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2. (1916) Poème (incipit : « Deux lignes nègres ») - section I

Poème (incipit : « Deux lignes nègres ») I Deux lignes nègres Entre deux forêts Et une chemise qui sèche

3. (1916) Poème (incipit : « Deux lacs nègres ») - section V

Poème (incipit : « Deux lacs nègres ») V Toi qui te tournes vers le roi Est-ce que Dieu voudrait mourir encore GUILLAUME APOLLINAIRE

4. (1916) Poème (incipit : « Deux lacs nègres ») - section II

Poème (incipit : « Deux lacs nègres ») II Bouche ouverte sur une harmonium C’était une voix faite d’yeux Tandis qu’il traîne de petites gens

5. (1916) Poème (incipit : « Deux lignes nègres ») - section II

Poème (incipit : « Deux lignes nègres ») II Bouche ouverte sur un harmonium C’était une voix faite d’yeux Tandis qu’il est de petites gens

6. (1908) La Marchande (incipit : « Admirez le pouvoir insigne ») « La Marchande (incipit : « Admirez le pouvoir insigne ») »

La Marchande (incipit : « Admirez le pouvoir insigne »)               Admirez le pouvoir insigne               Et la noblesse de la ligne : Elle est la voix que la lumière fit entendre Et dont parle Hermès Trismégiste en son Pimandre.

7. (1912) Veille (incipit : « Pipes de nuit pipes du jour ») « Veille (incipit : « Pipes de nuit pipes du jour ») »

Veille (incipit : « Pipes de nuit pipes du jour ») Pipes de nuit pipes du jour Tout l’opium ô chevelures Les cheveux bruns de mon amour Et ces lenteurs tandis que dure L’éveil des monstres tour à tour

8. (1916) Poème (incipit : « Deux lacs nègres ») - section III

Poème (incipit : « Deux lacs nègres ») III Une petite vieille au nez pointu J’admire la bouillotte d’émail bleu Mais le rat pénètre dans le cadavre et y demeure

9. (1916) Poème (incipit : « Deux lignes nègres ») - section III

Poème (incipit : « Deux lignes nègres ») III Une petite vieille au nez pointu J’admire une bouillotte d’émail bleu Mais le rat rentre dans le cadavre et y demeure

10. (1913) Poème sans titre (incipit : « Au nord au sud ») « Poème sans titre (incipit : « Au nord au sud ») »

Poème sans titre (incipit : « Au nord au sud ») Au nord au sud Zénith nadir Et les grands cris de l’est L’Océan à l’ouest se goufle La tour à la roue S’adresse Guillaume Apollinaire

11. (1913) Poème sans titre (incipit : « Ermenonville, arbres tremblants ») « Poème sans titre (incipit : « Ermenonville, arbres tremblants ») »

Poème sans titre (incipit : « Ermenonville, arbres tremblants ») Ermenonville, arbres tremblants, Temple de la philosophie Que Rousseau gagnait à pas lents, Bien fol, bien fol est qui s’y fie.

12. (1913) Poème sans titre (incipit : « O Bateaux Souvenirs et vous Nuages Flottes ») « Poème sans titre (incipit : « O Bateaux Souvenirs et vous Nuages Flottes ») »

Poème sans titre (incipit : « O Bateaux Souvenirs et vous Nuages Flottes ») O Bateaux Souvenirs et vous Nuages Flottes Qui fuyez la Sirène et les feux d’un cargo Je suis à Villequier au milieu des pilotes C’est ici que mourut la fille de Hugo Guillaume Apollinaire.

13. (1908) La Marchande (incipit : « Regardez cette troupe infecte ») « La Marchande (incipit : « Regardez cette troupe infecte ») »

La Marchande (incipit : « Regardez cette troupe infecte ») Regardez cette troupe infecte Aux mille pattes, aux cent yeux : Rotifères, cirons, insectes Et microbes plus merveilleux Que les sept merveilles du monde Et le palais de Rosemonde.

14. (1916) Poème (incipit : « Deux lacs nègres ») - section IV

Poème (incipit : « Deux lacs nègres ») IV Un monsieur en bras de chemise Se rase près de la fenêtre En chantant un petit air qu’il ne sait pas très bien Ça fait tout un opéra.

15. (1916) Poème (incipit : « Deux lignes nègres ») - section IV

Poème (incipit : « Deux lignes nègres ») IV Un monsieur en bras de chemise Se rase près de la fenêtre En chantant un petit air qu’il ne sait pas très bien Et ça fait tout un opéra.

16. (1908) La Marchande (incipit : « La femelle de l’alcyon ») « La Marchande (incipit : « La femelle de l’alcyon ») »

La Marchande (incipit : « La femelle de l’alcyon ») La femelle de l’alcyon, L’amour, les volantes sirènes, Savent de mortelles chansons Dangereuses et inhumaines.

17. (1917) Poème sans titre (incipit : « Il y aura l’âge des choses ») « [Page 2]. Poème sans titre (incipit : « Il y aura l’âge des choses ») »

[Page 2] Poème sans titre (incipit : « Il y aura l’âge des choses ») Il y aura l’âge des choses légères, On dépensera des millions pour des choses qui serviront durant une minute et qui s’ évanouiront, et des chefs-d’œuvre seront aussi aériens que les aviateurs.

18. (1916) Voyage (incipit : « Du joli bateau de Port-Vendres ») « Voyage (incipit : « Du joli bateau de Port-Vendres ») »

Voyage (incipit : « Du joli bateau de Port-Vendres ») A M.

19. (1913) Poème sans titre (incipit : « Le vent souffle dans l’île. Il a plu, l’herbe humide ») « Poème sans titre (incipit : « Le vent souffle dans l’île. Il a plu, l’herbe humide ») »

Poème sans titre (incipit : « Le vent souffle dans l’île.

20. (1915) Carte postale (incipit : « Nous sommes bien ») « Carte postale (incipit : « Nous sommes bien ») »

Carte postale (incipit : « Nous sommes bien ») A Jean Royère Nous sommes bien   mais l’auto-bazar qu’on dit merveilleux ne vient pas jusqu’ici   LUL   on les aura   faire suivre route transparente France   (Ulysse que de jours pour rentrer dans Ithaque)

21. (1915) Carte postale (incipit : « Nous sommes bien ») « Carte postale (incipit : « Nous sommes bien ») »

Carte postale (incipit : « Nous sommes bien ») à Jean Royère Nous sommes bien   mais l’auto-bazar qu’on dit merveilleux ne vient pas jusqu’ici   LUL   on les aura   faire suivre route transparente France   (Ulysse que de jours pour rentrer dans Ithaque)

22. (1918) Poème sans titre (incipit : « Vous me parlez d’un ministère ») « Poème sans titre (incipit : « Vous me parlez d’un ministère ») »

Poème sans titre (incipit : « Vous me parlez d’un ministère ») Vous me parlez d’un ministère Et des Lettres et des Beaux-Arts Je vous réponds que c’est la guerre La guerre avec tous ses hasards Que pensez-vous donc cher confrère De celui-ci qu’il faudrait faire Et qui serait le ministère Des Embusqués et des Froussards Signé : Guillaume Apollinaire

23. (1914) Texte sans titre (incipit : « Il me paraît fort étrange ») « Texte sans titre (incipit : « Il me paraît fort étrange ») »

Texte sans titre (incipit : « Il me paraît fort étrange ») Il me paraît fort étrange de ne voir que la guerre et son cortège lugubre oh !

24. (1914) Poème sans titre (incipit : « Gentil Rousseau, tu nous entends ») « Poème sans titre (incipit : « Gentil Rousseau, tu nous entends ») »

Poème sans titre (incipit : « Gentil Rousseau, tu nous entends »)                                                     Gentil Rousseau, tu nous entends.

25. (1917) A l’Italie (incipit : « Italie des temps passés de tous les temps ») « A l’Italie (incipit : « Italie des temps passés de tous les temps ») »

A l’Italie (incipit : « Italie des temps passés de tous les temps ») Italie des temps passés de tous les temps                      Je t’aime Autant que tu aimas la beauté des tous les temps Mais je t’aime davantage encore Italie qui fais la guerre                      Moderne Italie                      O Electrique                      O Montagnarde Toi qui glisses en ski sur les pontes blanches                      Italie Dont les jeunes gens grandissent dans l’ascèse                      Italie Dont les vieillards s’en vont majestueusement                      Tu t’envoles                      Tu étincelles                     Tu te sublime                     Italie  o divine o française GUILLAUME APOLLINAIRE

26. (1908) Poème (incipit : « Le chemin qui mène aux étoiles ») « Poème (incipit : « Le chemin qui mène aux étoiles ») »

Poème (incipit : « Le chemin qui mène aux étoiles ») Le chemin qui mène aux étoiles Est pur, sans ombre et sans clarté.

27. (1914) Voyage (incipit : « Adieu amour nuage qui ») « Voyage (incipit : « Adieu amour nuage qui ») »

Voyage (incipit : « Adieu amour nuage qui »)     A Mlle Paula Valmont [nuage] Adieu amour nuage qui fuis et n’a pas chu pluie fécondante refais le voyage de Dante [poteau télégraphique] [oiseau] télégraphe oiseau qui laisse tomber ses ailes partout [train] où va donc ce train qui meurt au loin dans les vals et les beaux bois frais du tendre été si pâle [ciel] la douce nuit lunaire et pleine d’étoiles c’est ton visage que je ne vois plus

28. (1915) Voyage (incipit : « Adieu amour nuage qui ») « Voyage (incipit : « Adieu amour nuage qui ») »

Voyage (incipit : « Adieu amour nuage qui »)   A Mlle Paula Valmont [nuage] Adieu amour nuage qui fuis et n’a pas chu pluie fécondante refais le voyage de Dante [oiseau] télégraphe oiseau qui laisse tomber ses ailes partout [train] où va donc ce train qui meurt au loin dans les vals et les beaux bois frais du tendre été si pâle [ciel] la douce nuit lunaire et pleine d’étoiles c’est ton visage que je ne vois plus   Idéogramme Guillaume Apollinaire

29. (1915) Fête (incipit : « Feu d’artifice en acier ») « Fête (incipit : « Feu d’artifice en acier ») »

Fête (incipit : « Feu d’artifice en acier ») À André Rouveyre.

30. (1915) Fête (incipit : « Feu d’artifice en acier ») « Fête (incipit : « Feu d’artifice en acier ») »

Fête (incipit : « Feu d’artifice en acier ») À André Rouveyre.

31. (1911) Crépuscule (incipit : « Frôlée par les ombres des morts ») « Crépuscule (incipit : « Frôlée par les ombres des morts ») »

Crépuscule (incipit : « Frôlée par les ombres des morts ») Frôlée par les ombres des morts Sur l’herbe où le jour s’exténue, L’Arlequine s’est mise nue Et dans l’étang mire son corps Un charlatan crépusculaire Vante les tours que l’on va faire Le Ciel sans teinte est constellé D’astres pâles comme du lait Sur les tréteaux l’Arlequin blême Salue d’abord les spectateurs Des sorciers venus de Bohême Quelques fées et les enchanteurs !

32. (1913) Montparnasse (incipit : « O porte de l’hôtel avec deux plantes vertes ») « Montparnasse (incipit : « O porte de l’hôtel avec deux plantes vertes ») »

Montparnasse (incipit : « O porte de l’hôtel avec deux plantes vertes ») O porte de l’hôtel avec deux plantes vertes Vertes qui jamais Ne porteront de fleurs Où sont mes fruits Où me planté-je O porte de l’hôtel un ange est devant toi Distribuant des prospectus On n’a jamais si bien défendu la vertu Donnez-moi pour toujours une chambre à la semaine Ange barbu vous êtes en réalité Un poète lyrique d’Allemagne Qui voulez connaître Paris Vous connaissez de son pavé Ces raies sur lesquelles il ne faut pas que l’on marche                    Et vous rêvez D’aller passer votre Dimanche à Garches Il fait un peu lourd et vos cheveux sont longs O bon petit poète un peu bête et trop blond Vos yeux ressemblent tant à ces deux grands ballons Qui s’en vont dans l’air pur A l’aventure

33. (1915) Acousmate (incipit : « Paix sur terre aux hommes de bonne volonté ») « Acousmate (incipit : « Paix sur terre aux hommes de bonne volonté ») »

Acousmate (incipit : « Paix sur terre aux hommes de bonne volonté ») Paix sur terre aux hommes de bonne volonté Les maris voudraient agir l’outil n’a pas de manche Sur les doigts de cet homme on voit des tâches d’encre Les hommes et les FEMMES sont tous insermentés Les bergers écoutaient ce que disaient les anges Leurs âmes s’apaisaient comme un midi d’été Les bergers comprenaient ce qu’ils croyaient entendre Car ils savaient déjà tout ce qu’ils écoutaient Sur cette assiette hélas !

34. (1916) Fête (incipit : « Feu d’artifice en acier ») « Fête (incipit : « Feu d’artifice en acier ») »

Fête (incipit : « Feu d’artifice en acier ») à André Rouveyre.

35. (1907) [Poème sans titre (incipit : « Trente ans debout à la frontière »)] « Poème sans titre (incipit : « Trente ans debout à la frontière ») »

Poème sans titre (incipit : « Trente ans debout à la frontière ») Trente ans debout à la frontière, J’arrêtai le contrebandier.

36. (1914) Poème sans titre (incipit : « Tu te souviens, Rousseau, du paysage astèque ») « Poème sans titre (incipit : « Tu te souviens, Rousseau, du paysage astèque ») »

Poème sans titre (incipit : « Tu te souviens, Rousseau, du paysage astèque ») Tu te souviens, Rousseau, du paysage astèque, Des forêts où poussaient la mangue et l’ananas, Des singes répandant tout le sang des pastèques Et du blond empereur qu’on fusilla là-bas.

37. (1915) A l’Italie (incipit : « L’amour a remué ma vie ») « A l’Italie (incipit : « L’amour a remué ma vie ») »

A l’Italie (incipit : « L’amour a remué ma vie ») L’amour a remué ma vie comme on remue la terre dans la zône des armées J’atteignais l’âge mûr quand la guerre arriva Et dans ce jour d’août 1915 le plus chaud de l’année Bien abrité dans l’hypogée que j’ai creusé moi-même C’est à toi que je songe ITALIE mère de mes pensées Et dejà quand von Kluck marchait sur Paris avant la Marne J’évoquais le sac de Rome par les Allemands Le sac de Rome qu’ont décrit Un Bonaparte le vicaire espagnol Delicado et l’Arétin Je me disais Est-il possible que la nation Qui est la mère de la civilisation Regarde sans la défendre les efforts qu’on fait pour la détruire Puis les temps sont venus les tombes se sont ouvertes Les fantômes des Esclaves toujours frémissants Se sont dressés en criant                                           SUS AUX TUDESQUES Nous l’armée invisible aux cris éblouissants Plus doux que n’est le miel et plus simples qu’un peu de terre Nous te tournons bénignement le dos ITALIE Mais ne t’en fais pas nous t’aimons bien ITALIE f mère qui es aussi notre fille Nous sommes là tranquillement et sans tristesse Et si malgré les masques les sacs de sable les rondins nous tombions Nous savons qu’un autre prendrait notre place Et que LES ARMEES ne périront jamais Les mois ne sont pas longs ni les jours ni les nuits C’est la guerre qui est longue ITALIE Toi notre mère et notre fille quelque chose comme une sœur J’ai comme toi pour me réconforter le quart de pinard Qui met tant de différence entre nous et les Boches J’ai aussi comme toi l’envol des compagnies de perdreaux des 75 Comme toi je n’ai pas cet orgueil sans joie des Boches et je sais rigoler Je ne suis pas sentimental à l’excès comme le sont ces gens sans mesure que leurs actions dépassent sans qu’il sachent s’amuser Notre civilisation a plus de finesse que les choses qu’ils emploient Elle est au delà de la vie confortable Et de ce qui est l’extérieur dans l’art et l’industrie Les fleurs sont nos enfants et non les leurs Même la fleur de lys qui meurt au Vatican La plaine est infinie et les tranchées sont blanches Les avions bourdonnent ainsi que des abeilles Sur les roses momentanées des éclatements Et les nuits sont parées de guirlandes d’éblouissements De bulles de globules aux couleurs insoupçonnées Nous jouissons de tout même de nos souffrances Notre humeur est charmante l’ardeur vient quand il faut Nous sommes narquois car nous savons faire la part des choses Et il n’y a pas plus de folie chez celui qui jette les grenades que chez celui qui plume les patates Tu aimes un peu plus que nous les gestes et les mots sonores Tu as à ta disposition les sortilèges étrusques le sens de la majesté héroïque et le courageux honneur individuel Nous avons le sourire nous devinons ce qu’on ne nous dit pas nous sommes démerdards et même ceux qui se dégonflent sauraient à l’occasion faire preuve de l’esprit de sacrifice qu’on appelle la bravoure Et nous fumons du gros avec volupté C’est la nuit je suis dans mon blockaus éclairé par l’électricité en bâton Je pense à toi pays des 2 volcans Je salue le souvenir des sirènes et des scylles mortes au moment de Messine Je salue le Colleoni équestre de Venise Je salue la chemise rouge Je t’envoie mes amitiés ITALIE et m’apprête à applaudir aux hauts faits de ta bleusaille Non parce que j’imagine qu’il y aura jamais plus de bonheur ou de malheur en ce monde Mais parce que comme toi j’aime à penser seul et que les Boches m’en empêcheraient Mais parce que le goût naturel de la perfection que nous avons l’un et l’autre si on les laissait faire serait vite remplacé par je ne sais quelles commodités dont je n’ai que faire Et surtout parce que comme toi je sais je veux choisir et qu’eux voudraient nous forcer à ne plus choisir Une même destinée nous lie en cette occase Ce n’est pas pour l’ensemble que je le dis Mais pour chacun de tei ITALIE Ne te borne point à prendre les terres irrédentes Mets ton destin dans la balance où est le nôtre Les réflecteurs dardent leurs lueurs comme des yeux d’escargots Et les obus en tombant sont des chiens qui jettent de la terre avec leurs pattes après avoir fait leurs besoins Notre armée invisible est une belle nuit constellée Et chacun de nos hommes est un astre merveilleux               O nuit, o nuit éblouissante Les morts sont avec nos soldats Les morts sont debout dans les tranchées Ou se glissent souterrainement vers les Bien-Aimees O Lille Saint-Quentin Laon Maubeuge Vouziers Nous jetons nos villes comme des grenades Nos fleuves sont brandis comme des sabres Nos montagnes chargent comme cavalerie Nous reprendrons les villes les fleuves et les collines De la frontière helvétique aux frontières bataves               Entre toi et nous ITALIE Il y a des patelins pleins de femmes Et près de toi m’attend celle que j’adore                                O FRERES D’ITALIE Ondes nuages délétères Metalliques débris qui vous rouillez partout O frères d’ITALIE vos plumes sur la tête                                          ITALIE Entends crier Louvain vois Reims tordre ses bras Et ce soldat blessé toujours debout Arras               Et maintenant chantons ceux qui sont morts               Ceux qui vivent les officiers et les soldats               Les flingots Rosalie le canon la fusée l’hélice la pelle les chevaux Chantons les bagues pâles les casques                 Chantons ceux qui sont morts                 Chantons la terre qui bâille d’ennui                 Chantons et rigolons                 Durant des années                                                   ITALIE Entends braire l’âne boche Faisons la guerre à coups de fouets Faits avec les rayons du soleil                                                   ITALIE Chantons et rigolons                 Durant des années Guillaume Apollinaire.

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