Vent nocturne
Oh ! les cimes des pins grincent en se heurtant
Et l’on entend aussi se lamenter l’autan
Et, du fleuve prochain à grand’voix triomphales
Les elfes rire au vent ou corner aux rafales
Attys, Attys, Attys charmant et débraillé
C’est ton nom qu’en la nuit les elfes ont raillé
Parce qu’un de tes pins s’abat au vent gothique.
La forêt fuit au loin comme une armée antique
Dont les lances, ô pins, s’agitent au tournant…
Les villages éteints méditent maintenant
Comme des vierges, des vieillards et des poètes
Et ne s’éveilleront au pas de nul venant
Ni quand sur leurs pigeons fondront les gypaètes.
Neu Gluck
, 1901.