/ 23
2. (1914) Paysage animé « Paysage animé »

Paysage animé   A Roch Grey [Maison] voici la maison où naissent les étoiles et les divinités [Arbre] cet arbrisseau qui se prépare à fructifier te ressemble [Personnage] amants couchés ensemble vous vous séparerez mes membres [Cigare] un cigare allumé qui fume

3. (1917) [Calligramme (maison)] « [Calligramme (maison)] »

[Calligramme (maison)] [maison] Survage est le nom qui lui convient car l’homme moderne est un sauvage supérieur notre civilisation quoi qu’on pense n’est plus fondée sur les canons de la beauté humaine tous les efforts des artistes depuis l’impressionnisme ont tendu à retrouver le moyen de se rattacher au grand art pour absorber la vie et la tuer définitivement

4. (1908) Le Chat « Le Chat »

Le Chat Je souhaite dans ma maison : Une femme ayant sa raison, Un chat passant parmi les livres, Des amis en toute saison Sans lesquels je ne peux pas vivre.

5. (1914) La Chaste Lise « La Chaste Lise »

La Chaste Lise La journée a été longue Elle est passée enfin Demain sera ce que fut aujourd’hui Et là-bas sur le château enchanté Nous sommes las ce soir Mais la maison nous attend Avec la bonne soupe qui fume Et dès l’aube demain Le dur labeur Nous reprendra       Hélas Bonnes gens

6. (1914) Anvers « Anvers »

Anvers Anvers on bâtit une tour Ville trompée un prince arrive Dix fois de toi fera le tour Toutes tes mains à la dérive Maigre comme un cou de vautour Maisons deviennent des lumières Des corps marchent sans intellect On dira beaucoup de prières Pour l’œil un volatile infect Naît soudain œufs tricentenaires Des noms le mien et celui qui A la saveur du laurier femme

7. (1901) Ville et cœur « Ville et cœur »

Ville et cœur La ville sérieuse avec ses girouettes Sur le chaos figé du toit de ses maisons Ressemble au cœur figé, mais divers, du poète Avec les tournoiements stridents des déraisons.

8. (1912) Rosemonde « Rosemonde »

Rosemonde Longtemps au pied du perron de La maison où entra la dame Que j’avais suivie pendant deux Bonnes heures à Amsterdam Mes doigts jeterent des baisers Mais le canal était désert Le quai aussi et nul ne vit Comment mes baisers retrouvèrent Celle à qui j’ai donné ma vie Un jour pendant plus de deux heures.

9. (1914) Le Musicien de Saint-Merry « Le Musicien de Saint-Merry »

Ariane Il jouait de la flûte et la musique dirigeait ses pas Il s’arrêta au coin de la rue Saint-Martin Jouant l’air que je chante et que j’ai inventé Les femmes qui passaient s’arrêtaient près de lui Il en venait de toutes parts Lorsque tout à coup les cloches de Saint-Merry se mirent à sonner Le musicien cessa de jouer et but à la fontaine Qui se trouve au coin de la rue Simon-le-Franc Puis saint-Merry se tut et l’inconnu reprenant son air de flûte Revint sur ses pas marcha jusqu’à la rue de la Verrerie Où il entra suivi par la troupe des femmes Qui sortaient des maisons Qui venaient par les rues traversières les yeux fous Les mains tendues vers le mélodieux ravisseur Il s’en allait indifférent jouant son air Il s’en allait terriblement Puis ailleurs A quelle heure un train partira-t-il pour Paris A ce moment Ces pigeons des Moluques fientaient des noix muscades En même temps Mission catholique de Bôma qu’as-tu fait du sculpteur Ailleurs Elle traverse le pont qui relie Bonn à Beuel et disparait à travers Pützchen Au même instant Une jeune fille amoureuse du maire Dans un autre quartier Rivalise donc poète avec les étiquettes des parfumeurs En somme rieurs vous n’avez pas tiré grand chose des hommes Et à peine avez-vous extrait un peu de graisse de leur misère Mais nous qui mourons de vivre loin l’un de l’autre Tendons nos bras et sur ces rails roule un long train de marchandises Tu pleurais assise près de moi au fond d’un fiacre Et maintenant Tu me ressembles tu me ressembles malheureusement Nous nous ressemblons comme dans l’architecture du siècle dernier Ces hautes cheminées pareilles à des tours Nous allons plus haut maintenant et ne touchons plus le sol Et tandis que le monde vivait et variait Le cortège des femmes long comme un jour sans pain Suivait dans la rue de la Verrerie l’heureux musicien Cortèges ô cortèges C’est quand jadis le roi s’en allait à Vincennes Quand les ambassadeurs arrivaient à Paris Quand le maigre Suger se hâtait vers la Seine Quand l’émeute mourait autour de Saint-Merry Cortèges ô cortèges Les femmes débordaient tant leur nombre était grand Dans toutes les rues avoisinantes Et se hâtaient raides comme balle Afin de suivre le musicien Ah! Ariane et toi Pâquette et toi Amine Et toi Mia et toi Simone et toi Mavise Et toi Colette et toi la belle Geneviève Elles ont passé tremblantes et vaines Et leurs pas légers et prestes se mouvaient selon la cadence De la musique pastorale qui guidait leurs oreilles avides L’inconnu s’arrêta un moment devant une maison à vendre Maison abandonnée aux vitres brisées C’est un logis du seizième siècle La cour sert de remise à des voitures de livraison C’est là qu’entra le musicien Et sa musique qui s’éloignait devint langoureuse Et les femmes le suivirent dans la maison abandonnée Et toutes y entrèrent confondues en bande Toutes toutes y entrèrent sans regarder derrière elles Sans regretter ce qu’elles ont laissé abandonné Sans regretter le jour la vie et la mémoire Il ne resta bientôt plus personne dans la rue de la Verrerie Sinon moi-même et un prêtre de saint-Merry Nous entrâmes dans la vieille maison Mais nous n’y trouvâmes personne Voici le soir A Saint-Merry c’est l’Angélus qui sonne Cortèges ô cortèges C’est quand jadis le roi revenait de Vincennes Il vint une troupe de casquettiers Il vint des marchands de bananes Il vint des soldats de la garde républicaine O nuit troupeau de regards langoureux des femmes O nuit toi ma douleur et mon attente vaine J’entends mourir le son d’une flûte lointaine Guillaume Apollinaire

10. (1917) à Howard « à Howard »

à Howard Vous étiez tout le peuple et gardiez le silence Peuple de Zanzibar ou plutôt de la France Il faut laisser le goût et garder la raison Il faut voyager loin en aimant sa maison Il faut chérir l’audace et chercher l’aventure Il faut toujours penser à la France future N’espérez nul repos risquez tout votre avoir Apprenez du nouveau car il faut tout savoir Lorsque crie un prophète il faut que l’alliez voir Et faites des enfants c’est le but de mon conte L’enfant est la richesse et la seule qui compte.

11. (1903) Avenir « Avenir »

Avenir Quand trembleront d’effroi les puissants. les ricombres, Quand en signe de peur ils dresseront leurs mains, Calmes devant le feu, les maisons qui s’effondrent, Les cadavres tout nus couchés par les chemins, Nous irons contempler le sourire des morts. […] Il y aura du sang et sur les rouges mares Penchés, nous mirerons nos faces calmement Et nous regarderons aux tragiques miroirs La chute des maisons et la mort des amants.

12. (1917) Le Voyage du Kabyle « Le Voyage du Kabyle »

Le Voyage du Kabyle Belle couleur du Pobiron [à droite, verticalement de gauche à droite] il n’écoute pas il marche vite         et chacun danse à sa manière lorsque la journée est belle [à droite, verticalement de droite à gauche] Ordres de Bourse                Dans l’Ombre ou bien dans la lumière                Jusqu’au faux pas pis qu’au trépas Des doigts d’ivoire mourir sur des tombes jaunies                      il est des jours où j’aime où j’aime                      il est des jours où je désaime Dans la fumée d’un cigare j’ai vu des mondes des moustres des spirales La boite d’allumettes                                 Et vous monsieur Bichon Les râles des mourants Mourant dans leurs maisons En automne avec les feuilles immences du silence                        Demain douteux demain [à gauche, verticalement de droite à gauche] quelques oranges [à droite, verticalement de droite à gauche] DANS LE JARDIN          Et nous n’avons rien dit                extase d’anges                claquants des dents          De loin un doigt levé                        Jamais                                   Dormons                                                  Dormez Guillaume Apollinaire

13. (1909) Élégie « Élégie »

La maison, près du Rhin, était si romanesque.

14. (1914) Rotsoge « Rotsoge »

Ton visage écarlate ton biplan transformable en hydroplan Ta maison ronde où il nage un hareng saur Il me faut la clef des paupières Heureusement que nous avons vu M. 

15. (1914) Rotsoge « Rotsoge »

Rotsoge Au peintre Chagall Ton visage écarlate ton biplan transformable en hydroplan Ta maison ronde où il nage un hareng saur Il me faut la clef des paupières Heureusement que nous avons vu M. 

16. (1912) Vendémiaire « Vendémiaire »

Vendémiaire Hommes de l’avenir souvenez-vous de moi Je vivais à l’époque où finissaient les rois Tour à tour ils mouraient silencieux et tristes Et trois fois courageux devenaient trismégistes Que Paris était beau à la fin de septembre Chaque nuit devenait une vigne où les pampres Répandaient leur clarté sur la ville et là-haut Astres mûrs becquetés par les ivres oiseaux De ma gloire attendaient la vendange de l’aube Un soir passant le long des quais déserts et sombres En rentrant à Auteuil j’entendis une voix Qui chantait gravement se taisant quelquefois Pour que parvînt aussi sur les bords de la Seine La plainte d’autres voix limpides et lointaines Et j’écoutai longtemps tous ces chants et ces cris Qu’éveillait dans la nuit la chanson de Paris J’ai soif villes de France et d’Europe et du monde Venez toutes couler dans ma gorge profonde Je vis alors que déjà ivre dans la vigne Paris Vendangeait le raisin le plus doux de la terre Ces grains miraculeux qui aux treilles chantèrent Et Rennes répondit avec Quimper et Vannes Nous voici ô Paris nos maisons nos habitants Ces grappes de nos sens qu’enfanta le soleil Se sacrifient pour te désaltérer trop avide merveille Nous t’apportons tous les cerveaux les cimetières les murailles Ces berceaux pleins de cris que tu n’entendras pas Et d’amont en aval nos pensées ô rivières Les oreilles des écoles et nos mains rapprochées Aux doigts allongés nos mains les clochers Et nous t’apportons aussi cette souple raison Que le mystère clot comme une porte la maison Ce mystère courtois de la galanterie Ce mystère fatal fatal d’une autre vie Double raison qui est au delà de la beauté Et que la Grèce n’a pas connue ni l’Orient Double raison de la Bretagne où lame à lame L’océan châtre peu à peu l’ancien continent Et les villes du Nord répondirent gaiement O Paris nous voici boissons vivantes Les viriles cités où dégoisent et chantent Les métalliques saints de nos saintes usines Nos cheminées à ciel ouvert engrossent les nuées Comme fit autrefois l’Ixion mécanique Et nos mains innombrables Usines manufactures fabriques mains Oui mains où les ouvriers nus semblables à nos doigts Fabriquent du réel à tant par heure Nous te donnons tout cela Et Lyon répondit tandis que les anges de Fourvières Tissaient un ciel nouveau avec la soie des prières Désaltère-toi Paris avec les divines paroles Que mes lèvres le Rhône et la Saône murmurent Toujours le même culte de sa mort renaissant Divise ici les saints et fait pleuvoir le sang Heureuse pluie ô gouttes tièdes ô douleur Un enfant regarde les fenêtres s’ouvrir Et des grappes de têtes à d’ivres oiseaux s’offrir Les villes du Midi répondirent alors Noble Paris seule raison qui vis encore Qui fixes notre humeur selon ta destinée Et toi qui te retires Méditerranée Partagez-vous nos corps comme on rompt les hosties Ces très-hautes amours et leur danse orpheline Deviendront à Paris le vin pur que tu aimes Et un râle infini qui venait de Sicile Signifiait en battement d’ailes ces paroles Les raisins de nos vignes on les a vendangés Et ces grappes de morts dont les grains allongés Ont la saveur du sang de la terre et du sel Les voici pour ta soif ô Paris sous le ciel Obscurci de nuées faméliques Que caresse Ixion le créateur oblique Et où naissent sur la mer tous les corbeaux d’Afrique O raisins et ces yeux ternes et en famille L’avenir et la vie dans ces treilles s’ennuyent Mais où est le regard lumineux des sirènes Il trompa les marins qu’aimaient ces oiseaux-là Il ne tournera plus sur l’écueil de Scylla Où chantaient les trois voix suaves et sereines Le détroit tout-à-coup avait changé de face Visages de la chair de l’onde de tout Ce que l’on peut imaginer Vous n’êtes que des masques sur des faces masquées Il souriait jeune nageur entre les rives Et les noyés flottant sur son onde nouvelle Fuyaient en le suivant les chanteuses plaintives Elles dirent adieu au gouffre et à l’écueil A leurs pâles époux couchés sur les terrasses Puis ayant pris leur vol vers le brûlant soleil Les suivirent dans l’onde où s’enfoncent les astres Lorsque la nuit revint couverte d’yeux ouverts Errer au site où l’hydre a sifflé et hiver Et j’entendis soudain ta voix impérieuse O Rome Maudire d’un seul coup mes anciennes pensées Et ce ciel où l’amour guide les destinées Les feuillards repoussés sur l’arbre de la croix Et même la fleur de lys qui meurt au Vatican Macèrent dans le vin que je t’offre et qui a La saveur du sang pur de celui qui connaît Une autre liberté végétale dont tu Ne sais pas que c’est elle la suprême vertu Une couronne du trirègne est tombée sur les dalles Les hiérarques la foulent sous leurs sandales O splendeur démocratique qui pâlit Vienne la nuit royale où l’on tuera les bêtes La louve avec l’agneau l’aigle avec la colombe Une foule de rois ennemis et cruels Ayant soif comme toi dans la vigne éternelle Sortiront de la terre et viendront dans les airs Pour boire de mon vin par deux fois millénaire La Moselle et le Rhin se joignent en silence C’est l’Europe qui prie nuit et jour à Coblence Et moi qui m’attardais sur le quai à Auteuil Quand les heures tombaient parfois comme les feuilles Du cep lorsqu’il fut temps j’entendis la prière Qui joignait la limpidité de ces rivières Le vin de ton pays est meilleur que celui Qui pousse sur nos bords mais aux pampres du Nord Tous les grains ont mûri pour cette soif terrible Mes grappes d’hommes forts saignent dans le pressoir Tu boiras à longs traits tout le sang de l’Europe Parce que tu es beau et que seul tu es noble Parce que c’est dans toi que Dieu peut devenir Et tous mes vignerons dans ces belles maisons Qui reflètent le soir leurs feux dans nos deux eaux Dans ces belles maisons nettement blanches et noires Sans savoir que tu es la réalité chantent ta gloire Mais nous liquides mains jointes pour la prière Nous menons vers le sel les eaux aventurières Et la ville entre nous comme entre des ciseaux Ne reflète en dormant nul feu dans ses deux eaux Dont quelque sifflement lointain parfois s’élance Troublant dans leur sommeil les filles de Coblence Les villes répondaient maintenant par centaines Je ne distinguais plus leurs paroles lointaines Et Trèves la ville ancienne A leur voix mêlait la sienne L’univers tout entier concentré dans ce vin Qui contenait les mers les animaux les plantes Les cités les destins et les astres qui chantent Les hommes à genoux sur la rive du ciel Et le docile fer notre bon compagnon Le feu qu’il faut aimer comme on s’aime soi-même Tous les fiers trépassés qui sont un sous mon front L’éclair qui luit ainsi qu’une pensée naissante Tous les noms six par six les nombres un à un Des kilos de papier tordus comme des flammes Et ceux-là qui sauront blanchir nos ossements Les bons vers immortels qui s’ennuient patiemment Des armées rangées en bataille Des forêts de crucifix et mes demeures lacustres Au bord des yeux de celle que j’aime tant Les fleurs qui s’écrient hors de bouches Et tout ce que je ne sais pas dire Tout ce que je ne connaitrai jamais Tout cela tout cela changé en ce vin pur Dont Paris avait soif Me fut alors présenté Actions belles journées sommeils terribles Végétation accouplements musiques éternelles Mouvements adorations douleur divine Mondes qui vous ressemblez et qui nous ressemblez Je vous ai bu et ne fus pas désaltéré Mais je connus dès lors quelle saveur a l’univers Je suis ivre d’avoir bu tout l’univers Sur le quai d’où je voyais l’onde couler et dormir les bélandres Ecoutez mes chants d’universelle ivrognerie Et la nuit de septembre s’achevait lentement Les feux rouges des ponts s’éteignaient dans la Seine Les étoiles mouraient le jour naissait à peine GUILLAUME APOLLINAIRE

17. (1917) [Page 1] « [Page 1] »

Nul avant Survage n’a su mettre dans une seule toile, une ville entière avec l’intérieur de ses maisons Et cette ombre humaine qui surgit aux carrefours

18. (1912) La Maison des morts « La Maison des Morts »

La Maison des Morts S’étendant sur les côtés du cimetière, La Maison des Morts l’encadrait comme un cloître A l’intérieur de ses vitrines Pareilles à celles des boutiques de modes, Au lieu de sourire debout, Les mannequins grimaçaient pour l’éternité. […] Femmes et enfants Qui embellissaient à vue d’œil Et me regardaient maintenant Avec tant de cordialité, Tant de tendresse même, Que les prenant en amitié Tout à coup, Je les invitai à une promenade Loin des arcades de leur Maison.

19. (1901) Les Femmes « Les Femmes »

Les Femmes Dans la maison du vigneron les femmes cousent… « Lenchen, remplis le poêle et mets l’eau du café Dessus… » — « Le chat s’étire après s’être chauffé — « Gertrude et son voisin Martin enfin s’épousent. » Le rossignol aveugle essaya de chanter Mais l’effraie ululant il trembla dans sa cage : « Ce cyprès là-bas a l’air du pape en voyage Sous la neige. » — « Le facteur vient de s’arrêter Pour causer avec le nouveau maître d’école. » — « Cet hiver est très froid, le vin sera très bon. » — « Le sacristain sourd et boiteux est moribond. » — « La fille du vieux bourgmestre brode une étole Pour la fête du curé. » La forêt là-bas Grâce au vent chantait à voix grave de grand orgue.

20. (1917) Pablo Picasso « Pablo Picasso »

  fais onduler les remords   Nouveau monde très matinal   montant de l’énorme mer   L’aventure de ce vieux cheval   en Amérique   Au soir de la pêche merveilleuse   l’œil du masque   Air de petits violons au fond des   anges rangés Dans le couchant puis au bout de     l’an des dieux Regarde la tête géante et immense   la main verte L’argent sera vite remplacé par   tout notre or Morte pendue à l’hameçon… c’est   la danse bleue L’humide voix des acrobates   des maisons Grimace parmi les assauts du vent   qui s’assoupit Ouis les vagues et le fracas d’une   femme bleue Enfin la grotte à l’atmosphère dorée   par la vertu Ce saphir veiné   il faut rire !

21. (1909) [« Un soir de demi-brume, à Londres »] « [« Un soir de demi-brume, à Londres »] »

Je suivis ce mauvais garçon Qui sifflotait, mains dans les poches ; Nous semblions, entre les maisons, Onde ouverte de la mer rouge, Lui, les Hébreux, moi, Pharaon.

22. (1911) Poème lu au mariage d’André Salmon « Poème lu au mariage d’André Salmon »

Ni : les maisons flambent, parce qu’on partira pour ne plus revenir ; Ni : ces mains agitées travailleront demain pour nous tous ; Ni même : on a pendu ceux qui ne savaient pas profiter de la vie ; Ni même : on renouvelle le monde en reprenant la Bastille.

23. (1908) Fiançailles « Fiançailles »

Des anges diligents travaillent pour moi à la maison.

/ 23