —  Vraiment oui je m’en souviens, répondit Sancho , mais peut-être aussi que ces démons n’avaient pa
de mort. Pour moi, Dieu me préserve du baume de Fierabras. Mais, ami Sancho , lui dit Don Quichotte, il me semble que tu n’y v
lguazil, et franchement c’est un vilain métier. —  Tu te trompes, ami Sancho , lui dit Don Quichotte, un chevalier et un sergen
innocents des torts que ces bandits leur font. —  Eh bon, bon, reprit Sancho , dis-moi qui tu hantes, et je te dirai qui tu es.
nt bien qu’il perdrait son temps de vouloir faire changer d’opinion à Sancho , ne dit plus mot.
19 (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XL. Des armes enchantées que les deux chevaliers reçurent de Parafaragaramus, avec des chevaux infatigables. »
rs victorieux dans les plus grandes aventures de ta vie. Le chevalier Sancho trouvera aussi un cheval, des armes et l’épée de
ssa à ces paroles, et laissa notre chevalier transporté de joie. Pour Sancho , il fut du temps à se remettre de la peur qu’il a
la peur qu’il avait eue, mais enfin il reprit ses sens. Tu vois, ami Sancho , dit Don Quichotte, que les bonnes actions ne son
e les bonnes actions ne sont pas sans récompense. —  Eh pardi, reprit Sancho , Parafaragaramus est bon homme, il aime à rire et
alier aura donc le bonheur de rompre l’enchantement qui vous retient. Sancho ne savait que penser de cet article, c’est pourqu
estionné l’officier sur tout ce qui était arrivé à Don Quichotte et à Sancho  ; celui-ci lui avait dit tout ce qu’il en savait,
son courage le porterait dans la forêt ; il prévoyait bien aussi que Sancho ne le quitterait pas d’un pas ; il aurait bien vo
ur ami, les animerait davantage, et relèverait le courage, surtout de Sancho , qui lui paraissait abattu par la conversation qu
20 (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XXXIV. De l’arrivée de plusieurs personnes dans l’hôtellerie. Qui étaient ces personnes. Nouvel exploit de Don Quichotte. Sanglants combats. »
oc, qui était celui qui avait si bien reçu Don Quichotte, et chez qui Sancho avait été souffleté par des duègnes. La duchesse
blessé Sainville, qu’on avait apporté dans l’hôtellerie, à la vue de Sancho et de Parafaragaramus. La bravoure de ce Français
t, il faut se souvenir que Don Quichotte avait vu avec chagrin partir Sancho , pour soutenir contre tout le genre humain la bea
i était au cabaret. Occupé de ces pensées chimériques, et croyant que Sancho avait pris un autre champ de bataille, il s’assit
omener, pour voir ce que Don Quichotte était devenu, ou plutôt ce que Sancho avait fait pour soutenir la beauté de la comtesse
age de Parafaragaramus, les avait fait avertir du lieu où ils étaient Sancho et lui, pour leur en donner la comédie. Elles cru
21 (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LVII. Du repas magnifique où se trouva Don Quichotte, et du beau et long discours qu’il y tint. »
erme furent mis vis-à-vis d’eux dans des sièges moins magnifiques, et Sancho et Montésinos furent mis, celui-ci entre Durandar
t Montésinos furent mis, celui-ci entre Durandar et Don Quichotte, et Sancho entre Dulcinée et Balerme, et cela, parce que Dul
et qui buvaient comme des éponges, eurent bientôt gâté le cerveau de Sancho , qui fut rempli d’autres vapeurs que de celle des
endre les choses, il tâcha de les leur faire entendre par les effets. Sancho se mêla de la conversation, et maudit mille fois
22 (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLIV. Ce qui se passa dans le château après cette expédition. »
r ne pas en avoir de sujet chacun prît le chemin de sa chambre. Comme Sancho en confiant son butin à son bon maître de peur qu
vait prié de le compter ; Don Quichotte l’avait déjà fait, et lorsque Sancho commença d’ouvrir les yeux il le lui rendit, et l
ans plus de huit cents pistoles. Ceux qui connaissent le caractère de Sancho peuvent s’imaginer que sa joie fut au-dessus de t
23 (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre L. Dissertation sur la différente manière d’aimer des Espagnols et des Français. »
trouverait des aventures à tout moment. Il n’en était pas de même de Sancho , qui ne quittait ce gîte qu’avec peine, parce qu’
du château de Valerio, et finir les aventures de Don Quichotte et de Sancho , qui se terminèrent chez le duc de Médoc, il para
24 (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLV. Pourquoi la maîtresse d’une hôtellerie voisine du château venait souvent demander des nouvelles de Sainville et de Silvie. »
e reprenant peu à peu leurs forces, Don Quichotte se portant bien, et Sancho en parfaite santé, à quelques brûlures près ; en
t d’y faire désenchanter Dulcinée, et cependant on s’était diverti de Sancho , comme je vais dire dans le chapitre suivant.
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