Chapitre XXXVI. Suite de l’histoire de Silvie et de
Sainville
. J’en suis resté sur une partie de jeu, qui com
dans le monde des femmes sans faiblesses. Je vous plains, mon pauvre
Sainville
, lui dit obligeamment la marquise après qu’il eut
r où elle en est. — Je le crains comme vous, lui répondit tristement
Sainville
. Deshayes sait que je l’ai aimée, et que je ne lu
jours après cette conversation Silvie vint chez la marquise, où était
Sainville
, et qui en sortit après quelques civilités. La ma
qui avait son dessein, fit insensiblement tomber la conversation sur
Sainville
, et la pria de se souvenir de la parole qu’elle l
ins avant que de mourir, aurai-je la triste satisfaction d’inspirer à
Sainville
autant de pitié que de haine. — Il ne vous hait
lus infortunée. Je vais, Madame, vous instruire de tout. L’estime que
Sainville
a pour vous, m’est un garant certain du secret qu
lle reprit la parole en ces termes : Si jeune que j’ai été, j’ai aimé
Sainville
, et à peine me suis-je connue, que j’ai connu que
elle avait été sacrifiée. Pardonnez à ma jeunesse et à mon amour pour
Sainville
, la force des expressions ; mais plus elles sont
je fus obligée de prendre dans une des dernières aventures de sa vie.
Sainville
a dû vous parler d’elle comme d’une femme qu’on c
e femme qu’on croyait en intrigue avec Deshayes. Dès le lendemain que
Sainville
avait dû recevoir cette lettre, la baronne entra
est, et sera en effet comme on le désire. Vous avez cru être aimée de
Sainville
; vous lui avez abandonné votre cœur tout entier.
la surprise où j’étais. Il y a plus de deux ans, poursuivit-elle, que
Sainville
s’est attaché à moi avec une obstination d’autant
toires scandaleuses qui n’ont aucun fondement, mais dont elle faisait
Sainville
auteur pour le perdre dans l’esprit de mes tantes
de la baronne, qui pour les rendre tout à fait irréconciliables avec
Sainville
les déchira sous son nom de la manière du monde l
continua-t-elle, n’est pas plus exempte que ses sœurs de la satire de
Sainville
; ses airs de dévotion ne sont, à ce qu’il dit, q
fourbe me rapporta mot pour mot la conversation que nous avions eue,
Sainville
et moi ; mais elle m’y attribuait des paroles et
er cette perfide, qui poursuivit en me disant qu’elle avait soutenu à
Sainville
que tout ce qu’il lui avait dit de moi était faux
r point, qu’elle s’était servie de toute son autorité sur l’esprit de
Sainville
, pour lui ôter cette lettre des mains, en lui pro
s à prendre mon parti sur la manière dont je devais me gouverner avec
Sainville
après son infâme et indigne procédé. Si on mourai
réflexions ne fis-je point sur mon malheur ! L’amour que j’avais pour
Sainville
voulait prendre son parti dans mon cœur, parce qu
t. Elle me fit comprendre que ce serait encore redoubler la vanité de
Sainville
, et lui faire croire que ce serait le seul dépit
mère ne consentirait pas à me voir religieuse ; qu’il fallait oublier
Sainville
et le mépriser encore plus qu’il ne me méprisait
t mieux établi, que cet homme savait que j’avais quelques égards pour
Sainville
, mais qu’il les avait toujours regardés comme des
n dit, et ne lui dirait jamais rien de la lettre que j’avais écrite à
Sainville
, et qu’elle m’avait rendue, ni de ces engagements
que Deshayes s’expliquerait dès qu’il saurait que j’aurais rompu avec
Sainville
. Je vous ai dit, Madame, poursuivit Silvie, que m
ai au lit, et qu’il vint continuellement me voir, je tâchai d’oublier
Sainville
, et de m’accoutumer à voir et à aimer son rival :
ce que celle d’être en état de sortir de ma chambre pour faire voir à
Sainville
tout le mépris que j’avais pour lui, et à Deshaye
uvait exiger de moi dans les engagements où nous étions. Je réussis ;
Sainville
me parut au désespoir des avances que je faisais
tat de recevoir des visites avec bienséance. Je n’appris plus rien de
Sainville
ni je ne le vis plus : son indifférence apparente
sespoir m’ont jetée entre les bras de Deshayes ; je crus me venger de
Sainville
, et je n’ai fait que le venger sur moi-même de ma
té mariée que les manières de Deshayes, si opposées à la politesse de
Sainville
, ont commencé à me dégoûter de lui. Je ne lui en
me précipitée, si je n’avais en même temps appris la justification de
Sainville
, et qu’outre les fourberies que Deshayes m’avait
dent… qui est mon juge. Ils sont tous deux parents et intimes amis de
Sainville
; il peut tout sur eux, et vous pouvez tout sur l
t sur lui. Moi, Madame, lui dis-je toute étonnée, je ne puis rien sur
Sainville
; vous savez qu’il ne m’a jamais aimée, et de vot
ne avait-il achevé que vous entrâtes, et vous mîtes à votre clavecin.
Sainville
ne vous fit pas longtemps attendre. Vous savez ce
Deshayes au désespoir de voir une si forte intelligence entre vous et
Sainville
, vint me dire tout ce qu’il avait entendu. Je le
approchai du miroir pour prendre votre lettre, et y mis le billet que
Sainville
a dû y trouver. Comme par votre conversation Desh
nt ce que je vous disais, que Deshayes et moi avions résolu de perdre
Sainville
dans votre esprit et le leur, et de vous attirer
’avec qui vous pouvez vous séparer quand vous voudrez. Vous voyez que
Sainville
est pour vous le même qu’il a été, c’est pourquoi
ui demandai pardon d’avoir refusé son entremise pour m’éclaircir avec
Sainville
. J’ai une parfaite confiance dans cette fille, et
, d’autre conseillère que moi-même. Je me bornai à ne me confier qu’à
Sainville
; ce fut à quoi je me déterminai ; mais quoique s
ffet tant de ressorts, et fit agir ses amis avec tant de vivacité, et
Sainville
lui-même, qui ne savait pas qu’il travaillait pou
Il entreprit l’autre jour de me faire arrêter, et sans le secours de
Sainville
, et la retraite que vous eûtes la bonté de me don
s, où je puisse pleurer à jamais mes malheurs et mes infidélités pour
Sainville
, qui en sont la seule source. Silvie ne finit son
ne savait pas elle-même où sa nièce allait, ni où elle la laisserait.
Sainville
vint le soir même chez la marquise, qui ne lui ca
son époux à Naples, et la reprit pour dire que dans le temps même que
Sainville
était avec elle il lui mandait qu’on l’avait de n
lle, continua-t-elle, obligea la marquise de partir la nuit même avec
Sainville
, pour aller à Saint-Germain où était la Cour. Ell
avec les recommandations qu’on lui offrait. Elle s’y résolut, et pria
Sainville
de ne la point abandonner, et lui qui n’avait rie
s montâmes en carrosse quatre de compagnie, c’est-à-dire la marquise,
Sainville
, une femme de chambre et moi, et nous partîmes qu
e indifférente par manière de conversation. La marquise ne dit rien à
Sainville
de ce qu’elle voulait faire ; mais sitôt qu’elle
us arrivâmes le lendemain. Jamais homme ne fut plus étonné que le fut
Sainville
lorsqu’il vit Silvie et sa tante ; mais sa surpri
il nous en fallait tous les jours six, et quatre chevaux de main pour
Sainville
, son valet de chambre et deux hommes d’escorte, n
lant pas que Deshayes qui la suivait, la trouvât dans la compagnie de
Sainville
, la marquise et elle l’ont forcé de prendre une a
us serions vues les victimes de leur avarice et de leur brutalité, si
Sainville
, qui heureusement avait pris un chemin détourné,
s ont laissés, n’ayant pas osé passer plus loin. J’ai su qu’outre que
Sainville
est bien blessé, son valet de chambre a été tué e