tes fesses ont vaincu De tous les fruits pulpeux le savoureux mystère, L’humble rotondité sans sexe de la terre, La lune, chaque mois, si vaine de son cul, Et de tes yeux jaillit, même quand tu les voiles, Cette obscure clarté qui tombe les étoiles2.
tes fesses ont vaincu De tous les fruits pulpeux le savoureux mystère, L’humble rotondité sans sexe de la terre, La lune, chaque mois, si vaine de son cul, Et de tes yeux jaillit, même quand tu les voiles, Cette obscure clarté qui tombe les étoiles2.
Ma tête, mes genoux, mes coudes, vain pentacle Les flammes ont poussé sur moi comme des feuilles.
Dans ce grand vide de mon âme il manque un soleil il manque ce qui éclaire C’est aujourd’hui c’est ce soir et non toujours Heureusement que ce n’est que ce soir Les autres jours je me rattache à toi Les autres jours je me console de la solitude et de toutes les horreurs En imaginant ta beauté Pour l’élever au-dessus de l’univers extasié Puis je pense que je l’imagine en vain Je ne la connais par aucun sens Ni même par les mots Et mon goût de la beauté est-il donc aussi vain Existes-tu mon amour Où n’es-tu qu’une entité que j’ai créée sans le vouloir Pour peupler la solitude Es-tu une de ces déesses comme celles que les Grecs avaient douées pour moins s’ennuyer Je t’adore ô ma déesse exquise même si tu n’es que dans mon imagination Décembre 1915
Ariane et toi Pâquette et toi Amine Et toi Mia et toi Simone et toi Mavise Et toi Colette et toi la belle Geneviève Elles ont passé tremblantes et vaines Et leurs pas légers et prestes se mouvaient selon la cadence De la musique pastorale qui guidait leurs oreilles avides L’inconnu s’arrêta un moment devant une maison à vendre Maison abandonnée aux vitres brisées C’est un logis du seizième siècle La cour sert de remise à des voitures de livraison C’est là qu’entra le musicien Et sa musique qui s’éloignait devint langoureuse Et les femmes le suivirent dans la maison abandonnée Et toutes y entrèrent confondues en bande Toutes toutes y entrèrent sans regarder derrière elles Sans regretter ce qu’elles ont laissé abandonné Sans regretter le jour la vie et la mémoire Il ne resta bientôt plus personne dans la rue de la Verrerie Sinon moi-même et un prêtre de saint-Merry Nous entrâmes dans la vieille maison Mais nous n’y trouvâmes personne Voici le soir A Saint-Merry c’est l’Angélus qui sonne Cortèges ô cortèges C’est quand jadis le roi revenait de Vincennes Il vint une troupe de casquettiers Il vint des marchands de bananes Il vint des soldats de la garde républicaine O nuit troupeau de regards langoureux des femmes O nuit toi ma douleur et mon attente vaine J’entends mourir le son d’une flûte lointaine Guillaume Apollinaire
Et voici le spectacle Et pour toujours je suis assis dans un fauteuil Ma tête, mes genoux, mes coudes, vain pentacle Les flammes ont poussé sur moi comme des feuilles.
Et voici le spectacle Et pour toujours je suis assis dans un fauteuil Ma tête, mes genoux, mes coudes, vain pentacle.
Des corbeaux éployés comme des tildes font Une ombre vaine aux pauvres champs de seigle mûr, Non loin des bourgs où des chaumières sont impures D’avoir des hiboux morts cloués à leur plafond.