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2. (1914) Chapeau-tombeau « Chapeau-tombeau »

Chapeau-tombeau On a niché Dans son tombeau L’oise perchéau Sur ton chapeau Il a vécu En Amérique Ce petit cul      Or nithologique      Or J’en ai assez Je vais pisser.

3. (1917) [Calligramme (sphère)] « [Calligramme (sphère)] »

Le regret confine au Dédain Il y a des chiens singuliers qui ont l’air de savoir faire un chapeau ce n’est pas un métier moderne il faut que les galettes mêmes deviennent modernes

4. (1904) La Synagogue « La Synagogue »

Pourtant tout à l’heure dans la synagogue, l’un après l’autre Ils baiseront la thora en soulevant leur beau chapeau. […] Ils déchanteront sans mesure et les voix graves des hommes Feront gémir un Léviathan au fond du Rhin comme une voix d’automne Et dans la synagogue pleine de chapeaux, on agitera les loulabim, Hanoten ne Kamoth bagoim tholahoth baleoumim.

5. (1915) Les Saisons « Les Saisons »

Les Saisons C’était un temps béni nous étions sur les plages Va-t’en de bon matin pieds nus et sans chapeau Et vite comme va la langue d’un crapaud Se décollaient soudain et collaient les collages                As-tu connu Guy au galop           Du temps qu’il était militaire               As-tu connu Guy au galop           Du temps qu’il était artiflot                         A la guerre C’était un temps béni.

6. (1915) Les Saisons « Les Saisons »

Les Saisons C’était un temps béni nous étions sur les plages Va-t’en de bon matin pieds nus et sans chapeau Et vite comme va la langue d’un crapaud Se décollaient soudain et collaient les collages                As-tu connu Guy au galop           Du temps qu’il était militaire               As-tu connu Guy au galop           Du temps qu’il était artiflot                         A la guerre C’était un temps béni.

7. (1917) Les Saisons « Les Saisons »

Les Saisons C’était un temps béni nous étions sur les plages Va-t-en de bon matin pieds nus et sans chapeau Et vite comme va la langue d’un crapaud L’amour blessait au cœur les fous comme les sages                      As-tu connu Guy au galop                    Du temps qu’il était militaire                      As-tu connu Guy au galop                      Du temps qu’il était artiflot                                  A la guerre C’était un temps béni Le temps du vaguemestre On était plus serrés que dans les autobus Et des astres passaient que singeaient les obus Quand dans la nuit survint la batterie équestre                      As-tu connu Guy au galop                    Du temps qu’il était militaire                      As-tu connu Guy au galop                      Du temps qu’il était artiflot                                  A la guerre C’était un temps béni Jours vagues et nuits vagues Les marmites donnaient aux rondins des cagnats Quelque aluminium où tu t’ingénias A limer jusqu’au soir d’invraisemblables bagues                      As-tu connu Guy au galop                    Du temps qu’il était militaire                      As-tu connu Guy au galop                      Du temps qu’il était artiflot                                  A la guerre C’était un temps béni La guerre continue Les Servants ont limé la bague au long des mois Le Conducteur écoute abrité dans les bois La chanson que répète une étoile inconnue                      As-tu connu Guy au galop                    Du temps qu’il était militaire                      As-tu connu Guy au galop                      Du temps qu’il était artiflot                                  A la guerre Avril 1915

8. (1904) Schinderhannes « Schinderhannes »

Benzel accroupi lit la bible Sans voir que son chapeau pointu A plume d’aigle est une cible.

9. (1905) L’Émigrant de Landor Road « L’Émigrant de Landor Road »

L’Émigrant de Landor Road Le chapeau à la main, il entra, du pied droit Chez un tailleur très chic et fournisseur du roi.

10. (1912) L’Émigrant de Landor Road « L’Émigrant de Landor Road »

L’Émigrant de Landor Road Le chapeau à la main, il entra, du pied droit Chez un tailleur très chic et fournisseur du roi.

11. (1909) L'Obituaire « L’Obituaire »

A l’avant du bateau que je gouvernais, Un mort parlait avec une jeune femme Vêtue d’une robe jaune, D’un corsage noir Avec des rubans bleus et d’un chapeau gris Orné d’une seule petite plume défrisée.

12. (1912) La Maison des morts « La Maison des Morts »

Des barques étaient amarrées Dans un havre ; On les détacha Après que toute la troupe se fût embarquée, Et quelques morts ramaient Avec autant de vigueur que les vivants, A l’avant du bateau que je gouvernais, Un mort parlait avec une jeune femme Vêtue d’une robe jaune, D’un corsage noir Avec des rubans bleus et d’un chapeau gris Orné d’une seule plume défrisée.

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