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1 (1713) Les illustres Françaises « Les Illustres Françaises. Histoires Véritables. »
attendait. Il s’informa de ses anciennes connaissances, et surtout de Dupuis et de Gallouin. Il apprit que Dupuis était toujou
nes connaissances, et surtout de Dupuis et de Gallouin. Il apprit que Dupuis était toujours de ses amis, et que Gallouin était
s en ignorez le sujet, que je vous apprendrai moi-même. Si vous voyez Monsieur Dupuis avant moi, je vous conjure de me recommander à lu
rait, et sortit. Cependant Des Ronais qui était le plus intime ami de Dupuis , quoiqu’il fût brouillé avec sa cousine, le fit a
llouin. Je ne sais rien que le public ne sache, dit Des Ronais ; mais Dupuis qui doit venir ici vous en dira de nouvelles cert
n’aurais pas le temps de vous en instruire, dit Des Ronais, parce que Dupuis arrivera bientôt, et je ne veux pas parler devant
t-ce ma belle commère demanda Des Frans ? Oui, c’est elle, reprit-il, Dupuis n’en a point d’autre : c’est la plus infidèle fil
rans d’un air de propreté, qui le remit dans sa bonne mine ordinaire. Dupuis entra un moment après. Ils se firent l’un à l’aut
sir leur permît d’entrer dans un plus ample détail. Voilà, poursuivit Dupuis , l’état où nous en sommes, fort affligés de la mo
ui souhaiter un pareil malheur. Vous auriez eu tort de l’être, reprit Dupuis , il avait pour vous une véritable estime, et une
s, fort embarrassé. Il connut pourtant bien ce qui en était, continua Dupuis  : je suis plus informé de vos affaires que vous n
l’instruire de tout ; ainsi vous pouvez tout dire. Cela étant, reprit Dupuis , je m’expliquerai plus intelligiblement devant lu
que l’injure qu’elle m’a faite n’était pas volontaire ? Oui répondit Dupuis , elle lui a écrit ; mais que cette lettre ne vous
pour la croire, et pour l’imiter ! Il n’est rien de plus certain, dit Dupuis . Mais interrompit Des Ronais, parlant à Des Frans
-il. C’est un mystère qui n’est point connu de vous, Monsieur, ajouta Dupuis . Mais vous, interrompit Des Frans, en s’adressant
tère que je croyais ignoré de toute la terre ? Vous le saurez, reprit Dupuis , lorsque je vous raconterai ce qui m’est arrivé e
répondit Des Frans. Ils sont donc morts tous deux, reprit tristement Dupuis , et peut-être tous deux de mort violente. Non, ré
t entendu parler. Est-il à Paris, demandèrent à la fois Des Ronais et Dupuis  ? Oui, répondit Des Frans ; nous arrivâmes avant-
de son histoire, et j’ai vu le reste. Cela doit être curieux, reprit Dupuis . Cela l’est aussi, répondit Des Frans. Autre inci
trouve sa maîtresse fidèle. Elle a dû l’être pour son honneur, reprit Dupuis . Je suis charmé de sa constance, ajoute Des Frans
ndre de sa mauvaise foi que vous voulez le faire croire, lui répondit Dupuis . J’ai voulu cent fois vous désabuser, poursuivit-
rans, où je puisse rendre service à ma belle commère ? Il y a, reprit Dupuis , que Monsieur Des Ronais veut être brouillé avec
n avertir, j’irai dès demain. Vous apprendrez tout d’elle, poursuivit Dupuis  : si je pouvais rester, je vous en instruirais en
, reprit Des Frans ; allez, Monsieur, poursuivit-il, en s’adressant à Dupuis , la compagnie d’une maîtresse est toujours plus a
is. Je ne puis me dispenser de me rendre aujourd’hui près d’elle, dit Dupuis  ; mais je vous promets de me rendre auprès de vou
2 (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Ronais, et de Mademoiselle Dupuis. »
Histoire de Monsieur Des Ronais, et de Mademoiselle Dupuis . Je ne vous dirai point quelle était ma famille
roire qu’elle avait beaucoup de part à votre éloignement. Gallouin et Dupuis faisaient tous leurs efforts pour découvrir le li
rs efforts pour découvrir le lieu de votre retraite ; et enfin, comme Dupuis vous l’a dit, il alla six mois après se rendre ca
quoiqu’en effet il y en eût de secrètes qui me sont inconnues, et que Dupuis doit nous apprendre. Votre retraite ou votre dépa
ligée de contraindre les sentiments qu’elle a toujours eus pour vous. Mademoiselle Dupuis m’en a parlé dans ces termes ; et je ne fais aucu
beaucoup de soins, et devins un de ses intimes amis. Comme j’y étais, Mademoiselle Dupuis y entra avec sa mère. Elle n’avait environ que qu
qui en a douté ; et si elle s’est mal gouvernée ; il est certain que Dupuis a eu les yeux plus fins que le reste du monde. Je
fit le propre jour qu’elle mourut, il y a environ quatre ans et demi. Dupuis , comme vous savez, était homme d’épée, qui avait
e sa fille soit unique, elle n’est pas si riche, à beaucoup près, que Dupuis et son frère, quoique les pères des uns et des au
de ceux-ci qui n’a point été augmenté, soit encore divisé entre eux. Dupuis , comme je vous l’ai dit, avait fait des pertes te
, des gens toujours à l’affût pour médire des autres, observèrent que Mademoiselle Dupuis (car il ne l’a jamais fait appeler Madame) accouc
bien ; mais comme elle était jeune, parfaitement belle et bien faite, Dupuis âgé de plus de cinquante-huit ans, ruiné de ses f
é, qu’il épousa quatre jours après. Il avait été averti de la mort de Mademoiselle Dupuis , et on remarqua que cette nouvelle l’avait attris
ais non pas son amant, et n’a jamais parlé d’elle qu’avec vénération. Dupuis fort proprement masqué entra dans la salle, où il
vanche, et perdit aussi bien que plusieurs autres qui jouèrent contre Dupuis , qui gagna six cents louis ; et c’était à ce qu’i
vertueuses femmes du monde ? Doucement Monsieur le Marquis, répondit Dupuis , ne vous emportez pas. La perte de ma femme est p
demandait dans sa femme qu’autant de vertu qu’il en avait trouvé dans Mademoiselle Dupuis . Cependant comme celui-ci avait de l’esprit, et q
et la taille. La mort de sa mère ne la fit point sortir du couvent ; Dupuis ne voulait point être chargé d’une fille de dix-s
à qui je dusse compte de mes actions. Suivant toutes les apparences, Dupuis ne devait pas être fâché que je songeasse à sa fi
n pleura ; j’en fus au désespoir ; mais il n’y avait point de remède. Dupuis était entier dans ses volontés, il avait pris sa
nne. Il n’en savait peut-être que le bruit commun, reprit Des Ronais, Dupuis la sait d’original, il faudra l’engager à la dire
s avoir interrompu ; poursuivez je vous supplie, la longue réponse de Monsieur Dupuis , elle me paraît bien dure ; mais pourtant pleine
repris-je. Je ne sais de quel air je dis cela, mais le confesseur et Mademoiselle Dupuis s’en mirent à rire. Après que cet ecclésiastique
ions même fort souvent nous promener ensemble ; j’étais bienvenu chez Dupuis qui me faisait mille amitiés, quoiqu’il se doutât
ue j’ai, lorsque je pense à vous. Cette lettre acheva le portrait de Mademoiselle Dupuis  : les dames furent charmées, et malgré moi presqu
ue je n’étais parti, et dans le dessein de faire tout pour l’épouser. Dupuis avait vu quelqu’une des lettres que j’écrivais à
prix que ce fût. Dans ce dessein j’allai dès le lendemain matin voir Dupuis , pendant que sa fille était allée à la messe, je
es hommes ne pourrait pas prévoir. Je ne crois pas, répliquai-je, que Mademoiselle Dupuis en ait qui puissent me chagriner. Tant mieux pour
sitôt, et le hasard fit, que dans le même moment son fils venait voir Mademoiselle Dupuis , et qu’ils entrèrent tous deux en même temps. Sit
iselle Dupuis, et qu’ils entrèrent tous deux en même temps. Sitôt que Dupuis le vit, il se résolut de les jouer aussi bien que
l le recevait pourtant de bien bon cœur. Le père plus modéré remercia Dupuis d’aussi bonne foi, que si celui-ci en avait eu da
sa charge chez le Roi, dont il avait la survivance. Ils accordèrent à Dupuis tout ce qu’il leur demanda ; et enfin l’affaire f
fut traitée si sérieusement, que c’eût été une chose conclue, et dont Dupuis n’aurait pas pu se dédire, si sa fille avait voul
. Il allait continuer ses impertinences, si je ne l’avais interrompu. Monsieur Dupuis vient, dites-vous, Monsieur, lui dis-je, de vous
t le père qui est honnête homme, entreprit notre protection. Il dit à Dupuis qu’il n’aurait jamais voulu entendre parler de l’
seil qu’il lui donnait en honnête homme, et qu’il l’en priait en ami. Dupuis , qui ne s’attendait pas à cette prière, en fut dé
oint de conclure avec Monsieur. Il n’en sera rien autre chose, reprit Dupuis avec colère, et en se tournant de l’autre côté de
penser, le fils était au désespoir de voir ses espérances évanouies ; Mademoiselle Dupuis sortit toute en pleurs ; mais moi qui connus pour
tais donc dans une peine qui ne se peut comprendre. Je ne sais pas où Dupuis l’apprit, puisque je n’en avais rien dit à sa fil
ame de Ricoux chez qui je logeais, car ce n’est que depuis la mort de Dupuis et ma réception dans ma charge, que je tiens mon
sans que qui que ce soit le soupçonnât, mais enfin il fut découvert. Dupuis avait des amis partout, il fut informé que cette
malgré moi. Dans le même temps on lui fit parler d’accommodement, et Dupuis s’y prit si bien et si vivement, que ce fut une a
riva quinze jours après sa naissance, me délivra du soin de l’élever. Dupuis et sa fille firent encore plus pour se mettre l’e
esprit en repos. Ils ont marié cette fille à un homme de province, et Dupuis qui lui fit un présent de noce, m’obligea de cont
os que cette fille ne fût partie avec celui qui l’avait épousée. Pour Dupuis il n’en fit que rire. Cela donna matière à d’auss
iments qu’il a du général. Il n’est pas question de cela, interrompit Dupuis , chacun dans le monde agit selon ses lumières. Je
t rendus traitables. Enfin après avoir vécu longtemps de cette sorte, Dupuis tomba tout d’un coup dans une très grande faibles
nos noms et nos qualités, et laissa un autre ecclésiastique auprès de Dupuis . Nous y restâmes aussi. Ce fut là que je vis dans
obligeant à n’y plus songer. Qu’il nous marierait très volontiers, si Monsieur Dupuis était encore en état d’en être le témoin et de le
sseur fut plus circonspect, et je perdis ma rhétorique aussi bien que Madame Dupuis et notre ami son fils, qui comme moi, firent leur
’il était trop obstiné pour le faire. Comme excepté l’empêchement que Dupuis avait toujours apporté à son mariage, jamais père
lle ; et n’y mangeant plus je ne voulus plus y loger. J’y amenai donc Mademoiselle Dupuis , à qui Mademoiselle Grandet pour lors veuve, et M
vinrent tenir compagnie, et je retournai chez elle, où j’avais laissé Madame Dupuis et son fils, belle-sœur et neveu du mort, et plus
ut qu’à essuyer les formalités de justice comme mineure émancipée, et Dupuis comme son curateur ; toute la famille lui ayant d
onduisis si abattue, que je n’osai lui parler sitôt de notre mariage. Madame Dupuis sa tante, mère de notre ami, qu’apparemment elle
our ne me pas abandonner tout à fait à mon dépit et à mon honneur. Si Mademoiselle Dupuis , reprit Des Frans, est une infidèle, j’approuve f
se de son ami. Ils se firent mille civilités l’un à l’autre. La belle Dupuis lui fit mille questions, à quoi il répondit, et f
homme à qui je serais ravi de rendre service. Vous le pouvez, reprit Mademoiselle Dupuis , en le remettant dans son bon sens, dont il est p
ainsi, il arriva une dame d’une magnificence achevée, qui venait voir Mademoiselle Dupuis . Des Frans voulut sortir, mais il en fut empêché
êché par elle-même. Vous ne reconnaissez pas Madame, lui dit la belle Dupuis , vous ne la regardez qu’avec indifférence. Il la
vue autrefois si différente de vous-même ? Oui, interrompit la belle Dupuis , Madame est la même personne que vous avez connue
Ah ! Madame, reprit promptement Des Frans, est-il possible que ce que Mademoiselle Dupuis me dit, soit une vérité ? Oui Monsieur, répondit
rmer dans la reconnaissance que je dois à Monsieur de Contamine, et à Mademoiselle Dupuis , qui a bien voulu se donner pour moi des peines,
asse, et que je ne puis presque comprendre. Eh bien, reprit l’aimable Dupuis , retournez chez Monsieur Des Ronais, il sait l’hi
laisser voir clair dans les siennes, ni que je fusse sa confidente ; Mademoiselle Dupuis , poursuivit-elle, me dit dès hier que vous viendr
nourri et qu’une fierté hors d’œuvre de sa part a prolongé. La belle Dupuis lui rendit compte de la conversation qu’elle vena
adame de Contamine à leur mariage. Je vous parlerai une autre fois de Mademoiselle Dupuis  : je ne sais pas bien moi-même ce que j’en pense
s la saurez une autre fois, reprit Des Frans : je serai fort aise que Monsieur Dupuis , Madame de Contamine, et ma commère la sachent au
3 (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur de Contamine, et d’Angélique. »
de voir, et que vous avez connue dès le temps qu’elle demeurait chez Mademoiselle Dupuis la mère. Son père était un gentilhomme d’Anjou, c
ant pas de quoi subsister ; bien loin d’en pouvoir donner à sa fille. Monsieur Dupuis obligea sa femme de prendre cet enfant, plutôt pa
uit ans où elle était, elle ne pouvait pas rendre de grands services. Mademoiselle Dupuis qui était charitable, en eut beaucoup de soin. El
en exigé de pareil de sa fille. Angélique y resta six à sept ans ; et Mademoiselle Dupuis étant morte, son mari voulut mettre Angélique dan
es bonnes amies de la défunte qui connaissait Angélique, la demanda à Monsieur Dupuis pour être auprès de sa fille qu’elle allait mettr
lait mettre fille d’honneur auprès de Madame la princesse de Cologny. Dupuis qui connaissait cette femme pour femme de vertu,
nette de la première compagnie ou de la mestre de camp du régiment de Dupuis , et qu’il l’avait connu pour fort brave homme. Vo
nait de s’engager avec lui si elle s’en servait ; elle nous a avoué à Mademoiselle Dupuis et à moi, qu’elle n’avait su quel parti prendre,
oint. L’aînée de ces filles avait été pensionnaire dans le convent où Mademoiselle Dupuis avait été élevée. Elles se connaissaient et avaie
u Palais, et une petite pluie qui survint leur fit lier conversation. Mademoiselle Dupuis sut de l’autre qu’elle prenait le chemin du faubo
la reconnut d’abord ; mais n’en fit aucun semblant devant les autres. Mademoiselle Dupuis crut se méprendre ; mais le nom de la Bustelière,
vous préparer à ce que je veux vous dire, et que vous voulez savoir. Mademoiselle Dupuis le lui promit. Elles changèrent de propos devant
sse l’avait regardée elle-même. Dans ce moment, elle se ressouvint de Mademoiselle Dupuis , et résolut de la prier de lui rendre service. El
n’était pas plus de sept heures du matin ; mais comme elle savait que Mademoiselle Dupuis vivait avec toute sorte de liberté, elle ne douta
ans un pareil sujet. Elle alla en effet la trouver, et lui dit ce que Mademoiselle Dupuis lui avait dit. Cela parut si peu vraisemblable à
rent plus d’une heure dans cet état, et ils y étaient encore, lorsque Mademoiselle Dupuis et Mademoiselle de Vougy entrèrent. Le cri que fi
er. Angélique revenue de son chagrin, les pria de déjeuner chez elle. Mademoiselle Dupuis accepta sans façon le parti, Mademoiselle de Voug
ut court ; mais sans mélancolie. Il se fit auprès du lit d’Angélique. Mademoiselle Dupuis et sa parente s’en retournèrent ensemble : Contam
de sa conduite, lui tinrent compagnie avec Contamine. Mesdemoiselles Dupuis et de Vougy y retournèrent dès le lendemain. Elle
elle apprit qu’Angélique était née bien demoiselle : elle envoya chez Monsieur Dupuis s’en informer. Votre commère vint de la part de s
esse et les filles du logis, et vint reprendre le soir Mesdemoiselles Dupuis et de Vougy. À son retour de Luxembourg, elle rép
re demain dans mon carrosse, nous irons ensemble. Écrivez un billet à Mademoiselle Dupuis , je la prierai d’être des nôtres : mais, belle An
rrez dans un état que vous ne m’avez point encore vue. Elle écrivit à Mademoiselle Dupuis le billet que Contamine lui avait demandé. Il le
ur le point d’être l’un à l’autre ! Ils firent part de leur bonheur à Mademoiselle Dupuis et à Mademoiselle de Vougy qui n’y furent pas ins
idi Madame de Contamine mena elle-même Angélique, avec Mesdemoiselles Dupuis et de Vougy, dans la chambre de son fils. Il étai
elle, lorsque Contamine n’est point à Paris. Elle visite très souvent Mademoiselle Dupuis , qui est presque tous les jours chez elle. Tout c
liberté de moraliser. Je voudrais bien savoir moi, de quelle manière Mademoiselle Dupuis se tirera d’affaires. Elle s’en tirera bien, repr
mpre avec vous, et demain vous ferez de moi tout ce que vous voudrez. Dupuis entra dans ce moment ; il venait les quérir pour
deviné, répondit Des Frans. Vous serez donc enfin mon cousin, reprit Dupuis parlant au conseiller ? Je ne sais ce qui en sera
ne veut que cela soit. Il est beau d’être recherché des dames, reprit Dupuis sur le même ton ; et plus encore de s’en vanter !
ousin ; devinez, répondit Des Ronais en riant. Je devine que non, dit Dupuis , me trompé-je ? Laissez Monsieur Des Ronais en re
ui-même. Après cela ces trois amis sortirent, et allèrent souper chez Dupuis qui les régala splendidement. Ils parlèrent d’aff
fait avec ses parents, et de la résolution où il était de s’établir. Dupuis lui indiqua une charge telle qu’il la souhaitait.
idi, que Des Ronais les fit souvenir qu’ils devaient aller dîner chez Mademoiselle Dupuis . J’aime ce soin de votre part, lui dirent Des Fra
oiselle Dupuis. J’aime ce soin de votre part, lui dirent Des Frans et Dupuis en même temps, et en riant. Ils trouvèrent bonne
ls trouvèrent bonne compagnie, on les gronda de s’être fait attendre. Dupuis , au lieu de s’excuser, dit que ce n’était pas la
don de tout mon cœur. C’est de vous, ajouta-t-il, parlant à l’aimable Dupuis , que je veux l’obtenir ; je vois votre innocence
tant pris d’ombrage. Il est juste qu’après avoir mis le divorce entre Mademoiselle Dupuis et vous, j’y rétablisse la concorde et l’union. J
et vous, j’y rétablisse la concorde et l’union. Je ne trouverais pas Mademoiselle Dupuis fort blâmable, Monsieur, reprit Des Ronais, je me
et pour vous ôter tout scrupule, nous consentons à vous dire pourquoi Mademoiselle Dupuis recevait des lettres qui n’étaient pas pour elle.
re vous conduit ici ? Cette dame surprise, lui répondit que c’était à Mademoiselle Dupuis qu’il devait sa rencontre ; et si j’avais su pour
. Par exemple, ajouta Monsieur de Terny, voilà Monsieur Des Ronais et Mademoiselle Dupuis qui goûtent tout le plaisir du raccommodement, ap
dispensait de son récit. Je ne l’en dispense pas moi, reprit la belle Dupuis , et je le prie de le faire. Il le fit donc en ces
4 (1713) Les illustres Françaises « Préface. »
us les pères et mères en agissaient à l’égard de leurs enfants, comme Dupuis en agit à l’égard de sa fille, ils en seraient to
ir aussi à quelle extrémité un amour outragé peut se porter. Celle de Dupuis fait voir qu’un libertin se retire de son liberti
ées que la lecture de ces histoires pourrait leur donner. Les vers de Dupuis mourant ; les lettres de sa fille ; celles de Mad
l y a quelque chose qui puisse paraître fabuleux, ce sera l’action de Dupuis qui se perce le corps dans la chambre de Madame d
mes qui se sont déchaînées contre ce que la veuve dit à sa sœur, dont Dupuis rapporte la conversation dans son histoire. J’en
mauvais que j’aie reculé la justification de Silvie, jusques à ce que Dupuis racontât ses aventures. Il faut remarquer là-dess
Des Frans raconte son histoire en présence de Madame de Londé, et que Dupuis aurait eu mauvaise grâce de dire en la présence d
on, que cette veuve n’eût pas été présente au récit de Des Frans ; et Dupuis , qui n’aurait pas eu besoin de taire la vérité, a
r que ce n’est qu’un caractère contraint, que son second mariage avec Dupuis remit dans son naturel ; qu’il n’était point enne
5 (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur de Terny, et de Mademoiselle de Bernay. »
ecteurs de la poste, qui étaient de ses intimes. Clémence connaissait Mademoiselle Dupuis de longue main. Elles avaient été fort longtemps
uite, il m’a donné les moyens d’en sortir. J’ai passé deux nuits chez Mademoiselle Dupuis , après quoi je me suis mise dans un couvent que m
r ; hâtez-vous de venir m’en retirer. Adressez toujours vos lettres à Mademoiselle Dupuis , tâchez pourtant de m’apporter la réponse de cell
ut averti de mon retour et me fit suivre. Ma première visite fut chez Mademoiselle Dupuis que je trouvai toute en pleurs, à cause de l’équi
moi sommes de retour. Mademoiselle, poursuivit-il, montrant la belle Dupuis , m’ayant dit dans quel couvent Clémence s’était r
endu gendre, à quoi il réussit très mal. Étant à Paris je revins voir Mademoiselle Dupuis . Je la consolai le mieux qu’il me fut possible, e
me défend point le reste. Je me servirai toujours de la même voie de Mademoiselle Dupuis , pour vous faire tenir mes lettres, demandez-lui
tude et de secret qu’elle n’avait pas pu m’en informer par la voie de Mademoiselle Dupuis , qui alla pour la voir, et à qui on dit qu’elle é
t la raison de son côté. Vous le savez par expérience, Madame, reprit Dupuis , qui ne faisait que de rentrer ; n’ayant point en
. Vous nous avez promis, poursuivit-il, de nous conter son histoire à Monsieur Dupuis et à moi. Vous avez même souhaité que Madame de M
rt aises de la savoir. L’occasion ne peut pas être plus belle, reprit Dupuis , cela nous entretiendra jusques au souper, et Mad
est que cela qui puisse vous y faire retourner de bonne heure, reprit Dupuis , j’y ai donné ordre. Ma cousine vous a donné à dî
couchera même avec ma cousine. Cela est vrai aussi, reprit l’aimable Dupuis . Puisque personne, reprit Des Frans, n’a aucune a
atisfaction : mais vous, notre ami, poursuivit-il en riant, parlant à Dupuis , n’en coûtera-t-il rien à votre amour pour faire
n jour sans aller chez elle ? Que cela ne vous embarrasse pas, reprit Dupuis , vous la verrez ce soir, elle est dans l’appartem
6 (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur de Jussy, et de Mademoiselle Fenouil. »
’y accompagnerez, Messieurs, si vous voulez, dit-il à Des Ronais et à Dupuis . Après cela si Madame de Mongey veut bien en rece
tion serait publique. Vous voulez douter de l’oracle, reprit la belle Dupuis , je connais Madame de Mongey ; et puisqu’elle dit
e ira à la messe. S’aimer après avoir été sept ans sans se voir ! dit Mademoiselle Dupuis avec un ton d’admiration, et en regardant Des Ron
oint de déclamer. Vous en avez moins de sujet que vous ne pensez, dit Dupuis . Et quand Monsieur en aurait tous les sujets du m
sy, et il n’y a personne qui ne blâme Monsieur que voilà, en montrant Dupuis , de ses amourettes, et qui ne regarde avec horreu
ous n’attaquons point le général. Avez-vous fini, Madame, interrompit Dupuis , les deux bras croisés sur l’estomac ? Pour une d
t bientôt contents. Ce sera pour moi lorsque Madame le voudra, reprit Dupuis . Et pour moi, poursuivit Des Ronais, lorsqu’il pl
jour une autre fois, dit Madame de Londé ; cependant, ajouta-t-elle, Madame Dupuis qui ne peut se lever, m’envoie vous dire à tous,
y, et Des Ronais à sa maîtresse. On se mit en cercle proche du lit de Madame Dupuis  ; mais sa nièce et Madame de Contamine ayant fait
tuellement lorsqu’on fut à table. On soupa fort bien auprès du lit de Madame Dupuis , qui était toute réjouie de voir tant de jeunesse
7 (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Prez, et de Mademoiselle de l’Épine. »
récit et de ses actions, et je m’aperçois que vous l’êtes aussi, dit Dupuis à toute la compagnie, qui en effet avait les larm
ine, nous dirons après ce que nous pensons d’une aventure si funeste. Dupuis continua en ces termes. Pour moi, poursuivit Des
utres, si j’avais à les donner pour elle. Voilà, Mesdames, poursuivit Dupuis , de quelle manière Des Prez me conta son histoire
es Prez en est une preuve vivante par sa douleur éternelle, si ce que Monsieur Dupuis vient de dire est vrai. Il l’est, j’en suis garan
ut embrasser. Cela est beau de surprendre les gens, lui dit l’aimable Dupuis . Cela est beau, répondit-il, en saluant toute la
Je vous remercie très humblement de votre bon avis, lui dit l’aimable Dupuis , en lui faisant une profonde révérence. En vérité
Madame de Jussy. Monsieur et Madame de Contamine partirent ensemble ; Dupuis conduisit Madame de Londé chez elle. Madame de Mo
i roulait la conversation qu’il avait eue avec Madame de Contamine et Mademoiselle Dupuis avant le souper. Cela vous met-il martel en tête,
sûr : on vous a parlé de Madame de Mongey ; et Madame de Contamine et Mademoiselle Dupuis ont voulu vous persuader que vous ne pouviez mieu
ui a coûté à dire, et ce n’est que fort peu de temps avant la mort de Monsieur Dupuis , qu’elle s’est découverte à sa fille, à cause d’u
sa fille, à cause d’un parti très avantageux qu’elle a refusé, et que Monsieur Dupuis , qui l’aimait comme sa fille, voulait qu’elle prî
, et Des Ronais dans la sienne. Ils furent réveillés le lendemain par Dupuis qui leur fit la guerre d’être encore à neuf heure
he-toi, nous t’attendons ; ils ne s’impatientèrent pas. Des Ronais et Dupuis lui firent compliment sur sa beauté et sur son ai
ir une femme si extraordinaire. Si vous avez envie de la voir, reprit Dupuis  ; je vous assure qu’elle et les autres à qui Mons
t là-dessus ils partirent. Des Frans et Jussy dans le même carrosse : Dupuis alla prendre Madame de Londé ; et Des Ronais ne p
mariages furent le sujet des conversations. Ceux de Des Ronais et de Dupuis y ayant donné sujet. Ma foi, dit Jussy, en poursu
e fatigue de même lorsque nous serons mariés. Oui, repartit l’aimable Dupuis , afin de vous entendre dire en pleine compagnie c
e plus que si nous lui avions fait bien du mal. Ma foi, Mesdames, dit Dupuis en prenant la défense de son ami, il n’a pas lieu
rarement. Arrêtez là votre invective, Monsieur Des Frans, interrompit Dupuis . Je sais, comme vous voyez, beaucoup de vos affai
8 (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Frans et de Silvie. »
m’étonne pas de vous en voir surprise. Je m’en doutais bien moi, dit Dupuis . Quoi qu’il en soit, reprit Des Frans, je l’ai ét
e Silvie, telle que je viens de vous la dire. Cela étant, interrompit Dupuis , la pauvre Silvie a toujours été la victime de se
t nous restâmes seuls Silvie et moi. Silvie avait raison, interrompit Dupuis , de vous dire que Madame Morin était une femme d’
pas tout à fait soutenue. Elle s’est soutenue jusqu’à sa mort, reprit Dupuis , écoutez le reste, lui dit Des Frans. Je restai s
u bruit dans le quartier. Ce fut vous, poursuivit Des Frans parlant à Dupuis , qui m’en parlâtes le premier. Je ne fis pas semb
sœurs fréquentassiez. Gallouin était de votre société, aussi bien que Monsieur Dupuis . Je remarquai avec plaisir que Silvie se faisait
ent le cœur humain peut renfermer tant de dureté. Ajoutez à cela, dit Dupuis , que sa faiblesse n’avait point de part au péché 
d’inconnu. * Mon cousin ne dit pas ce qu’il en pense, dit l’aimable Dupuis . Vous ne me faites pas plaisir, ma belle cousine,
si j’ose me servir de ce terme. Ils sont morts tous deux, Madame, dit Dupuis , et tous deux dans un état qui doit faire respect
especter leur mémoire ; oublions ce qu’ils ont fait pendant leur vie. Monsieur Dupuis a raison, dit Madame de Contamine, pour interromp
Des Ronais qui les pria tous à dîner. Madame de Londé qui savait que Dupuis qu’elle allait épouser, y devait faire le récit d
r divers prétextes de bienséance : on la satisfit, parce que la belle Dupuis , qui savait bien que Des Ronais lui rapporterait
s Ronais lui rapporterait tout, promit de sortir avec elle, sitôt que Dupuis serait prêt de commencer, et à cette condition el
lle avait peine à entrer dans une maison où Des Frans demeurait, mais Mademoiselle Dupuis qui s’aperçut de sa pensée, et qui ne trouva pas
ine restèrent chez eux. Jussy et sa femme s’en retournèrent ensemble. Dupuis ramena Madame de Londé. Des Frans et Des Ronais c
dé. Des Frans et Des Ronais conduisirent Madame de Mongey et la belle Dupuis chez cette dernière, et après cela se retirèrent
outre Contamine, Jussy et leurs épouses, Madame de Londé et notre ami Dupuis en seront. Ajoutez, lui dit Des Frans en riant, v
aimable maîtresse ; et la vôtre poursuivit Des Ronais en riant aussi. Dupuis vous dira une partie des raisons qui vous doivent
rdres qu’il avait à leur donner pour le lendemain. Dès le grand matin Dupuis vint le voir, et pendant que Des Ronais était occ
sence, il fit ses efforts pour cacher la tristesse que le discours de Dupuis lui avait inspirée. Il réussit ; Dupuis le laissa
tristesse que le discours de Dupuis lui avait inspirée. Il réussit ; Dupuis le laissa avec Monsieur et Madame de Contamine, M
Madame de Contamine, Monsieur et Madame de Jussy, Madame de Mongey et Mademoiselle Dupuis , et lui alla quérir Madame de Londé, qu’il amena
manger, Monsieur et Madame de Terny arrivèrent, ils avaient été chez Mademoiselle Dupuis pour la voir, et y ayant appris qu’elle dînait ch
n véritable repas de joie et de plaisir. Madame de Londé et l’aimable Dupuis prirent congé de la compagnie sous prétexte d’une
e, et promirent de revenir pour le souper. Après leur départ on somma Dupuis de tenir sa parole : et comme il s’y était prépar
La suite de l’Histoire de Silvie est plus bas vers la fin de celle de Mr. Dupuis et de Madame de Londé.
9 (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Dupuis, et de Madame de Londé. »
Histoire de Monsieur Dupuis , et de Madame de Londé. Puisque suivant la règl
es Frans, il n’y avait aucune fourbe : il jouait à jeu découvert. Que Monsieur Dupuis , poursuivit-il, la nomme comme il voudra, je n’en
omme il voudra, je n’entreprendrai point de le faire. Eh bien, reprit Dupuis , c’est un coup de fou, d’étourdi et de brutal ; ê
ussi légitime que lui. Ces raisons qui furent trouvées plausibles par Monsieur Dupuis , ne furent pas trouvées déraisonnables par mes au
a faiblesse ma mère entra dans ma chambre. Ma colère était passée, et Monsieur Dupuis prit hautement mon parti. Je ne voulus pas faire
tonna, mais ne la déconcerta pas. Son accordé était avec elle : voilà Monsieur Dupuis , lui dit-elle en me montrant à lui, de qui je vou
arle est votre vertueuse maîtresse, la charmante Récard elle-même. Ah Monsieur Dupuis , me dit-il, ces sortes de discours-là ne se font
ire l’amour sans conséquence ? (Voici le coup de scélérat, poursuivit Dupuis en changeant de voix. ) Pour moi, ajoutai-je, j’a
rès peu d’honnêtes gens, et encore moins de maîtresses fidèles. Comme Dupuis en était là, la belle Dupuis sa cousine rentra se
ncore moins de maîtresses fidèles. Comme Dupuis en était là, la belle Dupuis sa cousine rentra seule. Son cousin lui demanda c
dans toutes les aventures que je vous ai jusqu’ici racontées, reprit Dupuis après la collation ; cependant les dames ne m’ont
Il n’y a plus rien de libre dans ce qui me reste à vous dire, reprit Dupuis . Vous n’y allez voir qu’une très grande sincérité
e, et m’obligea au secret. Vous étiez alors à la campagne, poursuivit Dupuis , en s’adressant à Des Frans ; vous revîntes quelq
ans la suite de votre histoire. Vous allez entendre aussi, poursuivit Dupuis , ce qui vous regarde, et qui va pleinement justif
eut un regret sincère d’être cause de sa perte. Tant d’événements... Dupuis fut ici interrompu par les sanglots redoublés de
loin que cette vie, si son époux ne lui eût imposé silence, en priant Dupuis de continuer son histoire, tant pour faire divers
eur de Londé. Si je vous croyais capable de lui rien dire, poursuivit Dupuis en s’interrompant lui-même, je ne parlerais pas s
qui vous êtes ? Il est vrai, dit-elle, que je vous connais, vous êtes Monsieur Dupuis  ; et il est vrai encore que je ne veux pas que vo
upportable. Je retournai le lendemain chez elle, non plus déguisé : ( Dupuis avait pris la place du frère de la Mousson.) Je p
voir vous en faire, puisqu’il ne savait pas votre mariage, poursuivit Dupuis parlant à Des Frans, je crois que vous êtes trop
, pour le présent poursuivez votre histoire. Elle est au bout, reprit Dupuis  ; car je crois qu’il est inutile de vous dire les
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