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2. (1915) Les Saisons « Les Saisons »

Les Saisons C’était un temps béni nous étions sur les plages Va-t’en de bon matin pieds nus et sans chapeau Et vite comme va la langue d’un crapaud Se décollaient soudain et collaient les collages                As-tu connu Guy au galop           Du temps qu’il était militaire               As-tu connu Guy au galop           Du temps qu’il était artiflot                         A la guerre C’était un temps béni. Les temps du vaguemestre On est bien plus serré que dans les autobus Et des astres passaient que singeaient les obus Quand dans la nuit survint la batterie équestre                As-tu connu Guy au galop           Du temps qu’il était militaire                As-tu connu Guy au galop           Du temps qu’il était artiflot                         A la guerre C’était un temps béni. Jours vagues et nuits vagues Les marmites donnaient aux rondins des cagnats Quelque aluminium où tu t’ingénias A limer jusqu’au soir d’invraisemblables bagues                As-tu connu Guy au galop           Du temps qu’il était militaire                As-tu connu Guy au galop           Du temps qu’il était artiflot                         A la guerre C’était un temps béni. La guerre continue Les Servants ont limé, limé pendant des mois Le Conducteur entend bien caché dans les bois La chanson que chantait cette étoile inconnue                As-tu connu Guy au galop           Du temps qu’il était militaire                As-tu connu Guy au galop                    Du temps qu’il était artiflot                         A la guerre

3. (1917) Les Saisons « Les Saisons »

Les Saisons C’était un temps béni nous étions sur les plages Va-t-en de bon matin pieds nus et sans chapeau Et vite comme va la langue d’un crapaud L’amour blessait au cœur les fous comme les sages                      As-tu connu Guy au galop                    Du temps qu’il était militaire                      As-tu connu Guy au galop                      Du temps qu’il était artiflot                                  A la guerre C’était un temps béni Le temps du vaguemestre On était plus serrés que dans les autobus Et des astres passaient que singeaient les obus Quand dans la nuit survint la batterie équestre                      As-tu connu Guy au galop                    Du temps qu’il était militaire                      As-tu connu Guy au galop                      Du temps qu’il était artiflot                                  A la guerre C’était un temps béni Jours vagues et nuits vagues Les marmites donnaient aux rondins des cagnats Quelque aluminium où tu t’ingénias A limer jusqu’au soir d’invraisemblables bagues                      As-tu connu Guy au galop                    Du temps qu’il était militaire                      As-tu connu Guy au galop                      Du temps qu’il était artiflot                                  A la guerre C’était un temps béni La guerre continue Les Servants ont limé la bague au long des mois Le Conducteur écoute abrité dans les bois La chanson que répète une étoile inconnue                      As-tu connu Guy au galop                    Du temps qu’il était militaire                      As-tu connu Guy au galop                      Du temps qu’il était artiflot                                  A la guerre Avril 1915

4. (1917) Lou « Lou »

Lou Il est des loups de toute sorte Je connais le plus inhumain Et mon cœur le diable l’emporte Et qu’il le dépose à sa porte N’est plus qu’un jouet dans sa main Les loups jadis étaient fidèles Comme sont les petits toutous Et les soldats amants des belles Galamment en souvenir d’elles Ainsi que les loups étaient doux Mais aujourd’hui les temps sont pires Les loups sont tigres devenus Et les Soldats et les Empires Les Césars devenus Vampires Sont aussi cruels que Vénus J’en ai pris mon parti Rouveyre Et monté sur un grand cheval Je vais bientôt partir en guerre Sans pitié chaste et l’œil sévère Comme ces guerriers qu’Epinal Vendait Images populaires Que Georgin gravait dans le bois Où sont-ils ces beaux militaires Neiges d’antan Où sont les guerres Où sont les guerres d’autrefois 8 Février 1915

5. (1909) L'Obituaire « L’Obituaire »

Et tous bras dessus, bras dessous, Fredonnant des airs militaires, (Oui, tous vos péchés sont absous) Nous quittâmes le cimetière. […] Les enfants déchiraient l’air En soufflant, les joues creuses, Dans leurs sifflets de viorne, Ou de sureau, Tandis que les militaires Chantaient des tyroliennes En se répondant comme on le fait Dans la montagne.

6. (1912) La Maison des morts « La Maison des Morts »

Et tous bras dessus, bras dessous, Fredonnant des airs militaires, (Oui, tous vos péchés sont absous) Nous quittâmes le cimetière. […] Les enfants déchiraient l’air En soufflant, les joues creuses, Dans leurs sifflets de viorne, Ou de sureau, Tandis que les militaires Chantaient des tyroliennes En se répondant comme on le fait Dans la montagne.

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