La Grenouillère Au bord de l’île on voit Les canots vides qui s’entre-cognent Et maintenant Ni le dimanche ni les jours de la semaine Ni les peintres ni Maupassant ne se promènent Bras nus sur leurs canots avec des femmes à grosse poitrine Et bêtes comme chou Petits bateaux vous me faites bien de la peine Au bord de l’île
Rolandseck A Rolandseck je rêvais sur la rive verte La nonne de Roland dans l’île Nonnenwerth Semblait passer ancienne parmi les fillettes Les sept montagnes dormaient comme les bêtes Enfin lasses qui gardaient les princesses légendaires Et rêvant j’attendais le bac rectangulaire Des gens descendant venaient aussi pour passer le fleuve Trois dames au parler hanovrien Effeuillaient sans raison des roses dans le Rhin Qui semble une veine de Ton Corps si noble Sur la route bordant le fleuve et tachée d’ombre Fuyaient tremblant de peur Comme des chevaliers indignes les autos Tandis qu’au fil du Rhin s’en allaient des bateaux A vapeur
Les Sapins Les sapins en bonnets pointus De longues robes revêtus Comme des astrologues Saluent leurs frères abattus, Les bateaux qui sur le Rhin voguent.
La foule, en tous les sens, remuait en mêlant Des ombres sans amour qui se traînaient par terre Et des mains, vers le ciel plein de lacs de lumière, S’envolaient quelquefois comme des oiseaux blancs : « Mon bateau partira demain pour l’Amérique Et je ne reviendrai jamais, Avec l’argent gagné dans les prairies lyriques, Guider mon ombre aveugle en ces rues que j’aimais ; Car revenir, c’est bon pour un soldat des Indes ! […] Seuls, des bateaux d’enfant tremblaient à l’horizon.
La foule, en tous les sens, remuait en mêlant Des ombres sans amour qui se traînaient par terre Et des mains, vers le ciel plein de lacs de lumière, S’envolaient quelquefois comme des oiseaux blancs : « Mon bateau partira demain pour l’Amérique Et je ne reviendrai jamais. […] Seuls, des bateaux d’enfant tremblaient à l’horizon.
Souvenir du Douanier Un tout petit oiseau Sur l’épaule d’un ange Ils chantent la louange Du gentil Rousseau Les mouvements du monde Les souvenirs s’en vont Comme un bateau sur l’onde Et les regrets au fond Gentil Rousseau Tu es cet ange Et cet oiseau De ta louange Ils se donnaient la main et s’attristaient ensemble Sur leurs tombeaux ce sont les mêmes fleurs qui tremblent Tu as raison elle est belle Mais je n’ai pas le droit de l’aimer Il faut que je reste ici Où l’on fait de si jolies couronnes mortuaires en perles Il faudra que je te montra ça La belle Américaine Qui rend les hommes fous Dans deux ou trois semaines Partira pour Corfou Je tourne vire Phare affolé Mon beau navire S’est en allé Des plaies sur les jambes Tu m’as montré ces trous sanglants Quand nous prenions un quinquina Au bar des Iles Marquises rue de la Gaîté Un matin doux de verduresse Les matelots l’attendent Et fixent l’horizon Où mi-corps hors de l’onde Bayent tous les poissons Je tourne vire Phare affolé Mon beau navire S’est en allé Les tessons de ta voix que l’amour a brisée Nègres mélodieux Et je t’avais grisée La belle Américaine Qui rend les hommes fous Dans deux ou trois semaines Partira pour Corfou Tu traverses Paris à pied très lentement La brise au voile mauve Etes-vous la maman Je tourne vire Phare affolé Mon beau navire S’est en allé On dit qu’elle était belle Près du Mississipi Mais que la rend plus belle La mode de Paris Je tourne vire Phare affolé Mon beau navire S’est en allé Il grava sur un banc près la porte Dauphine Les deux noms adorés Clémence et Joséphine Et deux rosiers grimpaient le long de son âme Un merveilleux trio Il sourit sur le Pavé des Gardes à la jument pisseuse Il dirige un orchestre d’enfants Mademoiselle Madeleine Ah !
Le los du Douanier Un tout petit oiseau Sur l’épaule d’un ange Ils chantent la louange Du gentil Rousseau Les mouvements du monde Les souvenirs s’en vont Comme un bateau sur l’onde Et les regrets au fond Gentil Rousseau Tu es cet ange Et cet oiseau De ta louange Ils se donnaient la main et s’attristaient ensemble Sur leurs tombeaux ce sont les mêmes fleurs qui tremblent Tu as raison elle est belle Mais je n’ai pas le droit de l’aimer Il faut que je reste ici Où l’on fait de si jolies couronnes mortuaires en perles Il faudra que je te montra ça La belle Américaine Qui rend les hommes fous Dans deux ou trois semaines Partira pour Corfou Je tourne vire Phare affolé Mon beau navire S’est en allé Des plaies sur les jambes Tu m’as montré ces trous sanglants Quand nous prenions un quinquina Au bar des Iles Marquises rue de la Gaîté Un matin doux de verduresse Les matelots l’attendent Et fixent l’horizon Où mi-corps hors de l’onde Bayent tous les poissons Je tourne vire Phare affolé Mon beau navire S’est en allé Les tessons de ta voix que l’amour a brisée Nègres mélodieux Et je t’avais grisée La belle Américaine Qui rend les hommes fous Dans deux ou trois semaines Partira pour Corfou Tu traverses Paris à pied très lentement La brise au voile mauve Etes-vous la maman Je tourne vire Phare affolé Mon beau navire S’est en allé On dit qu’elle était belle Près du Mississipi Mais que la rend plus belle La mode de Paris Je tourne vire Phare affolé Mon beau navire S’est en allé Il grava sur un banc près la porte Dauphine Les deux noms adorés Clémence et Joséphine Et deux rosiers grimpaient le long de son âme Un merveilleux trio Il sourit sur le pavé des gardes à la jument pisseuse Il dirige un orchestre d’enfants Mademoiselle Madeleine Ah !
A l’avant du bateau que je gouvernais, Un mort parlait avec une jeune femme Vêtue d’une robe jaune, D’un corsage noir Avec des rubans bleus et d’un chapeau gris Orné d’une seule petite plume défrisée.
Des barques étaient amarrées Dans un havre ; On les détacha Après que toute la troupe se fût embarquée, Et quelques morts ramaient Avec autant de vigueur que les vivants, A l’avant du bateau que je gouvernais, Un mort parlait avec une jeune femme Vêtue d’une robe jaune, D’un corsage noir Avec des rubans bleus et d’un chapeau gris Orné d’une seule plume défrisée.