A Luigi Amaro
Poème liminaire de son « Ode à Gallieni »
C’est
Deux drapeaux
tricolores le
lundi
Amaro vous savez que je vous aime
bien de
Pâques
Comment réussissent-ils à avoir du crin gris perle
Je me souviens de l’émotion sublime qui nous gagna tous
A la lecture de la proclamation du général Galliéni
Aux Parisiens
Vous chantez Galliéni
Avec cette simplicité
Qu’il faut mettre en toutes choses
L’Italie est venue avec nous
Agitant auprès du ciel de notre drapeau
AMARO LE VERT QUI EST LA VÉGÉTATION
L ’ ESP É RANCE
ECOUTEZ QUI EST LA HAINE AUSSI
ET L’ENNEMI LUI-MÊME
Amaro écoutez
Le fracas éternel de nos artilleries
Erige un tombeau de rumeurs
Tresse les couronnes faites en fleurs d’éclatements
Amaro écoutez
La Russie chante la Marseillaise
L’Amérique au nom de toutes démocraties
Proclame que tous les Français sont illustres
Et vous Amaro honorez
Tous les soldats français en chantant ce grand pacificateur
France ô Pacifique
ô douce ô belle France
Amaro vous savez que je vous aime bien
Et nous aimons tous deux la France et l’Italie
GUILLAUME APOLLINAIRE