Il semblait rêver à l’avenir En tournant machinalement un orgue de Barbarie Dont la lente voix se lamentait merveilleusement, Les glouglous, les couacs et les sourds gémissements. […] De dessous l’orgue sortit un tout petit saltimbanque habillé de rose pulmonaire, Avec de la fourrure aux poignets et aux chevilles. […] Et cette musique des formes Détruisit celle de l’orgue mécanique Que moulait l’homme au visage couvert d’ancêtres. Le petit saltimbanque fit la roue Avec tant d’audacieuse harmonie Que l’orgue cessa de jouer Et que l’organiste se cacha le visage dans les mains Aux doigts semblables aux descendants de son destin, Fœtus minuscules qui lui sortaient de la barbe, Nouveaux cris de Peau Rouge.
que de jours pour rentrer dans Ithaque — Couche-toi sur la paille et songe un beau remords Qui pur effet de l’art, soit aphrodisiaque Mais, Orgues aux fétus de la paille où tu dors L’hymne de l’avenir est paradisiaque
que de jours pour rentrer dans Ithaque — Couche-toi sur la paille et songe un beau remords Qui pur effet de l’art, soit aphrodisiaque * * * Mais, Orgues aux fétus de la paille où tu dors L’hymne de l’avenir est paradisiaque
Mais, Orgues, aux fétus de la paille où tu dors, — L’hymne de l’avenir est paradisiaque [étoiles] GUILLAUME APOLLINAIRE lieutenant français d’infanterie en campagne
Les dimanches s’y éternisent Et les orgues de Barbarie Y sanglotent dans les cours grises ; Les fleurs, aux balcons de Paris, Penchent comme la tour de Pise.
Les Femmes Dans la maison du vigneron les femmes cousent… « Lenchen, remplis le poêle et mets l’eau du café Dessus… » — « Le chat s’étire après s’être chauffé — « Gertrude et son voisin Martin enfin s’épousent. » Le rossignol aveugle essaya de chanter Mais l’effraie ululant il trembla dans sa cage : « Ce cyprès là-bas a l’air du pape en voyage Sous la neige. » — « Le facteur vient de s’arrêter Pour causer avec le nouveau maître d’école. » — « Cet hiver est très froid, le vin sera très bon. » — « Le sacristain sourd et boiteux est moribond. » — « La fille du vieux bourgmestre brode une étole Pour la fête du curé. » La forêt là-bas Grâce au vent chantait à voix grave de grand orgue.
Pablo Picasso Voyez ce peintre il prend les choses avec leur ombre aussi et d’un coup d’œil sublimatoire Il se déchire en accords profonds et agréables à respirer tel l’orgue que j’aime entendre Des Arlequines jouent dans le rose et bleus d’un beau-ciel Ce souvenir revit les rêves et les actives mains Orient plein de glaciers L’hiver est rigoureux Lustres or toile irisée or loi des stries de feu fond en murmurant.