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2. (1903) Le Larron « Le Larron »

Le Larron « Maraudeur étranger, malheureux, malhabile, Voleur, voleur, que ne demandais-tu ces fruits ? […] » — « Possesseurs de fruits mûrs, que dirai-je aux insultes ? […] Larron des fruits tourne vers moi tes yeux lyriques. […] » Et le larron des fruits cria : « Je suis chrétien !  […] le larron de gauche dans la bourrasque Rira de toi comme hennissent les chevaux. » — « Larron des fruits tourne vers moi tes yeux lyriques.

3. (1917) [Calligramme (bouquet)] « [Calligramme (bouquet)] »

[Calligramme (bouquet)] [bouquet] Il y a aussi des fleurs vénéneuses pourquoi pleurer revenez demain et des fleurs toujours ouvertes le soir elle aime le ciné elle a été en Russie l’amour marié avec le dédain montre en perles à Montrouge un voyage Maisons-Laffitte et tout finit dans les parfums souvenez-vous-en laisse s’ouvrir la fleur et laisse pourrir le fruit et laisse germer la graine tandis que soufflent les tempêtes

4. (1911) Stances (Signe de l’Automne) « Stances (Signe de l’Automne) »

Stances (Signe de l’Automne) Je suis soumis au Chef du Signe de l’Automne, Partant, j’aime les fruits, je déteste les fleurs ; Je regrette chacun des baisers que je donne, Tel un noyer gaulé dit au vent ses douleurs.

5. (1912) Le Signe de l'Automne « Le Signe de l’Automne »

Le Signe de l’Automne Je suis soumis au Chef du Signe de l’Automne, Partant, j’aime les fruits, je déteste les fleurs, Je regrette chacun des baisers que je donne, Tel un noyer gaulé dit au vent ses douleurs.

6. (1913) Montparnasse (incipit : « O porte de l’hôtel avec deux plantes vertes ») « Montparnasse (incipit : « O porte de l’hôtel avec deux plantes vertes ») »

Montparnasse (incipit : « O porte de l’hôtel avec deux plantes vertes ») O porte de l’hôtel avec deux plantes vertes Vertes qui jamais Ne porteront de fleurs Où sont mes fruits Où me planté-je O porte de l’hôtel un ange est devant toi Distribuant des prospectus On n’a jamais si bien défendu la vertu Donnez-moi pour toujours une chambre à la semaine Ange barbu vous êtes en réalité Un poète lyrique d’Allemagne Qui voulez connaître Paris Vous connaissez de son pavé Ces raies sur lesquelles il ne faut pas que l’on marche                    Et vous rêvez D’aller passer votre Dimanche à Garches Il fait un peu lourd et vos cheveux sont longs O bon petit poète un peu bête et trop blond Vos yeux ressemblent tant à ces deux grands ballons Qui s’en vont dans l’air pur A l’aventure

7. (1910) Sonnet « Sonnet »

tes fesses ont vaincu De tous les fruits pulpeux le savoureux mystère, L’humble rotondité sans sexe de la terre, La lune, chaque mois, si vaine de son cul, Et de tes yeux jaillit, même quand tu les voiles, Cette obscure clarté qui tombe les étoiles2.

8. (1910) Sonnet « Sonnet »

tes fesses ont vaincu De tous les fruits pulpeux le savoureux mystère, L’humble rotondité sans sexe de la terre, La lune, chaque mois, si vaine de son cul, Et de tes yeux jaillit, même quand tu les voiles, Cette obscure clarté qui tombe les étoiles2.

9. (1913) Les Fenêtres « Les Fenêtres »

Les Fenêtres Du rouge au vert tout le jaune se meurt Quand chantent les aras dans les forêts natales Abatis de pihis Il y a un poème à faire sur l’oiseau qui n’a qu’une aile Nous l’enverrons en message téléphonique Traumatisme géant Il fait couler les yeux Voilà une jolie jeune feuille parmi les jeunes Turinaises Le pauvre jeune homme se mouchait dans sa cravate blanche Tu soulèveras le rideau Et maintenant voilà que s’ouvre la fenêtre Araignées quand les mains tissaient la lumière Beauté, pâleur, insondables violets Nous tenterons en vain de prendre du repos On commencera à minuit Quand on a le temps on a la liberté Bigorneaux bottes multiples soleils et l’oursin du couchant, Une vieille paire de chaussures jaunes devant la fenêtre Tours Les Tours ce sont les rues Puits Puits ce sont les places Puits Arbres creux qui abritent les Câpresses vagabondes Les Chabins chantent des airs à mourir Aux Chabines marronnes Et l’oie Oua-oua trompette au Nord Où les chasseurs de ratons Raclent les pelleteries Étincelant diamant Vancouver Où le train blanc de neige et de feux nocturnes fuit l’hiver O Paris Du rouge au vert tout le jaune se meurt Paris, Vancouver, Hyère, Maintenon, New-York et les Antilles La fenêtre s’ouvre comme une orange Le beau fruit de la lumière

10. (1913) Les Fenêtres « Les Fenêtres »

Les Fenêtres A Robert Delaunay Du rouge au vert tout le jaune se meurt Quand chantent les aras dans les forêts natales Abatis de pi-his Il y a un poème à faire sur l’oiseau qui n’a qu’une aile Nous l’enverrons en message téléphonique Traumatisme géant Il fait couler les yeux Voilà une jolie jeune fille parmi les jeunes Turinaises Le pauvre jeune homme se mouchait dans sa cravate blanche Tu soulèveras le rideau Et maintenant voilà que s’ouvre la fenêtre Araignées quand les mains tissaient la lumière Beauté Pâleur d’insondables violets Nous tenterons en vain de prendre du repos On commencera à minuit Quand on a le temps on a la liberté Bigorneaux Lottes Multiples Soleils et l’Oursin du Couchant Une vieille paire de chaussures jaunes devant la fenêtre Tours Les tours ce sont les rues Puits Puits Ce sont les places Puits Arbres creux qui enlacent les Capresses vagabondes Les Chabins chantent des airs à mourir Aux Chabines marronnes Et l’oie Oua-Oua trompette au nord Où les chasseurs de ratons Raclent les pelleteries Étincelant diamant Vancouver Où le train blanc de neige et de feux nocturnes fuit l’hiver O Paris Du rouge au vert tout le jaune se meurt Paris Vancouver Lyon Maintenon New-York et les Antilles La fenêtre s’ouvre comme une orange Le beau fruit de la lumière Guillaume APOLLINAIRE

11. (1915) Le Repas « Le Repas »

le beau rubis que font du vin rouge et du soleil              Quand la faim est calmée              Les fruits gais et parfumés              Terminent le repas              Tous se lèvent joyeux et adorent la vie              Sans dégoût de ce qui est matériel Songeant que les repas sont beaux, sont sacrés              Qui font vivre les hommes.

12. (1917) [Page 1] « [Page 1] »

J’aime aussi le côté poétique et touchant de ses ouvrages, la fraîcheur de ses bouquets, la simplicité des fruits, des fleurs et des feuilles.

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