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2. (1912) Passion « Passion »

A la ronde les bourgs souffrent la passion Du Christ dont ma lâtrie aime la fiction. La chèvre a regardé les hameaux qui défaillent A l’heure où, fatigués, les hommes qui travaillent Au verger pâle, au bois plaintif ou dans le champ, En rentrant tourneront leurs faces au couchant Embaumé par les foins d’occidental cinname, Au couchant où, sanglant et rond comme mon âme, Le grand soleil païen fait mourir, en mourant, Avec les bourgs lointains, le christ indifférent.

3. (1909) Saltimbanques « I. Saltimbanques »

Ils ont des poids ronds ou carrés, Des tambours, des cerceaux dorés.

4. (1915) De la Batterie de Tir « De la Batterie de Tir »

Bodard Nous sommes ton collier France Venus des Atlantides ou bien des Négrities Des Eldorados ou bien des Cimmeries     Rivière d’hommes forts et d’obus dont l’orient chatoie Diamants qui éclosent la nuit         O Roses Nous nous pâmons de volupté A ton cou penché vers l’Est Nous sommes l’Arc-en-terre Signe plus pur que l’Arc-en-Ciel   Signe de nos origines profondes       Etincelles O nous les très belles couleurs    1914           1915 [ronde]           [drapeau]                                      1915??

5. (1915) De la Batterie de Tir « De la Batterie de Tir »

Bodard Nous sommes ton collier France Venus des Atlantides ou bien des Négrities Des Eldorados ou bien des Cimmeries        Rivière d’hommes forts et d’obus dont l’orient chatoie Diamants qui éclosent la nuit               O Roses Nous nous pâmons de volupté A ton cou penché vers l’Est Nous sommes l’Arc-en-terre Signe plus pur que l’Arc-en-Ciel     Signe de nos origines profondes            Etincelles O nous les très belles couleurs    1914           1915 [ronde]           [drapeau]                                      1915??

6. (1902) Les Cloches « [1] »

Mais, nous étions bien mal cachés : Toutes les cloches à la ronde Nous ont vu du haut des clochers Et le disent à tout le monde.

7. (1912) Nuit rhénane « Nuit rhénane »

Debout, chantez plus haut en dansant une ronde, Que je n’entende plus le chant du batelier, Et mettez près de moi toutes les filles blondes Au regard immobile, aux nattes repliées.

8. (1905) Salomé « Salomé »

Nous planterons des fleurs et danserons en rond Jusqu’à l’heure où j’aurai perdu ma jarretière ;                            Le roi, sa tabatière ;                            L’infante, son rosaire ;                            Le curé, son bréviaire.

9. (2019) Salomé « Salomé »

Nous planterons des fleurs et danserons en rond Jusqu’à l’heure où j’aurai perdu ma jarretière ;                           Le roi, sa tabatière ;                           L’infante, son rosaire ;                           Le curé, son bréviaire.

10. (1911) Salomé « Salomé »

Nous planterons des fleurs et danserons en rond Jusqu’à l’heure où j’aurai perdu ma jarretière ;                            Le roi, sa tabatière ;                            L’infante, son rosaire ;                            Le curé, son bréviaire.

11. (1915) Le Repas « Le Repas »

Le Repas Il n’y a que la mère et les deux fils           Tout est ensoleillé           La table est ronde Dérrière la chaise où s’assied la mère           Il y a la fenêtre           Briller sous le soleil Les caps aux feuillages sombres des pins et des oliviers              Et plus près les villas aux toits rouges Aux toits rouges où fument les cheminées              Car c’est l’heure du repas              Tout est ensoleillé              Et sur la nappe glacée              La bonne affairée              Dépose un plat fumant           Le repas n’est pas une action vile Et tous les hommes devraient avoir du pain La mère et les deux fils mangent et parlent Et des chants de gaîté accompagnent le repas Les bruits joyeux des fourchettes et des assiettes Et le son clair du cristal et des verres Par la fenêtre ouverte viennent les chants des oiseaux              Dans les citronniers              Et de la cuisine arrive La chanson vive du beurre sur le feu Un rayon traverse un verre presque plein de vin mélangé d’eau Oh !

12. (1914) Rotsoge « Rotsoge »

Ton visage écarlate ton biplan transformable en hydroplan Ta maison ronde où il nage un hareng saur Il me faut la clef des paupières Heureusement que nous avons vu M. 

13. (1914) Rotsoge « Rotsoge »

Rotsoge Au peintre Chagall Ton visage écarlate ton biplan transformable en hydroplan Ta maison ronde où il nage un hareng saur Il me faut la clef des paupières Heureusement que nous avons vu M. 

14. (1905) Dans le palais de Rosemonde « Dans le Palais de Rosemonde »

Ses petits yeux tout ronds, pareils aux yeux des Huns.

15. (1911) Dans le palais de Rosemonde « Dans le palais de Rosemonde »

Dans le palais de Rosemonde Vers le palais de Rosemonde au fond du Rêve Mes rêveuses pensées pieds nus vont en soirée Le palais don du roi comme un roi nu s’élève Des chairs fouettées des roses de la roseraie On voit venir au fond du jardin mes pensées Qui sourient du concert joué par les grenouilles Elles ont envie des cyprès grandes quenouilles Et le soleil miroir des roses s’est brisé Le stigmate sanglant des mains contre les vitres Quel archer mal blessé du couchant le troua La résine qui rend amer le vin de Chypre Ma bouche aux agapes d’agneau blanc l’éprouva Sur les genoux pointus du monarque adultère Sur le mai de son âge et sur son trente et un Madame Rosemonde roule avec mystère Ses petits yeux tout ronds pareils aux yeux des Huns Dame de mes pensées au cul de perle fine Dont ni perle ni cul n’égale l’Orient Qui donc attendez-vous Mes plus belles voisines De rêveuses pensées en marche à l’Orient Toc toc Entrez dans l’antichambre Le jour baisse La veilleuse dans l’ombre est un bijou d’or cuit Pendez vos têtes aux patères par les tresses Le ciel presque nocturne a des lueurs d’aiguilles On entra dans la salle à manger les narines Reniflaient une odeur de graisse et de graillon On eut vingt potages dont trois couleur d’urine Et le roi prit deux œufs pochés dans du bouillon Puis les marmitons apportèrent les viandes Des rôtis de pensées mortes dans mon cerveau Mes beaux rêves mort-nés en tranches bien saignantes Et mes souvenirs faisandés en godiveaux Or ces pensées mortes depuis des millénaires Avaient le fade goût des grands mammouths gelés Les os ou songe-creux venaient des ossuaires En danse macabre aux plis de mon cervelet Et tous ces mets criaient des choses non pareilles                               Mais nom de Dieu                         Ventre affamé n’a pas d’oreilles Et les convives mastiquaient à qui mieux mieux Ah nom de Dieu qu’ont donc crié ces entrecôtes Ces grands pâtés os à la moelle et mirotons Langues de feu où sont-elles mes pentecôtes Pour mes pensées de tous pays de tous les temps

16. (1901) Les Femmes « Les Femmes »

à présent grand-mère dit son chapelet » — « Il me faut du sucre candi, Leni, je tousse. » — « Pierre mène son furet chasser les lapins » Le vent faisait danser en rond tous les sapins.

17. (1902) La Loreley « La Loreley »

La Loreley A Bacharach, il y avait une sorcière blonde Qui laissait mourir d’amour tous les hommes à la ronde Devant son tribunal l’évêque la fit citer.

18. (1911) Le Larron « Le Larron »

Le Larron Maraudeur étranger malheureux malhabile Voleur voleur que ne demandais-tu ces fruits Mais puisque tu as faim que tu es en exil Il pleure il est barbare et bon pardonnez-lui Je confesse le vol des fruits doux des fruits mûrs Mais ce n’est pas l’exil que je viens simuler Et sachez que j’attends de moyennes tortures Injustes si je rends tout ce que j’ai volé Issu de l’écume des mers comme Aphrodite Sois docile puisque tu es beau naufragé Vois les sages te font des gestes socratiques Vous parlerez d’amour quand il aura mangé Maraudeur étranger malhabile et malade Ton père fut un sphinx et ta mère une nuit Qui charma de lueurs Zacinthe et les Cyclades As-tu feint d’avoir faim quand tu volas les fruits Possesseurs de fruits mûrs que dirai-je aux insultes Ouïr ta voix ligure en nénie ô maman Puisqu’ils n’eurent enfin la pubère et l’adulte De prétexte sinon que s’aimer nuitamment Il y avait des fruits tout ronds comme des âmes Et des amandes de pomme de pin jonchaient Votre jardin marin où j’ai laissé mes rames Et mon couteau punique au pied de ce pêcher Les citrons couleur d’huile et à saveur d’eau froide Pendaient parmi les fleurs des citronniers tordus Les oiseaux de leur bec ont blessé vos grenades Et presque toutes les figues étaient fendues Il entra dans la salle aux fresques qui figurent L’inceste solaire et nocturne dans les nues Assieds-toi là pour mieux ouïr les voix ligures Au son des cinyres des Lydiennes nues Or les hommes ayant des masques de théâtre Et les femmes ayant des colliers où pendait La pierre prise au foie d’un vieux coq de Tanagre Parlaient entre eux le langage de la Chaldée Les autans langoureux dehors feignaient l’automne Les convives c’étaient tant de couples d’amants Qui dirent tour à tour Voleur je te pardonne Reçois d’abord le sel puis le pain de froment Le brouet qui froidit sera fade à tes lèvres Mais l’outre en peau de bouc maintient frais le vin blanc Par ironie veux-tu qu’on serve un plat de fèves Ou des beignets de fleurs trempés dans du miel blond Une femme lui dit Tu n’invoques personne Crois-tu donc au hasard qui coule au sablier Voleur connais-tu mieux les lois malgré les hommes Veux-tu le talisman heureux de mon collier Larron des fruits tourne vers moi tes yeux lyriques Emplissez de noix la besace du héros Il est plus noble que le paon pythagorique Le dauphin la vipère mâle ou le taureau * *   * Qui donc es-tu toi qui nous vins grâce au vent scythe Il en est tant venu par la route ou la mer Conquérants égarés qui s’éloignent trop vite Et des bandes souvent qui fuyaient aux éclairs Un homme bègue ayant au front deux jets de flammes Passa menant un peuple infime pour l’orgueil De manger chaque jour les cailles et la manne Et d’avoir vu la mer ouverte comme un œil Les puiseurs d’eau barbus coiffés de bandelettes Noires et blanches contre les maux et les sorts Revenaient de l’Euphrate et les yeux des chouettes Attiraient quelquefois les chercheurs de trésors Cet insecte jaseur ô poète barbare Regagnait chastement à l’heure d’y mourir La forêt précieuse aux oiseaux gemmipares Aux crapauds que l’azur et les sources mûrirent Un triomphe passait gémir sous l’arc-en-ciel Avec de blêmes laurés debout dans les chars Les statues suant les scurriles les agnelles Et l’angoisse rauque des paonnes et des jars Les veuves précédaient en égrenant des grappes Les évêques noirs révérant sans le savoir Au triangle isocèle ouvert au mors des chapes Pallas et chantaient l’hymne à la belle mais noire Les chevaucheurs nous jetèrent dans l’avenir Les alcancies pleines de cendre ou bien de fleurs Nous aurons des baisers florentins sans le dire Mais au jardin ce soir tu vins sage et voleur * *   * Ceux de ta secte adorent-ils un signe obscène Belphégor le soleil le silence ou le chien Cette furtive ardeur des serpents qui s’entr’aiment Et le larron des fruits cria Je suis chrétien Ah Ah les colliers tinteront cherront les masques Va-t’en va-t’en contre le feu l’ombre prévaut Ah Ah le larron de gauche dans la bourrasque Rira de toi comme hennissent les chevaux Larron des fruits tourne vers moi tes yeux lyriques Emplissez de noix la besace du héros Il est plus noble que le paon pythagorique Le dauphin la vipère mâle ou le taureau Ah Ah nous secouerons toute la nuit les sistres La voix ligure était-ce donc un talisman Et si tu n’es pas ne droite tu es sinistre Comme une tache grise ou le pressentiment Puisque l’absolu choit la chute est une preuve Qui double devient triple avant d’avoir été Nous avouons que les grossesses nous émeuvent Les ventres pourront seuls nier l’aséité Vois les vases sont pleins d’humides fleurs morales Va-t’en mais dénudé puisque tout est à nous Ouïs du chœur des vents les cadences plagales Et prends l’arc pour tuer l’unicorne ou le gnou L’ombre équivoque et tendre est le deuil de ta chair Et sombre elle est humaine et puis la nôtre aussi Va-t’en le crépuscule a des lueurs légères Et puis aucun de nous ne croirait tes récits Il brillait et attirait comme la pantaure Que n’avait-il la voix et les jupes d’Orphée Et les femmes la nuit feignant d’être des taures L’eussent aimé comme on l’aima puisqu’en effet Il était pâle il était beau comme un roi ladre Que n’avait-il la voix et les jupes d’Orphée La pierre prise au foie d’un vieux coq de Tanagre Au lieu du roseau triste et du funèbre faix Que n’alla-t-il vivre à la cour du roi d’Edesse Maigre et magique il eût scruté le firmament Pâle et magique il eût aimé des poétesses Juste et magique il eût épargné les démons Va-t’en errer crédule et roux avec ton ombre Soit la triade est mâle et tu es vierge et froid Le tact est relatif mais la vue est oblongue Tu n’as de signe que le signe de la croix Vouons le vol à Sparte et l’inceste à Ninive Nous rentrerons demain à l’école d’Elée Qu’on souffle les flambeaux à cause des convives Qui se fiant au Bègue ont peur d’être brûlés

19. (1903) Le Larron « Le Larron »

Il y avait des fruits tout ronds comme des âmes Et des amandes de pomme de pin jonchaient Votre jardin marin où j’ai laissé mes rames Et mon couteau punique au pied de ce pêcher.

20. (1909) L'Obituaire « L’Obituaire »

Des enfants De ce monde ou bien de l’autre Chantaient de ces rondes Aux paroles absurdes et lyriques Qui, sans doute, sont les restes Des plus anciens monuments Poétiques De l’humanité.

21. (1912) La Maison des morts « La Maison des Morts »

Des enfants De ce monde ou bien de l’autre Chantaient de ces rondes Aux paroles absurdes et lyriques Qui, sans doute, sont les restes Des plus anciens monuments Poétiques De l’humanité.

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