Chef
de
section Ma bouche aura des ardeurs de géhenne
Chef de section Ma bouche aura des ardeurs
de
géhenne Ma bouche te sera un enfer de douceur et
n Ma bouche aura des ardeurs de géhenne Ma bouche te sera un enfer
de
douceur et de séduction Les anges de ma bouche tr
aura des ardeurs de géhenne Ma bouche te sera un enfer de douceur et
de
séduction Les anges de ma bouche trôneront dans t
henne Ma bouche te sera un enfer de douceur et de séduction Les anges
de
ma bouche trôneront dans ton cœur Les soldats de
séduction Les anges de ma bouche trôneront dans ton cœur Les soldats
de
ma bouche te prendront d’assaut Les prêtres de ma
bouche trôneront dans ton cœur Les soldats de ma bouche te prendront
d’
assaut Les prêtres de ma bouche encenseront ta bea
s ton cœur Les soldats de ma bouche te prendront d’assaut Les prêtres
de
ma bouche encenseront ta beauté Ton âme s’agitera
t ta beauté Ton âme s’agitera comme une région pendant un tremblement
de
terre Tes yeux seront alors chargés de tout l’amo
région pendant un tremblement de terre Tes yeux seront alors chargés
de
tout l’amour qui s’est amassé dans les regards de
eront alors chargés de tout l’amour qui s’est amassé dans les regards
de
l’humanité depuis qu’elle existe Ma bouche sera u
s qu’elle existe Ma bouche sera une armée contre toi une armée pleine
de
disparates Variée comme un enchanteur qui sait va
nchanteur qui sait varier ses métamorphoses L’orchestre et les chœurs
de
ma bouche te diront mon amour Elle te le murmure
tre et les chœurs de ma bouche te diront mon amour Elle te le murmure
de
loin Tandis que les yeux fixés sur la montre j’at
14 Juin 1915 A maman On ne peut dire Rien Rien
de
ce qui se passe Mais on change de secteur A
dire Rien Rien de ce qui se passe Mais on change
de
secteur Ah ! voyageur égaré Pas de let
passe Mais on change de secteur Ah ! voyageur égaré Pas
de
lettres Mais l’espoir Mais un
l’espoir Mais un journal Le glaive antique
de
la Marseillaise de Rude S’est cha
Le glaive antique de la Marseillaise
de
Rude S’est changé en constellation Il combat pour
pour nous au ciel Mais cela signifie surtout Qu’il faut être
de
ce temps Pas de Glaive antique P
ais cela signifie surtout Qu’il faut être de ce temps Pas
de
Glaive antique Pas de Glaise
u’il faut être de ce temps Pas de Glaive antique Pas
de
Glaise Mais l’Espoir
5 A maman On ne peut dire Rien Rien
de
ce qui se passe Mais on change de secteur A
Rien Rien de ce qui se passe Mais on change
de
secteur Ah ! voyageur égaré Pas de
e Mais on change de secteur Ah ! voyageur égaré Pas
de
lettres Mais l’espoir
Mais un journal Le glaive antique
de
la Marseillaise de Rude
e antique de la Marseillaise
de
Rude S’est changé en constellation Il combat pour
our nous au ciel Mais cela signifie surtout Qu’il faut être
de
ce temps Pas de Glaive antique
ela signifie surtout Qu’il faut être de ce temps Pas
de
Glaive antique Pas de Glaise
t être de ce temps Pas de Glaive antique Pas
de
Glaise Mais l’Espoir
[Irène Lagut. Introduction] Irène Lagut, dont nous eûmes l’occasion
de
goûter les premières tentatives artistiques duran
goûter les premières tentatives artistiques durant les premiers mois
de
1914, dans un atelier retiré de la rue Maison-Die
artistiques durant les premiers mois de 1914, dans un atelier retiré
de
la rue Maison-Dieu, est une de ces singulières Sa
s mois de 1914, dans un atelier retiré de la rue Maison-Dieu, est une
de
ces singulières Satanes de l’Art qu’a fait jailli
gulières Satanes de l’Art qu’a fait jaillir la magnifique incertitude
de
notre âge. Elle a un des dons les plus rares en p
e de notre âge. Elle a un des dons les plus rares en peinture : celui
de
la grande mesure. En elle, se mêlent de la plus b
lus rares en peinture : celui de la grande mesure. En elle, se mêlent
de
la plus bizarre façon le talent, le mépris, la sû
e, se mêlent de la plus bizarre façon le talent, le mépris, la sûreté
d’
elle-même et le manque d’intérêt pour les dons qui
izarre façon le talent, le mépris, la sûreté d’elle-même et le manque
d’
intérêt pour les dons qui lui ont été départis, la
sme, la grâce, le goût, la modestie, l’infernale discrétion, le désir
de
calme et le féerique esprit de révolte.
stie, l’infernale discrétion, le désir de calme et le féerique esprit
de
révolte.
[« Un soir
de
demi-brume, à Londres »] Un soir de demi-brume
[« Un soir de demi-brume, à Londres »] Un soir
de
demi-brume, à Londres, Un voyou, qui ressemblait
nt à ma rencontre, Et le regard qu’il me jeta Me fit baisser les yeux
de
honte. Je suivis ce mauvais garçon Qui sifflota
ins dans les poches ; Nous semblions, entre les maisons, Onde ouverte
de
la mer rouge, Lui, les Hébreux, moi, Pharaon. Q
a mer rouge, Lui, les Hébreux, moi, Pharaon. Que tombent ces vagues
de
briques Si tu ne fus pas bien aimée ! Je suis le
vagues de briques Si tu ne fus pas bien aimée ! Je suis le souverain
d’
Egypte, Sa sœur-épouse, son armée, Si tu n’es pas
sœur-épouse, son armée, Si tu n’es pas l’amour unique ! Au tournant
d’
une rue brûlant De tous les feux de ses façades, P
rmée, Si tu n’es pas l’amour unique ! Au tournant d’une rue brûlant
De
tous les feux de ses façades, Plaies du brouillar
pas l’amour unique ! Au tournant d’une rue brûlant De tous les feux
de
ses façades, Plaies du brouillard sanguinolent Où
ntaient les façades, Une femme lui ressemblant — C’était son regard
d’
inhumaine, La cicatrice à son cou nu, — Sortit sao
it son regard d’inhumaine, La cicatrice à son cou nu, — Sortit saoule
d’
une taverne Au moment où je reconnus La fausseté d
u, — Sortit saoule d’une taverne Au moment où je reconnus La fausseté
de
l’amour même… Lorsqu’il fut de retour enfin Dan
Au moment où je reconnus La fausseté de l’amour même… Lorsqu’il fut
de
retour enfin Dans sa patrie, le sage Ulysse, Son
l fut de retour enfin Dans sa patrie, le sage Ulysse, Son vieux chien
de
lui se souvint ; Près d’un tapis de haute lisse S
s sa patrie, le sage Ulysse, Son vieux chien de lui se souvint ; Près
d’
un tapis de haute lisse Sa femme attendait qu’il r
, le sage Ulysse, Son vieux chien de lui se souvint ; Près d’un tapis
de
haute lisse Sa femme attendait qu’il revînt. L’
tapis de haute lisse Sa femme attendait qu’il revînt. L’époux royal
de
Sacontale, Las de vaincre, se réjouit Lorsqu’il l
se Sa femme attendait qu’il revînt. L’époux royal de Sacontale, Las
de
vaincre, se réjouit Lorsqu’il la retrouva plus pâ
acontale, Las de vaincre, se réjouit Lorsqu’il la retrouva plus pâle,
D’
attente et d’amour yeux pâlis, Caressant sa gazell
de vaincre, se réjouit Lorsqu’il la retrouva plus pâle, D’attente et
d’
amour yeux pâlis, Caressant sa gazelle mâle. J’a
dirent si malheureux. Regrets sur quoi l’enfer se fonde, Qu’un ciel
d’
oubli s’ouvre à mes vœux ! Pour son baiser les roi
t vendu leur ombre. J’ai hiverné dans mon passé. Revienne le soleil
de
Pâques Pour chauffer un cœur plus glacé Que les q
le soleil de Pâques Pour chauffer un cœur plus glacé Que les quarante
de
Sébaste Moins que ma vie, martyrisés… Mon beau
sez navigué Dans une onde mauvaise à boire ? Avons-nous assez divagué
De
la belle aube au triste soir ?… Adieu, faux amo
reverrai plus ! Voie lactée, ô sœur lumineuse, Des blancs ruisseaux
de
Chanaan Et des corps blancs des amoureuses, Nageu
naan Et des corps blancs des amoureuses, Nageurs morts, suivrons-nous
d’
ahan Ton cours vers d’autres nébuleuses ? Je me
ons-nous d’ahan Ton cours vers d’autres nébuleuses ? Je me souviens
d’
une autre année, C’était l’aube d’un jour d’avril.
utres nébuleuses ? Je me souviens d’une autre année, C’était l’aube
d’
un jour d’avril. J’ai chanté ma joie bien-aimée, C
leuses ? Je me souviens d’une autre année, C’était l’aube d’un jour
d’
avril. J’ai chanté ma joie bien-aimée, Chanté l’am
’ai chanté ma joie bien-aimée, Chanté l’amour à voix virile Au moment
d’
amour de l’année :
té ma joie bien-aimée, Chanté l’amour à voix virile Au moment d’amour
de
l’année :
maréchal des logis André Berthier Qu’est-ce qu’on y met dans la case
d’
armons espèce de poilu de mon Cœur Pan pan pan p
is André Berthier Qu’est-ce qu’on y met dans la case d’armons espèce
de
poilu de mon Cœur Pan pan pan perruque perruque
Berthier Qu’est-ce qu’on y met dans la case d’armons espèce de poilu
de
mon Cœur Pan pan pan perruque perruque Pan pan
utter contre les vapeurs les lunettes pour protéger les yeux au moyen
d’
un masque nocivité gaz un tissu trempé mouchoir de
sque nocivité gaz un tissu trempé mouchoir des NEZ dans la solution
de
bicarbonate de sodium les masques seront simple
az un tissu trempé mouchoir des NEZ dans la solution de bicarbonate
de
sodium les masques seront simplement mouillés d
rbonate de sodium les masques seront simplement mouillés des larmes
de
rire de rire [signal optique d’artillerie] 6
de sodium les masques seront simplement mouillés des larmes de rire
de
rire [signal optique d’artillerie] 6
ront simplement mouillés des larmes de rire de rire [signal optique
d’
artillerie] 6
La Jolie Rousse Me voici devant tous un homme plein
de
sens Connaissant de la vie et de la mort ce qu’un
lie Rousse Me voici devant tous un homme plein de sens Connaissant
de
la vie et de la mort ce qu’un vivant peut connaît
Me voici devant tous un homme plein de sens Connaissant de la vie et
de
la mort ce qu’un vivant peut connaître Ayant épro
e qu’un vivant peut connaître Ayant éprouvé les douleurs et les joies
de
l’amour Ayant su quelquefois imposer ses idées Co
oforme Ayant perdu ses meilleurs amis dans l’effroyable lutte Je sais
d’
ancien et de nouveau autant qu’un homme seul pourr
perdu ses meilleurs amis dans l’effroyable lutte Je sais d’ancien et
de
nouveau autant qu’un homme seul pourrait des deux
n homme seul pourrait des deux savoir Et sans m’inquiéter aujourd’hui
de
cette guerre Entre nous et pour vous amis Je juge
tte guerre Entre nous et pour vous amis Je juge cette longue querelle
de
la tradition et de l’invention
us et pour vous amis Je juge cette longue querelle de la tradition et
de
l’invention De l’Ordre et de
longue querelle de la tradition et de l’invention
De
l’Ordre et de l’Aventure Vous dont la bouche es
e de la tradition et de l’invention De l’Ordre et
de
l’Aventure Vous dont la bouche est faite à l’im
De l’Ordre et de l’Aventure Vous dont la bouche est faite à l’image
de
celle de Dieu Bouche qui est l’ordre même Soyez i
e et de l’Aventure Vous dont la bouche est faite à l’image de celle
de
Dieu Bouche qui est l’ordre même Soyez indulgents
z indulgents quand vous nous comparez A ceux qui furent la perfection
de
l’ordre Nous qui quêtons partout l’aventure Nou
l’aventure Nous ne sommes pas vos ennemis Nous voulons vous donner
de
vastes et d’étranges domaines Où le mystère en fl
Nous ne sommes pas vos ennemis Nous voulons vous donner de vastes et
d’
étranges domaines Où le mystère en fleur s’offre à
rs jamais vues Mille phantasmes impondérables Auxquels il faut donner
de
la réalité Nous voulons explorer la Bonté contrée
faire revenir Pitié pour nous qui combattons toujours aux frontières
De
l’illimité et de l’avenir Pitié pour nos erreurs
tié pour nous qui combattons toujours aux frontières De l’illimité et
de
l’avenir Pitié pour nos erreurs pitié pour nos pé
ma jeunesse est morte ainsi que le printemps O Soleil c’est le temps
de
la Raison ardente Et j’atten
aimant Elle a l’aspect charmant
D’
une adorable rousse Ses cheveux sont d’or on dir
charmant D’une adorable rousse Ses cheveux sont
d’
or on dirait Un bel éclair qui durerait Ou ces fla
mes qui se pavanent Dans les roses-thé qui se fanent Mais riez riez
de
moi Hommes de partout et surtout gens d’ici Car i
anent Dans les roses-thé qui se fanent Mais riez riez de moi Hommes
de
partout et surtout gens d’ici Car il y a tant de
ous dire Tant de choses que vous ne me laisseriez pas dire Ayez pitié
de
moi Guillaume Apollinaire
Chevaux
de
frise Pendant le blanc et nocturne novembre Al
Vieillissaient encore sous la neige Et semblaient à peine des chevaux
de
frise Entourés de vagues de fils de fer Mon cœur
ore sous la neige Et semblaient à peine des chevaux de frise Entourés
de
vagues de fils de fer Mon cœur renaissait comme u
a neige Et semblaient à peine des chevaux de frise Entourés de vagues
de
fils de fer Mon cœur renaissait comme un arbre au
Et semblaient à peine des chevaux de frise Entourés de vagues de fils
de
fer Mon cœur renaissait comme un arbre au printem
fruitier sur lequel s’épanouissent Les fleurs
de
l’amour Pendant le blanc et nocturne novembre T
dis que chantaient épouvantablement les obus Et que les fleurs mortes
de
la terre exhalaient Leurs
Moi je décrivais tous les jours mon amour à Madeleine La neige met
de
pâles fleurs sur les arbres Et toisonn
La neige met de pâles fleurs sur les arbres Et toisonne
d’
hermine les chevaux de frise Que
es fleurs sur les arbres Et toisonne d’hermine les chevaux
de
frise Que l’on voit partout
Et je les anime tout soudain En troupeau
de
jolis chevaux pies Qui vont vers toi comme de bla
En troupeau de jolis chevaux pies Qui vont vers toi comme
de
blanches vagues Sur la Mé
nge à tes seins le Paraclet descend O double colombe
de
ta poitrine Et vient délier ma langue de poète
O double colombe de ta poitrine Et vient délier ma langue
de
poète Pour te redire je t’aime T
e Pour te redire je t’aime Ton visage est un bouquet
de
fleurs Aujourd’hui je te vois non Pant
spire ô ma Toutefleur Tous les lys montent en toi comme des cantiques
d’
amour et d’allégresse Et ces chants qui s’envole
Toutefleur Tous les lys montent en toi comme des cantiques d’amour et
d’
allégresse Et ces chants qui s’envolent vers toi
Dans ton bel Orient où les lys Se changent en palmiers qui
de
leurs belles mains Me font signe de venir La fusé
s lys Se changent en palmiers qui de leurs belles mains Me font signe
de
venir La fusée s’épanouit fleur nocturne
Quand il fait noir Et elle retombe comme une pluie
de
larmes amoureuses De larmes heureuses que la joie
and il fait noir Et elle retombe comme une pluie de larmes amoureuses
De
larmes heureuses que la joie fait couler
à Louise Marion Louise-Marion vous fûtes admirable Gonflant
d’
esprit tout neuf vos multiples tétons La féconde
d’esprit tout neuf vos multiples tétons La féconde raison a jailli
de
ma fable Plus de femme stérile et non plus d’avor
uf vos multiples tétons La féconde raison a jailli de ma fable Plus
de
femme stérile et non plus d’avortons Votre voix a
féconde raison a jailli de ma fable Plus de femme stérile et non plus
d’
avortons Votre voix a changé l’avenir de la France
de femme stérile et non plus d’avortons Votre voix a changé l’avenir
de
la France Et les ventres partout tressaillent d’e
ix a changé l’avenir de la France Et les ventres partout tressaillent
d’
espérance.
L’enfant
d’
or C’est la barque où fuyait près d’une ombr
L’enfant d’or C’est la barque où fuyait près
d’
une ombre la reine Quand les morts se levaient et
La chanson des rameurs sur les vagues se traîne La reine et l’enfant
d’
or agitaient les grelots Dont la fente évoquait la
qu’égrène Aux échos des récifs le chœur des matelots Belles chairs
de
cristal, les joyaux les squelettes Cherront au fo
es squelettes Cherront au fond des mers où surnagèrent tant De fleurs
de
cheveux roux et de rames flottant Parmi les tro
ont au fond des mers où surnagèrent tant De fleurs de cheveux roux et
de
rames flottant Parmi les troupes de méduses vio
nt De fleurs de cheveux roux et de rames flottant Parmi les troupes
de
méduses violettes Cortège de ta fuite ou floraiso
et de rames flottant Parmi les troupes de méduses violettes Cortège
de
ta fuite ou floraison d’effroi Lorsque cet enfant
rmi les troupes de méduses violettes Cortège de ta fuite ou floraison
d’
effroi Lorsque cet enfant d’or souriait au vieux r
iolettes Cortège de ta fuite ou floraison d’effroi Lorsque cet enfant
d’
or souriait au vieux roi Guillaume APOLLINAIRE.
maréchal des logis André Berthier Qu’est-ce qu’on y met dans la case
d’
armons espèce de poilu de mon Cœur Pan pan pan p
is André Berthier Qu’est-ce qu’on y met dans la case d’armons espèce
de
poilu de mon Cœur Pan pan pan perruque perruque
Berthier Qu’est-ce qu’on y met dans la case d’armons espèce de poilu
de
mon Cœur Pan pan pan perruque perruque Pan pan
utter contre les vapeurs les lunettes pour protéger les yeux au moyen
d’
un masque nocivité gaz un tissu trempé mouchoir de
ocivité gaz un tissu trempé mouchoir des NEZ asphy dans la solution
de
bicarbonate de sodium les masques seront simple
tissu trempé mouchoir des NEZ asphy dans la solution de bicarbonate
de
sodium les masques seront simplement mouillés d
rbonate de sodium les masques seront simplement mouillés des larmes
de
rire de rire [signal optique d’artillerie] 6
de sodium les masques seront simplement mouillés des larmes de rire
de
rire [signal optique d’artillerie] 6
ront simplement mouillés des larmes de rire de rire [signal optique
d’
artillerie] 6
Dans le palais
de
Rosemonde Vers le palais de Rosemonde au fond
Dans le palais de Rosemonde Vers le palais
de
Rosemonde au fond du Rêve Mes rêveuses pensées pi
ais don du roi comme un roi nu s’élève Des chairs fouettées des roses
de
la roseraie On voit venir au fond du jardin mes
archer mal blessé du couchant le troua La résine qui rend amer le vin
de
Chypre Ma bouche aux agapes d’agneau blanc l’épro
e troua La résine qui rend amer le vin de Chypre Ma bouche aux agapes
d’
agneau blanc l’éprouva Sur les genoux pointus du
nc l’éprouva Sur les genoux pointus du monarque adultère Sur le mai
de
son âge et sur son trente et un Madame Rosemonde
c mystère Ses petits yeux tout ronds pareils aux yeux des Huns Dame
de
mes pensées au cul de perle fine Dont ni perle ni
eux tout ronds pareils aux yeux des Huns Dame de mes pensées au cul
de
perle fine Dont ni perle ni cul n’égale l’Orient
cul n’égale l’Orient Qui donc attendez-vous Mes plus belles voisines
De
rêveuses pensées en marche à l’Orient Toc toc E
s l’antichambre Le jour baisse La veilleuse dans l’ombre est un bijou
d’
or cuit Pendez vos têtes aux patères par les tress
tes aux patères par les tresses Le ciel presque nocturne a des lueurs
d’
aiguilles On entra dans la salle à manger les na
s On entra dans la salle à manger les narines Reniflaient une odeur
de
graisse et de graillon On eut vingt potages dont
ans la salle à manger les narines Reniflaient une odeur de graisse et
de
graillon On eut vingt potages dont trois couleur
eur de graisse et de graillon On eut vingt potages dont trois couleur
d’
urine Et le roi prit deux œufs pochés dans du boui
ns du bouillon Puis les marmitons apportèrent les viandes Des rôtis
de
pensées mortes dans mon cerveau Mes beaux rêves m
es os ou songe-creux venaient des ossuaires En danse macabre aux plis
de
mon cervelet Et tous ces mets criaient des chos
aient des choses non pareilles Mais nom
de
Dieu Ventre affamé n’a pa
Mais nom de Dieu Ventre affamé n’a pas
d’
oreilles Et les convives mastiquaient à qui mieux
as d’oreilles Et les convives mastiquaient à qui mieux mieux Ah nom
de
Dieu qu’ont donc crié ces entrecôtes Ces grands p
ié ces entrecôtes Ces grands pâtés os à la moelle et mirotons Langues
de
feu où sont-elles mes pentecôtes Pour mes pensées
mirotons Langues de feu où sont-elles mes pentecôtes Pour mes pensées
de
tous pays de tous les temps
ues de feu où sont-elles mes pentecôtes Pour mes pensées de tous pays
de
tous les temps
[Calligramme (jet
d’
eau)] [jet d’eau] la lune ardente et toujour
[Calligramme (jet d’eau)] [jet
d’
eau] la lune ardente et toujours neuve un bouton d
d’eau)] [jet d’eau] la lune ardente et toujours neuve un bouton
de
rose doux comme un papillon comme une fleur moura
e rose doux comme un papillon comme une fleur mourant entre les mains
d’
un soldat blessé un jet d’eau la queue d’un paon u
lon comme une fleur mourant entre les mains d’un soldat blessé un jet
d’
eau la queue d’un paon un soir de neige ciel const
leur mourant entre les mains d’un soldat blessé un jet d’eau la queue
d’
un paon un soir de neige ciel constellé un bombard
les mains d’un soldat blessé un jet d’eau la queue d’un paon un soir
de
neige ciel constellé un bombardement un matin à N
rat y recule en hâte et j’avance en hâte Et le boyau s’en va couronné
de
craie semée de branches Comme un fantôme creux qu
hâte et j’avance en hâte Et le boyau s’en va couronné de craie semée
de
branches Comme un fantôme creux qui met du vide o
c’est le palais bien nouveau et qui paraît ancien Le plafond est fait
de
traverses de chemin de fer Entre lesquelles il y
is bien nouveau et qui paraît ancien Le plafond est fait de traverses
de
chemin de fer Entre lesquelles il y a des morceau
it de traverses de chemin de fer Entre lesquelles il y a des morceaux
de
craie et des touffes d’aiguilles de sapin Et de t
n de fer Entre lesquelles il y a des morceaux de craie et des touffes
d’
aiguilles de sapin Et de temps en temps des débris
re lesquelles il y a des morceaux de craie et des touffes d’aiguilles
de
sapin Et de temps en temps des débris de craie to
e et des touffes d’aiguilles de sapin Et de temps en temps des débris
de
craie tombent comme des morceaux de vieillesse A
n Et de temps en temps des débris de craie tombent comme des morceaux
de
vieillesse A côté de l’issue que ferme un tissu l
s des débris de craie tombent comme des morceaux de vieillesse A côté
de
l’issue que ferme un tissu lâche qui sert général
su lâche qui sert généralement aux emballages Il y a un trou qui sert
d’
âtre et ce qui y brûle est un feu semblable à l’âm
feu semblable à l’âme Tant il tourbillonne et tant il est inséparable
de
ce qu’il dévore et fugitif Les fils de fer se ten
nne et tant il est inséparable de ce qu’il dévore et fugitif Les fils
de
fer se tendent partout servant de sommier support
ce qu’il dévore et fugitif Les fils de fer se tendent partout servant
de
sommier supportant des planches Ils forment aussi
ciel tissus des souvenirs les plus purs Et il flotte parfois en l’air
de
vagues nuages de craie Sur la planche brillent
ouvenirs les plus purs Et il flotte parfois en l’air de vagues nuages
de
craie Sur la planche brillent des fusées détona
teurs joyaux dorés à tête émaillée Funambules qui attendent leur tour
de
passer sur les trajectoires Et font un ornement m
t font un ornement mince et élégant à cette demeure souterraine Ornée
de
six lits placés en fer à cheval Six lits couverts
outerraine Ornée de six lits placés en fer à cheval Six lits couverts
de
riches manteaux bleus Sur le palais il y a un h
verts de riches manteaux bleus Sur le palais il y a un haut tumulus
de
craie Et des plaques de tôle ondulée Fleuve figé
bleus Sur le palais il y a un haut tumulus de craie Et des plaques
de
tôle ondulée Fleuve figé de ce domaine idéal Mais
a un haut tumulus de craie Et des plaques de tôle ondulée Fleuve figé
de
ce domaine idéal Mais privé d’eau car ici il ne r
es plaques de tôle ondulée Fleuve figé de ce domaine idéal Mais privé
d’
eau car ici il ne roule que le feu jailli de la mé
domaine idéal Mais privé d’eau car ici il ne roule que le feu jailli
de
la mélinite Le parc aux fleurs de fulminate jaill
r ici il ne roule que le feu jailli de la mélinite Le parc aux fleurs
de
fulminate jaillit des trous penchés Tas de cloche
élinite Le parc aux fleurs de fulminate jaillit des trous penchés Tas
de
cloches aux doux sons des douilles rutilantes Sap
ts et petits comme en un paysage japonais Le palais s’éclaire parfois
d’
une bougie à la flamme aussi petite qu’une souris
e souris O palais minuscule comme si on te regardait par le gros bout
d’
une lunette Petit palais où tout s’assourdit Petit
it palais où tout s’assourdit Petit palais où tout est neuf rien rien
d’
ancien Et où tout est précieux où tout le monde es
aît vieux dans cette neuve demeure Si bien qu’on comprend que l’amour
de
l’antique Le goût de l’anticaille Soit venu aux h
neuve demeure Si bien qu’on comprend que l’amour de l’antique Le goût
de
l’anticaille Soit venu aux hommes dès le temps de
près de ce que l’on appelle la beauté antique Et ce qui est surchargé
d’
ornements Ce qui a des ornements qui ne sont pas n
ornements Ce qui a des ornements qui ne sont pas nécessaires A besoin
de
vieillir pour avoir la beauté qu’on appelle antiq
ppelle antique Et qui est la noblesse la force l’ardeur l’âme l’usure
De
ce qui est neuf et qui sert Surtout si cela est s
ur lumineuse »] Voie lactée, ô sœur lumineuse Des blancs ruisseaux
de
Chanaan Et des corps blancs des amoureuses, Nageu
naan Et des corps blancs des amoureuses, Nageurs morts, suivrons-nous
d’
ahan Ton cours vers d’autres nébuleuses ? Les dé
mpénétrables, Rois secoués par la folie… Et ces grelottantes étoiles…
De
fausses femmes dans vos lits Aux déserts que l’hi
ts que l’histoire accable. Luitpold, le vieux prince régent, Tuteur
de
deux royautés folles, Sanglote-t-il en y songeant
glote-t-il en y songeant Quand vacillent les lucioles, Mouches dorées
de
la Saint-Jean ? Près d’un château sans châtelai
uand vacillent les lucioles, Mouches dorées de la Saint-Jean ? Près
d’
un château sans châtelaine, La barque aux barcarol
intemps Voguait, cygne mourant, sirène. Un jour, le roi, dans l’eau
d’
argent, Se noya, puis, la bouche ouverte, Il s’en
silencieux délire, J’erre à travers mon beau Paris Sans avoir le cœur
d’
y mourir. Les dimanches s’y éternisent Et les or
voir le cœur d’y mourir. Les dimanches s’y éternisent Et les orgues
de
Barbarie Y sanglotent dans les cours grises ; Les
Barbarie Y sanglotent dans les cours grises ; Les fleurs, aux balcons
de
Paris, Penchent comme la tour de Pise. Soirs de
urs grises ; Les fleurs, aux balcons de Paris, Penchent comme la tour
de
Pise. Soirs de Paris, ivres du gin Flambant de
fleurs, aux balcons de Paris, Penchent comme la tour de Pise. Soirs
de
Paris, ivres du gin Flambant de l’électricité. Le
nchent comme la tour de Pise. Soirs de Paris, ivres du gin Flambant
de
l’électricité. Les tramways, feux verts sur l’éch
Les tramways, feux verts sur l’échine, Musiquent, au long des portées
De
rails, leur folie de machines. Les cafés gonflé
rts sur l’échine, Musiquent, au long des portées De rails, leur folie
de
machines. Les cafés gonflés de fumée Crient tou
ong des portées De rails, leur folie de machines. Les cafés gonflés
de
fumée Crient tout l’amour de leurs tziganes, De t
r folie de machines. Les cafés gonflés de fumée Crient tout l’amour
de
leurs tziganes, De tous leurs siphons enrhumés, D
. Les cafés gonflés de fumée Crient tout l’amour de leurs tziganes,
De
tous leurs siphons enrhumés, De leurs garçons vêt
rient tout l’amour de leurs tziganes, De tous leurs siphons enrhumés,
De
leurs garçons vêtus d’un pagne, Vers toi, toi que
eurs tziganes, De tous leurs siphons enrhumés, De leurs garçons vêtus
d’
un pagne, Vers toi, toi que j’ai tant aimée, Moi
tant aimée, Moi, qui sais des lais pour les reines, Les complaintes
de
mes années, Des hymnes d’esclave aux murènes, La
s des lais pour les reines, Les complaintes de mes années, Des hymnes
d’
esclave aux murènes, La romance du mal-aimé. Et de
val ! « O mon être glacé dont le destin m’accable, « Dont ce soleil
de
chair grelotte, veux-tu voir, « Ma mémoire venir
mes, Le soleil en dansant remuait son nombril Et soudain le printemps
d’
amour et d’héroïsme Amena par la main un jeune jou
eil en dansant remuait son nombril Et soudain le printemps d’amour et
d’
héroïsme Amena par la main un jeune jour d’avril.
in le printemps d’amour et d’héroïsme Amena par la main un jeune jour
d’
avril. Les voies qui viennent de l’ouest étaient
e jour d’avril. Les voies qui viennent de l’ouest étaient couvertes
D’
ossements, d’herbes drues, de destinées et de fleu
l. Les voies qui viennent de l’ouest étaient couvertes D’ossements,
d’
herbes drues, de destinées et de fleurs, De monume
ui viennent de l’ouest étaient couvertes D’ossements, d’herbes drues,
de
destinées et de fleurs, De monuments tremblants,
’ouest étaient couvertes D’ossements, d’herbes drues, de destinées et
de
fleurs, De monuments tremblants, et de charognes
ent couvertes D’ossements, d’herbes drues, de destinées et de fleurs,
De
monuments tremblants, et de charognes vertes, Qua
’herbes drues, de destinées et de fleurs, De monuments tremblants, et
de
charognes vertes, Quand les vents apportaient des
urs. Puis les pâles amants joignant leurs mains démentes L’entrelaces
de
leurs doigts fut leur seul laps d’amour. Elle b
leurs mains démentes L’entrelaces de leurs doigts fut leur seul laps
d’
amour. Elle balla, mimant un rythme d’existence,
urs doigts fut leur seul laps d’amour. Elle balla, mimant un rythme
d’
existence, Criant : « Depuis cent ans j’espérais t
stence, Criant : « Depuis cent ans j’espérais ton appel. « Les astres
de
ta vie influaient sur ma danse ; « Morgane regard
er quand pour vous se déclare « Un mirage, incertain et que les vents
d’
horreur « Feignent d’être le rire de la lune hilar
déclare « Un mirage, incertain et que les vents d’horreur « Feignent
d’
être le rire de la lune hilare « Et d’effrayer les
irage, incertain et que les vents d’horreur « Feignent d’être le rire
de
la lune hilare « Et d’effrayer les fantômes avant
les vents d’horreur « Feignent d’être le rire de la lune hilare « Et
d’
effrayer les fantômes avant-coureurs. « J’ai fai
exprimaient les béatitudes « Qui toutes ne sont rien qu’un pur effet
de
l’Art. « Je n’ai jamais cueilli que la fleur d’
ien qu’un pur effet de l’Art. « Je n’ai jamais cueilli que la fleur
d’
aubépine, « Aux printemps finissants qui voulaient
Aux printemps finissants qui voulaient défleurir, « Quand les oiseaux
de
proie proclamaient leurs rapines « D’agneaux mort
défleurir, « Quand les oiseaux de proie proclamaient leurs rapines «
D’
agneaux mort nés et d’enfants-dieux qui vont mouri
s oiseaux de proie proclamaient leurs rapines « D’agneaux mort nés et
d’
enfants-dieux qui vont mourir. « Et j’ai vieilli
e et l’aubépine en fleur « Cet avril aurait eu la pauvre confidence «
D’
un corps de vieille morte en mimant la douleur. »
pine en fleur « Cet avril aurait eu la pauvre confidence « D’un corps
de
vieille morte en mimant la douleur. » ……………………………
» ………………………………………………………………. Et leurs mains s’élevaient comme un vol
de
colombes, Clarté sur qui la nuit fondit comme un
. Puis, Merlin s’en alla vers l’est, disant : « Qu’il monte « Le fils
de
la Mémoire, égale de l’amour. « Qu’il monte de
lla vers l’est, disant : « Qu’il monte « Le fils de la Mémoire, égale
de
l’amour. « Qu’il monte de la fange ou soit une
u’il monte « Le fils de la Mémoire, égale de l’amour. « Qu’il monte
de
la fange ou soit une ombre d’homme « Il sera bien
oire, égale de l’amour. « Qu’il monte de la fange ou soit une ombre
d’
homme « Il sera bien mon fils, mon ouvrage immorte
’homme « Il sera bien mon fils, mon ouvrage immortel « Le front nimbé
de
feu, sur le chemin de Rome « Il marchera tout seu
mon fils, mon ouvrage immortel « Le front nimbé de feu, sur le chemin
de
Rome « Il marchera tout seul en regardant le ciel
temps des nouvelles douleurs. « Couché parmi la marjolaine et les pas
d’
ânes, « Je m’éterniserai sous l’aubépine en fleurs
Acousmate (incipit : « Paix sur terre aux hommes
de
bonne volonté ») Paix sur terre aux hommes de
sur terre aux hommes de bonne volonté ») Paix sur terre aux hommes
de
bonne volonté Les maris voudraient agir l’outil n
aux hommes de bonne volonté Les maris voudraient agir l’outil n’a pas
de
manche Sur les doigts de cet homme on voit des tâ
té Les maris voudraient agir l’outil n’a pas de manche Sur les doigts
de
cet homme on voit des tâches d’encre Les hommes e
util n’a pas de manche Sur les doigts de cet homme on voit des tâches
d’
encre Les hommes et les FEMMES sont tous inserment
aient ce que disaient les anges Leurs âmes s’apaisaient comme un midi
d’
été Les bergers comprenaient ce qu’ils croyaient e
j’aperçois trois chiures Mais presque toutes les mouches sont mortes
de
froid Car c’est l’hiver oui mon vieux ça va bien
nt qu’un enfant venait de naître Près de là Sur le coup
de
minuit d’un jour alcyonien Se mirent tous en rout
nfant venait de naître Près de là Sur le coup de minuit
d’
un jour alcyonien Se mirent tous en route au son d
le coup de minuit d’un jour alcyonien Se mirent tous en route au son
de
leurs musettes
Chant
d’
amour Voici de quoi est fait le chant symphoniq
Chant d’amour Voici
de
quoi est fait le chant symphonique de l’amour Il
Chant d’amour Voici de quoi est fait le chant symphonique
de
l’amour Il y a le chant de l’amour de jadis Le br
oici de quoi est fait le chant symphonique de l’amour Il y a le chant
de
l’amour de jadis Le bruit des baisers éperdus des
i est fait le chant symphonique de l’amour Il y a le chant de l’amour
de
jadis Le bruit des baisers éperdus des amants ill
r de jadis Le bruit des baisers éperdus des amants illustres Les cris
d’
amour des mortelles violées par les dieux Les viri
igées comme des pièces contre avions le hurlement précieux
de
Jason Le chant mortel du cygne Et l’hymne victori
a le cri des Sabines au moment de l’enlèvement Il y a aussi les cris
d’
amour des félins dans les jongle
qui accomplissent le terrible amour des peuples Les vagues
de
la mer où naît la vie et la beauté Il y a là le c
s Les vagues de la mer où naît la vie et la beauté Il y a là le chant
de
tout l’amour du monde GUILLAUME APOLLINAIRE
[Page
de
titre] Guillaume Apollinaire Case d’Armons
[Page de titre] Guillaume Apollinaire Case
d’
Armons Aux Armées de la République [signaux optiqu
[Page de titre] Guillaume Apollinaire Case d’Armons Aux Armées
de
la République [signaux optiques d’artillerie] 191
ollinaire Case d’Armons Aux Armées de la République [signaux optiques
d’
artillerie] 1915
[Page
de
titre] Guillaume Apollinaire Case d’Armon
[Page de titre] Guillaume Apollinaire Case
d’
Armons Aux Armées de la République [signaux optiqu
Page de titre] Guillaume Apollinaire Case d’Armons Aux Armées
de
la République [signaux optiques d’artillerie] 191
ollinaire Case d’Armons Aux Armées de la République [signaux optiques
d’
artillerie] 1915
st changée en plusieurs mirages Ne m’abandonnez pas parmi cette foule
de
femmes au marché Ispahan s’est fait un ciel de ca
pas parmi cette foule de femmes au marché Ispahan s’est fait un ciel
de
carreaux émaillés de bleu Et je remonte avec vous
e de femmes au marché Ispahan s’est fait un ciel de carreaux émaillés
de
bleu Et je remonte avec vous une route aux enviro
reaux émaillés de bleu Et je remonte avec vous une route aux environs
de
Lyon Je n’ai pas oublié le son de la clochette
avec vous une route aux environs de Lyon Je n’ai pas oublié le son
de
la clochette d’un marchand de coco d’autrefois J’
oute aux environs de Lyon Je n’ai pas oublié le son de la clochette
d’
un marchand de coco d’autrefois J’entends déjà le
ons de Lyon Je n’ai pas oublié le son de la clochette d’un marchand
de
coco d’autrefois J’entends déjà le son aigre de c
yon Je n’ai pas oublié le son de la clochette d’un marchand de coco
d’
autrefois J’entends déjà le son aigre de cette voi
ochette d’un marchand de coco d’autrefois J’entends déjà le son aigre
de
cette voix à venir Du camarade qui se promènera a
n enfant Un veau dépouillé pendu à l’étal Un enfant Et cette banlieue
de
sable autour d’une pauvre ville au fond de l’Est
dépouillé pendu à l’étal Un enfant Et cette banlieue de sable autour
d’
une pauvre ville au fond de l’Est Un douanier se
n enfant Et cette banlieue de sable autour d’une pauvre ville au fond
de
l’Est Un douanier se tenait là comme un ange A
au fond de l’Est Un douanier se tenait là comme un ange A la porte
d’
un misérable paradis Et ce voyageur épileptique éc
un misérable paradis Et ce voyageur épileptique écumait dans la salle
d’
attente des premières Engoulevent Grondin Blaire
pas oublier les légendes Dame-Aboude dans un tramway la nuit au fond
d’
un quartier désert Je voyais une chasse tandis que
t à chaque étage Entre les pierres Entre les vêtements multicolores
de
la vitrine Entre les charbons ardents du marchand
nts multicolores de la vitrine Entre les charbons ardents du marchand
de
marrons Entre deux vaisseaux norvégiens amarrés à
ens amarrés à Rouen Il y a ton image Elle pousse entre les bouleaux
de
la Finlande Ce beau nègre en acier La plus gr
ier La plus grande tristesse C’est quand tu reçus une carte postale
de
La Corogne Le vent vient du couchant Le métal d
[Calligramme (jambe
d’
Arlequin)] [jambe d’Arlequin] et laissez le
[Calligramme (jambe d’Arlequin)] [jambe
d’
Arlequin] et laissez le mystère de cette jambe d’A
me (jambe d’Arlequin)] [jambe d’Arlequin] et laissez le mystère
de
cette jambe d’Arlequin vous torturer le cœur
equin)] [jambe d’Arlequin] et laissez le mystère de cette jambe
d’
Arlequin vous torturer le cœur
1890 l’X Toutes les femmes
de
45 à 50 ans se souviennent d’avoir été amoureuses
1890 l’X Toutes les femmes de 45 à 50 ans se souviennent
d’
avoir été amoureuses de Capoul M. CAPUS Et de bien
outes les femmes de 45 à 50 ans se souviennent d’avoir été amoureuses
de
Capoul M. CAPUS Et de bien d’autres
à 50 ans se souviennent d’avoir été amoureuses de Capoul M. CAPUS Et
de
bien d’autres
Mais ce n’est pas l’exil que je viens simuler Et sachez que j’attends
de
moyennes tortures Injustes si je rends tout ce qu
e moyennes tortures Injustes si je rends tout ce que j’ai volé Issu
de
l’écume des mers comme Aphrodite Sois docile puis
naufragé Vois les sages te font des gestes socratiques Vous parlerez
d’
amour quand il aura mangé Maraudeur étranger mal
abile et malade Ton père fut un sphinx et ta mère une nuit Qui charma
de
lueurs Zacinthe et les Cyclades As-tu feint d’avo
re une nuit Qui charma de lueurs Zacinthe et les Cyclades As-tu feint
d’
avoir faim quand tu volas les fruits Possesseurs
ades As-tu feint d’avoir faim quand tu volas les fruits Possesseurs
de
fruits mûrs que dirai-je aux insultes Ouïr ta voi
gure en nénie ô maman Puisqu’ils n’eurent enfin la pubère et l’adulte
De
prétexte sinon que s’aimer nuitamment Il y avai
ment Il y avait des fruits tout ronds comme des âmes Et des amandes
de
pomme de pin jonchaient Votre jardin marin où j’a
y avait des fruits tout ronds comme des âmes Et des amandes de pomme
de
pin jonchaient Votre jardin marin où j’ai laissé
jardin marin où j’ai laissé mes rames Et mon couteau punique au pied
de
ce pêcher Les citrons couleur d’huile et à save
mes Et mon couteau punique au pied de ce pêcher Les citrons couleur
d’
huile et à saveur d’eau froide Pendaient parmi les
unique au pied de ce pêcher Les citrons couleur d’huile et à saveur
d’
eau froide Pendaient parmi les fleurs des citronni
froide Pendaient parmi les fleurs des citronniers tordus Les oiseaux
de
leur bec ont blessé vos grenades Et presque toute
son des cinyres des Lydiennes nues Or les hommes ayant des masques
de
théâtre Et les femmes ayant des colliers où penda
e Et les femmes ayant des colliers où pendait La pierre prise au foie
d’
un vieux coq de Tanagre Parlaient entre eux le lan
ayant des colliers où pendait La pierre prise au foie d’un vieux coq
de
Tanagre Parlaient entre eux le langage de la Chal
rise au foie d’un vieux coq de Tanagre Parlaient entre eux le langage
de
la Chaldée Les autans langoureux dehors feignai
ux dehors feignaient l’automne Les convives c’étaient tant de couples
d’
amants Qui dirent tour à tour Voleur je te pardonn
tour à tour Voleur je te pardonne Reçois d’abord le sel puis le pain
de
froment Le brouet qui froidit sera fade à tes l
t Le brouet qui froidit sera fade à tes lèvres Mais l’outre en peau
de
bouc maintient frais le vin blanc Par ironie veux
c maintient frais le vin blanc Par ironie veux-tu qu’on serve un plat
de
fèves Ou des beignets de fleurs trempés dans du m
blanc Par ironie veux-tu qu’on serve un plat de fèves Ou des beignets
de
fleurs trempés dans du miel blond Une femme lui
nnais-tu mieux les lois malgré les hommes Veux-tu le talisman heureux
de
mon collier Larron des fruits tourne vers moi t
llier Larron des fruits tourne vers moi tes yeux lyriques Emplissez
de
noix la besace du héros Il est plus noble que le
nt qui fuyaient aux éclairs Un homme bègue ayant au front deux jets
de
flammes Passa menant un peuple infime pour l’orgu
ont deux jets de flammes Passa menant un peuple infime pour l’orgueil
De
manger chaque jour les cailles et la manne Et d’a
nfime pour l’orgueil De manger chaque jour les cailles et la manne Et
d’
avoir vu la mer ouverte comme un œil Les puiseur
et la manne Et d’avoir vu la mer ouverte comme un œil Les puiseurs
d’
eau barbus coiffés de bandelettes Noires et blanch
ir vu la mer ouverte comme un œil Les puiseurs d’eau barbus coiffés
de
bandelettes Noires et blanches contre les maux et
andelettes Noires et blanches contre les maux et les sorts Revenaient
de
l’Euphrate et les yeux des chouettes Attiraient q
hrate et les yeux des chouettes Attiraient quelquefois les chercheurs
de
trésors Cet insecte jaseur ô poète barbare Rega
s Cet insecte jaseur ô poète barbare Regagnait chastement à l’heure
d’
y mourir La forêt précieuse aux oiseaux gemmipares
sources mûrirent Un triomphe passait gémir sous l’arc-en-ciel Avec
de
blêmes laurés debout dans les chars Les statues s
Les chevaucheurs nous jetèrent dans l’avenir Les alcancies pleines
de
cendre ou bien de fleurs Nous aurons des baisers
s nous jetèrent dans l’avenir Les alcancies pleines de cendre ou bien
de
fleurs Nous aurons des baisers florentins sans le
le dire Mais au jardin ce soir tu vins sage et voleur * * * Ceux
de
ta secte adorent-ils un signe obscène Belphégor l
masques Va-t’en va-t’en contre le feu l’ombre prévaut Ah Ah le larron
de
gauche dans la bourrasque Rira de toi comme henni
feu l’ombre prévaut Ah Ah le larron de gauche dans la bourrasque Rira
de
toi comme hennissent les chevaux Larron des fru
evaux Larron des fruits tourne vers moi tes yeux lyriques Emplissez
de
noix la besace du héros Il est plus noble que le
’absolu choit la chute est une preuve Qui double devient triple avant
d’
avoir été Nous avouons que les grossesses nous éme
Les ventres pourront seuls nier l’aséité Vois les vases sont pleins
d’
humides fleurs morales Va-t’en mais dénudé puisque
tuer l’unicorne ou le gnou L’ombre équivoque et tendre est le deuil
de
ta chair Et sombre elle est humaine et puis la nô
nôtre aussi Va-t’en le crépuscule a des lueurs légères Et puis aucun
de
nous ne croirait tes récits Il brillait et atti
ait et attirait comme la pantaure Que n’avait-il la voix et les jupes
d’
Orphée Et les femmes la nuit feignant d’être des t
avait-il la voix et les jupes d’Orphée Et les femmes la nuit feignant
d’
être des taures L’eussent aimé comme on l’aima pui
il était beau comme un roi ladre Que n’avait-il la voix et les jupes
d’
Orphée La pierre prise au foie d’un vieux coq de T
Que n’avait-il la voix et les jupes d’Orphée La pierre prise au foie
d’
un vieux coq de Tanagre Au lieu du roseau triste e
la voix et les jupes d’Orphée La pierre prise au foie d’un vieux coq
de
Tanagre Au lieu du roseau triste et du funèbre fa
vierge et froid Le tact est relatif mais la vue est oblongue Tu n’as
de
signe que le signe de la croix Vouons le vol à
e vol à Sparte et l’inceste à Ninive Nous rentrerons demain à l’école
d’
Elée Qu’on souffle les flambeaux à cause des convi
fle les flambeaux à cause des convives Qui se fiant au Bègue ont peur
d’
être brûlés
rs toi et il me semble aussi que tu te jettes vers moi Une force part
de
nous qui est un feu solide qui nous soude Et puis
qui fait que nous ne pouvons nous apercevoir En face de moi la paroi
de
craie s’effrite Il y a des cassures De longues tr
cevoir En face de moi la paroi de craie s’effrite Il y a des cassures
De
longues traces d’outils traces lisses et qui semb
moi la paroi de craie s’effrite Il y a des cassures De longues traces
d’
outils traces lisses et qui semblent être faites d
ongues traces d’outils traces lisses et qui semblent être faites dans
de
la stéarine Des coins de cassures sont arrachés p
aces lisses et qui semblent être faites dans de la stéarine Des coins
de
cassures sont arrachés par le passage des types d
stéarine Des coins de cassures sont arrachés par le passage des types
de
ma pièce Moi j’ai ce soir une âme qui s’est creus
eusée qui est vide On dirait qu’on y tombe sans cesse et sans trouver
de
fond Et qu’il n’y a rien pour se raccrocher Ce qu
a rien pour se raccrocher Ce qui y tombe et qui y vit c’est une sorte
d’
êtres laids qui me font mal et qui viennent de je
qui viennent de je ne sais où Oui je crois qu’ils viennent de la vie
d’
une sorte de vie qui est dans l’avenir dans l’aven
t de je ne sais où Oui je crois qu’ils viennent de la vie d’une sorte
de
vie qui est dans l’avenir dans l’avenir brut qu’o
’on n’a pu encore cultiver où élever ou humaniser. Dans ce grand vide
de
mon âme il manque un soleil il manque ce qui écla
Les autres jours je me rattache à toi Les autres jours je me console
de
la solitude et de toutes les horreurs En imaginan
je me rattache à toi Les autres jours je me console de la solitude et
de
toutes les horreurs En imaginant ta beauté Pour l
de toutes les horreurs En imaginant ta beauté Pour l’élever au-dessus
de
l’univers extasié Puis je pense que je l’imagine
vain Je ne la connais par aucun sens Ni même par les mots Et mon goût
de
la beauté est-il donc aussi vain Existes-tu mon a
ité que j’ai créée sans le vouloir Pour peupler la solitude Es-tu une
de
ces déesses comme celles que les Grecs avaient do
De
la batterie de tir Au maréchal des logis F. Bod
De la batterie
de
tir Au maréchal des logis F. Bodard. No
bien des Négrities Des Eldorados ou bien des Cimméries Rivière
d’
hommes forts et d’obus dont l’orient chatoie
Des Eldorados ou bien des Cimméries Rivière d’hommes forts et
d’
obus dont l’orient chatoie Diamants qui écl
la nuit O Roses O France Nous nous pâmons
de
volupté A ton cou penché vers l’Est
s l’Arc-en-terre Signe plus pur que l’Arc-en-Ciel Signe
de
nos origines profondes Etincelles
Un fantôme
de
nuées Comme c’était la veille du quatorze
Comme c’était la veille du quatorze Juillet Vers les quatre heures
de
l’après-midi Je descendis dans la rue pour aller
sur une petite place située entre Saint-Germain-des-Prés et la statue
de
Danton Je rencontrai les saltimbanques La foule
s une place dans ce cercle afin de tout voir Poids formidables Villes
de
Belgique soulevées à bras tendus par un ouvrier r
ables Villes de Belgique soulevées à bras tendus par un ouvrier russe
de
Longwy Haltères noirs et creuses qui ont pour tig
e figé Doigts roulants une cigarette amère et délicieuse comme ta vie
De
nombreux tapis usés couvraient le sol Tapis qui o
s plis qu’on ne défera pas Tapis qui sont presque entièrement couleur
de
la poussière Et où quelques taches jaunes ou vert
ière Et où quelques taches jaunes ou vertes ont persisté Comme un air
de
musique qui vous poursuit Vois-tu le personnage m
e qui vous poursuit Vois-tu le personnage maigre et sauvage La cendre
de
ses frères lui sortait en barbe grisonnante Il po
isage Il semblait rêver à l’avenir En tournant machinalement un orgue
de
Barbarie Dont la lente voix se lamentait merveill
Les saltimbanques ne bougeaient pas Le plus vieux avait un maillot
de
ce rose violâtre qu’ont aux joues certaines jeune
entourent souvent leur bouche Ou près des narines C’est un rose plein
de
traitrise Cet homme portait-il ainsi sur le dos L
de traitrise Cet homme portait-il ainsi sur le dos La teinte ignoble
de
ses poumons Les bras, les bras partout montaient
as partout montaient la garde Le second saltimbanque N’était vêtu que
de
son ombre Je le regardai longtemps Son visage m’é
happe entièrement C’est un homme sans tête Un autre enfin avait l’air
d’
un voyou D’un apache bon et crapule à la fois
rement C’est un homme sans tête Un autre enfin avait l’air d’un voyou
D’
un apache bon et crapule à la fois Avec s
n bouffant et les accroche-chaussettes N’aurait-il pas eu l’apparence
d’
un maquereau à sa toilette La musique se tut et
s pourparlers avec le public Qui sou à sou jeta sur le tapis la somme
de
deux francs cinquante Au lieu des trois francs qu
personne ne donnerait plus rien On se décida à commencer la séance
De
dessous de l’orgue sortit un tout petit saltimban
e donnerait plus rien On se décida à commencer la séance De dessous
de
l’orgue sortit un tout petit saltimbanque habillé
nce De dessous de l’orgue sortit un tout petit saltimbanque habillé
de
rose pulmonaire Avec de la fourrure aux poignets
gue sortit un tout petit saltimbanque habillé de rose pulmonaire Avec
de
la fourrure aux poignets et aux chevilles Il pous
une humanité Pensa chacun Et cette musique des formes Détruisit celle
de
l’orgue mécanique Que moulait l’homme au visage c
isit celle de l’orgue mécanique Que moulait l’homme au visage couvert
d’
ancêtres Le petit saltimbanque fit la roue Avec
sage couvert d’ancêtres Le petit saltimbanque fit la roue Avec tant
d’
audacieuse harmonie Que l’orgue cessa de jouer Et
mbanque fit la roue Avec tant d’audacieuse harmonie Que l’orgue cessa
de
jouer Et que l’organiste se cacha le visage dans
cacha le visage dans les mains Aux doigts semblables aux descendants
de
son destin Fœtus minuscules qui lui sortaient de
bles aux descendants de son destin Fœtus minuscules qui lui sortaient
de
la barbe Nouveau cri de Peau-Rouge Musique angé
n destin Fœtus minuscules qui lui sortaient de la barbe Nouveau cri
de
Peau-Rouge Musique angélique des arbres Dispariti
Nouveau cri de Peau-Rouge Musique angélique des arbres Disparition
de
l’enfant Les saltimbanques soulevèrent les grosse
te je rêve et les feuillards agitent Leurs feuilles qui ressemblent à
de
pauvres marins Ailés et tournoyants comme Icare
ous la pluie aux reflets du trottoir Leurs rires amassés en grappes
de
raisin Ne sors plus de chez moi diamant qui par
du trottoir Leurs rires amassés en grappes de raisin Ne sors plus
de
chez moi diamant qui parlais Dors doucement tu es
e et mon casque troué Regards précieux saphirs taillés aux environs
de
Saint-Claude Tes joues étaient une
de Tes joues étaient une pure émeraude Je me souviens
de
toi ville des météores Ils fleurissaient en l’air
Ils fleurissaient en l’air pendant ces nuits où rien ne dort Jardins
de
la lumière où j’ai cueilli des bouquets Tu dois
s de la lumière où j’ai cueilli des bouquets Tu dois en avoir assez
de
faire peur à ce ciel
A l’Institut des jeunes aveugles on a demandé N’avez-vous point ici
de
jeune aveugle ailé O Bouches l’homme est à la r
oint ici de jeune aveugle ailé O Bouches l’homme est à la recherche
d’
un nouveau langage Auquel le grammairien d’aucune
l’homme est à la recherche d’un nouveau langage Auquel le grammairien
d’
aucune langue n’aura rien à dire Et ces vieilles
nt tellement près de mourir Que c’est vraiment par habitude et manque
d’
audace Qu’on les fait encore servir à la poésie
langue Lançons des postillons On veut
de
nouveaux sons de nouveaux
çons des postillons On veut de nouveaux sons
de
nouveaux sons de nou
de nouveaux sons
de
nouveaux sons On veut des consonnes sans voyelles
s Des consonnes qui pètent sourdement Imitez le son
de
la toupie Laissez petiller un son nasal e
continu Faites claquer votre langue Servez-vous du bruit sourd
de
celui qui mange sans civilité Le raclement aspi
s Habituez-vous à roter à volonté Et quelle lettre grave comme un son
de
cloche A travers nos mémoire
A travers nos mémoires Nous n’aimons pas assez la joie
De
voir de belles choses neuves O mon amie
A travers nos mémoires Nous n’aimons pas assez la joie De voir
de
belles choses neuves O mon amie hâte-to
le vite pour toi Ces chemins de fer qui circulent Sortiront bientôt
de
la vie Ils seront beaux et ridicules Deux lampe
ns la myrtaie L’Eros et l’Antéros en larmes Je suis le ciel
de
la cité Ecoutez la mer La
Ma voix fidèle comme l’ombre Veut être enfin l’ombre
de
la vie Veut être ô mer vivante infidèle comme toi
’est un dieu qui tremble Avance et soutiens-moi je regrette les mains
De
ceux qui les tendaient et m’adoraient ensemble Qu
mains De ceux qui les tendaient et m’adoraient ensemble Quelle oasis
de
bras m’accueillera demain Connais-tu cette joie d
emble Quelle oasis de bras m’accueillera demain Connais-tu cette joie
de
voir des choses neuves O Voix, j
e voir des choses neuves O Voix, je parle le langage
de
la mer Et dans le port la nuit les dernières tave
nuit les dernières tavernes Moi qui suis plus têtu que non l’hydre
de
Lerne La rue où nagent mes deux ma
Regarde La victoire avant tout sera
De
bien voir au loin Et de tout voir
avant tout sera De bien voir au loin Et
de
tout voir De près Et
De bien voir au loin Et de tout voir
De
près Et que tout Ait
st changée en plusieurs mirages Ne m’abandonnez pas parmi cette foule
de
femmes au marché Ispahan s’est fait un ciel de ca
pas parmi cette foule de femmes au marché Ispahan s’est fait un ciel
de
carreaux émaillés de bleu Et je remonte avec vous
e de femmes au marché Ispahan s’est fait un ciel de carreaux émaillés
de
bleu Et je remonte avec vous une route aux enviro
reaux émaillés de bleu Et je remonte avec vous une route aux environs
de
Lyon Je n’ai pas oublié le son d’une clochette
avec vous une route aux environs de Lyon Je n’ai pas oublié le son
d’
une clochette d’un marchand de coco autrefois J’en
oute aux environs de Lyon Je n’ai pas oublié le son d’une clochette
d’
un marchand de coco autrefois J’entends déjà le so
ons de Lyon Je n’ai pas oublié le son d’une clochette d’un marchand
de
coco autrefois J’entends déjà le son aigre de cet
clochette d’un marchand de coco autrefois J’entends déjà le son aigre
de
cette voix à venir Du camarade qui se promènera a
n enfant Un veau dépouillé pendu à l’étal Un enfant Et cette banlieue
de
sable autour d’une pauvre ville au fond de l’Est
dépouillé pendu à l’étal Un enfant Et cette banlieue de sable autour
d’
une pauvre ville au fond de l’Est Un douanier se
n enfant Et cette banlieue de sable autour d’une pauvre ville au fond
de
l’Est Un douanier se tenait là comme un ange A
au fond de l’Est Un douanier se tenait là comme un ange A la porte
d’
un misérable paradis Et ce voyageur épileptique éc
un misérable paradis Et ce voyageur épileptique écumait dans la salle
d’
attente des premières Engoulevent Grondin Blaire
pas oublier les légendes Dame-Aboude dans un tramway ln nuit au fond
d’
un quartier désert Je voyais une chasse tandis que
ait à chaque étage Entre les pierres Entre les vêtements multicolores
de
la vitrine Entre les charbons ardents du marchand
nts multicolores de la vitrine Entre les charbons ardents du marchand
de
marrons Entre deux vaisseaux norvégiens amarrés à
ens amarrés à Rouen Il y a ton image Elle pousse entre les bouleaux
de
la Finlande Ce beau nègre en acier La plus gr
ier La plus grande tristesse C’est quand tu reçus une carte postale
de
La Corogne Le vent vient du couchant Le métal d
st changée en plusieurs mirages Ne m’abandonnez pas parmi cette foule
de
femmes au marché Ispahan s’est fait au ciel de ca
pas parmi cette foule de femmes au marché Ispahan s’est fait au ciel
de
carreaux émaillés de bleu Et je remont avec vous
e de femmes au marché Ispahan s’est fait au ciel de carreaux émaillés
de
bleu Et je remont avec vous une route aux environ
rreaux émaillés de bleu Et je remont avec vous une route aux environs
de
Lyon Je n’ai pas oublié le son d’une clochette
avec vous une route aux environs de Lyon Je n’ai pas oublié le son
d’
une clochette d’un marchant de coco Autrefois J’en
oute aux environs de Lyon Je n’ai pas oublié le son d’une clochette
d’
un marchant de coco Autrefois J’entends déjà le so
ons de Lyon Je n’ai pas oublié le son d’une clochette d’un marchant
de
coco Autrefois J’entends déjà le son aigre de cet
clochette d’un marchant de coco Autrefois J’entends déjà le son aigre
de
cette voix à venir Du camarade qui se promène ave
n enfant Un veau dépouillé pendu à l’étal Un enfant Et cette banlieue
de
sable autour d’une petite ville Au fond de l’Est
dépouillé pendu à l’étal Un enfant Et cette banlieue de sable autour
d’
une petite ville Au fond de l’Est Un douanier se t
n enfant Et cette banlieue de sable autour d’une petite ville Au fond
de
l’Est Un douanier se tenait là comme un ange a la
le Au fond de l’Est Un douanier se tenait là comme un ange a la porte
d’
un misérable paradis Et le voyageur épileptique éc
un misérable paradis Et le voyageur épileptique écumait dans la salle
d’
attente des premiéres Engoulevent Grondin Blaire
s oublier les légendes Dame il bonde dans une tramway la nuit au fond
d’
un quartier désert Je voyais une chasse tandis que
tait à chaque étage Entre les pierres Entre les vétements multicolors
de
la vitrine Entre les charbons ardents du marchant
ents multicolors de la vitrine Entre les charbons ardents du marchant
de
marrons Entre deux vaisseaux norvégiens amarrés à
iens amarrés à Rouen Il y a ton image Elle pousse entre les tombaux
de
la Finlande Le beau nègre en acier La plus gr
ier La plus grande tristesse C’est quand tu reçue une carte postale
de
la Corogne Le vent vient du couchant Le métal d
nde Chante Schinderhannes armé. Le brigand près de sa brigande Hennit
d’
amour au joli mai. Benzel accroupi lit la bible
Benzel accroupi lit la bible Sans voir que son chapeau pointu A plume
d’
aigle est une cible. Pour Jacob Born, le mal foutu
r Jacob Born, le mal foutu. Juliette Blæsius qui rote Fait semblant
d’
avoir le hoquet. Hannes pousse une fausse note Qua
rtant un baquet. Hannes crie en versant des larmes : « Baquet plein
de
vin parfumé ! Viennent aujourd’hui les gendarmes,
n parfumé ! Viennent aujourd’hui les gendarmes, Nous aurons bu le vin
de
mai ! Mes compagnons, ma chère troupe D’ivrogne
mes, Nous aurons bu le vin de mai ! Mes compagnons, ma chère troupe
D’
ivrognes rauques, mes bandits Voici notre divine s
udits. Et toi, Julia, la mamselle, Bois avec nous ce clair bouillon
D’
herbes et de vin de Moselle… Prosit, bandit en cot
toi, Julia, la mamselle, Bois avec nous ce clair bouillon D’herbes et
de
vin de Moselle… Prosit, bandit en cotillon !… »
lia, la mamselle, Bois avec nous ce clair bouillon D’herbes et de vin
de
Moselle… Prosit, bandit en cotillon !… » Juliet
Juliette bientôt est saoule Et veut Hannes qui ne veut pas : « Pas
d’
amour maintenant, ma poule ; Sers nous un bon peti
que j’assassine Ce riche juif, au bord du Rhin, Au clair des torches
de
résine… La fleur de mai, c’est le florin. » On
riche juif, au bord du Rhin, Au clair des torches de résine… La fleur
de
mai, c’est le florin. » On mange alors, toute l
de Pète et rit pendant le dîner, Puis s’attendrit à l’allemande Avant
d’
aller assassiner. Guillaume Apollinaire
Fête (incipit : « Feu
d’
artifice en acier ») À André Rouveyre. Feu
(incipit : « Feu d’artifice en acier ») À André Rouveyre. Feu
d’
artifice en acier Qu’il est charmant cet éclairage
Feu d’artifice en acier Qu’il est charmant cet éclairage Artifice
d’
artificier Mêler quelque grâce au Courage — Deux
Un poète dans la forêt Regarde avec indifférence Son révolver au cran
d’
arrêt Des roses mourir d’espérance — Il songe au
garde avec indifférence Son révolver au cran d’arrêt Des roses mourir
d’
espérance — Il songe aux roses de Saadi Et souda
r au cran d’arrêt Des roses mourir d’espérance — Il songe aux roses
de
Saadi Et soudain sa tête se penche Car une rose
Et soudain sa tête se penche Car une rose lui redit La molle courbe
d’
une hanche L’air est plein d’un terrible alcool
Car une rose lui redit La molle courbe d’une hanche L’air est plein
d’
un terrible alcool Filtré des étoiles mi-closes Le
Fête (incipit : « Feu
d’
artifice en acier ») À André Rouveyre. Feu
(incipit : « Feu d’artifice en acier ») À André Rouveyre. Feu
d’
artifice en acier Qu’il est charmant cet éclairage
Feu d’artifice en acier Qu’il est charmant cet éclairage Artifice
d’
artificier Mêler quelque grâce au Courage — Deux
Un poète dans la forêt Regarde avec indifférence Son révolver au cran
d’
arrêt Des roses mourir d’espérance — Il songe au
garde avec indifférence Son révolver au cran d’arrêt Des roses mourir
d’
espérance — Il songe aux roses de Saadi Et souda
r au cran d’arrêt Des roses mourir d’espérance — Il songe aux roses
de
Saadi Et soudain sa tête se penche Car une ros
t soudain sa tête se penche Car une rose lui redit La molle courbe
d’
une hanche L’air est plein d’un terrible alcool F
Car une rose lui redit La molle courbe d’une hanche L’air est plein
d’
un terrible alcool Filtré des étoiles mi-closes Le
age du Kabyle Belle couleur du Pobiron [à droite, verticalement
de
gauche à droite] il n’écoute pas il marche vite
à sa manière lorsque la journée est belle [à droite, verticalement
de
droite à gauche] Ordres de Bourse
urnée est belle [à droite, verticalement de droite à gauche] Ordres
de
Bourse Dans l’Ombre ou bien dans
umière Jusqu’au faux pas pis qu’au trépas Des doigts
d’
ivoire mourir sur des tombes jaunies
e il est des jours où je désaime Dans la fumée
d’
un cigare j’ai vu des mondes des moustres des spir
mée d’un cigare j’ai vu des mondes des moustres des spirales La boite
d’
allumettes Et vo
Demain douteux demain [à gauche, verticalement
de
droite à gauche] quelques oranges [à droite, vert
alement de droite à gauche] quelques oranges [à droite, verticalement
de
droite à gauche] DANS LE JARDIN Et nou
S LE JARDIN Et nous n’avons rien dit extase
d’
anges claquants des dents
extase d’anges claquants des dents
De
loin un doigt levé Jamais
tière, La Maison des Morts l’encadrait comme un cloître A l’intérieur
de
ses vitrines Pareilles à celles des boutiques de
loître A l’intérieur de ses vitrines Pareilles à celles des boutiques
de
modes, Au lieu de sourire debout, Les mannequins
épulture, Soudain, Rapide comme ma mémoire. Les yeux se rallumèrent
De
cellule vitrée en cellule vitrée, Le ciel se peup
se rallumèrent De cellule vitrée en cellule vitrée, Le ciel se peupla
d’
une apocalypse Vivace Et la terre, plate à l’infin
Vivace Et la terre, plate à l’infini Comme avant Galilée, Se couvrit
de
mille mythologies immobiles. Un ange en diamant b
t brisa toutes les vitrines Et les morts m’accostèrent Avec des mines
de
l’autre monde. Mais leur visage et leurs attitu
e perdirent Leur aspect fantasmagorique. Les morts se réjouissaient
De
voir leurs corps trépassés entre eux et la lumièr
nt De voir leurs corps trépassés entre eux et la lumière. Ils riaient
de
leur ombre et l’observaient Comme si véritablemen
ient quarante-neuf hommes. Femmes et enfants Qui embellissaient à vue
d’
œil Et me regardaient maintenant Avec tant de cord
n amitié Tout à coup, Je les invitai à une promenade Loin des arcades
de
leur Maison. Et tous bras dessus, bras dessous,
u-légers nous rejoignirent. On leur fit fête. Ils coupèrent du bois
de
viorne Et de sureau Dont ils firent des sifflets
rejoignirent. On leur fit fête. Ils coupèrent du bois de viorne Et
de
sureau Dont ils firent des sifflets Qu’ils distri
t pas oublié la danse, Ces morts et ces mortes : On buvait aussi, Et,
de
temps à autre, une cloche Annonçait qu’un nouveau
nneau Allait être mis en perce. Une morte, assise sur un banc, Près
d’
un buisson d’épine-vinette, Laissait un étudiant A
être mis en perce. Une morte, assise sur un banc, Près d’un buisson
d’
épine-vinette, Laissait un étudiant Agenouillé à s
pine-vinette, Laissait un étudiant Agenouillé à ses pieds, Lui parler
de
fiançailles : ‒ Je vous attendrai Dix ans, vingt
‒ Je vous attendrai Toute votre vie… Répondait la morte. Des enfants
De
ce monde ou bien de l’autre Chantaient de ces ron
Toute votre vie… Répondait la morte. Des enfants De ce monde ou bien
de
l’autre Chantaient de ces rondes Aux paroles absu
ndait la morte. Des enfants De ce monde ou bien de l’autre Chantaient
de
ces rondes Aux paroles absurdes et lyriques Qui,
Qui, sans doute, sont les restes Des plus anciens monuments Poétiques
De
l’humanité. L’étudiant passa une bague A l’annu
s Poétiques De l’humanité. L’étudiant passa une bague A l’annulaire
de
la jeune morte : Voici le gage de mon amour, De n
diant passa une bague A l’annulaire de la jeune morte : Voici le gage
de
mon amour, De nos fiançailles. Ni le temps, ni l’
e bague A l’annulaire de la jeune morte : Voici le gage de mon amour,
De
nos fiançailles. Ni le temps, ni l’absence Ne nou
er nos promesses. Et un jour, nous aurons une belle noce, Des touffes
de
myrte A nos vêtements et dans vos cheveux. Un bea
myrte A nos vêtements et dans vos cheveux. Un beau sermon à l’église,
De
longs discours après le banquet Et de la musique,
eux. Un beau sermon à l’église, De longs discours après le banquet Et
de
la musique, De la musique. ‒ Nos enfants, dit l
rmon à l’église, De longs discours après le banquet Et de la musique,
De
la musique. ‒ Nos enfants, dit la fiancée, Sero
, plus beaux encore, Hélas ! la bague était brisée, Que s’ils étaient
d’
argent ou d’or, D’émeraude ou de diamant, Seront p
encore, Hélas ! la bague était brisée, Que s’ils étaient d’argent ou
d’
or, D’émeraude ou de diamant, Seront plus clairs,
e, Hélas ! la bague était brisée, Que s’ils étaient d’argent ou d’or,
D’
émeraude ou de diamant, Seront plus clairs, plus c
bague était brisée, Que s’ils étaient d’argent ou d’or, D’émeraude ou
de
diamant, Seront plus clairs, plus clairs encore,
airs, plus clairs encore, Que les astres du firmament, Que la lumière
de
l’aurore, Que vos regards mon fiancé, Auront meil
e odeur encore, Hélas ! la bague était brisée, Que le lilas qui vient
d’
éclore, Que le thym, la rose ou qu’un brin De lava
, Que le lilas qui vient d’éclore, Que le thym, la rose ou qu’un brin
De
lavande ou de romarin. Les musiciens s’en étant
qui vient d’éclore, Que le thym, la rose ou qu’un brin De lavande ou
de
romarin. Les musiciens s’en étant allés, Nous c
te la troupe se fût embarquée, Et quelques morts ramaient Avec autant
de
vigueur que les vivants, A l’avant du bateau qu
bateau que je gouvernais, Un mort parlait avec une jeune femme Vêtue
d’
une robe jaune, D’un corsage noir Avec des rubans
vernais, Un mort parlait avec une jeune femme Vêtue d’une robe jaune,
D’
un corsage noir Avec des rubans bleus et d’un chap
me Vêtue d’une robe jaune, D’un corsage noir Avec des rubans bleus et
d’
un chapeau gris Orné d’une seule plume défrisée.
ne, D’un corsage noir Avec des rubans bleus et d’un chapeau gris Orné
d’
une seule plume défrisée. ‒ Je vous aime, disait
ivées A un endroit où les chevau-légers Savaient qu’un écho répondait
de
la rive. On ne se lassait point de l’interroger.
gers Savaient qu’un écho répondait de la rive. On ne se lassait point
de
l’interroger. Il y eut des questions si extravaga
eut des questions si extravagantes Et des réponses tellement pleines
d’
à-propos Que c’était à mourir de rire, Et le mort
tes Et des réponses tellement pleines d’à-propos Que c’était à mourir
de
rire, Et le mort disait à la vivante : ‒ Nous ser
s l’eau se refermera, Mais vous pleurez et vos mains tremblent, Aucun
de
nous ne reviendra. On reprit terre et ce fut le
s, Et les vivants, Des mortes. Un genévrier, parfois, Faisait l’effet
d’
un fantôme. Les enfants déchiraient l’air En souff
échiraient l’air En soufflant, les joues creuses, Dans leurs sifflets
de
viorne, Ou de sureau, Tandis que les militaires C
ir En soufflant, les joues creuses, Dans leurs sifflets de viorne, Ou
de
sureau, Tandis que les militaires Chantaient des
tendant la sépulture derrière les vitrines. Ils ne se doutaient pas
De
ce qui s’était passé, Mais les vivants en gardaie
C’était un bonheur inespéré Et si certain Qu’ils ne craignaient point
de
le perdre. Ils vivaient si noblement Que ceux,
eille encore, Les regardaient comme leurs égaux Ou même quelque chose
de
moins, Admiraient maintenant Leur puissance, leur
eur richesse et leur génie. Car, y a-t-il rien qui vous élève Comme
d’
avoir aimé un mort ou une morte ? On devient si pu
rt ou une morte ? On devient si pur qu’on en arrive Dans les glaciers
de
la mémoire A se confondre avec le souvenir. On es
avec le souvenir. On est fortifié pour la vie Et l’on n’a plus besoin
de
personne.
Voyage (incipit : « Du joli bateau
de
Port-Vendres ») A M. P. Du joli bateau de Port
cipit : « Du joli bateau de Port-Vendres ») A M. P. Du joli bateau
de
Port-Vendres Tes yeux étaient les matelots Et com
ient les matelots Et comme les flots étaient tendres Dans les parages
de
Palos Que de sous-marins dans mon âme Naviguent
ts Et comme les flots étaient tendres Dans les parages de Palos Que
de
sous-marins dans mon âme Naviguent et vont l’atte
âme Naviguent et vont l’attendant Le superbe navire où clame Le chœur
de
ton regard ardent Guillaume Apollinaire
du cimetière, L’obituaire l’encadrait comme un cloître. A l’intérieur
de
ses vitrines Pareilles à celles des boutiques de
oître. A l’intérieur de ses vitrines Pareilles à celles des boutiques
de
modes, Au lieu de sourire debout, Les mannequins
épulture. Soudain, Rapide comme ma mémoire, Les yeux se rallumèrent
De
cellule vitrée en cellule vitrée, Le ciel se peup
se rallumèrent De cellule vitrée en cellule vitrée, Le ciel se peupla
d’
une apocalypse Vivace Et la terre, plate à l’infin
Vivace Et la terre, plate à l’infini Comme avant Galilée, Se couvrit
de
mille mythologies immobiles. Un ange en diamant b
t brisa toutes les vitrines Et les morts m’accostèrent Avec des mines
de
l’autre monde. Mais leur visage et leurs attitude
e perdirent Leur aspect fantasmagorique. Les morts se réjouissaient
De
voir leurs corps trépassés entre eux et la lumièr
nt De voir leurs corps trépassés entre eux et la lumière. Ils riaient
de
leur ombre et l’observaient Comme si véritablemen
ient quarante-neuf hommes, Femmes et enfants Qui embellissaient à vue
d’
œil Et me regardaient maintenant Avec tant de cord
vau-légers nous rejoignirent. On leur fit fête. Ils coupèrent du bois
de
viorne Et de sureau Dont ils firent des sifflets
us rejoignirent. On leur fit fête. Ils coupèrent du bois de viorne Et
de
sureau Dont ils firent des sifflets Qu’ils distri
t pas oublié la danse, Ces morts et ces mortes ! On buvait aussi, Et,
de
temps à autre, une cloche Annonçait qu’un nouveau
nneau Allait être mis en perce. Une morte, assise sur un banc, Près
d’
un buisson d’épine-vinette, Laissait un étudiant,
être mis en perce. Une morte, assise sur un banc, Près d’un buisson
d’
épine-vinette, Laissait un étudiant, Agenouillé à
ine-vinette, Laissait un étudiant, Agenouillé à ses pieds, Lui parler
de
fiançailles : — Je vous attendrai Dix ans, vingt
— Je vous attendrai Toute votre vie… Répondait la morte. Des enfants
De
ce monde ou bien de l’autre Chantaient de ces ron
Toute votre vie… Répondait la morte. Des enfants De ce monde ou bien
de
l’autre Chantaient de ces rondes Aux paroles absu
ndait la morte. Des enfants De ce monde ou bien de l’autre Chantaient
de
ces rondes Aux paroles absurdes et lyriques Qui,
Qui, sans doute, sont les restes Des plus anciens monuments Poétiques
De
l’humanité. L’étudiant passa une bague A l’annu
s Poétiques De l’humanité. L’étudiant passa une bague A l’annulaire
de
la jeune morte : — Voici le gage de mon amour, De
ant passa une bague A l’annulaire de la jeune morte : — Voici le gage
de
mon amour, De nos fiançailles. Ni le temps, ni l’
bague A l’annulaire de la jeune morte : — Voici le gage de mon amour,
De
nos fiançailles. Ni le temps, ni l’absence Ne nou
er nos promesses. Et un jour, nous aurons une belle noce, Des touffes
de
myrte A nos vêtements et dans vos cheveux, Un bea
myrte A nos vêtements et dans vos cheveux, Un beau sermon à l’église,
De
longs discours après le banquet Et de la musique,
eux, Un beau sermon à l’église, De longs discours après le banquet Et
de
la musique, De la musique. — — Nos enfants, dit l
rmon à l’église, De longs discours après le banquet Et de la musique,
De
la musique. — — Nos enfants, dit la fiancée, Sero
, plus beaux encore, Hélas ! la bague était brisée, Que s’ils étaient
d’
argent ou d’or, D’émeraude ou de diamant, Seront p
encore, Hélas ! la bague était brisée, Que s’ils étaient d’argent ou
d’
or, D’émeraude ou de diamant, Seront plus clairs,
e, Hélas ! la bague était brisée, Que s’ils étaient d’argent ou d’or,
D’
émeraude ou de diamant, Seront plus clairs, plus c
bague était brisée, Que s’ils étaient d’argent ou d’or, D’émeraude ou
de
diamant, Seront plus clairs, plus clairs encore,
airs, plus clairs encore, Que les astres du firmament, Que la lumière
de
l’aurore, Que vos regards mon fiancé, Auront meil
e odeur encore, Hélas ! la bague était brisée, Que le lilas qui vient
d’
éclore, Que le thym, la rose ou qu’un brin De lava
, Que le lilas qui vient d’éclore, Que le thym, la rose ou qu’un brin
De
lavande ou de romarin. Les musiciens s’en étant
qui vient d’éclore, Que le thym, la rose ou qu’un brin De lavande ou
de
romarin. Les musiciens s’en étant allés, Nous c
te la troupe se fût embarquée, Et quelques morts ramaient Avec autant
de
vigueur que les vivants. A l’avant du bateau qu
bateau que je gouvernais, Un mort parlait avec une jeune femme Vêtue
d’
une robe jaune, D’un corsage noir Avec des rubans
vernais, Un mort parlait avec une jeune femme Vêtue d’une robe jaune,
D’
un corsage noir Avec des rubans bleus et d’un chap
me Vêtue d’une robe jaune, D’un corsage noir Avec des rubans bleus et
d’
un chapeau gris Orné d’une seule petite plume défr
ne, D’un corsage noir Avec des rubans bleus et d’un chapeau gris Orné
d’
une seule petite plume défrisée. — Je vous aime, d
ivées A un endroit où les chevau-légers Savaient qu’un écho répondait
de
la rive. On ne se lassait point de l’interroger.
gers Savaient qu’un écho répondait de la rive. On ne se lassait point
de
l’interroger. Il y eut des questions si extravaga
eut des questions si extravagantes Et des réponses tellement pleines
d’
à-propos Que c’était à mourir de rire, Et le mort
tes Et des réponses tellement pleines d’à-propos Que c’était à mourir
de
rire, Et le mort disait à la vivante : — Nous s
s l’eau se refermera, Mais vous pleurez et vos mains tremblent, Aucun
de
nous ne reviendra. — On reprit terre et ce fut le
s, Et les vivants, Des mortes. Un genévrier, parfois, Faisait l’effet
d’
un fantôme. Les enfants déchiraient l’air En souff
échiraient l’air En soufflant, les joues creuses, Dans leurs sifflets
de
viorne, Ou de sureau, Tandis que les militaires C
ir En soufflant, les joues creuses, Dans leurs sifflets de viorne, Ou
de
sureau, Tandis que les militaires Chantaient des
tendant la sépulture derrière les vitrines. Ils ne se doutaient pas
De
ce qui s’était passé, Mais les vivants en gardaie
C’était un bonheur inespéré Et si certain Qu’ils ne craignaient point
de
le perdre. Ils vivaient si noblement Que ceux,
eille encore, Les regardaient comme leurs égaux Ou même quelque chose
de
moins, Admiraient maintenant Leur puissance, leur
eur richesse et leur génie. Car, y a-t-il rien qui vous élève Comme
d’
avoir aimé un mort ou une morte ? On devient si pu
rt ou une morte ? On devient si pur qu’on en arrive Dans les glaciers
de
la mémoire A se confondre avec le souvenir. On es
avec le souvenir. On est fortifié pour la vie Et l’on n’a plus besoin
de
personne. GUILLAUME APOLLINAIRE
yant renoncé A n’être qu’une amante aime la chaste Gloire ; Le surnom
de
sa Vie sera le Désespoir Et le rire de tous l’éch
e la chaste Gloire ; Le surnom de sa Vie sera le Désespoir Et le rire
de
tous l’écho de sa Pensée. O douce Vie, ô doux A
ire ; Le surnom de sa Vie sera le Désespoir Et le rire de tous l’écho
de
sa Pensée. O douce Vie, ô doux Amour que je reb
ur que je rebute Tendresse du Printemps qui me fait défaillir, Un vol
d’
oiseaux divins monte comme un soupir Dans le firma
Un vol d’oiseaux divins monte comme un soupir Dans le firmament clair
de
mes pures disputes. Adieu, adieu ! vous qui m’a
seule, triste et noire, dans la gare Attendre, les yeux secs, l’heure
de
mon départ, Puisque, vous le savez, je ne vous ai
de mon départ, Puisque, vous le savez, je ne vous aime pas. Rayons
d’
un regard d’homme, ô cordes de ma lyre, C’est vous
rt, Puisque, vous le savez, je ne vous aime pas. Rayons d’un regard
d’
homme, ô cordes de ma lyre, C’est vous qui résonne
le savez, je ne vous aime pas. Rayons d’un regard d’homme, ô cordes
de
ma lyre, C’est vous qui résonnez quand je chante
lyre, C’est vous qui résonnez quand je chante ; c’est vous, La cause
de
l’impossible amour que j’avoue Et qui m’avez donn
cause de l’impossible amour que j’avoue Et qui m’avez donné la force
de
le dire. Et cette lyre accorde et mon cœur et s
Mais ce n’est pas l’exil que je viens simuler Et sachez que j’attends
de
moyennes tortures, Injustes si je rends tout ce q
es tortures, Injustes si je rends tout ce que j’ai volé. » — « Issu
de
l’écume des mers comme Aphrodite, Sois docile, pu
fragé ! Vois, les sages te font des gestes socratiques. Vous parlerez
d’
amour quand il aura mangé. Maraudeur étranger, m
bile et malade, Ton père fut un sphinx et ta mère une nuit Qui charma
de
lueurs Zacinthe et les Cyclades, As-tu feint d’av
e une nuit Qui charma de lueurs Zacinthe et les Cyclades, As-tu feint
d’
avoir faim quand tu volas les fruits ? » — « Pos
tu feint d’avoir faim quand tu volas les fruits ? » — « Possesseurs
de
fruits mûrs, que dirai-je aux insultes ? Ouir ta
en nénie, ô maman ! Puisqu’ils n’eurent enfin, la pubère et l’adulte,
De
prétexte sinon de s’aimer nuitamment. Il y avai
! Puisqu’ils n’eurent enfin, la pubère et l’adulte, De prétexte sinon
de
s’aimer nuitamment. Il y avait des fruits tout
ent. Il y avait des fruits tout ronds comme des âmes Et des amandes
de
pomme de pin jonchaient Votre jardin marin où j’a
y avait des fruits tout ronds comme des âmes Et des amandes de pomme
de
pin jonchaient Votre jardin marin où j’ai laissé
jardin marin où j’ai laissé mes rames Et mon couteau punique au pied
de
ce pêcher. Les citrons couleur d’huile et à sav
es Et mon couteau punique au pied de ce pêcher. Les citrons couleur
d’
huile et à saveur d’eau froide Pendaient parmi les
nique au pied de ce pêcher. Les citrons couleur d’huile et à saveur
d’
eau froide Pendaient parmi les fleurs des citronni
froide Pendaient parmi les fleurs des citronniers tordus, Les oiseaux
de
leur bec ont blessé vos grenades Et presque toute
des cinyres des Lydiennes nues. » Or, les hommes ayant des masques
de
théâtre Et les femmes ayant des colliers où penda
e Et les femmes ayant des colliers où pendait La pierre prise au foie
d’
un vieux coq de Tanagre Parlaient entre eux le lan
ayant des colliers où pendait La pierre prise au foie d’un vieux coq
de
Tanagre Parlaient entre eux le langage de la Chal
rise au foie d’un vieux coq de Tanagre Parlaient entre eux le langage
de
la Chaldée. Les autans langoureux dehors feigna
x dehors feignaient l’automne, Les convives c’étaient tant de couples
d’
amants Qui dirent tour à tour : « Voleur, je te pa
à tour : « Voleur, je te pardonne. Reçois d’abord le sel puis le pain
de
froment. Le brouet qui froidit sera fade à tes
Le brouet qui froidit sera fade à tes lèvres, Mais l’outre en peau
de
bouc maintient frais le vin blanc. Par ironie, ve
maintient frais le vin blanc. Par ironie, veux-tu qu’on serve un plat
de
fèves Ou des beignets de fleurs trempés dans du m
anc. Par ironie, veux-tu qu’on serve un plat de fèves Ou des beignets
de
fleurs trempés dans du miel blond ? » Une femme
ais-tu mieux les lois malgré les hommes ? Veux-tu le talisman heureux
de
mon collier ? Larron des fruits tourne vers moi
er ? Larron des fruits tourne vers moi tes yeux lyriques. Emplissez
de
noix la besace du héros. Il est plus noble que le
t qui fuyaient aux éclairs. Un homme bègue ayant au front deux jets
de
flammes Passa, menant un peuple infime pour l’org
nt deux jets de flammes Passa, menant un peuple infime pour l’orgueil
De
manger chaque jour les cailles et la manne Et d’a
nfime pour l’orgueil De manger chaque jour les cailles et la manne Et
d’
avoir vu la mer ouverte comme un œil. Les puiseu
et la manne Et d’avoir vu la mer ouverte comme un œil. Les puiseurs
d’
eau barbus, coiffés de bandelettes Noires et blanc
vu la mer ouverte comme un œil. Les puiseurs d’eau barbus, coiffés
de
bandelettes Noires et blanches contre les maux et
andelettes Noires et blanches contre les maux et les sorts Revenaient
de
l’Euphrate et les yeux des chouettes Attiraient q
hrate et les yeux des chouettes Attiraient quelquefois les chercheurs
de
trésors. Effrayants et fardés, les poètes barba
our eux mûrirent. Un triomphe passait gémir sous l’arc-en-ciel Avec
de
blêmes laurés debout dans les chars, Les statues
Les chevaucheurs nous jetèrent dans l’avenir Les alcancies pleines
de
cendre ou bien de fleurs, Nous aurons des baisers
s nous jetèrent dans l’avenir Les alcancies pleines de cendre ou bien
de
fleurs, Nous aurons des baisers florentins sans l
re, Mais au jardin, ce soir, tu vins, sage et voleur. * * * Ceux
de
ta secte adorent-ils la vie obscène : Belphégor,
: Belphégor, le soleil, le silence ou le chien, Parce qu’il est bien
d’
êre obscènes quand on s’aime ? » Et le larron des
Va-t’en, va-t’en, contre le feu l’ombre prévaut. Ah ! Ah ! le larron
de
gauche dans la bourrasque Rira de toi comme henni
’ombre prévaut. Ah ! Ah ! le larron de gauche dans la bourrasque Rira
de
toi comme hennissent les chevaux. » — « Larron
— « Larron des fruits tourne vers moi tes yeux lyriques. Emplissez
de
noix la besace du héros, Il est plus noble que le
absolu choit, la chûte est une preuve Qui double devient triple avant
d’
avoir été. Nous avouons que les grossesses nous ém
s ventres pourront seuls nier l’aséité. Vois, les vases sont pleins
d’
humides fleurs morales. Va-t’en mais dénudé, puisq
uer l’unicorne ou le gnou. L’ombre équivoque et tendre est le deuil
de
ta chair, Et sombre, elle est humaine et puis la
ôtre aussi. Va-t’en, le crépuscule a des lueurs légères Et puis aucun
de
nous ne croirait tes récits. Il brillait et att
it et attirait comme la pantaure. Que n’avait-il la voix et les jupes
d’
Orphée Et les femmes, la nuit, feignant d’être des
ait-il la voix et les jupes d’Orphée Et les femmes, la nuit, feignant
d’
être des taures L’eussent aimé comme on l’aima, pu
il était beau comme un roi ladre. Que n’avait-il la voix et les jupes
d’
Orphée, La pierre prise au foie d’un vieux coq de
Que n’avait-il la voix et les jupes d’Orphée, La pierre prise au foie
d’
un vieux coq de Tanagre Au lieu du roseau triste e
la voix et les jupes d’Orphée, La pierre prise au foie d’un vieux coq
de
Tanagre Au lieu du roseau triste et du funèbre fa
ierge et froid. Le tact est relatif mais la vue est oblongue. Tu n’as
de
signe que le signe de la croix. Vouons le vol à
vol à Sparte et l’inceste à Ninive. Nous rentrerons demain à l’école
d’
Elée. Qu’on souffle les flambeaux à cause des conv
fle les flambeaux à cause des convives Qui se fiant au Bègue ont peur
d’
être brûlés. » Guillaume Apollinaire.
Zône A la fin tu es las
de
ce monde ancien Bergère ô tour Eiffel le troupe
re ô tour Eiffel le troupeau des ponts bêle ce matin Tu en as assez
de
vivre dans l’antiquité grecque et romaine Ici m
s l’antiquité grecque et romaine Ici même les automobiles ont l’air
d’
être anciennes La Religion seule est restée toute
st restée toute neuve la Religion Est restée simple comme les hangars
de
Port Aviation Seul en Europe tu n’es pas antique
toi pape Pie X Et toi que les fenêtres observent la honte te retient
D’
entrer dans une église et de t’y confesser ce mati
es fenêtres observent la honte te retient D’entrer dans une église et
de
t’y confesser ce matin Tu lis les prospectus le
prose il y a les journaux Il y a les livraisons à 25 centimes pleines
d’
aventures policières O portraits des grands hommes
plaques les avis à la façon des perroquets criaillent J’aime la grâce
de
cette rue industrielle Située à Paris entre la ru
une rue et tu n’es encore qu’un petit enfant Ta mère ne t’habille que
de
bleu et de blanc Tu es très pieux et avec le plus
tu n’es encore qu’un petit enfant Ta mère ne t’habille que de bleu et
de
blanc Tu es très pieux et avec le plus ancien de
bille que de bleu et de blanc Tu es très pieux et avec le plus ancien
de
tes camarades René Dalize Vous n’aimez rien tant
en de tes camarades René Dalize Vous n’aimez rien tant que les pompes
de
l’Église Il est neuf heures le gaz est baissé tou
x cheveux roux que n’éteint pas le vent C’est le fils pâle et vermeil
de
la douloureuse mère C’est l’arbre toujours touffu
pâle et vermeil de la douloureuse mère C’est l’arbre toujours touffu
de
toutes les prières C’est la double potence de l’h
l’arbre toujours touffu de toutes les prières C’est la double potence
de
l’honneur et de l’éternité c’est l’étoile à six b
touffu de toutes les prières C’est la double potence de l’honneur et
de
l’éternité c’est l’étoile à six branches C’est Di
iateurs Il détient le record du monde pour la hauteur Pupille Christ
de
l’œil Vingtième pupille des siècles il sait y fai
L’avion se pose enfin sans refermer les ailes Le ciel s’emplit alors
de
millions d’hirondelles A tire d’aile viennent les
pose enfin sans refermer les ailes Le ciel s’emplit alors de millions
d’
hirondelles A tire d’aile viennent les corbeaux le
mer les ailes Le ciel s’emplit alors de millions d’hirondelles A tire
d’
aile viennent les corbeaux les faucons les hiboux
irondelles A tire d’aile viennent les corbeaux les faucons les hiboux
D’
Afrique arrivent les ibis les flamants les marabou
par les conteurs et les poètes Plane tenant dans les serres le crâne
d’
Adam la première tête L’aigle fond de l’horizon en
tenant dans les serres le crâne d’Adam la première tête L’aigle fond
de
l’horizon en poussant un grand cri Et d’Amérique
a première tête L’aigle fond de l’horizon en poussant un grand cri Et
d’
Amérique vient le petit colibri De Chine sont venu
horizon en poussant un grand cri Et d’Amérique vient le petit colibri
De
Chine sont venus les pi-his longs et souples Qui
llé Le phénix ce bûcher qui soi-même s’engendre Un instant voile tout
de
son ardente cendre Les sirènes laissant les péril
ent en chantant bellement toutes trois Et tous aigle phénix et pi-his
de
la Chine Fraternisent avec la volante machine M
intenant tu marches dans Paris tout seul parmi la foule Des troupeaux
d’
autobus mugissants près de toi roulent L’angoisse
ule Des troupeaux d’autobus mugissants près de toi roulent L’angoisse
de
l’amour te serre le gosier Comme si tu ne devais
s avez honte quand vous vous surprenez à dire une prière Tu te moques
de
toi et comme le feu de l’enfer ton rire pétille L
vous surprenez à dire une prière Tu te moques de toi et comme le feu
de
l’enfer ton rire pétille Les étincelles de ton ri
ues de toi et comme le feu de l’enfer ton rire pétille Les étincelles
de
ton rire dorent le fond de ta vie C’est un tablea
de l’enfer ton rire pétille Les étincelles de ton rire dorent le fond
de
ta vie C’est un tableau pendu dans un sombre musé
tableau pendu dans un sombre musée Et quelquefois tu vas le regarder
de
près Aujourd’hui tu marches dans Paris les femm
lantées C’était et je voudrais ne pas m’en souvenir c’était au déclin
de
la beauté Entourée de flammes ferventes Notre-D
udrais ne pas m’en souvenir c’était au déclin de la beauté Entourée
de
flammes ferventes Notre-Dame m’a regardé à Chartr
tourée de flammes ferventes Notre-Dame m’a regardé à Chartres Le sang
de
votre Sacré-Cœur m’a inondé à Montmartre Je suis
es Le sang de votre Sacré-Cœur m’a inondé à Montmartre Je suis malade
d’
ouïr les paroles bienheureuses L’amour dont je sou
s algues nagent les poissons images du Sauveur Tu es dans le jardin
d’
une auberge aux environs de Prague Tu te sens tout
s images du Sauveur Tu es dans le jardin d’une auberge aux environs
de
Prague Tu te sens tout heureux une rose est sur l
au lieu d’écrire ton conte en prose La cétoine qui dort dans le cœur
de
la rose Epouvanté tu te vois dessiné dans les a
ans le cœur de la rose Epouvanté tu te vois dessiné dans les agates
de
Saint-Vit Tu étais triste à mourir le jour où tu
t’y vis Tu ressembles au Lazare affolé par le jour Les aiguilles
de
l’horloge du quartier juif vont à rebours Et tu r
u trouves belle et qui est laide Elle doit se marier avec un étudiant
de
Leyde On y loue des chambres en latin Cubicula lo
Paris chez le juge d’instruction Comme un criminel on te met en état
d’
arrestation Tu as fait de douloureux et de joyeu
uction Comme un criminel on te met en état d’arrestation Tu as fait
de
douloureux et de joyeux voyages Avant de t’aperce
riminel on te met en état d’arrestation Tu as fait de douloureux et
de
joyeux voyages Avant de t’apercevoir du Mensonge
douloureux et de joyeux voyages Avant de t’apercevoir du Mensonge et
de
l’Age Tu as souffert de l’amour à vingt et à tren
voyages Avant de t’apercevoir du Mensonge et de l’Age Tu as souffert
de
l’amour à vingt et à trente ans J’ai vécu comme u
ue j’aime sur tout ce qui m’a épouvanté Tu regardes les yeux pleins
de
larmes ces pauvres émigrants Ils croient en Dieu
nt en Dieu ils prient les femmes allaitent des enfants Ils emplissent
de
leur odeur le hall de la gare Saint-Lazare Ils on
les femmes allaitent des enfants Ils emplissent de leur odeur le hall
de
la gare Saint-Lazare Ils ont foi dans leur étoile
Ils ont foi dans leur étoile comme les rois mages Ils espèrent gagner
de
l’argent dans l’Argentine Et revenir dans leur pa
assises exsangues au fond des boutiques Tu es debout devant le zinc
d’
un bar crapuleux Tu prends un café à deux sous par
utes même la plus laide a fait souffrir son amant Elle est la fille
d’
un sergent de ville de Jersey Ses mains que je n’a
plus laide a fait souffrir son amant Elle est la fille d’un sergent
de
ville de Jersey Ses mains que je n’avais pas vues
e a fait souffrir son amant Elle est la fille d’un sergent de ville
de
Jersey Ses mains que je n’avais pas vues sont dur
s vues sont dures et gercées J’ai une pitié immense pour les coutures
de
son ventre J’humilie maintenant à une pauvre fi
vers Auteuil tu veux aller chez toi à pied Dormir parmi tes fétiches
d’
Océanie et de Guinée Ils sont des Christ d’une aut
tu veux aller chez toi à pied Dormir parmi tes fétiches d’Océanie et
de
Guinée Ils sont des Christ d’une autre forme et d
Dormir parmi tes fétiches d’Océanie et de Guinée Ils sont des Christ
d’
une autre forme et d’une autre croyance Ce sont le
iches d’Océanie et de Guinée Ils sont des Christ d’une autre forme et
d’
une autre croyance Ce sont les Christ inférieurs d
Zône A la fin tu es las
de
ce monde ancien Bergère ô tour Eiffel le troupe
re ô tour Eiffel le troupeau des ponts bêle ce matin Tu en as assez
de
vivre dans l’antiquité grecque et romaine Ici mêm
ans l’antiquité grecque et romaine Ici même les automobiles ont l’air
d’
être anciennes La Religion seule est restée toute
st restée toute neuve la Religion Est restée simple comme les hangars
de
Port Aviation Seul en Europe tu n’es pas antique
toi pape Pie X Et toi que les fenêtres observent la honte te retient
D’
entrer dans une église et de t’y confesser ce mati
es fenêtres observent la honte te retient D’entrer dans une église et
de
t’y confesser ce matin Tu lis les prospectus le
prose il y a les journaux Il y a les livraisons à 25 centimes pleines
d’
aventures policières O portraits des grands hommes
plaques les avis à la façon des perroquets criaillent J’aime la grâce
de
cette rue industrielle Située à Paris entre la ru
une rue et tu n’es encore qu’un petit enfant Ta mère ne t’habille que
de
bleu et de blanc Tu es très pieux et avec le plus
tu n’es encore qu’un petit enfant Ta mère ne t’habille que de bleu et
de
blanc Tu es très pieux et avec le plus ancien de
bille que de bleu et de blanc Tu es très pieux et avec le plus ancien
de
tes camarades René Dalize Vous n’aimez rien tant
en de tes camarades René Dalize Vous n’aimez rien tant que les pompes
de
l’Eglise Il est neuf heures le gaz est baissé tou
x cheveux roux que n’éteint pas le vent C’est le fils pâle et vermeil
de
la douloureuse mère C’est larbre toujours touffu
s pâle et vermeil de la douloureuse mère C’est larbre toujours touffu
de
toutes les prières C’est la double potence de l’h
larbre toujours touffu de toutes les prières C’est la double potence
de
l’honneur et de l’éternité c’est l’étoile à six b
touffu de toutes les prières C’est la double potence de l’honneur et
de
l’éternité c’est l’étoile à six branches C’est Di
ateurs Il détient le record du monde pour la hauteur Pupille Christ
de
l’œil Vingtième pupille des siècles il sait y fai
L’avion se pose enfin sans refermer les ailes Le ciel s’emplit alors
de
millions d’hirondelles A tire d’aile viennent les
pose enfin sans refermer les ailes Le ciel s’emplit alors de millions
d’
hirondelles A tire d’aile viennent les corbeaux le
mer les ailes Le ciel s’emplit alors de millions d’hirondelles A tire
d’
aile viennent les corbeaux les faucons les hiboux
irondelles A tire d’aile viennent les corbeaux les faucons les hiboux
D’
Afrique arrivent les ibis les flamants les marabou
par les conteurs et les poètes Plane tenant dans les serres le crâne
d’
Adam la première tête L’aigle fond de l’horizon en
tenant dans les serres le crâne d’Adam la première tête L’aigle fond
de
l’horizon en poussant un grand cri Et d’Amérique
a première tête L’aigle fond de l’horizon en poussant un grand cri Et
d’
Amérique vient le petit colibri De Chine sont venu
horizon en poussant un grand cri Et d’Amérique vient le petit colibri
De
Chine sont venus les pi-his longs et souples Qui
llé Le phénix ce bûcher qui soi-même s’engendre Un instant voile tout
de
son ardente cendre Les sirènes laissant les péril
nt en chantant bellement toutes trois Et tous aigles phénix et pi-his
de
la Chine Fraternisent avec la volante machine M
intenant tu marches dans Paris tout seul parmi la foule Des troupeaux
d’
autobus mugissants près de toi roulent L’angoisse
ule Des troupeaux d’autobus mugissants près de toi roulent L’angoisse
de
l’amour te serre le gosier Comme si tu ne devais
s avez honte quand vous vous surprenez à dire une prière Tu te moques
de
toi et comme le feu de l’enfer ton rire pétille L
vous surprenez à dire une prière Tu te moques de toi et comme le feu
de
l’enfer ton rire pétille Les étincelles de ton ri
ues de toi et comme le feu de l’enfer ton rire pétille Les étincelles
de
ton rire dorent le fond de ta vie C’est un tablea
de l’enfer ton rire pétille Les étincelles de ton rire dorent le fond
de
ta vie C’est un tableau pendu dans un sombre musé
tableau pendu dans un sombre musée Et quelquefois tu vas le regarder
de
près Aujourd’hui tu marches dans Paris les femm
ntées C’était et je voudrais ne pas m’en souvenir c’était au déclin
de
la beauté Entourée de flammes ferventes Notre-Da
oudrais ne pas m’en souvenir c’était au déclin de la beauté Entourée
de
flammes ferventes Notre-Dame m’a regardé à Chartr
tourée de flammes ferventes Notre-Dame m’a regardé à Chartres Le sang
de
votre Sacré-Cœur m’a inondé à Montmartre Je sui
Le sang de votre Sacré-Cœur m’a inondé à Montmartre Je suis malade
d’
ouïr les paroles bienheureuses L’amour dont je sou
s algues nagent les poissons images du Sauveur Tu es dans le jardin
d’
une auberge aux environs de Prague Tu te sens tout
s images du Sauveur Tu es dans le jardin d’une auberge aux environs
de
Prague Tu te sens tout heureux une rose est sur l
au lieu d’écrire ton conte en prose La cétoine qui dort dans le cœur
de
la rose Epouvanté tu te vois dessiné dans les a
ans le cœur de la rose Epouvanté tu te vois dessiné dans les agates
de
Saint-Vit Tu étais triste à mourir le jour où tu
t’y vis Tu ressembles au Lazare affolé par le jour Les aiguilles
de
l’horloge du quartier juif vont à rebours Et tu r
u trouves belle et qui est laide Elle doit se marier avec un étudiant
de
Leyde On y loue des chambres en latin Cubicula lo
Paris chez le juge d’instruction Comme un criminel on te met en état
d’
arrestation Tu as fait de douloureux et de joyeu
uction Comme un criminel on te met en état d’arrestation Tu as fait
de
douloureux et de joyeux voyages Avant de t’aperce
riminel on te met en état d’arrestation Tu as fait de douloureux et
de
joyeux voyages Avant de t’apercevoir du Mensonge
douloureux et de joyeux voyages Avant de t’apercevoir du Mensonge et
de
l’Age Tu as souffert de l’amour à vingt et à tren
voyages Avant de t’apercevoir du Mensonge et de l’Age Tu as souffert
de
l’amour à vingt et à trente ans J’ai vécu comme u
ue j’aime sur tout ce qui m’a épouvanté Tu regardes les yeux pleins
de
larmes ces pauvres émigrants Ils croient en Dieu
nt en Dieu ils prient les femmes allaitent des enfants Ils emplissent
de
leur odeur le hall de la gare Saint-Lazare Ils on
les femmes allaitent des enfants Ils emplissent de leur odeur le hall
de
la gare Saint-Lazare Ils ont foi dans leur étoile
Ils ont foi dans leur étoile comme les rois mages Ils espèrent gagner
de
l’argent dans l’Argentine Et revenir dans leur pa
t assises exsangues au fond des boutiques Tu es debout devant le zinc
d’
un bar crapuleux Tu prends un café à deux sous par
utes même la plus laide a fait souffrir son amant Elle est la fille
d’
un sergent de ville de Jersey Ses mains que je n’a
plus laide a fait souffrir son amant Elle est la fille d’un sergent
de
ville de Jersey Ses mains que je n’avais pas vues
e a fait souffrir son amant Elle est la fille d’un sergent de ville
de
Jersey Ses mains que je n’avais pas vues sont dur
s vues sont dures et gercées J’ai une pitié immense pour les coutures
de
son ventre J’humilie maintenant à une pauvre fi
vers Auteuil tu veux aller chez toi à pied Dormir parmi tes fétiches
d’
Océanie et de Guinée Ils sont des Christ d’une aut
tu veux aller chez toi à pied Dormir parmi tes fétiches d’Océanie et
de
Guinée Ils sont des Christ d’une autre forme et d
Dormir parmi tes fétiches d’Océanie et de Guinée Ils sont des Christ
d’
une autre forme et d’une autre croyance Ce sont le
iches d’Océanie et de Guinée Ils sont des Christ d’une autre forme et
d’
une autre croyance Ce sont les Christ inférieurs d
rvant de Dakar] C’est dans la cagnat en rondins voilés
d’
osier Auprès des canons gris voilés tournés vers l
n dansait où l’on chantait Où l’on faisait l’amour Et
de
longs discours Nobles et joyeux Je
service des Anglais Caresser les seins durs comme des obus
De
ma sœur au rire en folie Et je revois
si délicat si inquiétant Fétiche dans l’arbre Et du double fétiche
de
la fécondité Plus tard une tête coupée Au
é Plus tard une tête coupée Au bord d’un marécage O pâleur
de
mon ennemi C’était une tête d’argent Et d
Au bord d’un marécage O pâleur de mon ennemi C’était une tête
d’
argent Et dans le marais C’était la lune q
ans le marais C’était la lune qui luisait C’était donc une tête
d’
argent Là-haut c’était la lune qui dansait
ent Là-haut c’était la lune qui dansait C’était donc une tête
d’
argent Et moi dans l’ombre j’étais invisible
t Et moi dans l’ombre j’étais invisible C’était donc une tête
de
nègre dans la nuit profonde Similitudes pâleur
Il faudrait le demander à l’évêque Si doux si doux avec ma mère
De
beurre de beurre avec ma sœur C’était dans u
t le demander à l’évêque Si doux si doux avec ma mère De beurre
de
beurre avec ma sœur C’était dans une petite
ù la girafe boit les jambes écartées J’ai connu l’horreur
de
l’ennemi qui dévaste Le Village
pe dure sursaute J’ai porté l’administrateur des semaines
De
village en village En chanto
ormir Et nous tirons sur les ravitaillements boches Ou sur les fils
de
fer devant les bobosses Sous la tempête de fe
boches Ou sur les fils de fer devant les bobosses Sous la tempête
de
feux métalliques Je me souviens d’un
es Sous la tempête de feux métalliques Je me souviens
d’
un lac affreux Une nuit folle
iens d’un lac affreux Une nuit folle Une nuit
de
sorcellerie Et de couples enchaînés par un atroce
eux Une nuit folle Une nuit de sorcellerie Et
de
couples enchaînés par un atroce amour
rvant de Dakar] C’est dans la cagnat en rondins voilés
d’
osier Auprès des canons gris voilés tournés vers l
n dansait où l’on chantait Où l’on faisait l’amour Et
de
longs discours Nobles et joyeux Je
service des Anglais Caresser les seins durs comme des obus
De
ma sœur au rire en folie Et je revois
si délicat si inquiétant Fétiche dans l’arbre Et du double fétiche
de
la fécondité Plus tard une tête coupée Au
é Plus tard une tête coupée Au bord d’un marécage O pâleur
de
mon ennemi C’était une tête d’argent Et d
Au bord d’un marécage O pâleur de mon ennemi C’était une tête
d’
argent Et dans le marais C’était la lune q
ans le marais C’était la lune qui luisait C’était donc une tête
d’
argent Là-haut c’était la lune qui dansait
ent Là-haut c’était la lune qui dansait C’était donc une tête
d’
argent Et moi dans l’ombre j’étais invisible
t Et moi dans l’ombre j’étais invisible C’était donc une tête
de
nègre dans la nuit profonde Similitudes pâleur
Il faudrait le demander à l’évêque Si doux si doux avec ma mère
De
beurre de beurre avec ma sœur C’était dans u
t le demander à l’évêque Si doux si doux avec ma mère De beurre
de
beurre avec ma sœur C’était dans une petite
ù la girafe boit les jambes écartées J’ai connu l’horreur
de
l’ennemi qui dévaste Le Village
pe dure sursaute J’ai porté l’administrateur des semaines
De
village en village En chanto
ormir Et nous tirons sur les ravitaillements boches Ou sur les fils
de
fer devant les bobosses Sous la tempête de fe
boches Ou sur les fils de fer devant les bobosses Sous la tempête
de
feux métalliques Je me souviens d’un l
ses Sous la tempête de feux métalliques Je me souviens
d’
un lac affreux Une nuit folle
iens d’un lac affreux Une nuit folle Une nuit
de
sorcellerie Et de couples enchaînés par un atroce
eux Une nuit folle Une nuit de sorcellerie Et
de
couples enchaînés par un atroce amour
es étoiles Or nous savons qu’en nous beaucoup
d’
hommes respirent Qui vinre
ans la main droite Souviens-t’en cher orgueil
de
tous ces souvenirs Des ma
hantaient comme des conquérants Des gouffres
de
Thulé des tendres cieux d’ Ophir
ants Des gouffres de Thulé des tendres cieux
d’
Ophir Des malades maudits
es tendres cieux d’ Ophir Des malades maudits
de
ceux qui fuient leur ombre
bre Et du retour joyeux des heureux émigrants
De
ce cœur il coulait du sang Et le rêveur allait pe
lessure délicate Tu ne briseras pas la chaîne
de
ces causes Et douloureuse et nous disait
effets d’autres causes Mon pauvre cœur mon cœur brisé Pareil au cœur
de
tous les hommes Voici voi
Voici voici nos mains que la vie fit esclaves Est mort
d’
amour ou c’est tout comme Est mort d’amour et le v
que la vie fit esclaves Est mort d’amour ou c’est tout comme Est mort
d’
amour et le voici Ainsi vont toute
traîne, La reine et son amant l’écoutent les yeux clos, Sans crainte
d’
un récif ni d’un chant de sirène Qui s’incantent p
ine et son amant l’écoutent les yeux clos, Sans crainte d’un récif ni
d’
un chant de sirène Qui s’incantent peut-être au ch
amant l’écoutent les yeux clos, Sans crainte d’un récif ni d’un chant
de
sirène Qui s’incantent peut-être au chœur des mat
Qui s’incantent peut-être au chœur des matelots. Horreur ! Horreur
de
nous des joyaux, des squelettes Coulés au fond de
des squelettes Coulés au fond des mers où surnagèrent tant De fleurs,
de
cheveux roux et de rames flottant Parmi les tro
és au fond des mers où surnagèrent tant De fleurs, de cheveux roux et
de
rames flottant Parmi les troupes de méduses vio
t De fleurs, de cheveux roux et de rames flottant Parmi les troupes
de
méduses violettes. L’heur des fuites est sombre e
troupes de méduses violettes. L’heur des fuites est sombre et violet
d’
effroi. Tant de gemmes tombaient du manteau du vie
De
la Batterie de Tir Au marl. logis F. Bodard
De la Batterie
de
Tir Au marl. logis F. Bodard Nous sommes to
ou bien des Négrities Des Eldorados ou bien des Cimmeries Rivière
d’
hommes forts et d’obus dont l’orient chatoie Diama
ies Des Eldorados ou bien des Cimmeries Rivière d’hommes forts et
d’
obus dont l’orient chatoie Diamants qui éclosent l
hatoie Diamants qui éclosent la nuit O Roses Nous nous pâmons
de
volupté A ton cou penché vers l’Est Nous sommes l
t Nous sommes l’Arc-en-terre Signe plus pur que l’Arc-en-Ciel Signe
de
nos origines profondes Etincelles O nous le
De
la Batterie de Tir Au marl. logis F. Bodard
De la Batterie
de
Tir Au marl. logis F. Bodard Nous sommes to
bien des Négrities Des Eldorados ou bien des Cimmeries Rivière
d’
hommes forts et d’obus dont l’orient chatoie Diama
Des Eldorados ou bien des Cimmeries Rivière d’hommes forts et
d’
obus dont l’orient chatoie Diamants qui éclosent l
Diamants qui éclosent la nuit O Roses Nous nous pâmons
de
volupté A ton cou penché vers l’Est Nous sommes l
Nous sommes l’Arc-en-terre Signe plus pur que l’Arc-en-Ciel Signe
de
nos origines profondes Etincelles O no
Dans le Palais
de
Rosemonde On voit venir, au fond du jardin, me
antichambre. Le jour baisse… « La veilleuse dans l’ombre est un bijou
d’
or cuit. « Pendez vos têtes aux patères par les tr
aux patères par les tresses. « Le ciel presque nocturne a des lueurs
d’
aiguilles. » Sur les genoux pointus du monarque
iguilles. » Sur les genoux pointus du monarque adultère, Sur le mai
de
son âge et sur son trente et un. Madame Rosemonde
On entra dans la salle à manger, les narines Reniflaient une odeur
de
graisse et de graillon. On eut vingt potages, don
ns la salle à manger, les narines Reniflaient une odeur de graisse et
de
graillon. On eut vingt potages, dont trois couleu
de graisse et de graillon. On eut vingt potages, dont trois couleurs
d’
urine, Et, le roi prit deux œufs pochés dans du bo
u bouillon. Puis, les marmitons apportèrent les viandes : Des rôtis
de
pensées mortes dans mon cerveau, Mes beaux rêves
es os ou songe-creux venaient des ossuaires En danse macabre aux plis
de
mon cervelet. Et, tous ces mets criaient des ch
ient des choses nonpareilles, Mais, nom
de
Dieu ! Ventre affamé n’a pa
Mais, nom de Dieu ! Ventre affamé n’a pas
d’
oreilles, Et, les convives mastiquaient à qui mieu
’oreilles, Et, les convives mastiquaient à qui mieux mieux. Ah, nom
de
Dieu ! qu’ont donc crié ces entrecôtes, Ces grand
es entrecôtes, Ces grands pâtés, os à la moelle et mirotons ? Langues
de
feu, où sont-elles, mes pentecôtes, Pour mes pens
ons ? Langues de feu, où sont-elles, mes pentecôtes, Pour mes pensées
de
tous pays, de tous les temps ? Guillaume Apolli
de feu, où sont-elles, mes pentecôtes, Pour mes pensées de tous pays,
de
tous les temps ? Guillaume Apollinaire.
Un fantôme
de
nuées Comme c’était la veille du quatorze juil
Comme c’était la veille du quatorze juillet, Vers les quatre heures
de
l’après-midi, Je descendis dans la rue pour aller
sur une petite place située entre Saint-Germain-des-Prés et la statue
de
Danton Je rencontrai les saltimbanques. La foul
une place dans ce cercle afin de tout voir. Poids formidables, Villes
de
Belgique soulevées à bras tendu par un ouvrier ru
ables, Villes de Belgique soulevées à bras tendu par un ouvrier russe
de
Longwy, Haltères noirs et creux qui ont pour tige
igé, Doigts roulant une cigarette amère et délicieuse comme la vie.
De
nombreux tapis noirs couvraient le sol, Tapis qui
plis qu’on ne défera pas, Tapis qui sont presque entièrement couleur
de
la poussière Et où quelques taches jaunes ou vert
ière Et où quelques taches jaunes ou vertes ont persisté Comme un air
de
musique qui vous poursuit. Vois-tu le personnag
vous poursuit. Vois-tu le personnage maigre et sauvage ? La cendre
de
ses pères lui sortait en barbe grisonnante. Il po
sage. Il semblait rêver à l’avenir En tournant machinalement un orgue
de
Barbarie Dont la lente voix se lamentait merveill
ltimbanques ne bougeaient pas. Le plus vieux avait un maillot couleur
de
ce rose violâtre qu’ont aux joues certaines jeune
urent souvent leur bouche, Ou près des narines. C’est un rose plein
de
traîtrise. Cet homme portait-il ainsi sur le dos
de traîtrise. Cet homme portait-il ainsi sur le dos La teinte ignoble
de
ses poumons. Les bras, les bras, partout montai
partout montaient la garde. Le second saltimbanque N’était vêtu que
de
son ombre. Je le regardai longtemps. Son visage m
e entièrement, C’est un homme sans tête. Un autre enfin avait l’air
d’
un voyou, D’un apache bon et crapule à la fois. Av
t, C’est un homme sans tête. Un autre enfin avait l’air d’un voyou,
D’
un apache bon et crapule à la fois. Avec son panta
bouffant et les accroche-chaussettes, N’aurait-il pas eu l’apparence
d’
un maquereau à la Villette ? La musique se tut e
pourparlers avec le public, Qui sou à sou jeta sur le tapis la somme
de
deux francs cinquante Au lieu des trois francs qu
personne ne donnerait plus rien, On se décida à commencer la séance.
De
dessous l’orgue sortit un tout petit saltimbanque
séance. De dessous l’orgue sortit un tout petit saltimbanque habillé
de
rose pulmonaire, Avec de la fourrure aux poignets
ue sortit un tout petit saltimbanque habillé de rose pulmonaire, Avec
de
la fourrure aux poignets et aux chevilles. Il pou
e humanité, Pensa chacun. Et cette musique des formes Détruisit celle
de
l’orgue mécanique Que moulait l’homme au visage c
isit celle de l’orgue mécanique Que moulait l’homme au visage couvert
d’
ancêtres. Le petit saltimbanque fit la roue Avec
age couvert d’ancêtres. Le petit saltimbanque fit la roue Avec tant
d’
audacieuse harmonie Que l’orgue cessa de jouer Et
mbanque fit la roue Avec tant d’audacieuse harmonie Que l’orgue cessa
de
jouer Et que l’organiste se cacha le visage dans
cacha le visage dans les mains Aux doigts semblables aux descendants
de
son destin, Fœtus minuscules qui lui sortaient de
les aux descendants de son destin, Fœtus minuscules qui lui sortaient
de
la barbe, Nouveaux cris de Peau Rouge. Musique an
destin, Fœtus minuscules qui lui sortaient de la barbe, Nouveaux cris
de
Peau Rouge. Musique angélique des arbres. Dispari
ouveaux cris de Peau Rouge. Musique angélique des arbres. Disparition
de
l’enfant. Les saltimbanques soulevèrent les gro
Tour
de
Pise Les dames pisanes sont descendues rêver D
asser le guet Avec ses vingt lueurs et son cri fatigué Elles ont peur
de
l’ombre et de l’heure prochaine De l’ombre où j
Avec ses vingt lueurs et son cri fatigué Elles ont peur de l’ombre et
de
l’heure prochaine De l’ombre où jusqu’au jour l
t son cri fatigué Elles ont peur de l’ombre et de l’heure prochaine
De
l’ombre où jusqu’au jour les lucioles sont Les la
prochaine De l’ombre où jusqu’au jour les lucioles sont Les larmes
d’
un regret ardent comme une flamme Tandis que vous
un regret ardent comme une flamme Tandis que vous sentez dans la nuit
de
votre âme Des violes d’amour vibrer le dernier so
ne flamme Tandis que vous sentez dans la nuit de votre âme Des violes
d’
amour vibrer le dernier son Et l’heure va venir
Et l’heure va venir ô belles délicates Ne sera-ce pas l’heure enfin
d’
avoir sommeil Quand passera le guet avec son cri p
’avoir sommeil Quand passera le guet avec son cri pareil Aux plaintes
de
l’amour qui vous rendit ingrates Alors sur les
Fête (incipit : « Feu
d’
artifice en acier ») à André Rouveyre.
cipit : « Feu d’artifice en acier ») à André Rouveyre. Feu
d’
artifice en acier… Qu’il est charmant, cet éclaira
tifice en acier… Qu’il est charmant, cet éclairage ! Artifice
d’
artificier : mêler quelque grâce au courage. Deu
poète dans la forêt regarde avec indifférence — son revolver au cran
d’
arrêt — des roses mourir d’espérance. Il songe a
e avec indifférence — son revolver au cran d’arrêt — des roses mourir
d’
espérance. Il songe aux roses de Saadi… Et souda
au cran d’arrêt — des roses mourir d’espérance. Il songe aux roses
de
Saadi… Et soudain sa tête se penche, car une rose
Et soudain sa tête se penche, car une rose lui redit la molle courbe
d’
une hanche. L’air est plein d’un terrible alcool
ar une rose lui redit la molle courbe d’une hanche. L’air est plein
d’
un terrible alcool filtré des étoiles mi-closes… L
Ombre Vous voilà
de
nouveau près de moi Souvenirs de mes compagnons m
Ombre Vous voilà de nouveau près de moi Souvenirs
de
mes compagnons morts à la guerre L’olive du temps
s qu’un Comme cent fourrures ne font qu’un manteau Comme ces milliers
de
blessures ne font qu’un article de journal Appare
t qu’un manteau Comme ces milliers de blessures ne font qu’un article
de
journal Apparence impalpable et sombre qui avez p
rnal Apparence impalpable et sombre qui avez pris La forme changeante
de
mon ombre Un indien à l’affût pendant l’éternité
ez assez pour ne jamais me quitter Et qui dansez au soleil sans faire
de
poussière Ombre encre du soleil Ecriture de ma lu
nsez au soleil sans faire de poussière Ombre encre du soleil Ecriture
de
ma lumière Caisson de regrets Un dieu qui s’humil
ire de poussière Ombre encre du soleil Ecriture de ma lumière Caisson
de
regrets Un dieu qui s’humilie GUILLAUME APOLLINA
[Achevé
d’
imprimer] Le tirage à 25 exemplaires des 2
[Achevé d’imprimer] Le tirage à 25 exemplaires des 21 poëmes
de
« La Case d’Armons » a été achevé à la batterie d
primer] Le tirage à 25 exemplaires des 21 poëmes de « La Case
d’
Armons » a été achevé à la batterie de tir, devant
ires des 21 poëmes de « La Case d’Armons » a été achevé à la batterie
de
tir, devant l’ennemi, 38e Régt. d’artie. HS : Bat
rmons » a été achevé à la batterie de tir, devant l’ennemi, 38e Régt.
d’
artie. HS : Batterie par les maréchaux des logis B
[Achevé
d’
imprimer] Le tirage à 25 exemplaires des 21
[Achevé d’imprimer] Le tirage à 25 exemplaires des 21 poëmes
de
« La Case d’Armons » a été achevé à la batterie d
imprimer] Le tirage à 25 exemplaires des 21 poëmes de « La Case
d’
Armons » a été achevé à la batterie de tir, devant
ires des 21 poëmes de « La Case d’Armons » a été achevé à la batterie
de
tir, devant l’ennemi, 38e Régt. d’artie. HS : Bat
rmons » a été achevé à la batterie de tir, devant l’ennemi, 38e Régt.
d’
artie. HS : Batterie par les maréchaux des logis B
Vendémiaire Hommes
de
l’avenir souvenez-vous de moi Je vivais à l’époqu
Vendémiaire Hommes de l’avenir souvenez-vous
de
moi Je vivais à l’époque où finissaient les rois
ois courageux devenaient trismégistes Que Paris était beau à la fin
de
septembre Chaque nuit devenait une vigne où les p
é sur la ville et là-haut Astres mûrs becquetés par les ivres oiseaux
De
ma gloire attendaient la vendange de l’aube Un
becquetés par les ivres oiseaux De ma gloire attendaient la vendange
de
l’aube Un soir passant le long des quais désert
gravement se taisant quelquefois Pour que parvînt aussi sur les bords
de
la Seine La plainte d’autres voix limpides et loi
emps tous ces chants et ces cris Qu’éveillait dans la nuit la chanson
de
Paris J’ai soif villes de France et d’Europe et
cris Qu’éveillait dans la nuit la chanson de Paris J’ai soif villes
de
France et d’Europe et du monde Venez toutes coule
lait dans la nuit la chanson de Paris J’ai soif villes de France et
d’
Europe et du monde Venez toutes couler dans ma gor
que déjà ivre dans la vigne Paris Vendangeait le raisin le plus doux
de
la terre Ces grains miraculeux qui aux treilles c
et Vannes Nous voici ô Paris nos maisons nos habitants Ces grappes
de
nos sens qu’enfanta le soleil Se sacrifient pour
ns tous les cerveaux les cimetières les murailles Ces berceaux pleins
de
cris que tu n’entendras pas Et d’amont en aval no
s les murailles Ces berceaux pleins de cris que tu n’entendras pas Et
d’
amont en aval nos pensées ô rivières Les oreilles
son Que le mystère clot comme une porte la maison Ce mystère courtois
de
la galanterie Ce mystère fatal fatal d’une autre
la maison Ce mystère courtois de la galanterie Ce mystère fatal fatal
d’
une autre vie Double raison qui est au delà de la
Ce mystère fatal fatal d’une autre vie Double raison qui est au delà
de
la beauté Et que la Grèce n’a pas connue ni l’Ori
de la beauté Et que la Grèce n’a pas connue ni l’Orient Double raison
de
la Bretagne où lame à lame L’océan châtre peu à p
tes Les viriles cités où dégoisent et chantent Les métalliques saints
de
nos saintes usines Nos cheminées à ciel ouvert en
ure Nous te donnons tout cela Et Lyon répondit tandis que les anges
de
Fourvières Tissaient un ciel nouveau avec la soie
Que mes lèvres le Rhône et la Saône murmurent Toujours le même culte
de
sa mort renaissant Divise ici les saints et fait
èdes ô douleur Un enfant regarde les fenêtres s’ouvrir Et des grappes
de
têtes à d’ivres oiseaux s’offrir Les villes du
eur Un enfant regarde les fenêtres s’ouvrir Et des grappes de têtes à
d’
ivres oiseaux s’offrir Les villes du Midi répond
imes Et un râle infini qui venait de Sicile Signifiait en battement
d’
ailes ces paroles Les raisins de nos vignes on l
t de Sicile Signifiait en battement d’ailes ces paroles Les raisins
de
nos vignes on les a vendangés Et ces grappes de m
paroles Les raisins de nos vignes on les a vendangés Et ces grappes
de
morts dont les grains allongés Ont la saveur du s
t ces grappes de morts dont les grains allongés Ont la saveur du sang
de
la terre et du sel Les voici pour ta soif ô Paris
terre et du sel Les voici pour ta soif ô Paris sous le ciel Obscurci
de
nuées faméliques Que caresse Ixion le créateur ob
Ixion le créateur oblique Et où naissent sur la mer tous les corbeaux
d’
Afrique O raisins et ces yeux ternes et en famille
es marins qu’aimaient ces oiseaux-là Il ne tournera plus sur l’écueil
de
Scylla Où chantaient les trois voix suaves et ser
les trois voix suaves et sereines Le détroit tout-à-coup avait changé
de
face Visages de la chair de l’onde de tout Ce que
uaves et sereines Le détroit tout-à-coup avait changé de face Visages
de
la chair de l’onde de tout Ce que l’on peut imagi
eines Le détroit tout-à-coup avait changé de face Visages de la chair
de
l’onde de tout Ce que l’on peut imaginer Vous n’ê
étroit tout-à-coup avait changé de face Visages de la chair de l’onde
de
tout Ce que l’on peut imaginer Vous n’êtes que de
dans l’onde où s’enfoncent les astres Lorsque la nuit revint couverte
d’
yeux ouverts Errer au site où l’hydre a sifflé et
où l’amour guide les destinées Les feuillards repoussés sur l’arbre
de
la croix Et même la fleur de lys qui meurt au Vat
s Les feuillards repoussés sur l’arbre de la croix Et même la fleur
de
lys qui meurt au Vatican Macèrent dans le vin que
an Macèrent dans le vin que je t’offre et qui a La saveur du sang pur
de
celui qui connaît Une autre liberté végétale dont
ra les bêtes La louve avec l’agneau l’aigle avec la colombe Une foule
de
rois ennemis et cruels Ayant soif comme toi dans
emis et cruels Ayant soif comme toi dans la vigne éternelle Sortiront
de
la terre et viendront dans les airs Pour boire de
éternelle Sortiront de la terre et viendront dans les airs Pour boire
de
mon vin par deux fois millénaire La Moselle et
ep lorsqu’il fut temps j’entendis la prière Qui joignait la limpidité
de
ces rivières Le vin de ton pays est meilleur qu
entendis la prière Qui joignait la limpidité de ces rivières Le vin
de
ton pays est meilleur que celui Qui pousse sur no
du Nord Tous les grains ont mûri pour cette soif terrible Mes grappes
d’
hommes forts saignent dans le pressoir Tu boiras à
forts saignent dans le pressoir Tu boiras à longs traits tout le sang
de
l’Europe Parce que tu es beau et que seul tu es n
ment lointain parfois s’élance Troublant dans leur sommeil les filles
de
Coblence Les villes répondaient maintenant par
sée naissante Tous les noms six par six les nombres un à un Des kilos
de
papier tordus comme des flammes Et ceux-là qui sa
s qui s’ennuient patiemment Des armées rangées en bataille Des forêts
de
crucifix et mes demeures lacustres Au bord des ye
lle Des forêts de crucifix et mes demeures lacustres Au bord des yeux
de
celle que j’aime tant Les fleurs qui s’écrient ho
téré Mais je connus dès lors quelle saveur a l’univers Je suis ivre
d’
avoir bu tout l’univers Sur le quai d’où je voyais
saveur a l’univers Je suis ivre d’avoir bu tout l’univers Sur le quai
d’
où je voyais l’onde couler et dormir les bélandres
je voyais l’onde couler et dormir les bélandres Ecoutez mes chants
d’
universelle ivrognerie Et la nuit de septembre s’
s bélandres Ecoutez mes chants d’universelle ivrognerie Et la nuit
de
septembre s’achevait lentement Les feux rouges de
Le Musicien
de
Saint-Merry J’ai enfin le droit de saluer des
Le Musicien de Saint-Merry J’ai enfin le droit
de
saluer des êtres que je ne connais pas Ils passen
e pas ce monde ni les autres astres Je chante toutes les possibilités
de
moi-même hors de ce monde et des astres Je chante
ibilités de moi-même hors de ce monde et des astres Je chante la joie
d’
errer et le plaisir d’en mourir Le 21 du mois de
ors de ce monde et des astres Je chante la joie d’errer et le plaisir
d’
en mourir Le 21 du mois de mai 1913 Passeur des
s Je chante la joie d’errer et le plaisir d’en mourir Le 21 du mois
de
mai 1913 Passeur des morts et les mordonnantes m
ai 1913 Passeur des morts et les mordonnantes mériennes Des millions
de
mouches éventaient une splendeur Quand un homme s
dans la rue Aubry-le-Boucher Jeune l’homme était brun et ce couleur
de
fraise sur les joues Homme Ah! Ariane Il jouait d
brun et ce couleur de fraise sur les joues Homme Ah! Ariane Il jouait
de
la flûte et la musique dirigeait ses pas Il s’arr
ouait de la flûte et la musique dirigeait ses pas Il s’arrêta au coin
de
la rue Saint-Martin Jouant l’air que je chante et
s de lui Il en venait de toutes parts Lorsque tout à coup les cloches
de
Saint-Merry se mirent à sonner Le musicien cess
oup les cloches de Saint-Merry se mirent à sonner Le musicien cessa
de
jouer et but à la fontaine Qui se trouve au coin
Le musicien cessa de jouer et but à la fontaine Qui se trouve au coin
de
la rue Simon-le-Franc Puis saint-Merry se tut et
Simon-le-Franc Puis saint-Merry se tut et l’inconnu reprenant son air
de
flûte Revint sur ses pas marcha jusqu’à la rue de
uques fientaient des noix muscades En même temps Mission catholique
de
Bôma qu’as-tu fait du sculpteur Ailleurs Elle t
grand chose des hommes Et à peine avez-vous extrait un peu de graisse
de
leur misère Mais nous qui mourons de vivre loin
vous extrait un peu de graisse de leur misère Mais nous qui mourons
de
vivre loin l’un de l’autre Tendons nos bras et su
de graisse de leur misère Mais nous qui mourons de vivre loin l’un
de
l’autre Tendons nos bras et sur ces rails roule u
l’un de l’autre Tendons nos bras et sur ces rails roule un long train
de
marchandises Tu pleurais assise près de moi au
n long train de marchandises Tu pleurais assise près de moi au fond
d’
un fiacre Et maintenant Tu me ressembles tu me r
t vaines Et leurs pas légers et prestes se mouvaient selon la cadence
De
la musique pastorale qui guidait leurs oreilles a
née aux vitres brisées C’est un logis du seizième siècle La cour sert
de
remise à des voitures de livraison C’est là qu’en
est un logis du seizième siècle La cour sert de remise à des voitures
de
livraison C’est là qu’entra le musicien Et sa mus
plus personne dans la rue de la Verrerie Sinon moi-même et un prêtre
de
saint-Merry Nous entrâmes dans la vieille maison
gélus qui sonne Cortèges ô cortèges C’est quand jadis le roi revenait
de
Vincennes Il vint une troupe de casquettiers Il v
ges C’est quand jadis le roi revenait de Vincennes Il vint une troupe
de
casquettiers Il vint des marchands de bananes Il
de Vincennes Il vint une troupe de casquettiers Il vint des marchands
de
bananes Il vint des soldats de la garde républica
de casquettiers Il vint des marchands de bananes Il vint des soldats
de
la garde républicaine O nuit troupeau de regards
bananes Il vint des soldats de la garde républicaine O nuit troupeau
de
regards langoureux des femmes O nuit toi ma doule
es O nuit toi ma douleur et mon attente vaine J’entends mourir le son
d’
une flûte lointaine Guillaume Apollinaire
amour, pourvu que tu jouisses ? Ma bouche à tes seins blancs comme
de
petits suisses Fera l’honneur abject des suçons s
comme de petits suisses Fera l’honneur abject des suçons sans venin.
De
ma mentule mâle en ton c.n féminin Le sperme tomb
l’or dans les sluices1. O ma tendre putain ! tes fesses ont vaincu
De
tous les fruits pulpeux le savoureux mystère, L’h
les fruits pulpeux le savoureux mystère, L’humble rotondité sans sexe
de
la terre, La lune, chaque mois, si vaine de son
mble rotondité sans sexe de la terre, La lune, chaque mois, si vaine
de
son cul, Et de tes yeux jaillit, même quand tu le
sans sexe de la terre, La lune, chaque mois, si vaine de son cul, Et
de
tes yeux jaillit, même quand tu les voiles, Cette
qui tombe les étoiles2. L’abbé de Thélème. 1. [NdA] Petits canaux
de
bois au fond desquels le mercure retient l’or au
s le mercure retient l’or au passage. 2. [NdA] La pointe est presque
de
Corneille.
Mon désir c’est la butte du Tahure Mon désir est là sur quoi je tire
De
mon désir qui est au delà de la zône des armées J
Tahure Mon désir est là sur quoi je tire De mon désir qui est au delà
de
la zône des armées Je n’en parle pas aujourd’hui
zône des armées Je n’en parle pas aujourd’hui mais j’y pense Butte
de
Tahure je t’imagine en vain Des fils de fer des m
rd’hui mais j’y pense Butte de Tahure je t’imagine en vain Des fils
de
fer des mitrailleuses des Boches trop sûrs d’eux
magine en vain Des fils de fer des mitrailleuses des Boches trop sûrs
d’
eux Trop enfoncés sous terre déjà enterrés Ca ta
ie ma bourguignote Entends la terre véhémente Vois les lueurs avant
d’
entendre les coups Et tel obus siffler de la démen
émente Vois les lueurs avant d’entendre les coups Et tel obus siffler
de
la démence Ou le tac tac tac monotone et bref ple
l obus siffler de la démence Ou le tac tac tac monotone et bref plein
de
dégoût Je te vois main de Massiges Si décharnée
e Ou le tac tac tac monotone et bref plein de dégoût Je te vois main
de
Massiges Si décharnée sur la carte Le boyau Gœt
especte aucune gloire Nuit violente et violette et sombre et pleine
d’
or par moments Nuit des hommes seulement Nuit du 2
violente ô nuit dont l’épouvantable cri profond devenait plus intense
de
minute en minute Nuit des hommes seulement Nuit q
L’Émigrant
de
Landor Road Le chapeau à la main, il entra, du
et fournisseur du roi. Ce commerçant venait de couper quelques têtes
De
mannequins vêtus comme il faut qu’on se vête. L
ns amour qui se traînaient par terre Et des mains, vers le ciel plein
de
lacs de lumière, S’envolaient quelquefois comme d
qui se traînaient par terre Et des mains, vers le ciel plein de lacs
de
lumière, S’envolaient quelquefois comme des oisea
pour un soldat des Indes ! Les boursiers ont vendu tous mes crachats
d’
or fin ; Mais, habillé de neuf, je veux dormir enf
! Les boursiers ont vendu tous mes crachats d’or fin ; Mais, habillé
de
neuf, je veux dormir enfin Sous des arbres pleins
; Mais, habillé de neuf, je veux dormir enfin Sous des arbres pleins
d’
oiseaux muets et de singes. » Les mannequins, po
neuf, je veux dormir enfin Sous des arbres pleins d’oiseaux muets et
de
singes. » Les mannequins, pour lui, s’étant dés
abillés, Battirent leurs habits, puis les lui essayèrent. Le vêtement
d’
un lord mort sans avoir payé, Au rabais, l’habilla
l’an, c’étaient les journées veuves, Les vendredis sanglants et lents
d’
enterrements, Des blancs et de tout noirs, vaincus
euves, Les vendredis sanglants et lents d’enterrements, Des blancs et
de
tout noirs, vaincus des cieux qui pleuvent, Quand
ent, Quand la femme du diable a battu son amant. Puis, dans un port
d’
automne aux feuilles indécises, Quand les mains de
Puis, dans un port d’automne aux feuilles indécises, Quand les mains
de
la foule y feuillolaient aussi, Sur le pont du va
a sa valise, Et s’assit. Les vents
de
l’Océan en soufflant leurs menaces, Laissaient en
ents de l’Océan en soufflant leurs menaces, Laissaient en ses cheveux
de
longs baisers mouillés. Des émigrants tendaient,
s. Il regarda longtemps les rives qui moururent. Seuls, des bateaux
d’
enfant tremblaient à l’horizon. Un tout petit bouq
rizon. Un tout petit bouquet, flottant à l’aventure, Couvrit l’Océan,
d’
une immense floraison. Il aurait voulu ce bouque
interrogent, Il se maria comme un doge, Aux cris
d’
une sirène moderne, sans époux. Gonfle-toi vers
vers la nuit, ô mer ! Les yeux des squales Jusqu’à l’aube ont guetté,
de
loin, avidement, Des cadavres de jours rongés par
s squales Jusqu’à l’aube ont guetté, de loin, avidement, Des cadavres
de
jours rongés par les étoiles, Parmi le bruit des
L’Émigrant
de
Landor Road Le chapeau à la main, il entra, du
et fournisseur du roi. Ce commerçant venait de couper quelques têtes
De
mannequins vêtus comme il faut qu’on se vête. L
ns amour qui se traînaient par terre Et des mains, vers le ciel plein
de
lacs de lumière, S’envolaient quelquefois comme d
qui se traînaient par terre Et des mains, vers le ciel plein de lacs
de
lumière, S’envolaient quelquefois comme des oisea
pour un soldat des Indes ! Les boursiers ont vendu tous mes crachats
d’
or fin ; Mais, habillé de neuf, je veux dormir enf
! Les boursiers ont vendu tous mes crachats d’or fin ; Mais, habillé
de
neuf, je veux dormir enfin Sous des arbres pleins
; Mais, habillé de neuf, je veux dormir enfin Sous des arbres pleins
d’
oiseaux muets et de singes. » Les mannequins, po
neuf, je veux dormir enfin Sous des arbres pleins d’oiseaux muets et
de
singes. » Les mannequins, pour lui, s’étant dés
abillés, Battirent leurs habits, puis les lui essayèrent. Le vêtement
d’
un lord mort sans avoir payé, Au rabais, l’habilla
l’an, c’étaient les journées veuves, Les vendredis sanglants et lents
d’
enterrements. Des blancs et de tout noirs, vaincus
euves, Les vendredis sanglants et lents d’enterrements. Des blancs et
de
tout noirs, vaincus des cieux qui pleuvent Quand
vent Quand la femme du diable a battu son amant. Puis, dans un port
d’
automne aux feuilles indécises, Quand les mains de
Puis, dans un port d’automne aux feuilles indécises, Quand les mains
de
la foule y feuillolaient aussi, Sur le pont du va
se, Et s’assit. Les vents
de
l’Océan en soufflant leurs menaces, Laissaient da
ts de l’Océan en soufflant leurs menaces, Laissaient dans ses cheveux
de
longs baisers mouillés. Des émigrants tendaient,
s. Il regarda longtemps les rives qui moururent. Seuls, des bateaux
d’
enfant tremblaient à l’horizon. Un tout petit bouq
rizon. Un tout petit bouquet, flottant à l’aventure, Couvrit l’Océan,
d’
une immense floraison. Il aurait voulu ce bouque
, interrogent, Il se maria comme un doge, Aux cris
d’
une sirène moderne, sans époux. Gonfle-toi vers
vers la nuit, ô mer ! Les yeux des squales Jusqu’à l’aube ont guetté,
de
loin, avidement, Des cadavres de jours rongés par
s squales Jusqu’à l’aube ont guetté, de loin, avidement, Des cadavres
de
jours rongés par les étoiles, Parmi le bruit des
e paupière, la terre t’éblouit Quand tu lèves la tête. Et moi aussi
de
près, je suis sombre et terne, Une brume qui vien
Et moi aussi de près, je suis sombre et terne, Une brume qui vient
d’
obscurcir les lanternes, Une main qui tout à coup,
s les lumières Et je m’éloignerai, m’illuminant au milieu d’ombres Et
d’
alignements d’yeux des astres bien-aimés. Oiseau
Et je m’éloignerai, m’illuminant au milieu d’ombres Et d’alignements
d’
yeux des astres bien-aimés. Oiseau tranquille, a
es. Je les connais par les cinq sens et quelques autres. Il me suffit
de
voir leurs pieds pour pouvoir refaire ces gens à
suffit de voir leurs pieds pour pouvoir refaire ces gens à milliers.
De
voir leurs pieds paniques, un seul de leurs cheve
ir refaire ces gens à milliers. De voir leurs pieds paniques, un seul
de
leurs cheveux, Ou leur langue quand il me plaît d
paniques, un seul de leurs cheveux, Ou leur langue quand il me plaît
de
faire le médecin, Ou leurs enfants quand il me pl
d il me plaît de faire le médecin, Ou leurs enfants quand il me plaît
de
faire le prophète, Les vaisseaux des armateurs, l
me plaît de faire le prophète, Les vaisseaux des armateurs, la plume
de
mes confrères, La monnaie des aveugles, les mains
e lettre écrite par ceux qui ont vingt ans et au-dessus. Il me suffit
de
sentir l’odeur de leurs églises, L’odeur des fleu
r ceux qui ont vingt ans et au-dessus. Il me suffit de sentir l’odeur
de
leurs églises, L’odeur des fleuves dans leurs vil
leurs villes, Le parfum des fleurs dans les jardins publics, L’odeur
d’
un petit chien, ô Corneille Agrippa, m’eût suffi P
orneille Agrippa, m’eût suffi Pour décrire exactement tes concitoyens
de
Cologne, Leurs rois-mages et la ribambelle ursuli
ine Qui t’inspirait l’erreur touchant toutes les femmes. Il me suffit
de
goûter la saveur du laurier qu’on cultive Pour qu
saveur du laurier qu’on cultive Pour que j’aime ou que je baffoue, Et
de
toucher les vêtements Pour ne pas douter si l’on
douter si l’on est frileux ou non O gens que je connais, Il me suffit
d’
entendre le bruit de leurs pas Pour pouvoir indiqu
rileux ou non O gens que je connais, Il me suffit d’entendre le bruit
de
leurs pas Pour pouvoir indiquer à jamais la direc
pouvoir indiquer à jamais la direction qu’ils ont prise. Il me suffit
de
tous ceux-là pour me croire le droit De ressuscit
u’ils ont prise. Il me suffit de tous ceux-là pour me croire le droit
De
ressusciter les autres. Un jour je m’attendais mo
is moi-même. Je me disais, Guillaume, il est temps que tu viennes, Et
d’
un lyrique pas s’avançaient ceux que j’aime Parmi
nt ceux que j’aime Parmi lesquels je n’étais pas. Les géants couverts
d’
algues passaient dans leurs villes Sous-marines où
s où les tours seules étaient des îles. Et cette mer avec les clartés
de
ses profondeurs Coulait, sang de mes veines et fa
îles. Et cette mer avec les clartés de ses profondeurs Coulait, sang
de
mes veines et fait battre mon cœur. Puis, sur ter
rose à la main Et le langage qu’ils inventaient en chemin Je l’appris
de
leur bouche et je le parle encore. Le cortège pas
survenaient et n’étaient pas moi-même, Amenaient un à un les morceaux
de
moi-même, On me bâtit peu à peu comme on élève un
Je ne vis que passant ainsi que vous passâtes Et détournant mes yeux
de
ce vide avenir En moi-même je vois tout le Passé
Les vaches y paissant lentement s’empoisonnent. Le colchique couleur
de
cerne et de lilas Y fleurit. Tes yeux sont comme
y paissant lentement s’empoisonnent. Le colchique couleur de cerne et
de
lilas Y fleurit. Tes yeux sont comme cette fleur-
automne Et ma vie pour tes yeux lentement s’empoisonne. Les enfants
de
l’école viennent avec fracas, Vêtus de hoquetons,
nt s’empoisonne. Les enfants de l’école viennent avec fracas, Vêtus
de
hoquetons, jouant de l’harmonica. Ils cueillent l
s enfants de l’école viennent avec fracas, Vêtus de hoquetons, jouant
de
l’harmonica. Ils cueillent les colchiques qui son
rmonica. Ils cueillent les colchiques qui sont comme des mères Filles
de
leurs filles et sont couleur de tes paupières Qui
iques qui sont comme des mères Filles de leurs filles et sont couleur
de
tes paupières Qui battent comme les fleurs batten
aux pieds blessés Marche le gars ! Marche en gaîté, Ce calme jour
d’
un calme été, Où, sauf la source, tout se tait.
Va parmi les grandes fougères, Les myrtilles et les bruyères Où tant
d’
abeilles butinèrent. La source est là comme un œ
illes butinèrent. La source est là comme un œil clos, Pleurant avec
de
frais sanglots La naissance triste de l’eau. L’
omme un œil clos, Pleurant avec de frais sanglots La naissance triste
de
l’eau. L’eau pure deviendra l’eau sale, La sour
rce enfante et pleure ou râle, Déplorée par les saules pâles. Roule
de
vulgaires pensées, Vieilles et saines et sensées,
s, Le gars ! ô l’homme aux pieds blessés ! Au bois tu n’as point vu
de
faunes ; Des nymphes tu n’eus pas l’aumône D’un i
u bois tu n’as point vu de faunes ; Des nymphes tu n’eus pas l’aumône
D’
un iris bleu, d’un iris jaune. Tu foules les die
oint vu de faunes ; Des nymphes tu n’eus pas l’aumône D’un iris bleu,
d’
un iris jaune. Tu foules les dieux sous tes pas
sses, Marche et tue les dieux quand ils naissent. Tue les dieux nés
de
nos clairs yeux Et dans nos âmes ; le sang pieux
Tue les dieux nés de nos clairs yeux Et dans nos âmes ; le sang pieux
De
tes pieds console les dieux. Les faunes roux et
ole les dieux. Les faunes roux et les satyres En te voyant feignent
de
rire Et troublent l’eau quand tu t’y mires. Tu
hes saluant les croix, Du bord des routes qui poudroient. Tout rouges
de
ton sang et froids, Les dieux narquois partout
ur La ville sérieuse avec ses girouettes Sur le chaos figé du toit
de
ses maisons Ressemble au cœur figé, mais divers,
n cœur tu es déraisonnable. Contre ma paume j’ai senti les battements
De
la ville et du cœur : de la ville imprenable Et d
e. Contre ma paume j’ai senti les battements De la ville et du cœur :
de
la ville imprenable Et de mon cœur surpris de vie
nti les battements De la ville et du cœur : de la ville imprenable Et
de
mon cœur surpris de vie, énormément. Wilhelm Ko
e la ville et du cœur : de la ville imprenable Et de mon cœur surpris
de
vie, énormément. Wilhelm Kostrowitzky.
La Boucle retrouvée Il retrouve dans sa mémoire La boucle
de
cheveux châtains T’en souvient-il à n’y point cro
ire La boucle de cheveux châtains T’en souvient-il à n’y point croire
De
nos deux étranges destins Du boulevard de la Ch
ent-il à n’y point croire De nos deux étranges destins Du boulevard
de
la Chapelle Du joli Montmartre et d’Auteuil Je me
étranges destins Du boulevard de la Chapelle Du joli Montmartre et
d’
Auteuil Je me souviens murmure-t-elle Du jour où j
our où j’ai franchi ton seuil Il y tomba comme un automne La boucle
de
ton souvenir Et notre destin qui t’étonne Se join
Liens Cordes faites
de
cris Sons de cloches à travers l’Europe Siècles
Liens Cordes faites de cris Sons
de
cloches à travers l’Europe Siècles pendus Rails
ligotez les nations Nous ne sommes que deux ou trois hommes libres
de
tous liens Donnons-nous la main Violente pluie
qui peigne les fumées Cordes Cordes tissées Câbles sous-marins Tours
de
Babel changées en ponts Araignées Pontifes Tous l
reux qu’un seul lien a liés D’autres liens plus ténus Blancs rayons
de
lumière Cordes et Concorde J’écris seulement po
ouvenir Ennemis du désir Ennemis du regret Ennemis des larmes Ennemis
de
tout ce que j’aime encore. Guillaume Apollinaire
Guerre Rameau central
de
combat Contact par l’écoute On fore dans
On fore dans la direction « des bruits entendus » Les jeunes
de
la classe 1915 Et ces fils de fer électrisés Ne p
es bruits entendus » Les jeunes de la classe 1915 Et ces fils
de
fer électrisés Ne pleurez donc pas sur les horreu
15 Et ces fils de fer électrisés Ne pleurez donc pas sur les horreurs
de
la guerre Avant elle nous n’avions que la surface
sur les horreurs de la guerre Avant elle nous n’avions que la surface
De
la terre et des mers après elle nous les abîmes L
t à part Et ensemble dans le tact venu de loin et plus encore au delà
de
cette terre
Guerre Rameau central
de
combat Contact par l’écoute On
n fore dans la direction « des bruits entendus » Les jeunes
de
la classe 1915 Et ces fils de fer électrisés Ne p
bruits entendus » Les jeunes de la classe 1915 Et ces fils
de
fer électrisés Ne pleurez donc pas sur les horreu
15 Et ces fils de fer électrisés Ne pleurez donc pas sur les horreurs
de
la guerre Avant elle nous n’avions que la surface
sur les horreurs de la guerre Avant elle nous n’avions que la surface
De
la terre et des mers après elle nous aurons les a
t à part Et ensemble dans le tact venu de loin et plus encore au delà
de
cette terre
le destine Au pigeon qui ce soir semblait le Paraclet. Au petit bois
de
citronniers, s’énamourèrent, D’amour que nous aim
semblait le Paraclet. Au petit bois de citronniers, s’énamourèrent,
D’
amour que nous aimons les dernières venues. Les vi
dant que je dormais, Les agneaux, les pasteurs des tristes bergeries.
De
faux centurions emportaient le vinaigre, Et les g
le vinaigre, Et les gueux mal blessés par l’épurge dansaient. Etoiles
de
l’éveil ! je n’en connais aucune. Les becs de gaz
des bougies tombaient, vaille que vaille, Des faux-cols sur des flots
de
jupes mal brossées, Des accouchées masquées fêtai
saient n’étaient jamais jolies. * * * [« Je n’ai plus même pitié
de
moi »] Je n’ai plus même pitié de moi, Et ne
* [« Je n’ai plus même pitié de moi »] Je n’ai plus même pitié
de
moi, Et ne puis exprimer mon tourment de silence.
Je n’ai plus même pitié de moi, Et ne puis exprimer mon tourment
de
silence. Tous les mots que j’avais à dire se sont
s mots que j’avais à dire se sont changés en étoiles. Un Icare tente
de
s’élever jusqu’à chacun de mes yeux, Et porteur d
e sont changés en étoiles. Un Icare tente de s’élever jusqu’à chacun
de
mes yeux, Et porteur de soleils, je brûle au cent
s. Un Icare tente de s’élever jusqu’à chacun de mes yeux, Et porteur
de
soleils, je brûle au centre de deux nébuleuses.
jusqu’à chacun de mes yeux, Et porteur de soleils, je brûle au centre
de
deux nébuleuses. Qu’ai-je fait aux bêtes théolog
le au centre de deux nébuleuses. Qu’ai-je fait aux bêtes théologales
de
l’intelligence ? Jadis, les morts sont revenus po
arrive en sifflant comme un ouragan. * * * [« J’ai eu le courage
de
regarder en arrière »] J’ai eu le courage de
« J’ai eu le courage de regarder en arrière »] J’ai eu le courage
de
regarder en arrière Les cadavres de mes jours Mar
arrière »] J’ai eu le courage de regarder en arrière Les cadavres
de
mes jours Marquent ma route et je les pleure. Les
pleure. Les uns pourrissent dans les églises italiennes, Ou bien dans
de
petits bois de citronniers Qui fleurissent et fru
pourrissent dans les églises italiennes, Ou bien dans de petits bois
de
citronniers Qui fleurissent et fructifient En mê
ison. D’autres jours ont pleuré avant de mourir dans des tavernes, Où
d’
ardents bouquets rouaient, Aux yeux d’une mûlatres
de mourir dans des tavernes, Où d’ardents bouquets rouaient, Aux yeux
d’
une mûlatresse qui inventait la poésie, Et les ros
ient, Aux yeux d’une mûlatresse qui inventait la poésie, Et les roses
de
l’électricité s’ouvrent encore Dans le jardin de
poésie, Et les roses de l’électricité s’ouvrent encore Dans le jardin
de
ma mémoire. Pardonnez-moi mon ignorance ; Pardon
le jardin de ma mémoire. Pardonnez-moi mon ignorance ; Pardonnez-moi
de
ne plus connaître l’ancien jeu des vers. Je ne sa
’ombre enfin solide Se multipliait en réalisant la diversité formelle
de
mon amour, J’admirerais mon ouvrage. * * * [
ne, son cou tranché. Je voudrais éprouver une ardeur infinie. Monstre
de
mon ouïe, tu rugis et tu pleures ; Le tonnerre te
ie. Monstre de mon ouïe, tu rugis et tu pleures ; Le tonnerre te sert
de
chevelure Et tes griffes répètent le chant des oi
lus peur. C’est la lune qui cuit comme un œuf sur le plat. Ce collier
de
gouttes d’eau va parer la noyée. Voici mon bouque
’est la lune qui cuit comme un œuf sur le plat. Ce collier de gouttes
d’
eau va parer la noyée. Voici mon bouquet de fleurs
lat. Ce collier de gouttes d’eau va parer la noyée. Voici mon bouquet
de
fleurs de la passion, Qui offrent tendrement deux
llier de gouttes d’eau va parer la noyée. Voici mon bouquet de fleurs
de
la passion, Qui offrent tendrement deux couronnes
ouquet de fleurs de la passion, Qui offrent tendrement deux couronnes
d’
épines. Les rues sont mouillées de la pluie de nag
i offrent tendrement deux couronnes d’épines. Les rues sont mouillées
de
la pluie de naguère. Des anges diligents travaill
ndrement deux couronnes d’épines. Les rues sont mouillées de la pluie
de
naguère. Des anges diligents travaillent pour moi
regardé longtemps, M’éloigner en chantant. * * * [« Au tournant
d’
une rue, je vis des matelots »] Au tournant d’
* [« Au tournant d’une rue, je vis des matelots »] Au tournant
d’
une rue, je vis des matelots Qui dansaient, le cou
rnant d’une rue, je vis des matelots Qui dansaient, le cou nu, au son
d’
un accordéon. J’ai tout donné au soleil, Tout, sau
brumeux s’enfonçaient les trois-mâts. Les vents ont expiré couronnés
d’
anémones, O Vierge, signe pur du troisième mois.
mme, ardeur Que mon souffle éteindra, ô morts, à quarantaine. Je mire
de
ma mort la gloire et le malheur. Comme si je visa
mire de ma mort la gloire et le malheur. Comme si je visais l’oiseau
de
la quintaine. * * * [« Incertitude, oiseau f
tes enfants galants, bien ou mal habillés, Ont bâti ce bûcher, le nid
de
mon courage. Guillaume Apollinaire.
[Caligramme (silhouette
de
femme)] [silhouette de femme] Vive Vive la
[Caligramme (silhouette de femme)] [silhouette
de
femme] Vive Vive la France semble-t-il être écrit
a France semble-t-il être écrit dans les dessins et dans les tableaux
d’
Irène Lagut vive la France où l’art peut se renouv
’Irène Lagut vive la France où l’art peut se renouveler si souvent et
d’
une manière toujours forte et toujours extrêmement
Exercice Vers un village
de
l’arrière S’en allaient quatre bombardiers Ils ét
ge de l’arrière S’en allaient quatre bombardiers Ils étaient couverts
de
poussière Depuis la tête jusqu’aux pieds. Ils r
e se retournant qu’à peine, Quand un obus avait toussé. Tous quatre
de
la classe seize, Parlaient d’antan, non d’avenir,
and un obus avait toussé. Tous quatre de la classe seize, Parlaient
d’
antan, non d’avenir, Ainsi se prolongeait l’ascèse
vait toussé. Tous quatre de la classe seize, Parlaient d’antan, non
d’
avenir, Ainsi se prolongeait l’ascèse Qui les exer
Guerre par GUILLAUME APOLLINAIRE officier
d’
infanterie en campagne Rameau central
LLINAIRE officier d’infanterie en campagne Rameau central
de
combat, [obus]
On fore dans la direction des bruits « entendus »… Les jeunes
de
la classe 1915, [étoi
lasse 1915, [étoile] & ces fils
de
fer électrisés ? Ne pleurez donc pas sur les horr
mp; ces fils de fer électrisés ? Ne pleurez donc pas sur les horreurs
de
la guerre ! Avant elle nous n’avions que la s
s horreurs de la guerre ! Avant elle nous n’avions que la surface
de
la terre & des mers ; après elle nous aurons
feu, cristal, vitesse, voix, regard, .. et plus encore au delà
de
cette terre
u ciel qui me l’envoyes une nuit
de
mélancolie
ûlent les âmes Sur le Boulevard
de
Grenelle Les ouvriers et les patr
ers et les patrons Arbres
de
mai cette dentelle
donc pas le fanfaron Allons plus vite nom
de
Dieu
Sur son sein notre République A mis ce bouquet
de
muguet qui poussait drû le long du
rû le long du quai Allons plus vite nom
de
Dieu
Ton frère Allons plus vite nom
de
Dieu
es Que penses-tu des hommes
de
ton enfance [à droite] Tu connais la bravoure et
bravoure et la ruse [transversalement] Tu as vu la mort en face plus
de
cent fois tu ne sais pas ce que c’est que la vie
rouge aussi
De
joie Tu as absorbé la
De joie Tu as absorbé la vie
de
ceux qui sont morts près de toi
ts près de toi Tu as
de
la décision
que la vie O douceur
d’
autrefois
armées J’atteignais l’âge mûr quand la guerre arriva Et dans ce jour
d’
août 1915 le plus chaud de l’année Bien abrité dan
mûr quand la guerre arriva Et dans ce jour d’août 1915 le plus chaud
de
l’année Bien abrité dans l’hypogée que j’ai creus
hypogée que j’ai creusé moi-même C’est à toi que je songe ITALIE mère
de
mes pensées Et dejà quand von Kluck marchait su
à quand von Kluck marchait sur Paris avant la Marne J’évoquais le sac
de
Rome par les Allemands Le sac de Rome qu’ont décr
ris avant la Marne J’évoquais le sac de Rome par les Allemands Le sac
de
Rome qu’ont décrit Un Bonaparte le vicaire espagn
t l’Arétin Je me disais Est-il possible que la nation Qui est la mère
de
la civilisation Regarde sans la défendre les effo
là tranquillement et sans tristesse Et si malgré les masques les sacs
de
sable les rondins nous tombions Nous savons qu’un
lque chose comme une sœur J’ai comme toi pour me réconforter le quart
de
pinard Qui met tant de différence entre nous et l
entre nous et les Boches J’ai aussi comme toi l’envol des compagnies
de
perdreaux des 75 Comme toi je n’ai pas cet orguei
tions dépassent sans qu’il sachent s’amuser Notre civilisation a plus
de
finesse que les choses qu’ils emploient Elle est
on a plus de finesse que les choses qu’ils emploient Elle est au delà
de
la vie confortable Et de ce qui est l’extérieur d
les choses qu’ils emploient Elle est au delà de la vie confortable Et
de
ce qui est l’extérieur dans l’art et l’industrie
’industrie Les fleurs sont nos enfants et non les leurs Même la fleur
de
lys qui meurt au Vatican La plaine est infinie
es Sur les roses momentanées des éclatements Et les nuits sont parées
de
guirlandes d’éblouissements De bulles de globules
es momentanées des éclatements Et les nuits sont parées de guirlandes
d’
éblouissements De bulles de globules aux couleurs
s éclatements Et les nuits sont parées de guirlandes d’éblouissements
De
bulles de globules aux couleurs insoupçonnées N
nts Et les nuits sont parées de guirlandes d’éblouissements De bulles
de
globules aux couleurs insoupçonnées Nous jouiss
nts De bulles de globules aux couleurs insoupçonnées Nous jouissons
de
tout même de nos souffrances Notre humeur est cha
de globules aux couleurs insoupçonnées Nous jouissons de tout même
de
nos souffrances Notre humeur est charmante l’arde
arquois car nous savons faire la part des choses Et il n’y a pas plus
de
folie chez celui qui jette les grenades que chez
mots sonores Tu as à ta disposition les sortilèges étrusques le sens
de
la majesté héroïque et le courageux honneur indiv
ds et même ceux qui se dégonflent sauraient à l’occasion faire preuve
de
l’esprit de sacrifice qu’on appelle la bravoure E
eux qui se dégonflent sauraient à l’occasion faire preuve de l’esprit
de
sacrifice qu’on appelle la bravoure Et nous fumon
des scylles mortes au moment de Messine Je salue le Colleoni équestre
de
Venise Je salue la chemise rouge Je t’envoie mes
t’envoie mes amitiés ITALIE et m’apprête à applaudir aux hauts faits
de
ta bleusaille Non parce que j’imagine qu’il y aur
its de ta bleusaille Non parce que j’imagine qu’il y aura jamais plus
de
bonheur ou de malheur en ce monde Mais parce que
saille Non parce que j’imagine qu’il y aura jamais plus de bonheur ou
de
malheur en ce monde Mais parce que comme toi j’ai
l et que les Boches m’en empêcheraient Mais parce que le goût naturel
de
la perfection que nous avons l’un et l’autre si o
te occase Ce n’est pas pour l’ensemble que je le dis Mais pour chacun
de
tei ITALIE Ne te borne point à prendre les terres
où est le nôtre Les réflecteurs dardent leurs lueurs comme des yeux
d’
escargots Et les obus en tombant sont des chiens q
s yeux d’escargots Et les obus en tombant sont des chiens qui jettent
de
la terre avec leurs pattes après avoir fait leurs
soins Notre armée invisible est une belle nuit constellée Et chacun
de
nos hommes est un astre merveilleux
e cavalerie Nous reprendrons les villes les fleuves et les collines
De
la frontière helvétique aux frontières bataves
s Entre toi et nous ITALIE Il y a des patelins pleins
de
femmes Et près de toi m’attend celle que j’ador
ges délétères Metalliques débris qui vous rouillez partout O frères
d’
ITALIE vos plumes sur la tête
tons ceux qui sont morts Chantons la terre qui bâille
d’
ennui Chantons et rigolons
ITALIE Entends braire l’âne boche Faisons la guerre à coups
de
fouets Faits avec les rayons du soleil
Fiord C’est la fête
de
Saint Olaf On excursionne en sky D’amour on revie
Fiord C’est la fête de Saint Olaf On excursionne en sky
D’
amour on revient paf C’est tout à fait exquis
e en sky D’amour on revient paf C’est tout à fait exquis Pas
de
chichi
A Luigi Amaro Poème liminaire
de
son « Ode à Gallieni »
Comment réussissent-ils à avoir du crin gris perle Je me souviens
de
l’émotion sublime qui nous gagna tous A la lectur
Je me souviens de l’émotion sublime qui nous gagna tous A la lecture
de
la proclamation du général Galliéni
est venue avec nous Agitant auprès du ciel
de
notre drapeau AMARO LE VERT QUI EST LA
Amaro écoutez Le fracas éternel
de
nos artilleries Erige un tomb
racas éternel de nos artilleries Erige un tombeau
de
rumeurs Tresse les couronnes faites en fleurs d’é
Erige un tombeau de rumeurs Tresse les couronnes faites en fleurs
d’
éclatements A
Lundi rue Christine La mère
de
la concierge et la concierge laisseront tout pass
patronne est poitrinaire Quand tu auras fini nous jouerons une partie
de
jacquet Un chef d’orchestre qui a mal à la gorge
naire Quand tu auras fini nous jouerons une partie de jacquet Un chef
d’
orchestre qui a mal à la gorge Quand tu viendras à
orge Quand tu viendras à Tunis je te ferai fumer du Kief Ça a l’air
de
rimer Des piles de soucoupes des fleurs un cale
s à Tunis je te ferai fumer du Kief Ça a l’air de rimer Des piles
de
soucoupes des fleurs un calendrier Pim pam pim Je
00 francs à ma probloque Je préférerais me couper le parfaitement que
de
les lui donner Je partirai à 20 h. 27 Six glace
embrouiller encore davantage Cher monsieur Vous êtes un mec à la mie
de
pain Cette dame a le nez comme un ver solitaire L
ez comme un ver solitaire Louise a oublié sa fourrure Moi je n’ai pas
de
fourrure et je n’ai pas froid Le Danois fume sa c
ement impossible Voici monsieur La bague en malachite Le sol est semé
de
sciure Alors c’est vrai La serveuse rousse a été
Ecoute Jacques c’est très sérieux ce que je vais te dire Compagnie
de
Navigation mixte Il me dit monsieur voulez-vous
tion mixte Il me dit monsieur voulez-vous voir ce que je peux faire
d’
eaux fortes et de tableaux Je n’ai qu’une petite b
e dit monsieur voulez-vous voir ce que je peux faire d’eaux fortes et
de
tableaux Je n’ai qu’une petite bonne Après déje
i me dit écoutez c’est charmant A Smyrne à Naples en Tunisie Mais nom
de
Dieu où est-ce La dernière fois que j’ai été en C
’en vont un paysan cagneux Et son bœuf, lentement, dans le brouillard
d’
automne Qui cache les hameaux pauvres et vergogneu
t vergogneux. En s’en allant là-bas le paysan chantonne Une chanson
d’
amour et d’infidélité Qui parle d’une bague et d’u
x. En s’en allant là-bas le paysan chantonne Une chanson d’amour et
d’
infidélité Qui parle d’une bague et d’un cœur que
bas le paysan chantonne Une chanson d’amour et d’infidélité Qui parle
d’
une bague et d’un cœur que l’on brise. Oh ! l’au
hantonne Une chanson d’amour et d’infidélité Qui parle d’une bague et
d’
un cœur que l’on brise. Oh ! l’automne, l’automn
t mis sous une gouttière. Léopold Survage avait inventé l’art nouveau
de
la peinture en mouvement : le Rythme coloré. Il y
l y avait travaillé pendant des années, vivant modestement du produit
d’
un métier manuel qui est celui d’accordeur de pian
nnées, vivant modestement du produit d’un métier manuel qui est celui
d’
accordeur de piano. Il avait été amené à exercer c
t modestement du produit d’un métier manuel qui est celui d’accordeur
de
piano. Il avait été amené à exercer ce métier par
eur de piano. Il avait été amené à exercer ce métier par l’entêtement
d’
un père, grand fabricant de pianos. Ne voulant pas
amené à exercer ce métier par l’entêtement d’un père, grand fabricant
de
pianos. Ne voulant pas qu’il fût peintre, il exig
nsacrait ses veilles fut mis au point. Et au moment de la déclaration
de
guerre allait se manifester au public grâce au Ci
rre allait se manifester au public grâce au Ciné, ce formidable moyen
de
propagande. La guerre interrompit ces projets qui
lastiques que l’on trouve déjà dans les plus anciens essais picturaux
de
Léopold Survage. Les efforts qu’il a faits pour d
s qu’il a faits pour donner une vie à la nuance pure l’ont mis à même
d’
aborder la peinture avec des moyens tous nouveaux.
la lyrique transfiguration urbaine que l’on trouve dans les tableaux
de
Survage que j’ai regardé ces ouvrages avec une te
une tendresse fraternelle. J’aime aussi le côté poétique et touchant
de
ses ouvrages, la fraîcheur de ses bouquets, la si
aime aussi le côté poétique et touchant de ses ouvrages, la fraîcheur
de
ses bouquets, la simplicité des fruits, des fleur
’a su mettre dans une seule toile, une ville entière avec l’intérieur
de
ses maisons Et cette ombre humaine qui surgit aux
Fusée La boucle des cheveux noirs
de
ta nuque est mon trésor Ma pensée te rejoint et l
Tes seins sont les seuls obus que j’aime Ton souvenir est la lanterne
de
repérage qui nous sert à pointer la nuit * * *
e qui nous sert à pointer la nuit * * * En voyant la large croupe
de
mon cheval j’ai pensé à tes hanches * * * Voi
dans sa gueule * * * Un chat-huant aile fauve yeux ternes gueule
de
petit chat et pattes de chat * * * Une souris
Un chat-huant aile fauve yeux ternes gueule de petit chat et pattes
de
chat * * * Une souris verte file parmi la mou
Le mégaphone crie « allongez le tir » * * * Allongez le tir amour
de
vos batteries * * * Balance des batteries lou
Balance des batteries lourdes cymbales qu’agitent les chérubins fous
d’
amour En l’honneur du Dieu des armées * * * Un
rimpent dans la vallée * * * O vieux monde du XIX e siècle plein
de
hautes cheminées si belles et si pures * * *
siècle où nous sommes O canons * * * Douilles éclatantes des obus
de
75 carillonnez pieusement Guillaume Apollinaire
Montparnasse (incipit : « O porte
de
l’hôtel avec deux plantes vertes ») O porte de
incipit : « O porte de l’hôtel avec deux plantes vertes ») O porte
de
l’hôtel avec deux plantes vertes Vertes qui jamai
te de l’hôtel avec deux plantes vertes Vertes qui jamais Ne porteront
de
fleurs Où sont mes fruits Où me planté-je O porte
ais Ne porteront de fleurs Où sont mes fruits Où me planté-je O porte
de
l’hôtel un ange est devant toi Distribuant des pr
chambre à la semaine Ange barbu vous êtes en réalité Un poète lyrique
d’
Allemagne Qui voulez connaître Paris Vous connaiss
poète lyrique d’Allemagne Qui voulez connaître Paris Vous connaissez
de
son pavé Ces raies sur lesquelles il ne faut pas
elles il ne faut pas que l’on marche Et vous rêvez
D’
aller passer votre Dimanche à Garches Il fait un
Saillant A André Level Rapidité attentive à peine un peu
d’
incertitude Mais un dragon à pied sans armes Parmi
Salut Le Rapace [à gauche, verticalement] SALUT [au centre] Le balai
de
verdure T’en souviens-tu Il est roi dans les pier
Il est roi dans les pierres Du beau royaume dévasté [à droite] Grain
de
blé Mais la couleuvre me regarde dressée comme
re me regarde dressée comme une épée Vive comme un cheval pif Un trou
d’
obus propre comme une salle de bains Berger suivi
heval pif Un trou d’obus propre comme une salle de bains Berger suivi
de
son troupeau mordoré Mais où est un [cœur] et le
d chantait les saphirs nocturnes [crapauds] LOU LOU LOU [insigne
de
télégraphiste, reconnaissable à ses foudres] [pip
élégraphiste, reconnaissable à ses foudres] [pipe à opium] [bouteille
de
champagne] [sabre] Vive le Capiston
Saillant A André Level Rapidité attentive à peine un peu
d’
incertitude Mais un dragon à pied sans armes Parmi
Salut Le Rapace [à gauche, verticalement] SALUT [au centre] Le balai
de
verdure T’en souviens-tu Il est roi dans les pier
Il est roi dans les pierres Du beau royaume dévasté [à droite] Grain
de
blé Mais la couleuvre me regarde dressée comme
re me regarde dressée comme une épée Vive comme un cheval pif Un trou
d’
obus propre comme une salle de bains Berger suivi
heval pif Un trou d’obus propre comme une salle de bains Berger suivi
de
son troupeau mordoré Mais où est un [cœur] et le
ud chantait les saphirs nocturnes [crapauds] LOU LOU LOU [insigne
de
télégraphiste, reconnaissable à ses foudres] [pip
élégraphiste, reconnaissable à ses foudres] [pipe à opium] [bouteille
de
champagne] [sabre] Vive le Capiston
Aujourd’hui c’est meilleur. J’ai sur un grand cheval fait six heures
de
route, Genoux en sang, mais que voulez-vous que ç
es de route, Genoux en sang, mais que voulez-vous que ça foute ? Tant
d’
hommes sur le front meurent à tout moment Que c’es
d’hommes sur le front meurent à tout moment Que c’est un vrai plaisir
de
saigner seulement. L’artillerie est l’art de mesu
ue c’est un vrai plaisir de saigner seulement. L’artillerie est l’art
de
mesurer les angles Et l’équitation de bien serrer
ulement. L’artillerie est l’art de mesurer les angles Et l’équitation
de
bien serrer les sangles. L’art du canon est l’art
Et l’équitation de bien serrer les sangles. L’art du canon est l’art
de
tout bien mesurer. Avec l’astronomie on le peut c
mesurer. Avec l’astronomie on le peut comparer. Voilà tout le secret
de
la guerre où nous sommes. Le reste est dans la jo
leure encore Il était si doux si joli Que
de
choses bonnes pour les antiquaires
aussi monstrueuse que la guerre O temps
de
la tyrannie D
s’aimer les uns les autres Et n’être aimé
de
personne Ne rien laiss
Ne rien laisser derrière soi Et préparer le plaisir
de
tout le monde Ni trop su
mocratiques ô Cortèges ô fanfares ô tumultes [à gauche, verticalement
de
droite à gauche] J’entends encore le son des cloc
gauche] J’entends encore le son des cloches [à droite, verticalement
de
droite à gauche] Le tic tac de mon réveille-matin
n des cloches [à droite, verticalement de droite à gauche] Le tic tac
de
mon réveille-matin Guillaume APOLLINAIRE.
Dans le jardin
d’
Anna Certes si nous avions vécu en l’an dix-sep
t soixante Est-ce bien la date que vous déchiffrez Anna sur ce banc
de
pierre Et que par malheur j’eusse été allemand
mand Mais que par bonheur j’eusse été près de vous Nous aurions parlé
d’
amour de façon imprécise Presque toujours en franç
s que par bonheur j’eusse été près de vous Nous aurions parlé d’amour
de
façon imprécise Presque toujours en français Et p
çais Et pendue éperdument à mon bras Vous m’auriez écouté vous parler
de
Pythagoras En pensant aussi au café qu’on prendra
es pampres couronnent Et brusquement parfois j’eusse salué très bas
De
nobles dames grasses et langoureuses J’aurais d
ses et langoureuses J’aurais dégusté lentement et tout seul Pendant
de
longues soirées Le tokay épais ou la malvoisie J’
ui se refuse à comprendre l’allemand J’aurais écrit des vers pleins
de
mythologie Sur vos seins la vie champêtre et sur
les dames Des alentours J’aurais souvent cassé ma canne Sur le dos
d’
un paysan J’aurais aimé entendre de la musique e
ouvent cassé ma canne Sur le dos d’un paysan J’aurais aimé entendre
de
la musique en mangeant Du jambon J’aurais juré
parmi 900 conducteurs anonymes Je suis un charretier du neuf charroi
de
Nîmes L’Amour dit Reste ici mais là-bas les obu
s Où brillent leurs yeux clairs comme mes éperons Un bel après-midi
de
garde à l’écurie J’entends sonner les trompettes
Un bel après-midi de garde à l’écurie J’entends sonner les trompettes
d’
artillerie J’admire la gaîté de ce détachement Q
urie J’entends sonner les trompettes d’artillerie J’admire la gaîté
de
ce détachement Qui va rejoindre au front notre be
régiment Le territorial se mange une salade A l’anchois en parlant
de
sa femme malade 4 pointeurs fixaient les bulles
aux Le bon chanteur Girault nous chante après 9 heures Un grand air
d’
opéra toi l’écoutant tu pleures Je flatte de la
s 9 heures Un grand air d’opéra toi l’écoutant tu pleures Je flatte
de
la main le petit canon gris Gris comme l’eau de S
u pleures Je flatte de la main le petit canon gris Gris comme l’eau
de
Seine et je songe à Paris Mais ce pâle blessé m
s dans la nuit la splendeur argentine Je mâche lentement ma portion
de
bœuf Je me promène seul le soir de 5 à 9 Je sel
ne Je mâche lentement ma portion de bœuf Je me promène seul le soir
de
5 à 9 Je selle mon cheval nous battons la campa
Mon désir c’est la butte du Mesnil Mon désir est là sur quoi je tire
De
mon désir qui est au delà de la zone des armées J
Mesnil Mon désir est là sur quoi je tire De mon désir qui est au delà
de
la zone des armées Je n’en parle pas aujourd’hui
rd’hui mais j’y pense Butte du Mesnil je t’imagine en vain Des fils
de
fer des mitrailleuses des ennemis trop sûrs d’eux
agine en vain Des fils de fer des mitrailleuses des ennemis trop sûrs
d’
eux Trop enfoncés sous terre déjà enterrés Ca ta
ie ma bourguignote Entends la terre véhémente Vois les lueurs avant
d’
entendre les coups Et tel obus siffler de la démen
émente Vois les lueurs avant d’entendre les coups Et tel obus siffler
de
la démence Ou le tac tac tac monotone et bref ple
l obus siffler de la démence Ou le tac tac tac monotone et bref plein
de
dégoût Je désire te serrer dans ma main Main de
otone et bref plein de dégoût Je désire te serrer dans ma main Main
de
Massiges Si décharnée sur la carte Le boyau Gœt
especte aucune gloire Nuit violente et violette et sombre et pleine
d’
or par moments Nuit des hommes s
violente ô nuit dont l’épouvantable cri profond devenait plus intense
de
minute en minute Nuit qui criait comme une femme
o Voyez ce peintre il prend les choses avec leur ombre aussi et
d’
un coup d’œil sublimatoire Il se déchire en accord
gue que j’aime entendre Des Arlequines jouent dans le rose et bleus
d’
un beau-ciel Ce souvenir revit les rêves et le
l Ce souvenir revit les rêves et les actives mains Orient plein
de
glaciers L’hiver est rigoureux Lustres or toi
L’hiver est rigoureux Lustres or toile irisée or loi des stries
de
feu fond en murmurant. Bleu flamme légère a
ncandesce quelques brasses encore Bourdons femmes striées éclat
de
plongeon-diamant Arlequins semblables à Dieu
brillant comme deux perles monstres qui palpitent Lys cerclés
d’
or, je n’étais pas seul ! fais onduler les rem
! fais onduler les remords Nouveau monde très matinal montant
de
l’énorme mer L’aventure de ce vieux cheval e
Nouveau monde très matinal montant de l’énorme mer L’aventure
de
ce vieux cheval en Amérique Au soir de la pê
’énorme mer L’aventure de ce vieux cheval en Amérique Au soir
de
la pêche merveilleuse l’œil du masque Air de
Amérique Au soir de la pêche merveilleuse l’œil du masque Air
de
petits violons au fond des anges rangés Dans le
rmi les assauts du vent qui s’assoupit Ouis les vagues et le fracas
d’
une femme bleue Enfin la grotte à l’atmosphère d
atmosphère dorée par la vertu Ce saphir veiné il faut rire ! Rois
de
phosphore sous les arbres les bottines entre de
ne vaste grotte. Prends les araignées roses à la nage Regrets
d’
invisibles pièges l’air Paisible se souleva mais
s l’artiste-peintre Ton pauvre étincellement pâle L’ombre agile
d’
un soir d’été qui meurt Immense désir et l’aube
ste-peintre Ton pauvre étincellement pâle L’ombre agile d’un soir
d’
été qui meurt Immense désir et l’aube émerge des
riez L’acrobate à cheval le poète à moustaches un oiseau mort et tant
d’
enfants sans larmes Choses cassées des livres déch
d’enfants sans larmes Choses cassées des livres déchirés des couches
de
poussière et des aurores déferlant ! Guillaume
ncs Pas seule Bébert dit l’Anguille Narcisse et Hubert le merlan Près
d’
elle faisaient leur manille Et la crâneuse de Cl
Hubert le merlan Près d’elle faisaient leur manille Et la crâneuse
de
Clichy Aux rouges yeux de dégueulade Répète Mon e
lle faisaient leur manille Et la crâneuse de Clichy Aux rouges yeux
de
dégueulade Répète Mon eau de Vichy Va dans le pan
Et la crâneuse de Clichy Aux rouges yeux de dégueulade Répète Mon eau
de
Vichy Va dans le panier à salade Haha sans faire
de Répète Mon eau de Vichy Va dans le panier à salade Haha sans faire
de
chichi Les yeux dansants comme des anges Elle r
Favier Toujours Nous irons plus loin sans avancer jamais Et
de
planète en planète De nouvelle en nouvelle Le
us irons plus loin sans avancer jamais Et de planète en planète
De
nouvelle en nouvelle Le don Juan des mille et tro
ouvelle Le don Juan des mille et trois comètes Et même sans bouger
de
la terre Cherche les forces neuves Et prend
rche les forces neuves Et prend au serieux les fantômes Et tant
d’
univers s’oublient Quels sont les grands oublie
partie du monde Où est le Christophe Colomb à qui l’on devra l’oubli
d’
un continent Perdre Mais perdre vrai
Toujours Nous irons plus loin sans avancer jamais * * * Et
de
planète en planète De nouvelle en nouvelle Le
lus loin sans avancer jamais * * * Et de planète en planète
De
nouvelle en nouvelle Le don Juan des mille et tro
ouvelle Le don Juan des mille et trois comètes Et même sans bouger
de
la terre Cherche les forces neuves Et prend
orces neuves Et prend au sérieux les fantômes * * * Et tant
d’
univers s’oublient * * * Quels sont les gra
tie du monde ? Où est le Christophe Colomb à qui l’on devra l’oubli
d’
un continent ??? Perdre Mais perdr
L’Horloge
de
demain [browning] il te revient des parfums
s des êtres qui vont exister qui se préparent [soldat] je me souviens
de
la Provence du danseur du Nord Hélas où est ton c
un enfer artificiel ne sois pas fragile surtout [cœur] un cœur plein
de
tous les printemps [hors motifs] le bonheur et le
de tous les printemps [hors motifs] le bonheur et le malheur marchent
de
compagnie/ Ecoutez-moi bien il y va de la vie et
bonheur et le malheur marchent de compagnie/ Ecoutez-moi bien il y va
de
la vie et tant de nouvelles Ecoutez-moi tous
Merveille
de
la guerre Que c’est beau ces fusées qui illumi
econnu ton sourire et ta vivacité C’est aussi l’apothéose quotidienne
de
toutes mes Bérénices dont les chevelures sont dev
t à tous les temps et à toutes les races Elles accouchent brusquement
d’
enfants qui n’ont que le temps de mourir Comme c’e
s races Elles accouchent brusquement d’enfants qui n’ont que le temps
de
mourir Comme c’est beau toutes ces fusées Mais ce
es millions qui auraient un sens complet et relatif comme les lettres
d’
un livre Pourtant c’est aussi beau que si la vie m
é à giorno C’est un banquet que s’offre la terre Elle a faim et ouvre
de
longues bouches pâles La terre a faim et voici so
et ouvre de longues bouches pâles La terre a faim et voici son festin
de
Balthasar cannibale Qui aurait dit qu’on pût être
y mangeait avec la terre Il n’avale que des âmes Ce qui est une façon
de
ne pas se nourrir Et se contente de jongler avec
que des âmes Ce qui est une façon de ne pas se nourrir Et se contente
de
jongler avec des feux versicolores Mais j’ai co
jongler avec des feux versicolores Mais j’ai coulé dans la douceur
de
cette guerre avec toute ma compagnie au long des
guerre avec toute ma compagnie au long des longs boyaux Quelques cris
de
flamme annoncent sans cesse ma présence J’ai creu
ant en mille petits fleuves qui vont partout Je suis dans la tranchée
de
première ligne et cependant je suis partout je co
ose des siècles à venir Ce sera plus long à réaliser que non la fable
d’
Icare volant Je lègue à l’avenir l’histoire de Gui
aliser que non la fable d’Icare volant Je lègue à l’avenir l’histoire
de
Guillaume Apollinaire Qui fut à la guerre et sut
ire Qui fut à la guerre et sut être partout Dans les villes heureuses
de
l’arrière Dans ceux qui meurent en piétinant dans
aux Au Zenith au Nadir aux 4 points cardinaux Et dans l’unique ardeur
de
cette veillée d’armes Et ce serait sans doute bie
Nadir aux 4 points cardinaux Et dans l’unique ardeur de cette veillée
d’
armes Et ce serait sans doute bien plus beau Si je
uis partout Pouvaient m’occuper aussi Mais dans ce sens il n’y a rien
de
fait Car si je suis partout à cette heure il n’y
Chant
de
l’horizon en Champagne à Monsieur le substitut
on en Champagne à Monsieur le substitut Granié Voici le tétin rose
de
l’euphorbe verruquée Voici les nez des soldats in
ion Tandis que saigne la blessure Du soldat
de
Promission Un chien jappait l’obus
ue Et l’acier s’envole aussi Je suis seul sur le chant
de
bataille Tranchée blanche bois vert et roux L’obu
ns à passepoil jaune Les grands artilleurs roux comme des taupes Bleu
de
roi comme les golfes méditerranéens Veloutés de t
comme des taupes Bleu de roi comme les golfes méditerranéens Veloutés
de
toutes les nuances du velours Ou mauves encore ou
en tête Debout fusée éclairante Danse grenadier en agitant tes pommes
de
pin Alidades des triangles de visée pointez-vous
e Danse grenadier en agitant tes pommes de pin Alidades des triangles
de
visée pointez-vous sur les lueurs Creusez des tro
angles de visée pointez-vous sur les lueurs Creusez des trous enfants
de
20 ans creusez des trous Sculptez les profondeurs
Pilote du cœur tu zigzagues Petites forêts
de
sapins La nichée attend la becquée
La nichée attend la becquée Pointe-t-il des nez
de
lapins Comme l’euphorbe verruquée
Je l’adore comme un Parsi Ce tout petit soleil
d’
automne Un fantassin presque un e
le Tandis que nous n’y sommes pas Que
de
filles deviennent belles Voici l’h
Voici l’hiver et pas à pas Leur beauté s’éloignera
d’
elles O lueurs soudaines des tirs
s tirs Cette beauté que j’imagine Faute
d’
avoir des souvenirs Tire de vous so
magine Faute d’avoir des souvenirs Tire
de
vous son origine Car elle n’est
gine Car elle n’est rien que l’ardeur
De
la bataille violente Et de la terr
que l’ardeur De la bataille violente Et
de
la terrible lueur Il se fait une m
t une muse ardente Il regarde longtemps l’horizon Couteaux tonneaux
d’
eaux Des lanternes allumées se sont croisées Moi l
904 J’arrivai pour le lundi gras A l’hôtel m’assis devant l’âtre Près
d’
un chanteur de l’Opéra Qui ne parlait que de théât
pour le lundi gras A l’hôtel m’assis devant l’âtre Près d’un chanteur
de
l’Opéra Qui ne parlait que de théâtre La Kellne
’assis devant l’âtre Près d’un chanteur de l’Opéra Qui ne parlait que
de
théâtre La Kellnerine rousse avait Mis sur sa t
us riche et plus gentil Que Crésus Rothschild et Torlogne Je soupai
d’
un peu de foie gras De chevreuil tendre à la compo
l Que Crésus Rothschild et Torlogne Je soupai d’un peu de foie gras
De
chevreuil tendre à la compote De tartes flancs et
ne Je soupai d’un peu de foie gras De chevreuil tendre à la compote
De
tartes flancs etc Un peu de kirsch me ravigote
Le poison qui nourrit son mal et dont il meurt Mon sens comme celui
d’
un tel que folie lèse N’exprime plus qu’injuste
a incanté mes yeux tristes et las Et tout est irréel comme embrumé
de
voiles Peut-être es-tu très pure immaculée ô to
ô toi Qu’à travers ma folie jadis j’ai crue impure J’ai les yeux
de
l’Amour qui sont troubles d’émoi De veilles et
e jadis j’ai crue impure J’ai les yeux de l’Amour qui sont troubles
d’
émoi De veilles et de pleurs et des maux qu’il e
’ai crue impure J’ai les yeux de l’Amour qui sont troubles d’émoi
De
veilles et de pleurs et des maux qu’il endure.
e J’ai les yeux de l’Amour qui sont troubles d’émoi De veilles et
de
pleurs et des maux qu’il endure.
comme des petits suisses Fera l’honneur abject des suçons sans venin.
De
ma mentule mâle en ton con féminin Le sperme tomb
e l’or dans les sluices1. O ma tendre putain ! tes fesses ont vaincu
De
tous les fruits pulpeux le savoureux mystère, L’h
les fruits pulpeux le savoureux mystère, L’humble rotondité sans sexe
de
la terre, La lune, chaque mois, si vaine de son
mble rotondité sans sexe de la terre, La lune, chaque mois, si vaine
de
son cul, Et de tes yeux jaillit, même quand tu le
sans sexe de la terre, La lune, chaque mois, si vaine de son cul, Et
de
tes yeux jaillit, même quand tu les voiles, Cette
qui tombe les étoiles2. L’abbé de Thélème. 1. [NdA] Petits canaux
de
bois au fond desquels le mercure retient l’or au
s le mercure retient l’or au passage. 2. [NdA] La pointe est presque
de
Corneille.
de
Amaro vous savez que je vous aime bien
o vous savez que je vous aime bien Pâques Je me souviens
de
l’émotion sublime qui nous gagna tous A la lectur
Je me souviens de l’émotion sublime qui nous gagna tous A la lecture
de
la proclamation du Général Galliéni
ous Agitant auprès du ciel
de
notre drapeau AMARO Le
l’ennemi lui-même Amaro écoutez Le fracas éternel
de
nos artilleries Erige un monument de rumeurs
ro écoutez Le fracas éternel de nos artilleries Erige un monument
de
rumeurs Tresse les couronnes faites en fleurs d
Erige un monument de rumeurs Tresse les couronnes faites en fleurs
d’
éclatements Amaro écoutez La R
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