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1 (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur de Contamine, et d’Angélique. »
Histoire de Monsieur de Contamine, et d’ Angélique . Pour vous faire bien comprendre toute la dispr
mariage avec le père de notre héros, c’est à présent la belle-mère d’ Angélique . Quoiqu’elle ait vécu assez longtemps avec le pèr
à juste titre, portaient la couronne sur leurs armoiries. Son fils et Angélique sa bru demeurent avec elle, et celle-ci a si bien
sur une fille qui paraissait infiniment au-dessous de lui. Ce fut sur Angélique que vous venez de voir, et que vous avez connue d
veuve privée de tout secours, et chargée d’une petite fille, qui est Angélique dont nous parlons ; et encore le maréchal d’Hocqu
dît compte ; quoiqu’il n’ait jamais rien exigé de pareil de sa fille. Angélique y resta six à sept ans ; et Mademoiselle Dupuis é
sept ans ; et Mademoiselle Dupuis étant morte, son mari voulut mettre Angélique dans le couvent où était votre commère ; mais dan
ais dans ce moment une des bonnes amies de la défunte qui connaissait Angélique , la demanda à Monsieur Dupuis pour être auprès de
ette femme pour femme de vertu, la lui accorda volontiers, et parla à Angélique comme s’il avait été son père : aussi y prenait-i
avait connu pour fort brave homme. Voilà le fondement de la fortune d’ Angélique , qui au lieu d’aller dans un couvent avec votre c
anter, et d’autres choses qu’on fait apprendre aux filles de qualité. Angélique , qui était toujours auprès d’elle, profita plus q
parents avait avec elle, et qu’il lui avait recommandée. Elle y mena Angélique  : Contamine la vit et en devint tout d’un coup am
miner sitôt ; et pour en venir à bout, il était écrit dans le ciel qu’ Angélique y prendrait part. Sa maîtresse fut obligée d’alle
a, elle entra seule dans le cabinet de Madame de Contamine, et laissa Angélique seule dans l’antichambre. Contamine y entra et s’
oiselle de Vougy sortit du cabinet de Madame de Contamine, et remmena Angélique avec elle. Celle-ci ne lui parla point de la conv
et revint fort scandalisée des refus que Madame de Contamine faisait. Angélique qui l’entendit s’en plaindre, se flatta que son a
en, et dit qu’il l’attendrait. Il monta dans sa chambre, où il trouva Angélique seule, comme il la voulait. Etes-vous satisfaite,
lut en effet sortir, mais il la retint. Arrêtez, lui dit-il, ma chère Angélique  ; vous ne savez qu’une partie de ce que j’avais à
ire. Il revint le lendemain que cette demoiselle était encore sortie. Angélique le voyant entrer dans sa chambre, lui fit une rév
e donne la peine de venir au logis. Elle la prendra avec joie, reprit Angélique , pourvu que ce soit la dernière fois que vous l’o
demandé. Cette demoiselle le remercia fort honnêtement en présence d’ Angélique , et ajouta qu’elle lui en avait une obligation to
consentit fort honnêtement. Il voulut en sortant donner une lettre à Angélique , elle ne la prit pas, et ne fit pas même semblant
e, l’appui de la princesse aurait embarrassé Contamine, et aurait mis Angélique au désespoir. Elle en fut vivement alarmée, et ce
es paroles. LETTRE. Voici la sixième lettre que je vous écris, belle Angélique , sans savoir si elle aura un sort plus heureux qu
incesse avaient redoublé sa jalousie. Qu’avez-vous donc résolu, belle Angélique , lui dit-il, avez-vous dessein de me mettre au dé
t le sacrifice que je vous fais ne coûte rien à mon cœur : mais belle Angélique , ajouta-t-il, en se jetant à ses genoux, et en lu
s ne sont-elles pas justes, et ne les approuvez-vous pas ? Oui, belle Angélique , lui répliqua-t-il, je n’avais jusques à présent
’un moment avec elle, et retourna chez lui dans le dessein d’écrire à Angélique ce qu’il avait voulu lui dire. Il le fit, mais il
aison, mais enfin à force de perquisition, il la découvrit et y alla. Angélique fut surprise au dernier point de le voir dans une
-heure à revenir. Vous n’êtes point ici en état de vous parler, belle Angélique , lui dit-il, je n’ose pas même y rester plus long
qu’elle lut. Il contenait ces mots. BILLET. Vous n’êtes point, belle Angélique , dans l’état de refuser les secours qu’on peut of
votre chambre, que pour le nécessaire à la vie et à sa santé. Jamais Angélique n’avait été si embarrassée qu’elle la fut à la le
as qu’elle lui en eût aucune obligation en son nom : cependant, belle Angélique , poursuivit-il, il ne tient qu’à vous que je vous
à une femme malade. Il ne voulut pas en faire porter plus, crainte qu’ Angélique ne le refusât absolument. Une si grande continuat
eux porter, il en eut autant de joie que si elle avait été la sienne. Angélique lui en sut bon gré. Il demanda à cette femme si e
erai demain des vôtres ma belle cousine, poursuivit-il, s’adressant à Angélique . Elle fut tellement surprise de ce transport, qu’
nt ce temps-là, lui et elle restèrent seuls auprès du lit de la mère. Angélique voulait le remercier de son présent ; il l’interr
u’il avait de manger avec elle pour la première fois. La malade à qui Angélique , par le conseil de son confesseur et par le conse
venir à ce souper, jamais homme ne parut plus gai et plus content, et Angélique nous a dit que ce qu’elle lui avait vu faire, ava
l est inutile, Madame, lui dit-il, de vous dire que [j’aime] la belle Angélique  ; je ne doute pas qu’elle ne vous l’ait dit, et q
de me marier, je parerai le coup, et je ne serai jamais qu’à ma chère Angélique  ; c’est sur quoi elle peut compter. D’un autre cô
n, et servez-vous d’elle, jusques à ce que vous ayez une servante, et Angélique une fille de chambre et un petit laquais. J’aurai
reste de ses jours dans un état assez honnête. Mais parce que, belle Angélique , continua-t-il, en s’adressant à elle, vous pourr
s pas tout votre bonheur, comme j’espère que vous ferez tout le mien. Angélique qui ne s’attendait point à de si beaux présents,
aux yeux et le cœur saisi. Vous vous moquez de moi, lui dit-il, belle Angélique , en la relevant et en lui baisant les mains qu’il
ce qu’elle venait de faire. Ne vous repentez point, lui dit-il, belle Angélique , de m’avoir fait voir que je ne vous suis pas tou
lendemain plus d’argent trois fois qu’il ne leur en fallait, et dit à Angélique que sitôt qu’elle serait vêtue, il la mènerait à
ient le quartier où elles étaient. Elles n’y restèrent pas longtemps, Angélique changea de figure la première et se mit fort prop
alla ; rien n’y manquait, ni pour la propreté, ni pour la commodité. Angélique avait une fille de chambre et un petit laquais, s
n petit laquais, sa mère avait une servante qui faisait leur cuisine. Angélique avait une chambre magnifique et un cabinet très b
ne à l’autre par l’antichambre, sans passer par l’escalier de devant, Angélique ayant fait même murer les portes de son apparteme
eux berceaux de verdure aux deux autres côtés. Ainsi l’appartement qu’ Angélique et sa mère occupaient, répondait sur le devant et
i en louait lui-même à un marchand, et encore à d’autres ; si bien qu’ Angélique fort bien logée, retirait encore deux mille franc
tait pas de même de sa mère, qui ne changea pas comme elle : et comme Angélique appréhendait avec raison, que cette femme ne lâch
is vu que des paysans en province, ou des gens du tiers état à Paris. Angélique resta ainsi avec elle plus de deux ans. Au bout d
tamine de toutes les bontés qu’il avait pour elle, de lui recommander Angélique qu’elle lui laissait, et de lui recommander à ell
fortune dépendait de la conduite qu’elle allait prendre d’elle-même. Angélique la fit enterrer fort honorablement, et considéra
entendu parler d’elle, et n’aurait pas fait les pas qu’elle a faits. Angélique fit encore plus, que de se mettre en pension ; ca
sait et travaillait à son étude, et deux filles à peu près de l’âge d’ Angélique , assez belles, bien faites et fort sages. Ce fut
sez belles, bien faites et fort sages. Ce fut avec ces deux filles qu’ Angélique avait sa plus particulière connaissance ; elles n
trait si avantageux de la beauté, de l’esprit et de la magnificence d’ Angélique sans la nommer, que votre commère eut envie de la
l’examina ; cherchant à se souvenir de l’endroit où elle l’avait vue. Angélique la reconnut d’abord ; mais n’en fit aucun semblan
ssa une partie de l’après-midi ; et comme j’allai l’y joindre, je vis Angélique , sa maison et ses meubles. Nous montâmes dans son
richesse que votre commère y vit, la jeta dans la dernière surprise. Angélique s’en aperçut et lui dit qu’elle voulait lui faire
e commère toute étonnée. Je sais ce que vous voulez me dire, répondit Angélique en riant, très volontiers : je vous demande le se
dans le jardin. Il est inutile de vouloir me cacher de vous, lui dit Angélique . Vous me reconnaissez, et vous m’avez promis le s
vous me jugez digne de votre confidence. Je suis encore fille, reprit Angélique , aussi sage et aussi entière que ma mère m’a mise
vis-à-vis de celle du miroitier. Dans le temps qu’elle était sortie, Angélique entra chez ce même marchand avec les deux sœurs,
la vue, elle s’en approcha et les considéra, elle s’informa du prix, Angélique qui la reconnut voulut sortir ; mais elle ne put
yait, la reconnut tout d’un coup, malgré un intervalle de quatre ans. Angélique lui paraissant surprise, et par là achevant de se
perdue, à qui la débauche fournissait le moyen de le porter si leste. Angélique resta comme morte dans le moment. Elle était au d
ne savaient qu’en penser, surtout de la confusion où leur paraissait Angélique , qui n’avait pas eu le temps de leur donner quelq
é de cette résolution comme d’un coup de foudre. C’est donc là, belle Angélique , lui dit-il, ce que vous avez résolu ? Vous voule
chambre, et monta dans le carrosse qu’on lui avait amené. Elle trouva Angélique dans un abattement extrême, ayant une grosse fièv
plus encore lorsqu’elle en sut le sujet. Voulez-vous sauver la vie à Angélique , Mademoiselle, lui dit-elle en entrant, elle dépe
tel à l’heure qu’il est, en est imbu. Tant pis, reprit votre commère, Angélique ne s’en consolera jamais. Mais, poursuivit-elle,
plus auprès de la princesse. Elle lui conta tout ce qu’elle savait d’ Angélique , mais comme en étant persuadée elle-même, elle aj
urent assemblés, écoutez, leur dit-elle, je parlai mal hier au soir d’ Angélique que plusieurs de vous autres ont connue ici ; je
ion que celle-là, eu égard à sa qualité, envers une servante telle qu’ Angélique lui avait toujours paru : car elle ne savait poin
donc en carrosse avec votre commère, et elles allèrent ensemble chez Angélique , qui n’était pas seule. Contamine qui était sorti
ademoiselle Dupuis et Mademoiselle de Vougy entrèrent. Le cri que fit Angélique en les voyant retira son amant de la tristesse où
leur laissa pas le temps de se défaire davantage. J’ai réussi, belle Angélique , lui dit-elle : la visite de Mademoiselle par l’o
e de Vougy ajouta que cette princesse avait été surprise de l’état où Angélique lui avait paru, qu’elle l’avait cru mariée ; mais
dans les maisons où elle avait été élevée, et où elle avait demeuré. Angélique la remercia de ses bons sentiments, lui demanda p
amine lui demanda pardon d’avoir autrefois abusé de son nom pour voir Angélique . Elle n’en fit que rire ; et lui dit agréablement
notre cœur ne dépendaient pas de nous. À un signe que Contamine fit à Angélique , elle la pria d’accepter un diamant qu’elle lui p
sèrent tous deux avec tant d’instance, qu’elle ne put s’en dispenser. Angélique revenue de son chagrin, les pria de déjeuner chez
déjeuner fut court ; mais sans mélancolie. Il se fit auprès du lit d’ Angélique . Mademoiselle Dupuis et sa parente s’en retournèr
e s’en retournèrent ensemble : Contamine et les deux sœurs restèrent. Angélique les pria de passer dans l’autre chambre ; et comm
ugy y retournèrent dès le lendemain. Elles furent réjouies de trouver Angélique en bonne santé. La dernière lui dit que la prince
lui dit que la princesse avait toutes les envies du monde de la voir. Angélique lui répondit qu’elle irait le lendemain, et n’y m
ter par elle-même jusqu’à la moindre circonstance de son histoire, qu’ Angélique poursuivit par lui faire comprendre qu’elle n’ava
encore après le dîner une fort longue conversation, où elle apprit qu’ Angélique était née bien demoiselle : elle envoya chez Mons
vint de la part de son père dire qu’il avait connu d’origine celui d’ Angélique , qu’il était d’une très ancienne maison d’Anjou,
ncipaux officiers de son régiment. La princesse en témoigna sa joie à Angélique , lui dit que la vertu était de tous les états, ma
t-être projetant de là, ce qu’elle fit deux jours après, elle obligea Angélique de lui promettre qu’elle mènerait le lendemain Co
in Contamine la voir. Elle monta en carrosse ensuite, et y fit monter Angélique , votre commère, et Mademoiselle de Vougy. Elle le
Dupuis et de Vougy. À son retour de Luxembourg, elle répéta encore à Angélique , qu’elle voulait absolument parler à son amant et
t le récit, il fut ravi de tant de bontés. Ce n’est pas tout, lui dit Angélique , elle veut vous voir, et m’a fait promettre de vo
demain après-midi à l’hôtel : voyez si vous m’en dédirez ? Non, belle Angélique , lui dit-il, je prends trop d’intérêt dans ce qui
à Mademoiselle Dupuis, je la prierai d’être des nôtres : mais, belle Angélique , poursuivit-il, quoique vous soyez dans votre nég
je me doutai qu’elle n’avait pas entièrement ajouté foi aux paroles d’ Angélique , et qu’elle voulait le faire expliquer. Votre com
trer Contamine seul dans son cabinet. Elle lui fit répéter tout ce qu’ Angélique lui avait déjà dit. Il le fit avec un air si pass
gagner cette princesse. Elle lui demanda pourquoi il n’épousait point Angélique , puisqu’il était en âge, et qu’il n’avait besoin
’y pas répondre. Je lui sacrifie ma satisfaction, mais mon cœur est à Angélique . Elle m’a proposé plusieurs partis pour mon établ
enir la mienne ; de peur même que mes assiduités ne fissent connaître Angélique , je me suis banni longtemps de chez elle. J’ai pa
fin son secret. En quittant la princesse de Cologny il revint trouver Angélique , à qui il dit dans quelle résolution il l’avait l
larmes aux yeux se mirent de la partie. Madame de Cologny fit appeler Angélique , à qui elle dit qu’elle se rendait à la prière qu
gerait et coucherait dans l’hôtel, où elle lui donnerait une chambre. Angélique lui rendit mille grâces de ses bontés, et Contami
s regardèrent cette espérance comme une chimère qui les avait abusés, Angélique ne pouvait se flatter que Madame de Contamine, am
elles rentrèrent dans la chambre ; et Madame de Cologny envoya quérir Angélique , qui pendant ce temps-là avait été, comme vous po
isage qui acheva de gagner le cœur de Madame de Contamine. Approchez, Angélique , lui dit Madame de Cologny en la prenant par la m
é de son corps, la vertu et la beauté de son âme vous seront connues. Angélique , pendant ce temps-là était dans un désordre si gr
ement de cette scène. J’avoue, dit Madame de Contamine, en embrassant Angélique , que si mon fils est condamnable, il a du moins u
s. Ce n’est pourtant pas à ces beaux dehors, ajouta-elle en parlant à Angélique , que vous devez le consentement que je donne à vo
t que je ne me repentirai jamais de vous avoir reçue dans ma famille. Angélique ne répondit devant la princesse que par ses pleur
ncesse entra un moment dans son cabinet pour y prendre un reliquaire. Angélique restée seule avec la mère de son amant et Mademoi
ui arrivait, se trouva ; et depuis ce jour-là, jusques à son mariage, Angélique n’eut point d’autre table ; honneur que cette pri
’un mérite distingué. L’après-midi Madame de Contamine mena elle-même Angélique , avec Mesdemoiselles Dupuis et de Vougy, dans la
t ce fut ce qui recula son mariage qui ne se fit que deux mois après. Angélique ne le quittait point, qu’aux heures du repas, et
2 (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LIII. Belle morale du seigneur Don Quichotte. »
ement à la tendresse ? Je n’en veux point d’autre exemple que celui d’ Angélique  ; que devint-elle sitôt que Médor parut à ses yeu
é de citer une petite aventure. Cid Ruy Gomez croit que c’est celle d’ Angélique , qui fut tout d’un coup aimée de Roland, comme el
3 (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre quatrième) « Chapitre LXI. Comment Don Quichotte et Sancho sortirent du château pour s’en retourner chez eux ; de ce qui leur arriva sur la route. Mort de Don Quichotte ; et ce qui s’ensuivit. »
ir choisie pour l’objet de ses amours. Enfin elle lui sembla telle qu’ Angélique parut à Renaud de Montauban, après que ce paladin
4 (1715) Continuation de l’histoire de l’admirable Don Quichotte de La Manche (livre troisième) « Chapitre XLIX. Repas magique. Apparition d’un nouvel enchanteur. Défi fait à Don Quichotte, et ce qui s’ensuivit. »
e entre Roland le furieux et Roland le sage, avant que l’infidélité d’ Angélique lui eût tourné la cervelle, ou après qu’Astolphe
5 (1713) Les illustres Françaises « Histoire de Monsieur Des Ronais, et de Mademoiselle Dupuis. »
upuis, Madame est la même personne que vous avez connue sous le nom d’ Angélique , et qui ne doit à présent sa fortune qu’à sa beau
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