Poème (incipit : « Le chemin qui mène aux étoiles »)
Le chemin qui mène aux étoiles
Est pur, sans ombre et sans clarté.
J’ai marché, mais nul geste pâle
N’atténuait la voie lactée.
Souvent pour nouer leurs sandales
Ou pour cueillir des fleurs athées,
Loin des vérités sidérales
Ceux de ma troupe s’arrêtaient.
Et des chœurs
porphyrogénètes
S’agenouillaient ingénument :
C’étaient des saints et des poètes
Egarés dans le firmament.
J’étais guidé par la
chouette
Et n’ai fait aucun mouvement.
Guillaume Apollinaire